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Ce qui est bien avec le vieux rocker, c'est qu'il n'a peur de rien. C'est même à ça qu'on le reconnaît. Et si vous êtes un rocker qui nous lisez tout en n'étant pas tout à fait sûr d'être vieux, il existe un test très efficace qui fonctionne à tous les coups : ouvrez un album photo racorni, feuilletez-le... si l'envie vous prend de rappeler vos vieux copains avec qui vous aviez fait votre premier groupe, du moins les vivants, du moins les pas trop décrépits... c'est que pas de doute, vous êtes un vieux rocker.
Mick Jones a longtemps résisté à cette tentation, mais il est vrai que le refus obstiné de Strummer devant l'idée de reformer le Clash l'y a pas mal aidé. Réunis sur scène pour la première fois depuis des lustres peu avant la mort de l'icône punk, le duo a évité, grâce soit rendu à la Faucheuse, de tomber dans cet écueil et pourquoi pas de sortir Topper Headon de la naphtaline... c'est donc en toute logique que le seul et unique guitar-hero du punk envisagerait de reformer son second groupe, Big Audio Dynamite, dès qu'il aura fini de cachetonner chez Gorillaz (donc a priori l'an prochain). Franchement il y a de quoi rire lorsque l'on se souvient qu'au moment de son split, il y a une douzaine d'années, BAD (pour les intimes) n'intéressait quasiment plus personne et n'attirait guère que de vilains qualificatifs depuis une décennie au bas mot. Mais que voulez-vous ? Les vieux rockers sont obstinés, et le public s'amassant à leurs concerts de reformation a la mémoire très, très courte.
Ce qui nous amène fort logiquement à la traditionnelle réédition en forme de teasing, en l'occurrence du premier album culte - ce qui tombe un peu sous le sens vue la médiocrité crasse de tout ce que le groupe publia après 1986. A l'écoute de l'inaugural 'Medicine Show', un drôle de choc s'abat sur l'auditeur (ou le chroniqueur n'écoutant jamais cet album, ce qui le cas échéant revient au même). Ce n'était donc pas une légende : Big Audio Dynamite peut réellement être considéré comme l'ancêtre de Gorillaz. Avait-on réellement envie de le savoir ? Pas sûr. De toute façon, cela n'a guère d'importance, les seuls autres commentaires pouvant raisonnablement être inspirés par This Is Big Audio Dynamite se limitant à "bouh ! que tout cela a mal vieilli" et autres "bouh ! que tout ceci est chiant". Quand on s'aperçoit qu'on a l'impression que ça dure depuis un bail alors qu'on est qu'au second morceau, ce n'est évidemment pas très bon signe.
Et pourtant ! Dieu sait qu'à l'époque on trouvait ça novateur. Ce mélange de rock, de dub, de reggae, cette espèce de fusion avant la lettre, tous ces samples... certains, dont les âmes reposent aujourd'hui en paix, y voyaient comme l'avenir du rock, voire de la musique toute entière. A méditer lorsque l'on écrit une chronique d'album. Il faudrait toujours ouvrir les guillemets et prendre une douzaine de pincettes avant d'écrire ce genre de chose. Sans quoi les générations futures nous regarderont de cet air désabusé qu'ont les ados quand ils sont trop polis pour traiter leurs parents de vieux cons (mais n'en pensent pas moins). Rien sur cet album ne mérite vraiment qu'on s'en souvienne, et rien hélas ne donne vraiment envie d'investir dans une double édition onéreuse principalement composée de remixes en guise de bonus. Dans le fond, ce grand chef-d'œuvre n'était jamais que du Sandinista! raté, plus souvent soporifique que dansant (alors qu'il ambitionne a priori plutôt le contraire), et dont les huit morceaux semblent à eux seuls bien plus interminables que les trente-six du classique du Clash. Il n'est jamais trop tard pour s'en apercevoir
This Is Big Audio Dynamite, de Big Audio Dynamite (1985)
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Mick Jones a longtemps résisté à cette tentation, mais il est vrai que le refus obstiné de Strummer devant l'idée de reformer le Clash l'y a pas mal aidé. Réunis sur scène pour la première fois depuis des lustres peu avant la mort de l'icône punk, le duo a évité, grâce soit rendu à la Faucheuse, de tomber dans cet écueil et pourquoi pas de sortir Topper Headon de la naphtaline... c'est donc en toute logique que le seul et unique guitar-hero du punk envisagerait de reformer son second groupe, Big Audio Dynamite, dès qu'il aura fini de cachetonner chez Gorillaz (donc a priori l'an prochain). Franchement il y a de quoi rire lorsque l'on se souvient qu'au moment de son split, il y a une douzaine d'années, BAD (pour les intimes) n'intéressait quasiment plus personne et n'attirait guère que de vilains qualificatifs depuis une décennie au bas mot. Mais que voulez-vous ? Les vieux rockers sont obstinés, et le public s'amassant à leurs concerts de reformation a la mémoire très, très courte.
