S'il est si difficile d'évoquer NYPD Blue en 2009, c'est sans doute parce que cette série - tardivement diffusée sur France 3 - a considérablement vieilli, ringardisée au fil des décennies par un nombre délirant de cop-shows - ces séries policières conservant aujourd'hui en la matière les faveurs de la plus large part du public. Remarque d'ailleurs à nuancer immédiatement : si les cop-shows sont extrêmement populaires, ils le sont surtout auprès d'un public rarement inconditionnel de séries. Aujourd'hui du moins, et depuis que Jerry Bruckheimer (producteur de la franchise CSI, de Cold Case, de feu FBI/Without a Trace et de mille autres encore) a la main-mise sur le genre (et que tout le monde le pompe). Il fut un temps où les choses étaient moins uniformes, et où - incroyable mais vrai - les séries policières avaient leur propre personnalité. Un temps qu'on pourrait résumer à un axe Law & Order (version originale) / NYPD Blue, programmes de haute volée au succès planétaire, tout à la fois antagonistes et complémentaires (1).
A Law & Order l'art de l'épure, la réalisation mise au service d'intrigues en béton armé et les psychologies minimalistes chez les enquêteurs (donnée renforcée depuis par le fait que les interprètes ont absolument tous changés sans que jamais le succès se démente - le chef-d'œuvre de Dick Wolf a attaqué le mois dernier sa vingtième saison et égale ainsi Gunsmoke au rang de série la plus longue de tous les temps (2). A NYPD Blue le mélange entre polar traditionnel et vie quotidienne, l'aspect feuilletonnant prédominant allié à une réalisation nerveuse et à des intrigues de plus en plus centrées autour des personnages. Logique, somme toute : ses créateurs ne sont autre que Steven Bochco et David Milch, respectivement créateur et principal scénariste de Hill Street Blues et futur auteur de Deadwood. Hill Street ? Une série totalement inconnue chez nous sous le nom grotesque de Capitaine Furillo, mais qui fut l'un des plus gros succès des années quatre-vingt aux États-Unis, remporta pendant cinq ans tout ce que le pays comptait d'Emmy et de Golden Globes et racontait - je vous le donne en mil(ch)e - le quotidien d'un commissariat de quartier. Mine de rien, Hill Street Blues révolutionna le genre de la série policière aux USA, notamment en créant le premier véritable feuilleton du genre (les précédents étaient uniquement composés d'épisodes loners, comme dirait Xavier). Et NYPD Blue, sa petite sœur, connut la même trajectoire : succès énorme (encore plus que HSB), polémiques et petite révolution.
Il va sans dire que seize ans plus tard, il faut faire preuve d'une sacrée vue de l'esprit pour un tant soit peu saisir l'impact d'un tel programme diffusé à une heure de grande écoute. Faire preuve de vue de l'esprit... ou tout simplement savoir à quoi ressemblait la télévision (aux États-Unis comme partout dans le monde) à la fin des années quatre-vint et au début des années quatre-vingt dix. Jusqu'à NYPD Blue et aussi incroyable que cela puisse paraître, un héros de série mainstream ne disait par exemple jamais de gros mots (il n'en dit toujours pas beaucoup aujourd'hui, mais un tout petit plus). Oui, c'était à ce point-là. Autant vous dire que la rencontre du public avec Andy Sipowicz, flic bourru, brutal, raciste et alcolo, héritier de la littérature hardboiled ... autant vous dire que cette rencontre a fait des étincelles. Et encore, Sipowicz n'est-il pas le héros au début de la série (c'eut été inconcevable). John Kelly, incarné par un David Caruso étincelant (soit donc à mille lieu de ses prestations hebdomadaires dans CSI : Miami), constitue une star bien plus acceptable... mais là aussi, le public américain habitué à des héros nobles, courageux et honnêtes... va en être pour son argent. Sans être une ordure du tout, Kelly est malgré tout un personnage extrêmement ambigu, rongé de l'intérieur par une colère menaçant sans cesse d'exploser, et dont les méthodes sont constamment sur la brèche. Et c'est sans parler des scènes de nudité (là aussi un électrochoc en prime-time) ou de violences policières qui, si elles semblent évidemment bien sage lorsqu'on a déjà vu The Shield ou The Wire, sont néanmoins d'une insolence et d'une crudité démentes pour l'époque.
