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Hormis un ou deux coincés trouvant toujours que c'est mieux ailleurs, c'est un fait indéniable dont on ne peut que se féliciter : depuis deux ans environs (en fait depuis la seconde saison - et meilleure - saison d'Engrenages), de manière assez nette qui plus est, les productions françaises (et donc de Canal +, what else ?) ont considérablement haussé leur niveau de jeu. Finie l'époque où elles provoquaient le rire facile et la vanne gratuite-mais-qui-fait-du-bien-quand-même. Seconde saison de Reporters, première de Pigalle... ça joue désormais dans la cour des grands, la qualité est quasiment incontestable et surtout, les erreurs de débutants (scenarii cucul, acteurs pontifiants comme s'ils étaient au théâtre, réalisation plate) sont désormais oubliées. C'est bien. Cela peut même être brillant. Et on ne peut qu'applaudir.
Le corollaire de cette amélioration entamée en fait depuis cinq ou six ans, c'est que si les séries françaises revoient leurs ambitions à la hausse, nos exigences de spectateurs ne peuvent que suivre la même courbe. Quand on se pique - comme c'est le cas de Canal depuis quelques temps - d'être devenue LA chaîne des séries made in France, il y a nécessité d'assurer derrière sous peine de se couvrir de ridicule. C'est encore plus vrai lorsqu'Olivier Marchal monte au front, qui pour talentueux qu'il soit n'a jamais spécialement brillé par sa modestie. Plus grand monde ne s'en souvient mais au début des années 2000, il fut le héros de l'attachante Police District, série culte au sens littéral du terme - puisque quasiment personne ne l'a vue mais que les rares qui s'en souviennent en gardent un souvenir particulièrement ému. Rien que pour cela, on serait enclin à accorder tout le crédit de l'univers au réalisateur de 36, Quai des orfèvres. Le problème, c'est que comme dit plus haut on a depuis revu nos exigences à la hausse. En tout cas dans ces pages. On ne veut plus de la série attachante. On veut de la grande série, sinon rien.
Braquo nous place d'emblée dans une situation ambiguë, en cela qu'on a le sentiment un peu curieux, sans doute injuste, que moins d'un an après sa diffusion elle mène déjà un combat d'arrière garde. De fait, l'irritation qu'elle provoque s'assortit parfois d'une forme de respect, voire d'admiration. Cela vient sans doute du fait que fondamentalement, une telle série, en France, aurait été totalement inenvisageable il y a encore deux ans. La réalisation est chiadée, l'atmosphère poisseuse, les intrigues glauques à souhaits... quand on la juge à l'aune de la concurrence hexagonale, Braquo est d'une improbable radicalité. Le problème numéro 1, c'est qu'elle est arrivée sur nos écrans cinq ans trop tard. Le problème numéro 2, c'est qu'elle ne s'adresse somme toute qu'au public franchouillard de base, dont on imagine apparemment qu'il n'a vu ni The Shield ni Southland et qui donc est censé s'extasier de voir Braquo dire relativement correctement ce que d'autres ont dit excellemment bien avant elle.
Problème numéro 1 : c'est encore du polar, et rien que cela agace... à plus forte raison parce que Pigalle a prouvé - et avec quel talent ! - que contrairement à l'impression désagréable qu'on avait depuis vingt-cinq ans, les Français étaient capable de faire autre chose, mieux de surcroît. Surtout, Braquo ne semble pas très au fait des progrès considérables faits par les séries françaises en matière notamment de dialogues et d'interprétation. Les premiers sont verbeux au possible, artificiels et ne tiennent pas la route deux minutes. La seconde est honnête, en grande partie grâce au toujours excellent Jean-Hugues Anglade, qui porte quasiment tout le casting à bout de bras. Duvauchelle est certes incapable de jouer autre chose que son propre rôle, mais il a une gueule - ça compense. Sans être exceptionnels, Karole Rocher et Joseph Malerba font le taf. En revanche dès qu'on s'aventure dans les seconds rôles, c'est une hécatombe. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Le commandant, notamment, joue faux du début à la fin. Pas terrible pour une série se voulant la-grande-série-policière-française-qui-va-mettre-tout-le-monde-d'accord, même qu'elle est diffusée sur Canal-le-HBO-français. Genre.
Problème numéro 2 : c'est encore du polar, et il faut bien dire ce qui est, en la matière on est déjà bien fourni. De NYPD Blue à Southland en passant par The Shield, sans même parler des cop-shows plus basiques (mais terriblement efficaces) que sont CSI et Law & Order... les Américains ont monopolisé voire tué le genre (et vous noterez avec quelle pudeur j'oublie d'évoquer The Wire), à tel point que les Français comme d'ailleurs les Anglais (Cf le récent Luther) semblent condamnés à leur téter la roue ad vitam aerternam. C'est ce que fait ici Marchal, avec un mélange de culot et de candeur assez désarmant. Il n'a jamais caché qu'il fantasmait sur l'idée d'un The Shield à la française, avec des flics torturés et jusqu'au-boutistes, un peu racailles sur les bords, des méchants mafieux, des gros flingues et des vrais morceaux de tragédie grecque à l'intérieure. Braquo respecte à la lettre son cahier des charges (sauf pour la tragédie grecque). Elle reste dans les clous, incapable au bout de ses huit épisodes de devenir autre chose qu'un succédané. On pourrait lister les emprunts, pour certains presque choquants... mais ce serait d''autant plus fastidieux que dans le fond, ce n'est même pas le problème. Qui est, on l'aura compris, que Braquo n'a surtout rien à dire de plus. Comme si, terrifié à l'idée de faire trop gaulois (ce qui n'est pas nécessairement une tare, d'ailleurs, pour un peu que l'on sache le doser), Marchal avait laissé l'identité de sa série se diluer dans les références stériles et le (bad) trip "allez les mecs ! On la joue à l'Américaine".
En somme, Braquo, malgré quelques bonnes choses, ne voit pas plus loin que son concept je suis une série sur des flics torturés et jusqu'au-boutistes, un peu racailles sur les bords, des méchants mafieux et des gros flingues. Elle garde l'idée générale de The Shield et la surligne au marqueur (ex : "Ca fait longtemps que vous n'êtes plus des flics" balancé au bout de dix minutes, alors que le chef-d'oeuvre de Shawn Ryan a réussi à durer sept saisons sans énoncer cette évidence... vous connaissez l'adage : Show ! Don't tell.), quand The Shield avait rapidement su la dépasser, la transcender, l'exposer, pour devenir l'histoire extrêmement complexe d'individus aux psychés particulièrement complexes. Tout en simplisme et en bourrinage, clinquante mais creuse, Braquo n'a gardé de son moule que des courbes vagues qu'elle a retaillées à la truelle. L'ambigüité ? La richesse des caractères ? Vous n'y pensez pas ! Si The Shield brouillait la frontière entre bien et mal, Braquo ne se donne pas cette peine : elle ne raconte que l'histoire de truands pourris avec des insignes, soit donc le résumé le plus court que l'on puisse faire des aventures de la Strike Team. Le hic c'est que dans Braquo ce n'est pas un résumé - c'est juste la série.
