mardi 13 avril 2010

The Marxmallows - Sus aux commentaires superflus

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La pop-punk (à moins qu’il ne faille dire le punk-pop – j’avoue ne pas être très au fait de ce genre de chose) a ce don merveilleux de toujours plonger le chroniqueur même le plus brillant (soyons modestes) dans une émouvante angoisse de la page blanche. On a beau aimer, on ne sait jamais trop quoi en dire. Certains s’y essaient tout de même parfois, mais le résultat est rarement réussi. Ils vont se mettre à enquiller les références, citer bien entendu les Ramones (principalement parce qu’ils n’osent pas écrire le nom de Green Day), parler d’insouciance, caser les mots teenage et Californie… c’est bien joli, mais ça ne remplit pas un article.

Les Marxmallows, en plus d’avoir un nom marrant, ont décidé de nous aider à régler le problème. Who Cares?, fait semblant d’interroger le titre de leur nouvel album. Évidemment là… tout est dit. Who Cares?, c’est définitif. Who Cares?, ça a le mérite de mettre fin au débat. En plus c’est bien : ça marche avec tout. N’importe quel chroniqueur (même le plus nul, soyons lucides) peut écrire une page de son papier en pastichant le titre à sa sauce (vous noterez qu'ici, nous sommes tellement au-dessus du lot que nous avons tout de même tenus à éviter les jeux de mots pourris dans le titre – genre : « The Marxmallows – Un groupe qui compte », « The Marxmallows – I Care »… la liste est sans fin).


Non vraiment : Who Cares?, c’est bien comme titre. Tu veux faire un disque de pop-punk (voire de punk-pop), tu prends Who Cares? comme titre, t’es sûr de viser juste. Et puis ça laisse la place à l’imagination du lecteur, en plus. A la Cyrano – mais sans s’emmerder à faire des rythmes :

(énervé) : Who Cares?

(désinvolte) : Who Cares?

(candide) : Who Cares?

(goguenard) : Who Cares? AH AH AH.

Dans la musique des Marxmallows, il y a un peu de tout ça. De l’énervement, de la désinvolture, un peu candeur, une pincée de goguenardise. Et évidemment beaucoup de Who Cares?. Bien entendu je pourrais vous dire que c’est drôlement bien écrit, que certains titres sont tordants (« Maybe we’ll find a good singer and rule the world »… j’en ris encore) et que du strict point de vue musical (donc mathématique, ne nous leurrons pas), ils ont parfaitement saisi l’équation difficile Ramones + Beach Boys = Weezer² x Undertones. Je pourrais vous dire que "Don’t Track Me Down" est le morceau que l’on désespère de réentendre un jour sur un album du groupe de Rivers Cuomo, que le chanteur n’est pas si mauvais et que l’ensemble, pour régressif qu’il soit, n’est en moins intelligemment produit et écrit. Mais honnêtement : Who Cares?. De toute façon, si vous aimez la pop-punk (et vice-versa), vous ne pouvez pas passer à côté de ce disque. Tout autre commentaire est superflu.


Who Cares? (vous l’aviez compris, je pense), des Marxmallows (2010)