Le succès tiendra donc beaucoup à l'odeur du soufre... mais c'est évidemment loin d'être la seule qualité de NYPD Blue (d'autant que ce n'en est pas vraiment une : deux ans plus tard tout cela n'avait plus rien de très choquant, d'autant qu'Urgences - avec laquelle NYPD Blue nourrit nombre de points communs - avait fait son apparition sur les écrans). Une telle phrase pourra sembler étrange au pays des 7 d'Or mais : une série nommée vingt-six fois aux Emmy la même année (on ne doit pas être loin du record absolu) et en remportant finalement six ne doit pas cela qu'à son côté sulfureux. De fait durant douze ans, Bochco et Milch feront preuve d'une créativité dans les personnages (car c'est finalement la seule chose qui compte ici) rarement prise en défaut, et d'un talent rare pour déceler des acteurs d'exceptions. Le casting entier de toutes les séries CSI fait pâle figure à côté d'une seule saison de NYPD Blue, dont le moindre seconds rôles est bien plus habité que le premier héros cop-show venu (3). Jimmy Smits, parfait inconnu qui remplacera Caruso quasiment au pied levé à partir de la saison 2 (et ce jusqu'à la 6) en est la parfaite illustration. Les rares fans français de la série savent que Smits est loin d'avoir attendu Dexter (dans laquelle il interprétait remarquablement Miguel Prado) pour être un acteur redoutable, et il faut absolument le voir au moins une fois dans la peau de Bobby Simone (et en VO , par pitié) pour mesure la finesse et l'intensité de son jeu. Le 15e District ne se remettra d'ailleurs jamais complètement de son départ et l'ombre de Simone, bien que mort depuis des lustres, continuera de planer sur la brigade jusqu'à la fin de la série (au point que son fantôme viendra régulièrement hanter son ancien partenaire dans la dernière saison). Il est vrai que la relation complexe et profonde entre Simone, le fils d'immigré et ancien chauffeur du commissaire, et Andy, semi-anarchiste et 100 % raciste, était l'un des principaux ressorts de la série - ressort définitivement brisé après que Jimmy Smits ait décidé d'aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte.
En toute logique, NYPD Blue aurait dû s'arrêter là, et son principal tort aura été de continuer jusqu'à épuisement du concept et écœurement du spectateur. Bochco et Milch avaient pourtant eu la présence d'esprit de ne plus jamais essayer de remplacer Bobby Simone et de faire de Sipowicz l'antihéros de la série durant les six dernières saisons. Le procédé fit illusion un bon moment, Andy devenant le père spirituel des jeunes recrues et les personnages restant toujours aussi intéressants. Arrivé à la saison 10 cependant, la corde commence à être sévèrement usée et Sipowicz n'étant plus ni raciste ni alcoolique, sa quête de rédemption perd de son intérêt. Les saison 11 et 12 sont totalement anecdotiques (à part l'ultime épisode, poignant) et ironie du sort, NYPD Blue se vit au début des années 2000 totalement ringardisée par ses héritières (The Shield et The Wire en tête, bien plus crues et réalistes alors même que le réalisme était à l'époque son principal argument...). C'est même le label Bochco qui ne s'en remit jamais, faisant d'un auteur de premier choix (on lui doit également L.A. Law et Murder One !) un has-been en moins de temps qu'il n'en faut pour écrire qu'il a produit ce nanar de Commander in Chief (voire que sa nouvelle série, Raising the Bar, est d'une nullité absolue). Après douze ans à parcourir les rues les plus sordides de New York, à nous abreuver de misère ordinaire et nous inonder d'humanité, c'est donc presque dans l'indifférence générale que se refermèrent les portes de la 15e Brigade... sauf en France, bien sûr, où la série commençait alors tout juste à passer sur les ondes hertziennes, avec à peine dix ans de retard et dans le désordre qui plus est. Vive le service public !
(1) Ironie ne manquant pas de piquant, Dick Wolf débuta sa carrière comme scénariste sur... Hill Street Blues !
(2) Série avec des acteurs, en fait, puisque les Simpson ont une saison d'avance ; à noter que Doctor Who est en fait encore plus longue... mais qu'elle s'est arrêtée pendant plus de 15 ans.
(3) Même le fils de Sipowicz, qu'on doit voir dans douze épisodes à tout casser, a plus d'ampleur que les Horacio Caine, Gibbs et autres Lily Rush...