Le corollaire de cette amélioration entamée en fait depuis cinq ou six ans, c'est que si les séries françaises revoient leurs ambitions à la hausse, nos exigences de spectateurs ne peuvent que suivre la même courbe. Quand on se pique - comme c'est le cas de Canal depuis quelques temps - d'être devenue LA chaîne des séries made in France, il y a nécessité d'assurer derrière sous peine de se couvrir de ridicule. C'est encore plus vrai lorsqu'Olivier Marchal monte au front, qui pour talentueux qu'il soit n'a jamais spécialement brillé par sa modestie. Plus grand monde ne s'en souvient mais au début des années 2000, il fut le héros de l'attachante Police District, série culte au sens littéral du terme - puisque quasiment personne ne l'a vue mais que les rares qui s'en souviennent en gardent un souvenir particulièrement ému. Rien que pour cela, on serait enclin à accorder tout le crédit de l'univers au réalisateur de 36, Quai des orfèvres. Le problème, c'est que comme dit plus haut on a depuis revu nos exigences à la hausse. En tout cas dans ces pages. On ne veut plus de la série attachante. On veut de la grande série, sinon rien.
Braquo nous place d'emblée dans une situation ambiguë, en cela qu'on a le sentiment un peu curieux, sans doute injuste, que moins d'un an après sa diffusion elle mène déjà un combat d'arrière garde. De fait, l'irritation qu'elle provoque s'assortit parfois d'une forme de respect, voire d'admiration. Cela vient sans doute du fait que fondamentalement, une telle série, en France, aurait été totalement inenvisageable il y a encore deux ans. La réalisation est chiadée, l'atmosphère poisseuse, les intrigues glauques à souhaits... quand on la juge à l'aune de la concurrence hexagonale, Braquo est d'une improbable radicalité. Le problème numéro 1, c'est qu'elle est arrivée sur nos écrans cinq ans trop tard. Le problème numéro 2, c'est qu'elle ne s'adresse somme toute qu'au public franchouillard de base, dont on imagine apparemment qu'il n'a vu ni The Shield ni Southland et qui donc est censé s'extasier de voir Braquo dire relativement correctement ce que d'autres ont dit excellemment bien avant elle.
Problème numéro 1 : c'est encore du polar, et rien que cela agace... à plus forte raison parce que Pigalle a prouvé - et avec quel talent ! - que contrairement à l'impression désagréable qu'on avait depuis vingt-cinq ans, les Français étaient capable de faire autre chose, mieux de surcroît. Surtout, Braquo ne semble pas très au fait des progrès considérables faits par les séries françaises en matière notamment de dialogues et d'interprétation. Les premiers sont verbeux au possible, artificiels et ne tiennent pas la route deux minutes. La seconde est honnête, en grande partie grâce au toujours excellent Jean-Hugues Anglade, qui porte quasiment tout le casting à bout de bras. Duvauchelle est certes incapable de jouer autre chose que son propre rôle, mais il a une gueule - ça compense. Sans être exceptionnels, Karole Rocher et Joseph Malerba font le taf. En revanche dès qu'on s'aventure dans les seconds rôles, c'est une hécatombe. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Le commandant, notamment, joue faux du début à la fin. Pas terrible pour une série se voulant la-grande-série-policière-française-qui-va-mettre-tout-le-monde-d'accord, même qu'elle est diffusée sur Canal-le-HBO-français. Genre.
Problème numéro 2 : c'est encore du polar, et il faut bien dire ce qui est, en la matière on est déjà bien fourni. De NYPD Blue à Southland en passant par The Shield, sans même parler des cop-shows plus basiques (mais terriblement efficaces) que sont CSI et Law & Order... les Américains ont monopolisé voire tué le genre (et vous noterez avec quelle pudeur j'oublie d'évoquer The Wire), à tel point que les Français comme d'ailleurs les Anglais (Cf le récent Luther) semblent condamnés à leur téter la roue ad vitam aerternam. C'est ce que fait ici Marchal, avec un mélange de culot et de candeur assez désarmant. Il n'a jamais caché qu'il fantasmait sur l'idée d'un The Shield à la française, avec des flics torturés et jusqu'au-boutistes, un peu racailles sur les bords, des méchants mafieux, des gros flingues et des vrais morceaux de tragédie grecque à l'intérieure. Braquo respecte à la lettre son cahier des charges (sauf pour la tragédie grecque). Elle reste dans les clous, incapable au bout de ses huit épisodes de devenir autre chose qu'un succédané. On pourrait lister les emprunts, pour certains presque choquants... mais ce serait d''autant plus fastidieux que dans le fond, ce n'est même pas le problème. Qui est, on l'aura compris, que Braquo n'a surtout rien à dire de plus. Comme si, terrifié à l'idée de faire trop gaulois (ce qui n'est pas nécessairement une tare, d'ailleurs, pour un peu que l'on sache le doser), Marchal avait laissé l'identité de sa série se diluer dans les références stériles et le (bad) trip "allez les mecs ! On la joue à l'Américaine".
En somme, Braquo, malgré quelques bonnes choses, ne voit pas plus loin que son concept je suis une série sur des flics torturés et jusqu'au-boutistes, un peu racailles sur les bords, des méchants mafieux et des gros flingues. Elle garde l'idée générale de The Shield et la surligne au marqueur (ex : "Ca fait longtemps que vous n'êtes plus des flics" balancé au bout de dix minutes, alors que le chef-d'oeuvre de Shawn Ryan a réussi à durer sept saisons sans énoncer cette évidence... vous connaissez l'adage : Show ! Don't tell.), quand The Shield avait rapidement su la dépasser, la transcender, l'exposer, pour devenir l'histoire extrêmement complexe d'individus aux psychés particulièrement complexes. Tout en simplisme et en bourrinage, clinquante mais creuse, Braquo n'a gardé de son moule que des courbes vagues qu'elle a retaillées à la truelle. L'ambigüité ? La richesse des caractères ? Vous n'y pensez pas ! Si The Shield brouillait la frontière entre bien et mal, Braquo ne se donne pas cette peine : elle ne raconte que l'histoire de truands pourris avec des insignes, soit donc le résumé le plus court que l'on puisse faire des aventures de la Strike Team. Le hic c'est que dans Braquo ce n'est pas un résumé - c'est juste la série.
👎 Braquo (saison 1)
créée par Olivier Marchal
Canal +, 2009
Je te dois des excuses, j'avais dit que c'était "un peu facile" de taper sur Braquo. Finalement tu en sors avec un excellent papier ;-)
RépondreSupprimerPas terrible, en effet. Je serais peut-être moins sévère sur le côté déjà vu, mais beaucoup plus niveau jeu. Ils sont plus mauvais les uns et que les autres. Avec toutes ces bonnes séries françaises moi, j'avais perdu l'habitude de voir des trucs aussi mal joués :D
RépondreSupprimerJ'ai trouvé que ça se regardait sans plus. Mébon. Je suis indulgent avec les français, ils ont déjà du mal à proposer deux saisons deux années de suite...on va pas leur demander de révolutionner le genre hein...
RépondreSupprimer@mika : oui mais justement, raison de plus pour attendre que ce "peu" soit de bonne qualité...
RépondreSupprimerOui mais comme l'écrit Thomas on aurait même pas pu imaginer une série comme ça en France il y qq années.
