Résumons les épisodes précédents : entamées sur un site, poursuivies sur un forum, puis sur un autre forum, et achevées sur Le Golb... les (re)lectures faulkneriennes devant déboucher sur une étude que je n'ai jamais écrite auront duré en tout et pour tout deux ans... tout ça pour au final me dire qu'il vaudrait mieux tout recommencer à zéro tant j'ai honte (carrément) de certains commentaires postés à ce sujet. Sans doute n'aurais-je jamais le courage de le refaire, si ce n'est pour tenir une promesse déjà passablement tiède faite il y a plusieurs mois à mon ami Ernesto (il s'agissait d'écrire un petit quelque chose sur Absalom!). De toute façon il y a plus urgent : finir ces (re)lectures. Car incroyable mais vrai : Le Spécialiste de Faulkner TM a oublié d'en (re)lire deux ! A commencer bien sûr par ce Knight's Gambit dont j'avais tellement peu de souvenirs que j'étais incapable de dire si je l'avais déjà lu ou non.
Bonne nouvelle (ou mauvaise, c'est selon) : je ne suis pas fou ! Trois jours après l'avoir terminé les souvenirs recommencent déjà à se dissiper - c'est dire si l'ouvrage n'a rien de fondamental. En fait l'essentiel est contenu dans son titre : dans ce recueil (justement) méconnu Faulkner s'essaie à un mélange de roman noir et de policier traditionnel pour le moins déstabilisant venant de l'auteur de Sanctuary - antipolar par excellence. Galvanisé par le succès de son Intruder in the Dust (lui-même loin d'être son meilleur roman), il en rédige une suite indirecte et tordue, déclinant l'idée (géniale) de son (excellent) Go Down, Moses : écrire une suite de nouvelles pouvant être lues individuellement mais se répondant en permanence entre elles. Autant dire qu'on en reste pantois : en général ce sont les suiveurs qui gâchent les concepts novateurs des grands écrivains !
Ici métamorphosé en improbable suiveur de lui-même, Faulkner peine à convaincre au-delà du texte éponyme, se heurtant perpétuellement à ce contre quoi il ne peut pas grand-chose : il n'a absolument aucune notion de ce qu'est un bon suspens. Pas un hasard si tant de ses romans commencent par la fin ! Mais alors que dans Sanctuary il réussissait admirablement à transcender cette faiblesse pour en faire une force (c'est la fameuse « introduction du polar dans la tragédie grecque » chère à Malraux - ou comment Faulkner inventa purement et simplement le roman noir tout en obéissant principalement aux codes du théâtre antique), il se plante ici du tout au tout, livrant un ouvrage décousu et ennuyeux au possible - seulement sauvé par cette écriture à nulle autre pareille.
On aura beau se consoler en se disant que les expérimentations policières de Willy finiront par déboucher sur un texte majeur au livre suivant, Knight's Gambit n'en demeure pas moins une œuvre faiblarde d'autant plus « voyante » qu'elle appartient à une bibliographie comptant très, très peu de ratages...
Bonne nouvelle (ou mauvaise, c'est selon) : je ne suis pas fou ! Trois jours après l'avoir terminé les souvenirs recommencent déjà à se dissiper - c'est dire si l'ouvrage n'a rien de fondamental. En fait l'essentiel est contenu dans son titre : dans ce recueil (justement) méconnu Faulkner s'essaie à un mélange de roman noir et de policier traditionnel pour le moins déstabilisant venant de l'auteur de Sanctuary - antipolar par excellence. Galvanisé par le succès de son Intruder in the Dust (lui-même loin d'être son meilleur roman), il en rédige une suite indirecte et tordue, déclinant l'idée (géniale) de son (excellent) Go Down, Moses : écrire une suite de nouvelles pouvant être lues individuellement mais se répondant en permanence entre elles. Autant dire qu'on en reste pantois : en général ce sont les suiveurs qui gâchent les concepts novateurs des grands écrivains !
Ici métamorphosé en improbable suiveur de lui-même, Faulkner peine à convaincre au-delà du texte éponyme, se heurtant perpétuellement à ce contre quoi il ne peut pas grand-chose : il n'a absolument aucune notion de ce qu'est un bon suspens. Pas un hasard si tant de ses romans commencent par la fin ! Mais alors que dans Sanctuary il réussissait admirablement à transcender cette faiblesse pour en faire une force (c'est la fameuse « introduction du polar dans la tragédie grecque » chère à Malraux - ou comment Faulkner inventa purement et simplement le roman noir tout en obéissant principalement aux codes du théâtre antique), il se plante ici du tout au tout, livrant un ouvrage décousu et ennuyeux au possible - seulement sauvé par cette écriture à nulle autre pareille.
On aura beau se consoler en se disant que les expérimentations policières de Willy finiront par déboucher sur un texte majeur au livre suivant, Knight's Gambit n'en demeure pas moins une œuvre faiblarde d'autant plus « voyante » qu'elle appartient à une bibliographie comptant très, très peu de ratages...
👎 Knigh's Gambit : Six Mystery Stories [Le Gambit du Cavalier]
William Faulkner | Vintage, 1949