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A Law & Order l'art de l'épure, la réalisation mise au service d'intrigues en béton armé et les psychologies minimalistes chez les enquêteurs (donnée renforcée depuis par le fait que les interprètes ont absolument tous changés sans que jamais le succès se démente - le chef-d'œuvre de Dick Wolf a attaqué le mois dernier sa vingtième saison et égale ainsi Gunsmoke au rang de série la plus longue de tous les temps (2). A NYPD Blue le mélange entre polar traditionnel et vie quotidienne, l'aspect feuilletonnant prédominant allié à une réalisation nerveuse et à des intrigues de plus en plus centrées autour des personnages. Logique, somme toute : ses créateurs ne sont autre que Steven Bochco et David Milch, respectivement créateur et principal scénariste de Hill Street Blues et futur auteur de Deadwood. Hill Street ? Une série totalement inconnue chez nous sous le nom grotesque de Capitaine Furillo, mais qui fut l'un des plus gros succès des années quatre-vingt aux États-Unis, remporta pendant cinq ans tout ce que le pays comptait d'Emmy et de Golden Globes et racontait - je vous le donne en mil(ch)e - le quotidien d'un commissariat de quartier. Mine de rien, Hill Street Blues révolutionna le genre de la série policière aux USA, notamment en créant le premier véritable feuilleton du genre (les précédents étaient uniquement composés d'épisodes loners, comme dirait Xavier). Et NYPD Blue, sa petite sœur, connut la même trajectoire : succès énorme (encore plus que HSB), polémiques et petite révolution.
Il va sans dire que seize ans plus tard, il faut faire preuve d'une sacrée vue de l'esprit pour un tant soit peu saisir l'impact d'un tel programme diffusé à une heure de grande écoute. Faire preuve de vue de l'esprit... ou tout simplement savoir à quoi ressemblait la télévision (aux États-Unis comme partout dans le monde) à la fin des années quatre-vint et au début des années quatre-vingt dix. Jusqu'à NYPD Blue et aussi incroyable que cela puisse paraître, un héros de série mainstream ne disait par exemple jamais de gros mots (il n'en dit toujours pas beaucoup aujourd'hui, mais un tout petit plus). Oui, c'était à ce point-là. Autant vous dire que la rencontre du public avec Andy Sipowicz, flic bourru, brutal, raciste et alcolo, héritier de la littérature hardboiled ... autant vous dire que cette rencontre a fait des étincelles. Et encore, Sipowicz n'est-il pas le héros au début de la série (c'eut été inconcevable). John Kelly, incarné par un David Caruso étincelant (soit donc à mille lieu de ses prestations hebdomadaires dans CSI : Miami), constitue une star bien plus acceptable... mais là aussi, le public américain habitué à des héros nobles, courageux et honnêtes... va en être pour son argent. Sans être une ordure du tout, Kelly est malgré tout un personnage extrêmement ambigu, rongé de l'intérieur par une colère menaçant sans cesse d'exploser, et dont les méthodes sont constamment sur la brèche. Et c'est sans parler des scènes de nudité (là aussi un électrochoc en prime-time) ou de violences policières qui, si elles semblent évidemment bien sage lorsqu'on a déjà vu The Shield ou The Wire, sont néanmoins d'une insolence et d'une crudité démentes pour l'époque.
Le succès tiendra donc beaucoup à l'odeur du soufre... mais c'est évidemment loin d'être la seule qualité de NYPD Blue (d'autant que ce n'en est pas vraiment une : deux ans plus tard tout cela n'avait plus rien de très choquant, d'autant qu'Urgences - avec laquelle NYPD Blue nourrit nombre de points communs - avait fait son apparition sur les écrans). Une telle phrase pourra sembler étrange au pays des 7 d'Or mais : une série nommée vingt-six fois aux Emmy la même année (on ne doit pas être loin du record absolu) et en remportant finalement six ne doit pas cela qu'à son côté sulfureux. De fait durant douze ans, Bochco et Milch feront preuve d'une créativité dans les personnages (car c'est finalement la seule chose qui compte ici) rarement prise en défaut, et d'un talent rare pour déceler des acteurs d'exceptions. Le casting entier de toutes les séries CSI fait pâle figure à côté d'une seule saison de NYPD Blue, dont le moindre seconds rôles est bien plus habité que le premier héros cop-show venu (3). Jimmy Smits, parfait inconnu qui remplacera Caruso quasiment au pied levé à partir de la saison 2 (et ce jusqu'à la 6) en est la parfaite illustration. Les rares fans français de la série savent que Smits est loin d'avoir attendu Dexter (dans laquelle il interprétait remarquablement Miguel Prado) pour être un acteur redoutable, et il faut absolument le voir au moins une fois dans la peau de Bobby Simone (et en VO , par pitié) pour mesure la finesse et l'intensité de son jeu. Le 15e District ne se remettra d'ailleurs jamais complètement de son départ et l'ombre de Simone, bien que mort depuis des lustres, continuera de planer sur la brigade jusqu'à la fin de la série (au point que son fantôme viendra régulièrement hanter son ancien partenaire dans la dernière saison). Il est vrai que la relation complexe et profonde entre Simone, le fils d'immigré et ancien chauffeur du commissaire, et Andy, semi-anarchiste et 100 % raciste, était l'un des principaux ressorts de la série - ressort définitivement brisé après que Jimmy Smits ait décidé d'aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte.