RépondreSupprimerJe ne comprends plus de quoi on parle :)
RépondreSupprimerTu veux dire : faut en passer par là pour avoir mieux ?!
dans le genre "borderline", il y a eu le personnage joué par Clovis Cornillac dans "central nuit",
RépondreSupprimerpas une série géniale mais qui maintient un niveau correct,
enfin c'est surtout le personnage en question qui rehaussait l'intérêt, c'était le seul à sortir franchement du code de déontologie.
braquo, c'est mal écrit, à commencer par les personnages de cartoons sans épaisseur,
quand j'ai vu le commandant habituer sur une péniche, j'ai immédiatement hurlé de rire en repensant au crocodile de sonny crocket dans Miami Vice.
voilà, Braquo c'est fainéant sur l'écriture/conception (par charité je ne parle même pas des dialogues), et ça transpire le mauvais goût.
@ Lil : peut-être, oui.
RépondreSupprimerCa c'est de la critique au vitriol :-)
RépondreSupprimerAttention, ce qui suit n'engage que moi et je suis particulièrement pro-américaine :-)
Le problème en France, en particulier à la télé, c'est le manque de création : ils essaient de copier les USA, mais c'est carrément vouer à l'échec dès le début puisque les modes de pensée ne sont pas pareil et les sociétés ne sont pas les mêmes!
Il faut que les français créent et osent... Mais ça c'est une autre histoire... Les américains eux osent créer des daubes, voir le nombre de séries US qui sortent qui sont annulées au bout de 3 épisodes, 1 saison, etc... Mais qui ne tente rien n'a rien... or il n'y a pas de place à l'échec dans le marché français et... en général dans la société française : faut être parfait dès le départ et si jamais c'est trop risqué, vaut mieux faire quelque chose de "juste correct" comme ça on se brûle pas trop les ailes...
Ce problème se reflète en économie également (et cela n'a rien avoir avec le capitalisme) : tu oses lancer une nouvelle idée, ça passe ou ça casse... Si ça passe tu deviens, c'est coll, si ça casse, ben tu lances une autre idée...
La crise actuelle "en Europe" a été créée en Amérique du nord, et ici elle est déjà finie et ici tous les yeux se portent vers l'Europe où c'est l'enlisement dans la crise, à tel point que maintenant, c'est l'Europe qui est montrée du doigt ici:
"Le vice-président de la Banque centrale américaine (Fed), Donald Kohn estime que les difficultés budgétaires des pays de la zone euro vont affecter la croissance des Etats-Unis, dans un entretien au Wall Street Journal publié jeudi."
http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_00261124.htm
Pour moi, cela est dû, et cela se reflète dans les séries (oui, oui) à un manque de créativité et de réactivité, une frilosité bien européenne et un enlisement dans des valeurs historiques (aristocratie, classes sociales, etc.) dont l'Europe (l'Angleterre mise à part, mais n'oublions pas les origines des USA) n'arrive pas à se débarrasser et qui font qu'elle devient totalement dépassée, voir archaïque... le vieux monde...
Un exemple pur et simple, les séries US avaient depuis longtemps mis un Noir président des USA... c'est pas demain la veille qu'on verra ça en France...
En grande partie d'ac avec Elodie, ce qui n'est pas une surprise. Je crois que sur ces questions entre européens/américains on a vraiment pas les mêmes rapports.
RépondreSupprimerJ'ajouterai un autre truc, c'est que les débats sur "comment avoir des bonnes séries chez nous" c'est vraiment hyper français. Déjà, c'est pas très grave de ne pas avoir de très bonnes séries (et plein de pays en ont des pires que les vôtres !). C'est très français, très exception culturelle tout ça, vouloir avoir des très bonnes séries juste pour dire "nous aussi on a des très bonnes séries, on peut faire comme les américains". Ben non. Braquo comme quasiment toutes les séries française prouve que non, vous pouvez pas faire chez nous, faute d'avoir la même culture, la même mentalité et de travailler de la même manière. Plutôt que de pomper les idées des américains les français feraient sûrement mieux de pomper leurs méthodes de travail, je crois que ça bouge doucement mais on est encore loin. Pas de pool de scénaristes, pas de pilotes, pas de production industrielle, pas assez de bon acteurs qui veulent faire des séries...ne cherchez pas pourquoi vous n'en avez pas des grandes ;)
Après comme dit Elodie il n'y a pas que des trucs géniaux sur les networks américains (en fait il y a même une grosse majorité de merdes, mais les français ont la chance de ne pas le savoir) mais il y a une forme d'enthousiasme et de spontanéité. Déjà il y a un vrai business des séries, qui vient du fait qu'il y a beaucoup plus d'habitants, donc de chaines et donc de public. Le reste, il suffit de voir le temps qui s'écoule entre la sortie du pilote et le début de la série s'il est retenu. Aux States : quelques mois. En France il peut se passer trois ans !
Je ne crois pas que la question soit de singer les Américains. Ils n'ont pas inventé - le cas échéant - le polar. Ils n'ont même pas inventé le feuilleton. Ni la télévision d'ailleurs ^^
RépondreSupprimerLes différences dans les modes de fabrications sont réelles, je ne les crois pas aussi essentielles que ça. Il y a moins de public et moins de chaînes ? C'est vrai, mais en Angleterre aussi. Il y a moins d'argent ? C'est vrai, mais en Angleterre aussi.
Pour moi, réellement, la question est d'ordre culturel. Peut-être même psychologique. En France, l'intérêt pour les séries demeure quelque chose de relativement récent. Ce n'est en aucun cas comparable à la place que ces mêmes séries peuvent tenir dans l'inconscient collectif américain. Et l'on reste tout de même très attaché à l'idée que si c'est à la télé, c'est de la merde (Cf. nombre de débats dans ces pages). C'est assez paradoxal dans un pays où seuls 9 % de la population lisent plus de 20 livres par an, mais la France conserve une tradition littéraire très forte qui, à mon sens, asphyxie en grande partie la production de séries. J'ai déjà parlé de l'exigence stupide de réalisme à tout prix, qui pousse à des aberrations (vendre Braquo comme une série réaliste en est une). J'ajouterais que l'on reste attaché à l'idée de l'auteur démiurge qui contrôle tout et écrit tout dans un élan d'inspiration. C'est ce qui rend très peu plausible à mon sens l'émergence de pool de scénaristes sur des séries françaises (c'est d'ailleurs cette même idée insidieuse qui fait qu'en musique on préfèrera toujours médiatiser un artiste solo plutôt qu'un groupe).
Maintenant je ne suis pas pessimiste. On aura beau dire ce qu'on voudra, je ne vois aucune raison crédible permettant d'affirmer que les Français ne savent pas faire des séries ; je suis même assez dépité qu'on ait ce genre de discussion. Mon idée était de critiquer cette série en particulier, et non de jeter l'opprobre sur toute la production nationale - ce que je me suis toujours refusé à faire. La vérité, c'est surtout qu'en France, des séries, on en a très, très peu. Et je vais dire un truc qui va faire bondir notre Américain de service, mais si on fait le ratio, on a une bien meilleure production. Oui ! Les Américains, pour 100 séries ils auront trois chefs-d'œuvre et au minimum 30 trucs merdiques. Nous, pour 10 séries, on en a 6 ou 7 bien. Finalement, sommes-nous si mal lotis ? :-)
Ouh la je bondis allègrement!!!
RépondreSupprimerThomas, les Anglais (mes amours) ne sont pas européens, tout le monde le sait :-) D'ailleurs, je ne comprends toujours pas qu'ils soient englués dans cette histoire de crise européenne comme le reste de l'Europe… c'est pas possible!!!