Ce qui nous amène fort logiquement à la traditionnelle réédition en forme de teasing, en l'occurrence du premier album culte - ce qui tombe un peu sous le sens vue la médiocrité crasse de tout ce que le groupe publia après 1986. A l'écoute de l'inaugural 'Medicine Show', un drôle de choc s'abat sur l'auditeur (ou le chroniqueur n'écoutant jamais cet album, ce qui le cas échéant revient au même). Ce n'était donc pas une légende : Big Audio Dynamite peut réellement être considéré comme l'ancêtre de Gorillaz. Avait-on réellement envie de le savoir ? Pas sûr. De toute façon, cela n'a guère d'importance, les seuls autres commentaires pouvant raisonnablement être inspirés par This Is Big Audio Dynamite se limitant à "bouh ! que tout cela a mal vieilli" et autres "bouh ! que tout ceci est chiant". Quand on s'aperçoit qu'on a l'impression que ça dure depuis un bail alors qu'on est qu'au second morceau, ce n'est évidemment pas très bon signe.
Et pourtant ! Dieu sait qu'à l'époque on trouvait ça novateur. Ce mélange de rock, de dub, de reggae, cette espèce de fusion avant la lettre, tous ces samples... certains, dont les âmes reposent aujourd'hui en paix, y voyaient comme l'avenir du rock, voire de la musique toute entière. A méditer lorsque l'on écrit une chronique d'album. Il faudrait toujours ouvrir les guillemets et prendre une douzaine de pincettes avant d'écrire ce genre de chose. Sans quoi les générations futures nous regarderont de cet air désabusé qu'ont les ados quand ils sont trop polis pour traiter leurs parents de vieux cons (mais n'en pensent pas moins). Rien sur cet album ne mérite vraiment qu'on s'en souvienne, et rien hélas ne donne vraiment envie d'investir dans une double édition onéreuse principalement composée de remixes en guise de bonus. Dans le fond, ce grand chef-d'œuvre n'était jamais que du Sandinista! raté, plus souvent soporifique que dansant (alors qu'il ambitionne a priori plutôt le contraire), et dont les huit morceaux semblent à eux seuls bien plus interminables que les trente-six du classique du Clash. Il n'est jamais trop tard pour s'en apercevoir
This Is Big Audio Dynamite, de Big Audio Dynamite (1985)
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Je sais que je réagis un peu tard à cet article, mais je tenais quand-même à vous signaler ceci : "Sandinista!" ne contient pas 18, mais bien 36 morceaux. Si vous possédez l'album en vinyl, un conseil : pensez à retourner le disque...
RépondreSupprimerHaha... j'avoue que je ne l'ai pas écouté depuis facilement quatre ans... c'est donc encore moins excusable car me connaissant j'avais très probablement jeté un œil au nombre de titres avant d'écrire cette énorme connerie ^^
Supprimerallons allons jeune "rocker" un peu aigri de ne pas avoir eu l'équivalent des Clash pour sa génération.
RépondreSupprimerBAD c'était pas si mal et je dirai même que ça prend forme après cet album. Et de No. 10 Upping St. à Megatop Phoenix (c'est vrai qu'après ça se gâte un peu) on trouve une bonne poignée de morceaux qui aurait fait le bonheur des Clash.
Mouais mouais mouais... je ne dis pas ce devait affreux à l'époque (d'ailleurs je finis tout de même par lui mettre la moyenne, à ce disque), après tout je n'y étais pas (enfin, si, mais j'étais un peu trop jeune pour m'en rappeler). Mais sincèrement, y-a-t-il beaucoup de gens qui découvre BAD aujourd'hui en prenant leur pied ? C'est toute la différence avec un groupe intemporel comme le Clash, justement.
SupprimerSinon, pire que le vieux ou le jeune rockeur, il y a le type coincé au milieu ;-)
Ok je veux bien reconnaitre que le son des beatbox est un peu daté aujourd'hui, même si de nos jours on est jamais à l'abri d'un revival.
RépondreSupprimerPourtant Je reste persuadé qu'à une certaine époque, Mick Jones a été crucifié sur l'autel de la séparation du Clash. La suite sans lui, on a vu ce ça a donné : une catastrophe !
Je vous encourage donc vivement à ré écouter ou à découvrir les albums suscités qui au final ressemblent vraisemblablement à ce qu'aurait fait le Clash si Joe Strummer avait pris quelques jours de repos en 1983.