En toute logique, NYPD Blue aurait dû s'arrêter là, et son principal tort aura été de continuer jusqu'à épuisement du concept et écœurement du spectateur. Bochco et Milch avaient pourtant eu la présence d'esprit de ne plus jamais essayer de remplacer Bobby Simone et de faire de Sipowicz l'antihéros de la série durant les six dernières saisons. Le procédé fit illusion un bon moment, Andy devenant le père spirituel des jeunes recrues et les personnages restant toujours aussi intéressants. Arrivé à la saison 10 cependant, la corde commence à être sévèrement usée et Sipowicz n'étant plus ni raciste ni alcoolique, sa quête de rédemption perd de son intérêt. Les saison 11 et 12 sont totalement anecdotiques (à part l'ultime épisode, poignant) et ironie du sort, NYPD Blue se vit au début des années 2000 totalement ringardisée par ses héritières (The Shield et The Wire en tête, bien plus crues et réalistes alors même que le réalisme était à l'époque son principal argument...). C'est même le label Bochco qui ne s'en remit jamais, faisant d'un auteur de premier choix (on lui doit également L.A. Law et Murder One !) un has-been en moins de temps qu'il n'en faut pour écrire qu'il a produit ce nanar de Commander in Chief (voire que sa nouvelle série, Raising the Bar, est d'une nullité absolue). Après douze ans à parcourir les rues les plus sordides de New York, à nous abreuver de misère ordinaire et nous inonder d'humanité, c'est donc presque dans l'indifférence générale que se refermèrent les portes de la 15e Brigade... sauf en France, bien sûr, où la série commençait alors tout juste à passer sur les ondes hertziennes, avec à peine dix ans de retard et dans le désordre qui plus est. Vive le service public !
👍👍 Hill Street Blues [Capitaine Furillo] (saison 1)
créée par Michael Kozoll & Steven Bochco
NBC, 1981
NYPD Blue [New York Police Blues]
créée par Steven Bochco & David Milch (ABC)
👑 Saisons 1 - 4 (1993-97)
👍👍👍 Saisons 5 - 6 (1997-99)
👍 Saisons 6 - 12 (1999-2005)
(1) Ironie ne manquant pas de piquant, Dick Wolf débuta sa carrière comme scénariste sur... Hill Street Blues !
(2) Série avec des acteurs, en fait, puisque les Simpson ont une saison d'avance ; à noter que Doctor Who est en fait encore plus longue... mais qu'elle s'est arrêtée pendant plus de 15 ans.
(3) Même le fils de Sipowicz, qu'on doit voir dans douze épisodes à tout casser, a plus d'ampleur que les Horacio Caine, Gibbs et autres Lily Rush...
C'était une époque bénie, où des séries comme NYPD Blue, ou Urgences, pouvaient encore durer une décennie. On dit souvent que les séries ont su, au fil des années, s'affranchir du business. Je n'en suis pas sûr. Aujourd'hui, difficile pour un programme de durer (24h, c'est l'exception qui confirme la règle). Sans doute parce qu'il y en a beaucoup (peut-être trop).
RépondreSupprimerNypd Blue était une grande série, comme Furillo, d'ailleurs, qui en disait beaucoup sur son époque, ce qui était rare, dans les années 90. Désormais, elle ressemble surtout au témoignage d'une époque révolue. Hélas !