Non franchement faut mettre l'Angleterre à part et ce, pour des raisons, entre autres, historiques, coloniales (modèle de colonialisation fr et colonialisation uk) et sociolinguistiques (schéma de pensée d'un anglophone, schéma de pensée d'un francophone), etc. Sans oublier la volonté des Anglais eux-mêmes à ne PAS être trop impliqués dans l'Europe!
Mais ce que tu dis rejoint ce que je dis, les valeurs traditionalistes en France : la télé c'est de la merde, en général tout ce qui est jeune/nouveau, pas ancien, ni traditionnel, c'est de la merde... Respect aux vieux (dans tous les domaines, cf. la retraite... en France les retraités sont plus riches que les actifs!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!), faut d'abord faire ses preuves... et ensuite tout un tas de gars qui ont 70 ans gouvernent le pays (au niveau politique, économique, etc.) et insufflent aux jeunes que "ouais, t'as qu'à attendre ton tour, faut que t'en chies comme moi à ton âge..." (il y 50 ans, alors que les époques n'étaient pas les mêmes, y'avait pas Internet, blabla)
C'est clair le petit gars qui va venir avec un scénario super intéressant, mais qui n'est ni fils de, ni connu, on va lui dire : faut que tu fasses un bac S, puis Sciences po, ensuite on te prend en stage pendant 3 ans, ensuite tu te mets intermittent pendant 10 ans et quand tu te seras démarqué, on va éventuellement considérer ton idée...
En ce qui concerne les scénaristes, comme tu le dis très justement, "l'on reste attaché à l'idée de l'auteur démiurge qui contrôle tout et écrit tout dans un élan d'inspiration", oui oui c'est bien ça... c'est le culte du génie intellectuel vs le travail en équipe pragmatique, et ce, en référence à nos chers philosophes, écrivains, poètes... anciens... oui c'est bien culturel tout cela…
Le mot de la fin:
Oui ! Les Américains, pour 100 séries ils auront trois chefs-d'œuvre et au minimum 30 trucs merdiques. Nous, pour 10 séries, on en a 6 ou 7 bien. Finalement, sommes-nous si mal lotis ? :-)
Mmmmm des exemples??? ^^
En même temps, la quantité importe-t-elle autant? Et aussi, la notion de qualité n'est-elle pas subjective? Paske encore une fois, en France, la qualité ça doit répondre à des normes élitistes souvent en référence auxdits écrivains, philosophes et poètes, plus ou moins préhistoriques, suscités. Par exemple, si pour moi un truc c'est de la merde, genre COUGAR TOWN (!!!), et bien si y'a 10 millions de gens qui trouvent ça bien, n'est-ce pas tout autant légitime? Inversement, si pour moi BREAKING BAD c'est de l'or en barre, si ça se trouve y'en a 30 millions qui trouvent que c'est nul à chier, amoral et que oh lala, mais c'est quoi cette histoire de filmer un gars qui essaie de tuer une mouche pendant 50 minutes!!!
Aux USA, on considère qu'il y a DES marchés et on fait DES qualités… sincèrement (et là entre en compte le capitalisme) l'argent n'a pas d'odeur... si faire de la daube rapporte X millions, ben on fait quand même... Ça a le mérite de 1) considérer tout un chacun et de ne pas établir de critères de qualité élitistes et UNIVERSELS et 2) de stimuler la créativité : tiens un gars voit ça, ça lui donne des idées, il fait ci, etc.
Moi non plus, je ne suis pas pessimiste, mais ça va changer quand (je veux dire en France)? Quand on aura 70 ans?
(Bon, j'ai un peu grossi les traits, mais pas trop quand même et j'en l'impression que je me suis éloignée du sujet…)
Hum... je me crois pas m'être lancé dans une analyse de la psyché de la perfide Albion ^^... j'ai juste évoqué leur réseau télévisé et les budgets de leurs séries pour montrer que oui, c'est tout à fait possible d'avoir d'excellentes séries dans un dispositif bien loin de (et bien plus modeste que) ce que les producteurs US ont à leur disposition.
RépondreSupprimerLa qualité est évidemment un mélange d'objectivité et de subjectivité, je ne dis pas le contraire. Mais de toute façon tout cela ne se mesure pas en chiffres (et c'est heureux).
Je ne suis que moyennement d'accord avec ton paragraphe "Aux USA, on considère". Enfin, pour être exact : je suis d'accord avec les faits, mais dire que "considérer tout un chacun et de ne pas établir de critères de qualité élitistes et UNIVERSELS"... sérieusement, tu y crois ? Non parce que l'idée demeure avant tout de s'en mettre plein les poches. Moins le public est regardant, mieux c'est. Et ce n'est pas tellement une marque de respect vis-à-vis de lui, mais bien au contraire une marque de mépris total. Il suffit pour s'en convaincre de lire ce que Matthew Weiner (le créateur de Mad Men), Joss Whedon ou - plus étonnant - Vincent d'Onofrio ont pu dire sur le fonctionnement des Networks. L'image qui en ressort n'est pas vraiment celles de gens altruistes respectant le public et témoignant de la considération pour tout un chacun. Ceci dit en sachant qu'effectivement, de ce point de vue, il y a pire que les grands networks US (mais c'est aussi parce que le public américain 1/ a beaucoup plus de "pouvoir", parce qu'il a beaucoup plus de choix et qu'on ne peut quand même pas se foutre de sa gueule éternellement 2/ est beaucoup plus éduqué que le public Français en matière de séries, qui meublent son quotidien depuis cinquante ans... quand tu as filé aux gens dans les années 90 des Twin Peaks, des NYPD Blue, des Practice, des Buffy... c'est assez difficile de te mettre à lui fourguer subitement des trucs tout pourris en espérant qu'il ne verra pas la différence ; toutes remarques n'ayant évidemment aucune valeur rapportées au public français à qui on a surtout expliqué que la télé c'était de la merde, et la meilleure preuve de ça c'est qu'à l'époque où les Américains se passionnaient pour la psyché torturée de Tony Soprano, le Français moyen ne connaissait des séries US que Walker Texas Ranger et quelques trucs du genre servant principalement à boucher les trous dans les grilles du week-end... finalement, tout cela n'est qu'une énième histoire d'éducation (fin de l'énorme parenthèse)).
Concernant le facteur générationnel et pour conclure, je crois que cet respect est réellement le nerf de la guerre sur ces questions de production française. Pour d'ailleurs certaines raisons évoquées dans l'énorme parenthèse, le grand public français a réellement commencé à se passionner pour les séries très tardivement, en grande partie parce que les chaînes elles-mêmes ne s'y intéressaient pas (truc totalement impensable aux USA). Ce n'est que vers 2003/04, que TF1 a découvert le potentiel commercial démentiel de certaines séries comme CSI (avec lesquelles - comme d'hab' - elle se contentait jusqu'alors de boucher les trous dans la grille du dimanche aprem'). D'ailleurs, ironiquement, TF1 a découvert ce potentiel grâce... au Web et au buzz que la série y faisait (et à ses records en matière de téléchargement illégal). Il ne faut pas oublier que les séries en prime-time, en France, c'est extrêmement récent (du moins sa généralisation, il y a eu quelques exceptions dans les années 90, mais rien de comparable avec maintenant). Et, par voie de conséquence, le public (dans lequel sommeillent inévitablement les créateurs de séries de demain), a découvert ça tardivement aussi. Sans verser dans la généralisation abusive je vois bien, pour travailler avec des gens d’âges très divers, que selon que la personne a 50 ou 30 ans mon fanatisme pour les séries télé est perçu de manière extrêmement différente. Cela ne peut pas ne pas jouer dans l’approche des séries, notamment du côté des diffuseurs. La génération de spectateurs qui s’est élevée dans les années 90 avec Seinfeld ou X-Files, ou un peu plus tard avec des séries comme Oz ou les productions de David Kelley ou Joss Whedon, est encore relativement jeune (quelqu’un qui a flashé sur Buffy à 16 ans n’a pas encore 30 ans aujourd’hui), trop sans doute pour peser. Cette génération n'a pas encore "pris le pouvoir", pour utiliser les gros mots (et en partie par rapport à ce que tu disais sur les générations en France). On peut supposer que cette génération-là, beaucoup plus exposée aux séries en tant que genre à part entière (avec ses propres codes, ses propres références et ses influences internes au genre) ne demandera qu’à exploser dans les années à venir, aussi bien chez les scénaristes que chez les diffuseurs ou les acteurs, et aura beaucoup plus envie de faire des séries télé que la génération précédente. Donc je ne sais pas quel âge tu as, mais tout de même, je ne crois pas qu'il faudra que tu attendes tes soixante-dix ans. D'ailleurs (et je termine sur une note d'espoir), si on considère d'où les séries françaises sont parties en 2004/05 et où elles en sont maintenant... on peut se dire que tout cela évolue dans le bon sens, et très rapidement.
RépondreSupprimerAH ! ça faisait longtemps que je n'avais pas dépassé la limite de caractères autorisés dans un commentaire, au point que je croyais naïvement qu'il n'y avait plus de limite :-)
RépondreSupprimerMerci Élodie !
Tout n'est pas question de budget... oui et non.
RépondreSupprimerOui, parce que TF1 est la première chaîne d'Europe, et que ce n'est pas pour cela qu'elle a de bonnes séries.
Non, parce que TF1 est la première chaîne d'Europe, et que si elle en voulait vraiment, elle en aurait, des bonnes séries.
Cette question épineuse se mord un peu la queue. Elle obéit plus à des raisons politiques qu'artistiques. Et financières, aussi. Cela coûte moins cher d'acheter des séries US et de les passer dans le désordre, que d'en tourner soi-même. Donc, on n'en fait pas. Et ma foi, si la ménagère s'en satisfait, pourquoi les chaînes feraient-elles autrement ?
Je suis moins optimiste que toi, parce qu'il me semble que tu oublies un point important : ce qui pourrait changer le visage de la production française, c'est l'explosion de la demande. Or, les fans de séries se sont, en France, depuis longtemps, "délocalisés" sur le Net. On axe donc, plus que jamais, sur la ménagère, qui elle, reste fidèle devant son poste. Suffit de voir les séries que TF1 achète depuis deux ans. A cela s'ajoute la question du CSA. Tu ne peux pas avoir The Shield en prime, chez nous, ce n'est pas possible. Donc on va sur le câble, ou alors très tard. La question est la même pour les productions nationales, le problème c'est que le câble français, ce n'est pas le câble américain, c'est un désert, niveau finances.
Bref, tout cela est très compliqué.
Bonne soirée.
Mais qui te parle de voir The Shield en prime ?
RépondreSupprimerLes Américains ont de très bonnes séries mainstream. Pas besoin d'aller très loin dans la transgression ou d'offrir des œuvres d'art aux exigences extraordinaires. Pas besoin de faire Breaking Bad. Franchement moi, tu me mets un truc du niveau de House, je suis largement satisfait et je sabre le champagne. Personne ne demande aux chaînes d'aller contre leurs codes génétiques, contre leurs publics et contre leurs raisons financières. Comme le dit très bien Elodie, on parle juste d'audace. D'oser tenter des trucs. Ça ne fait pas la qualité, mais au moins ça ne fout pas la honte.
Là je te vois venir, tu vas me répondre "oui mais alors Braquo c'est audacieux, non ?". Je ne dis pas le contraire (je l'ai même écrit). Maintenant c'est assez mauvais, les finitions sont assez catastrophiques et l'exemple que citait Arbobo est vraiment parlant. La pire des séries US (même Cougar Town) a au minimum une réalisation honnête et des acteurs corrects. Ce n'est pas toujours bien, mais il y a un "savoir faire" à défaut d'une grande créativité. Et le savoir faire ne s'apprend pas en un jour. On ne passe pas en deux ans de Maggie (qui d'ailleurs n'était pas si mauvaise ^^) à Six Feet Under. Mais les Américains ne sont pas passés du jour au lendemain de Drôles de Dame à The Wire ;-)
"Mais les Américains ne sont pas passés du jour au lendemain de Drôles de Dame à The Wire"
RépondreSupprimerNon, ça, c'est une certitude. Quand on regarde, par exemple, l'évolution des séries policières américaines, depuis la fin des années 70, on voit que les choses ont progressé par paliers, pour aboutir à The Wire, ou The Shield.
Absolument. Mais c'est parce qu'aux USA elles sont inscrites dans le quotidien depuis longtemps. Elles donc évolué comme tout art : il y a eu des ruptures, des chocs esthétiques, des petites révolutions. Hill Street Blues créé une rupture, puis Law & Order, puis NYPD Blue, puis CSI, puis The Shield. Et souvent d'ailleurs, c'est en réaction, c'est contre "la grande série policière dominante" de l'époque. Quand NYPD Blue arrive en 93, elle se pose clairement en anti-L&O, avec ses personnages passant avant les intrigues. Puis CSI arrive et se pose en anti-NYPD Blue en réinjectant du glamour dans le polar. Puis The Shield déboule et dégage le "polar à papa" en mettant du sang et de la sueur. Et ainsi de suite. C'est une saine émulation, mais une émulation répartie sur vingt-cinq ans. C'est bien pourquoi je disais que d'une certaine manière les séries françaises évoluaient très très vite.
RépondreSupprimerAllons, Braquo n'est-il pas l'anti-Julie Lescaut ? ;-)
RépondreSupprimerAh ah. Le truc c'est que déjà en 97/98 on nous vendait PJ comme l'anti-Julie Lescaut. Faudrait peut-être essayer de se situer par rapport à mieux, sans quoi le niveau va avoir du mal à grimper ;-)
RépondreSupprimerFinalement, c'est un peu un complexe d'infériorité...
RépondreSupprimerJe ne suis pas loin de le penser, en effet.
RépondreSupprimerPar rapport à ce que tu disais sur "c'est pas le problème de singer les américains" euh si, quand même. Ce n'est pas pour être méchant mais vous êtres quand même le seul peuple que je connais où on dit "on va faire comme les américains", ou c'est à ce point une obsession. Est-ce que les anglais quand ils font une série ils essaient de faire comme ou mieux que les américains ? Non. Pourquoi se situer systématiquement par rapport aux productions américaines ? je suis assez d'accord avec la remarque sur le complexe d'infériorité en fait. Franchement la France a une culture cent fois plus riche et passionnante que la culture américaine, les américains (du moins les américains cultivés) envient un tel héritage et un tel patrimoine, c'est quand même un peu navrant de voir sur les séries (ou le cinéma des fois) les français s'écraser comme des merdes en essayant de faire "à la manière de". D'ailleurs Pigalle c'était on ne peut plus français et c'était beaucoup mieux que beaucoup de séries américaines de cette saison.