Bon dimanche.
Quoi? Je lis que Caruso a montré son kiki à la tv! Et avec une image sans filtre jaune, sans lunette de soleil et sans petit phrase dégainée avec la finesse bien connue des consommateurs de Xanax!!!
RépondreSupprimerj'ai vu peu d'épisodes de cette série, mais elle a l'air c'est vrai quelque peu plus crédible que les CSI ou les expertes scientifiques officient en talons aiguille et mini jupe... Par contre, Caruso a été bon un jour? ou son jeu mono expressif convenait mieux à l'ambiance de NYPD Blue?
RépondreSupprimerOui, Caruso version NY est sans aucune mesure comparable au navet de Miami. reste que je préfère les épisodes Simone, peut-être parce que Smits n'était pas un inconnu pour moi et que je l'avais adoré dans LA Law (série moyenne mais qui construisait déjà le renouveau des séries, avec ce mélange de drame et de quotidien, ici dans un cabinet d'avocats).
RépondreSupprimerPour CSI, ne mélangeons quand même pas l'original et les 2 déclinaisons, surtout celle de Miami : les personnages secondaires de CSI Las vegas sont quand même souvent travaillés.
Bien que dans l'ensemble, c'est Law & Order qui écrase tout sur la qualité des personnages secondaires.
pour revenir à Sipo, je n'ai jamais été fan, parce qu'il manque une dramaturgie extrême d'une part (pour revenir à L&O, le passage de deux épisodes de 20' police puis justice crée une tension incroyable avec une capacité de concentration des intrigues comme jamais).
Pis, cette langueur poisseuse dans le commissariat m'a toujours un peu, lassé d'entrée de jeu, étant donné que je la regarde en VF sur FR3, et que c'est loin d'être glamour (il y a un petit côté Barnaby, que j'aime bien, mais pas assez sexe, de regarder sa série après la météo de FR3). Mais c'est ici très subjectif, ce n'est pas une critique sur la série elle-même mais ma perception.
Dans le genre vie du commissariat, il y a une série australienne que j'ai découverte cet été et qui m'a bien accroché quant à la caractérisation très nypdienne des personnages. Et là, quelques épisodes au scénario et à la tension extraordinaire (un épisode avec une prise d'otage un dimanche au commissariat par exemple, déprimante et au jeu d'acteurs d'une précision et d'une émotion hors pair) m'ont redonné goût à NYPD, le maître étalon. Comme quoi.
"sans aucune mesure INcomparable", les lecteurs auront rectifié d'eux-même.
RépondreSupprimerBloom >>> d'accord à 200 %.
RépondreSupprimerDoc >>> euh... de quoi tu parles ???
Xavier >>> un peu les deux. Il était un peu moins mono-expressif, et son jeu convenait bien mieux (N.B. : il était aussi très bon dans l'excellent Kiss of Death, de Barbet Shroeder).
Christophe >>> je préfère moi aussi la période Smits, mais ce n'est pas tellement à cause de Caruso lui-même. C'est surtout que la première saison porte encore beaucoup les stigmates du polar "pré-NYPD Blue", avec une intrigue de polar assez traditionnelle (tout ce qui concerne les mafieux) qui n'a finalement pas grand-chose à voir avec le côté "quotidien de la brigade de quartier" qui sera plus tard la marque de fabrique de la série.
Quant aux CSI... je ne les mélange pas (j'ai d'ailleurs dit tout le bien que je pensais de la mouture originale dans un autre article). CSI est une très bonne série. En revanche j'ai un certain mépris pour toutes les productions du label Bruckheimer/Zuiker, qui surfe sur des filons éculés et produit à la chaîne des séries aux scénarios tragiquement interchangeables. A la limite je préfère même le côté artisanal et humble de NCIS aux budgets pharaoniques (mais totalement vains) des FBI & co. A part Cold Case, qui tire son épingle du lot en proposant des histoires parfois très fortes (mais dont je trouve malgré tout les personnages extrêmement pauvres), je trouve vraiment toutes ces séries proches du néant en terme de créativité. Et le pire c'est que maintenant ils ont étendu leur empire à la littérature avec le navrant Level 26, dont il faudra à l'occasion que je dise tout le mal que je pense dans un Top of the Flops en bonne et due forme.