RépondreSupprimerAH AH AH AH. Seul un Américain pouvait écrire : "la France a une culture cent fois plus riche et passionnante que la culture américaine". C'est assez malheureux, mais une grande majorité de français sont persuadés du contraire.
RépondreSupprimerAprès je veux bien t'accorder que c'est un peu malheureux que dans un pays qui a purement et simplement inventé le feuilleton on soit incapable de produire un classique des séries télé, mais c'est à peu près le seul point sur lequel je suis d'accord.
Déjà, quand tu parles de "la jouer à l'américaine", je trouve que tu confonds un peu ce que je dis sur Braquo et la réalité. Les meilleures séries françaises des dernières années (Enrenages, Pigalle, Reporters et Kaamelott) n'essaient absolument pas de la jouer "à l'américaine". C'est d'ailleurs peut-être pour ça qu'elles sont si réussies.
Ensuite quand tu dis que les Anglais ne font pas ce genre de chose... là non plus, je ne suis vraiment pas d'accord. Récemment j'ai vu Misfits (excellente série par ailleurs), ça crie "nous aussi on peut faire comme les Ricains" quasiment à chaque plan.
Enfin et dernier point : tu voudrais qu'on se situe par rapport à quoi d'autre ? En France la culture en matière de séries est proche du néant, on ne connaît de toute façon que les séries américaines, et encore pas toujours très bien. Comment veux-tu qu'on se positionne autrement ? D'autant qu'historiquement et comme on l'a tous répété cent-quarante fois, il n'y a pas vraiment de "culture des séries télé" en France. Tout ce qu'on sait du genre, on le tient des Américains. C'est donc tout à fait logique que leurs productions servent de mètre-étalon (même si je trouve que par certains aspects les séries anglaises - comiques, notamment - sont bien supérieures).
"on ne connaît de toute façon que les séries américaines, et encore pas toujours très bien"
RépondreSupprimerEt cela aussi, c'est problématique. Peut-on réussir dans un genre, sans le connaître vraiment bien. Quand on regarde "Community", on a l'impression que les auteurs ont absorbé, et digéré, quatre décennies de séries télés...
Oh ! Ça fuse ici ! Nos petites réflexions de cet aprem ont porté leurs fruits ! :D
RépondreSupprimerTu sais bien que tu es notre muse, Lil' (même si cette fois Elodie nous a plus inspirés ;)
RépondreSupprimerBloom >>> en effet. On dit souvent que les plus grands artistes sont des critiques en puissances, souvent bien plus durs que les "vrais" critiques.
RépondreSupprimerLil' >>> c'est vrai que sur ce coup, tu n'y es pas pour grand-chose ;-)
Arrête Thomas, elle va être jalouse :)
RépondreSupprimerJe suis toujours jalouse quand une fille s'approche trop près d'mon p'tit Thom!!
RépondreSupprimerOui et après on me dit : "en fait ta femme, c'est Lil'"... et moi je démens tant bien que mal, je vois bien que personne ne me croit.
RépondreSupprimerC'est vrai que cela fuse. Une heure que je suis cette discussion ! On voit qu'il n'y a pas de foot.
RépondreSupprimerJe me demandais : est-ce que finalement, à la souche, les problèmes concernant les séries françaises ne sont pas les mêmes que ceux de la littérature française ? Est-ce que l'on ne pourrait pas faire les mêmes reproches, et est-ce qu'ils ne découlent pas, aussi, d'une certaine manière, française, de s'opposer au récit ?
« Je ne suis que moyennement d'accord avec ton paragraphe "Aux USA, on considère". Enfin, pour être exact : je suis d'accord avec les faits, mais dire que "considérer tout un chacun et de ne pas établir de critères de qualité élitistes et UNIVERSELS"... sérieusement, tu y crois ? Non parce que l'idée demeure avant tout de s'en mettre plein les poches. Moins le public est regardant, mieux c'est. Et ce n'est pas tellement une marque de respect vis-à-vis de lui, mais bien au contraire une marque de mépris total. »
RépondreSupprimerOui, oui j'y crois et le producteur/scénariste américain n'est pas aussi cynique que ça (à part ceux de Lost…)!!!
c'est peut être de la naîveté… et quand bien même, les résultats sont là : y'a des séries pour les Latinos, des séries pour les Noirs, des séries pour les bikers, des séries pour les gays (féminin ET masculins), des séries pour les cathos, des séries pour les mormons, des séries pour les musulmans, des séries pour les ados (mmm des séries pour les vieux, anyone? les feux de l'amour??? oui ca continue tjs) Et moi forcément, je tombe dans certaines de ces catégories, mais j'aime tout, ça me fait connaître des trucs, ça m'ouvre l'esprit et je suis pas en train de pester paske ma minorité ethnique n'a pas de représentation télévisuelle!!!!! Non, mais sincèrement, c'est vachement important!!!
Mais oui, restons optimistes, moi je le suis (toutes les façons on n'a pas le choix), c'est-à-dire, je resterai agréablement surprise si ça changeait en France au niveau des séries, mais ça implique tellement de changements en profondeur... J'ai peur que notre (ma? J'ai 31 ans) génération soit sacrifiée…
En fait, je n'espère plus, je serai agréablement surprise, mais je trouve ma dope ailleurs comme l'a dit Bloom :-)
Sinon, les fans de séries, on peut toujours essayer de faire un scénard de série à la française et aller voir Canal (si ca se trouve notre série, elle sera nulle!!! )
Eh sinon, ben je retourne travailler, hein!!!
bon si Mamie peut se permettre d'en placer une au milieu de toutes ces analyses, juste pour dire que, pour mes (vieux) yeux, tout cela fut pas mal à regarder la première fois. Mais en le regardant une deuxième fois, je n'ai vu qu'une chose: le copier/coller. et je trouve, définitivement, qu'Olivier Marchal s'enfonce dans la fange sans pour autant lui apporter un quelconque intérêt (je ne parle même pas d'une réflexion critique).
RépondreSupprimerEt puis le scénario. c'est quand même gros.
Bloom >>> A qui le dis-tu ?
RépondreSupprimer(pour le foot ^^)
C'est mon "Show ! Not tell" qui t'a fait pensé à ça, non ? J'avoue que la question m'a effleuré. Mais en réalité, on ne peut pas dire qu'il y ait dans les séries françaises une quelconque volonté de privilégier le style sur le récit. Au contraire, le style est généralement ce qui leur fait le plus cruellement défaut. Élodie citait l'épisode de Breaking Bad avec la mouche, c'est un très bon exemple. On a là un épisode qui ne raconte rien, hyper stylisé, très "littérature française contemporaine" dans l'esprit et dans le refus obstiné de développer un récit traditionnel. Donc j'aurais tendance à dire que non, parce que ça, on est encore moins près de le voir en France :-)
Mais cela dit je pense que malgré tout, tu mets le doigt sur quelque chose. Qui est peut-être, tout simplement, l'absence d'équivalent aux cours de creative writing. Ces trucs sont des machines à fabriquer du scénariste, et même si on peut reprocher un certain formatage, les talents en sortent immanquablement grandis.
Élodie >>> ah mais je suis d'accord sur les faits, je les analyse juste un peu différemment. L'audience aux USA est dix fois plus grande et dix fois plus morcelée. C'est normal qu'il y ait des séries pour chaque minorité ou courant, mais je ne crois pas que cela rendre le diffuseur moins cynique (attention ! je ne parlais pas des scénaristes ou des showrunners, mais bien des décideurs dans les networks).
Bon courage pour le boulot ! :-)
Mamie >>> oui... c'est sûr que l'univers de Marchal est assez monochrome. Sur un film ça peut passer, sur une série ça lasse.
Oui et pour les acteurs c'est pareil, les américains ils ont des cours de théatre à l'école dès tout petit, ils font des spectacles, l'un des modes d'apprentissage c'est le jeu de rôle... Les américains sont généralement plus extravertis, le Français, plus introvertis... C'est dans notre éducation aussi... Tout ça, ça joue...
RépondreSupprimerSinon le boulot, c'est mort, la journée est finie, j'ai passé les 3/4 à écrire sur des problèmes existentiels :-)
Écrire sur des problèmes existentiels ? Arrête de me faire rêver, c'est le boulot que j'ai toujours voulu faire ;-)
RépondreSupprimerArggg mais là, il y a un réel pb existentiel :
RépondreSupprimer"Federal authorities announced that they had seized domain names from nine websites engaged in the "criminal theft of American movies and television." The websites include TVShack.net, PlanetMoviez.com and ThePirateCity.org and Ninjavideo.net. The sites combined drew 6.7 million visitors a month, authorities said."
http://latimesblogs.latimes.com/entertainmentnewsbuzz/2010/06/feds-crack-down-on-internet-movie-pirates.html
C'est la cata, la cata, ils ont pas autre chose à faire les feds???
il y a des problèmes économiques ET culturels, en effet,
RépondreSupprimercréer une équipe d'auteurs ne donne pas toujours un bon résultat, mais déjà en soi ça coûte cher.
les Us ont un marché national qui permet d'emblée un budget de départ important, mais la moitié des séries vont avoir une vie à l'export, elles n'ont pas besoin de gagner de l'argent à la 1e diffusion, le bénef arrivera par la suite. C'est là que les séries anglaises ont un avantage relatif, mais pas un avantage absolu car quand une série uk plait vraiment, elle est adaptée (the office, life on mars...).
toutefois, ne négligez pas l'importance du coût de doublage, c'est une difficulté très réelle pour l'export, et j'ai participé en 1994 au 1er test de financement d'aides à l'exportation par le CNC, à noter échelle c'est vieux, à celle des séries ça me parait étonnamment récent.
la question de l'argent se pose de 2 manière, budget (souvent 10 à 20 fois supérieur aux US par rapport à la France), mais aussi le pourcentage du budget consacré au développement et à l'écriture. Or ce % est en moyenne 3-4 fois supérieur à ce qu'il est en France.
Du coup les intrigues s'essoufflent, les personnages évoluent peu, ben oui, mais un cahier des charges de séries c'est TRES compliqué (rien que pour la gestion des décors, le nombre de personnage principaux dans une même scène, etc.).
En plus combien de séries françaises sont adaptées à une diffusion US avec un cliffhanger toutes les 7-8 minutes?
écrire un épisode qui tienne la route avec des contraintes de la télé US c'est un truc de malade mental.
Après, le fric il va jouer sur le casting de prestige (Forest Whitaker dans the Shield, Bon Jovi ou Tom Selleck dans Friends...), et sur la qualité graphique de l'image. Les séries actuelles de Bruckheimer (CSI, FBI portés disparus, cold case) ont une très belle image, très formatée mais flatteuse et "vendeuse". Ca aussi ça coûte cher, en vidéo ce sont des semaines de post-production à la clef, et encore avec du bon matos et des opé de qualité.
Pour revenir à l'écriture, un truc qui résume beaucoup : les bibles. La bible d'une série contient son identité, ses lignes de conduite, la bio des personnages principaux et leurs manière d'être, de parler, de penser, son format de fonctionnement (par exemple débuter par une citation en fin de générique, comme dans Esprits criminels)...
Quand j'essayais de vendre un projet de série, je savais que les grosses séries US bien foutues ont une bible de pas loin de 100 pages, parfois plus. J'ai cherché des bibles de séries frnaçaises, elles faisaient à l'époque entre 2 et 10 pages, j'ai du en trouver 1 ou 2 qui atteigne les 15 pages.
Moyennant quoi je me suis pointé à M6 avec une bible de 60 pages en sachant pas si je devais faire le fier ou avoir honte ;-)
à élodie,
RépondreSupprimerje trouve pessimiste de considérer que c'est foutu,
depuis quelques séries pionnières comme "ma terminale" ou la mini-série "à cran" (ce que j'ai vu de plus beau et de plus dur à la télé, égalé mais pas dépassé), il y a eu des progrès.
contre 1 "braquo" surven du, on a sur canal "mafiosa" un peu mieux quoi que friable, "engrenages" dont la saison 2 est un très grand moment de télévision (je pèse mes mots), "Pigalle la nuit" dont les défauts restent minus en regard des qualités énormes.
Mais je n'oublie pas des séries plus légères comme "fais pas ci fais pas ça" (tous les acteurs sont excellents et on rit franchement à chaque épisode tout en s'éprenant des personnages, c'est fort), ou encore "les bleus" du M6, malgré une saison 3 baclée.
et puis il n'y a pas de honte à invoquer le passé, ne serait-ce que pour se souvenir que les français ont su faire des séries de qualité, donc qu'il n'y a pas de malédiction nationale, "belphégor" n'est pas géniale, ok, mais elle a inspiré quantité de fans de série du monde entier, américains notamment, "chéri bibi" (avec daniel emilfork), "Vidocq" avec un Claude Brasseur de haut vol, c'était pas de la pisse de rat.
D'ailleurs "thierry la fronde" tenait la route aussi pour son époque, c'était pas plus mal fait que "les envahisseurs" environ à la même époque.
En revanche jusqu'aux années 2000, il y avait un vrai clivage, infranchissable en France, entre tv et ciné. Je vous renvoie à un excellent bouquin de Dominique Pasquier sur la sociologie des scénaristes. Alors qu'aux USA, dès le tournant du 20e siècle le cinéma devient une industrie, le débat français de truffaut, rohmer, rivette, sur "le cinéma d'auteur", n'a pas eu lieu à hollywood (non pas qu'ils n'aient pas eu de grands auteurs, mais ils les ont eu au sein même d'une processus industriel).
Du coup, pas d'ostracisme aux USA quant-à écrire pour la télé.
Inversement, pas de formation digne de ce nom en France pour le scénario, d'ailleurs si vous avez lu des articles sur la situation actuelle de la Fémis, il y a de quoi frémir devant un tel degré de foutage de gueule et de "démerdez-vous les enfants".
c'est totu pour ce soir ^^
juste un appendice sur ceci de serious moon :
RépondreSupprimer"Pas de pool de scénaristes, pas de pilotes, pas de production industrielle, pas assez de bon acteurs qui veulent faire des séries...ne cherchez pas pourquoi vous n'en avez pas des grandes ;)"
si si, des pilotes depuis un moment, des pool depuis une dizaine d'années,
pour les acteurs et le processus industriel, là c'est le budget qui commande, la série monstre de Assayas sur Carlos, près de 6h en tout, a coûté autant qu'un film de cinéma de 1h30. Et c'est un gros budget pour une série tv française.
tiens, j'ai réussi à oublier clara sheller, dont la 1e saison m'avait emballé :-)
RépondreSupprimerBraquo c'est l'anti L627...