Concernant la dramaturgie je suis assez d'accord. C'est d'ailleurs sur ce point que The Shield viendra exploser son modèle.
roh la la, c'est triste, trop de café-calvas tue la mémoire!
RépondreSupprimerEt c'est sans parler des scènes de nudité
Et comme tu parlais de Kelly/Caruso auparavant... j'ai qqpeu brodé autour avec en toile de fond le navet CSI Miami...
C'est triste qqn qui tient pas le café-calva :-D
:-D
RépondreSupprimerEn fait si mes souvenirs sont bons Caruso a surtout montré son joli popotin...
Rien que pour ton titre d'article Sparklehorsien... ;-)
RépondreSupprimerC'est son côté brabançon.
RépondreSupprimerSipo, Medavoy... ils étaient tous tellement attachants. On les retrouvait toujours avec plaisir, même à la fin quand leurs aventures étaient moins passionnantes...
RépondreSupprimerUn coup de mou ?
RépondreSupprimerUn p'tit Sipo et ça repart !
Frappant aussi dans 24 : pas un seul phoque.
RépondreSupprimerAu pire : "Damned !"
Au début ça m'a troublé, puis j'ai pardonné.
Damned que les doubleurs, inspirés et coquins, ont souvent tendance à traduire par "c'est paaaaaas vrai" :-) (je ne rigole pas, c'est vrai).
RépondreSupprimerVu ce qu'il leur met dans l'fion, le pépère Jack, je trouve qu'il y a pourtant beaucoup de phoques dans 24...
RépondreSupprimerJe suis OUTRE...
RépondreSupprimerJe saute sur l'occasion: NYPD blues est une série qui fait un portrait de New York, tout comme Gossip Girl... Feras-tu une critique de celle-ci un jour ?
RépondreSupprimerGossip Girl ? Honnêtement le peu que j'en ai vu ne m'a pas tenté plus que ça, donc je pense pouvoir te répondre "non", même si bon, on ne sait jamais ce qui peut se passer... un arrêt maladie, une dépression nerveuse, une nouvelle épouse fan de la série...
RépondreSupprimerQuand j'ai commencé à regarder la série, je me suis dit: encore un divertissement pour ados, après un ou deux épisodes, j'arrête si c'est vraiment nul... je pense que j'ai regardé 5 épisodes de suite tous les soirs !
RépondreSupprimerIl n'y a pas que la dimension ados - gosses de riches. Il y a aussi toutes les histoires des parents, certaines assez douteuses d'ailleurs, qui apportent pas mal de choses à l'intrigue.
J'hésite encore un peu dans ce que je dois penser de la série, mais tout n'est pas négatif, loin de là !
Je n'en doute pas mais le côté gosses de riches... le côté riches en général... j'ai beaucoup de mal à supporter (enfin sauf chez Proust ^^)
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerPour en revenir au sujet initial, que ce soit NYPD Blue ou Hill Street blues, il ne faut pas oublier que Steven Bochco a allègrement puisé (plagié ?) Ed McBain dans le narratif, l'utilisation de l'unité de lieu et le croisement des personnages. A mon humble avis, Ed Mcbain est le père des séries contemporaines américaines en créant sur le papier un groupe de personnages évoluant sur le temps et dont les à coté sont out aussi important que l'intrigue ( voir plus)
Plagier... c'est un peu fort, quand même. D'autant que cela sous-entend un côté "crapuleux", ou qui n'assumerait pas... alors que Bochco n'a jamais caché adorer McBain et lui a souvent rendu hommage, notamment en multipliant les références dans les titres d'épisodes.
RépondreSupprimerAprès que McBain soit le père spirituel des séries américaines contemporaines... c'est possible en effet, au même titre que pas mal d'écrivains d'ailleurs, car on peut difficilement dire que les séries télévisées doivent plus à McBain qu'aux auteus de feuilletons papier du début du siècle, qui dans le fond sont les véritables dépositaires des codes narratifs de la série tv.
L'autre point important que tu soulèves implicitement, c'est aussi celui des adaptations. Beaucoup de cycles littéraires feraient d'excellentes séries potentielles ; le problème étant qu'il est parfois très difficile d'en obtenir les droits. Bochco aurait sans doute remarquablement adapté McBain... mais l'aurait-il voulu qu'il n'en aurait pas nécessairement eu le droit... et puis quelque part, la qualité numéro 1 de ses productions (et plus spécialement celles-ci), les personnages, ne doit rien à personne.