RépondreSupprimerOk c'est un film, mais qui remplit le cahier des charges du réalisme combiné avec la (grande) qualité.
Dommage que personne n'aie eu envie d'en faire une série!
Arbobo : un pool de scénariste c'est plus que trois, hein ^^ Non y a quasiment rien qui se rapproche des pools de scénaristes en France. La saison 3 d'Engrenages c'est écrit par deux personnes, tout comme Pigalle la nuit. Quand Marchal va faire Flics sur TF1 le premier truc que fait la chaîne c'est virer ses scénaristes. Il y a quelques tentatives (notamment sur Canal pour ses sitcoms) mais c'est pas comparable, trois types qui écrivent un épisode ensemble c'est pas un pool scénaristes...
RépondreSupprimerÉlodie >>> et ce n'est pas grand-chose, sans doute, par rapport à ce qui se trame en coulisses.
RépondreSupprimerArbobo >>> beaucoup de trucs avec lesquels je suis d'accord, d'autres moins... je vais essayer de faire un truc très synthétique (pour changer ^^).
"la moitié des séries vont avoir une vie à l'export, elles n'ont pas besoin de gagner de l'argent à la 1e diffusion"
Le succès à l'export n'a qu'un impact très modéré (voire nul) sur la pérennité de la série. Cent exemples me viennent. Ce que change l'export c'est que quand au bout de quelques années les audiences commencent à s'effriter (Cf. House depuis deux ans), on lui laisse un peu plus de temps qu'à d'autres. Mais les séries ont besoin d'être performantes dès la première diffusion, pour la simple raison que les bénéfices ne sont jamais supérieurs à ceux générés par une saison 1. Donc si ta série n'a pas de succès très vite, elle dégage, et elle peut très bien dégager au bout de trois épisodes, comme le rappelait Élodie (ABC s'est fait une spécialité d'annuler en milieu de saison 1, par exemple). Voir FlashForward, pourtant achetée dans plein de pays (et notamment, rubis sur l'ongle, par Canal). Ça ne l'a aucunement sauvée, ses audiences étaient jugées trop mauvaises, au revoir FF et si ça peut vendre du DVDs chez les fromages-qui-puent tant mieux - ça fera de l'argent de poche. La pub rapporte beaucoup plus que l'export, et le marché est très américano-centré (comme beaucoup des choses dans ce beau pays).
"C'est là que les séries anglaises ont un avantage relatif, mais pas un avantage absolu car quand une série uk plait vraiment, elle est adaptée"
Le plus gros des séries anglaises n'est pas adapté, en réalité. Je ne crois pas qu'un producteur anglais puisse vraiment compter là-dessus en amont.
"toutefois, ne négligez pas l'importance du coût de doublage, c'est une difficulté très réelle pour l'export"
Je ne vois pas le rapport, puisque les séries françaises ne s'exportent de toute façon pas et que les Américains, de toute façon, ont peu voire pas de séries doublées ^^
"Bon Jovi ou Tom Selleck dans Friends..."
Cruel... t'aurais pu citer Bruce Willias ou Brad Pitt plutôt que Bon Jovi ;-)
"Moyennant quoi je me suis pointé à M6 avec une bible de 60 pages en sachant pas si je devais faire le fier ou avoir honte ;-) "
Et ?... La suite ! La suite ! ^^
"et puis il n'y a pas de honte à invoquer le passé, ne serait-ce que pour se souvenir que les français ont su faire des séries de qualité, donc qu'il n'y a pas de malédiction nationale"
Bien sûr. On en revient à ce que disait Serious Moon : on peut aussi faire de très bonnes séries autrement. En réalité ce qu'on voit aussi depuis cinq ans, en France, c'est que les Américains ont gagné la guerre psychologique des formats, des genres, des références, etc. Pourtant les shortcoms à la françaises ont montré qu'on pouvait exister avec nos propres formats (car formellement parlant les séries US sont paradoxalement beaucoup plus formatées, Le Bolloc'h et Solo avec Caméra Café avaient probablement beaucoup plus de liberté que la plupart des showrunners US). C'est d'ailleurs un peu ce qui m'a surpris en voyant Braquo et tant d'autres : quand on voit la qualité et le succès d'un Kaamelott, j'avoue être un peu étonné qu'on produise encore autant du polar en 52 min au kilomètre.
Kath >>> pas vu L627...
Serious >>> je n'ai pas d'exemple en tête en effet, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. Après c'est intrinsèquement lié à la question de la production industrielle, aussi. Ce n'est pas le pool de scénaristes qui entraîne la production industrielle, mais la prod industrielle qui induit la nécessité d'un pool de scénaristes. Je vais faire bondir les ayatollahs de la série télé mais je ne vois pas trop l'utilité d'avoir 10 scénaristes si c'est pour faire une mini saison de 6 épisodes...
RépondreSupprimerOh ! :)
RépondreSupprimerpour la vie à l'export je pensais au budget que ça permet, thom.
RépondreSupprimerquand on sait qu'on vendra la série presque à coup sûr, on peut prendre le risque d'un gros budget qui restera déficitaire à la fin de la 1e diffusion.
pour les pool, je suis d'accord et ça rejoint partiellement la question du coût,
mais aussi la place accordée au scénario en France.
Car au cinéma aussi le scénario est parent pauvre (j'en entends d'ici qui disent "et ça se voit" ^^), le rapport Gassot est encore récent et grâce à lui on s'est enfin décidé à prendre en compte que l'aide à l'écriture n'est pas suffisante, qu'il fallait aussi des aides au développement, par exemple.
En France un réalisateur qui démarche hn producteur on lui dit pas "j'ai un scénario intéressant à te proposer", sauf chez Besson qui fait justement du produit industriel. Je peux vous jurer qu'on leur répond "ah, super, vous avez écrit un scénario?"
Déjà qu'à a Fémis on leur apprend pas les techniques de filmage, alors des ateliers d'écriture et de l'analyse de scénario, ne rêvons pas...
je reviens pas sur les pool, mais un dernier mot sur l'export, il va de soi que je ne parlais pas de conquérir le marché US ^^, mais ça laisse pas mal de pays qui pourraient acheter Engrenages au lieu de CSI-Miami. D'ailleurs Engrenages marche bien à l'export.
Ps : si j'avais vendu une série à la télé, tu penses bien que je n'aurais pas réusi à tenir ma langue bien longtemps :o)
Tout à fait exact ce que tu dis sur le scénario. D'ailleurs je parlais de l'auteur démiurge en rapprochant cela de la littérature, mais ça marche aussi en cinéma avec le réalisateur démiurge, qui découle du même procédé (et des mêmes a priori).
RépondreSupprimerDommage pour ta série, ah ah. Si tu cherches quelqu'un pour ton prochain pool de scénaristes, pense à moi :-D
Ernome série qui m'a scotché du début à la fin. N'écoutez pas les critiques, BRAQUO déchire!
RépondreSupprimerC'est vrai, les critiques ne servent à rien. Il est d'ailleurs tout aussi vain de dire "Braquo déchire". N'écoutez que vous-mêmes, prenez n'importe quel DVD dans n'importe quel magasin, et démerdez vous ;-)
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