Elmore Leonard est un mec cool. Il est bon de le préciser, en ces temps où l'on emploie souvent l'expression à tort et à travers. Leonard, lui, l'illustre parfaitement, et c'est assez normal : si aucune enquête n'a réussi à parfaitement le démontrer, une légende urbaine raconte qu'il est en fait l'inventeur de la coolitude, art de vivre et d'écrire qu'il s'appliqua à mettre en musique dès ses débuts dans les années cinquante. De fait, s'attaquer à un de ses romans c'est l'assurance de toujours passer un bon moment, à se laisser bercer par des intrigues nonchalantes, des dialogues épatants et des situations aussi saugrenues que réjouissantes. Leonard est l'initiateur - et à ce jour le seul dépositaire - d'un style de polars cools et burlesques, parfois très noirs mais jamais bien sérieux, dansant sur la ligne invisible entre dérision et parodie au point qu'il semble assez logique que son œuvre ait largement nourri le cinéma indépendant des quarante dernières années (première adaptation : Hombre, en 67, par le blacklisté Martin Ritt).
Publié à la fin des années quatre-vingt, soit donc juste avant que Leonard ne devienne une star mondiale avec une suite de romans dont les seuls titres (Get Shorty, Maximum Bob, Rum Punch, Pronto...) suffisent à rappeler à quel monstre de la culture pop on a affaire, Killshot n'échappe pas à cette règle (son adaptation fut d'ailleurs le dernier projet en date de John Madden). Rien de bien joyeux,pourtant, dans cette histoire de couple traqué par une paire d'horrible truands ayant croisé sa route. On pourrait en faire un thriller terrifique, un road-movie ultra-violent ou que sais-je encore ?...
C'est compter sans l'art Leonardesque, dont le principe est de transformer tout ce qu'il touche (et à plus forte raison écrit) en histoire nonchalante, en promenade caustique durant laquelle des méchants toujours très mal assortis sont inévitablement en train de poursuivre quelque chose qui leur échappe (en l'occurrence un gentil charpentier et sa femme). Il y a chez Elmore Leonard un don assez incroyable pour désamorcer les situations les plus intenables, pour changer la tension dramatique en rythmique chaloupée, très soul, en fait.
Sans doute, Killshot n'est-il pas son meilleur roman. Il souffre quelques longueurs, n'est pas toujours très subtil. Mais comme dans chaque bouquin de Leonard, ce n'est pas très important. Seul compte le plaisir de raconter, de faire causer des personnages invraissemblables, et d'arriver à la fin avec la satisfaction d'avoir passé un chouette moment. C'est une fois de plus le cas ici.
Killshot [D'un coup, d'un seul], d'Elmore Leonard (1989)
Publié à la fin des années quatre-vingt, soit donc juste avant que Leonard ne devienne une star mondiale avec une suite de romans dont les seuls titres (Get Shorty, Maximum Bob, Rum Punch, Pronto...) suffisent à rappeler à quel monstre de la culture pop on a affaire, Killshot n'échappe pas à cette règle (son adaptation fut d'ailleurs le dernier projet en date de John Madden). Rien de bien joyeux,pourtant, dans cette histoire de couple traqué par une paire d'horrible truands ayant croisé sa route. On pourrait en faire un thriller terrifique, un road-movie ultra-violent ou que sais-je encore ?...
C'est compter sans l'art Leonardesque, dont le principe est de transformer tout ce qu'il touche (et à plus forte raison écrit) en histoire nonchalante, en promenade caustique durant laquelle des méchants toujours très mal assortis sont inévitablement en train de poursuivre quelque chose qui leur échappe (en l'occurrence un gentil charpentier et sa femme). Il y a chez Elmore Leonard un don assez incroyable pour désamorcer les situations les plus intenables, pour changer la tension dramatique en rythmique chaloupée, très soul, en fait.
Sans doute, Killshot n'est-il pas son meilleur roman. Il souffre quelques longueurs, n'est pas toujours très subtil. Mais comme dans chaque bouquin de Leonard, ce n'est pas très important. Seul compte le plaisir de raconter, de faire causer des personnages invraissemblables, et d'arriver à la fin avec la satisfaction d'avoir passé un chouette moment. C'est une fois de plus le cas ici.
Killshot [D'un coup, d'un seul], d'Elmore Leonard (1989)
...
Tu aimes bien ce morceau des Stones hein ? Ca fait qd même quelques fois que tu l'utilises en titre ;)
RépondreSupprimerdommage qu'on ne puisse pas lire à vélo là ça donne envie
RépondreSupprimerdiane, j'ai un Elmore Leonard à la maison normalement. Je ne sais juste plus lequel c'est. Dans la même veine, enfin si je me souviens bien, Harry Crews m'a plus marquée.
RépondreSupprimerSerious >>> je l'ai utilisé pour épisode de Who's Got the Crack, mais c'est tout.
RépondreSupprimerDiane & Sunalee >>> je vous laisse entre vous, hein ^^
non mais de quoi j'me mêle là nonmého ! occupes toi plutôt de tes petits pois (ref inside)
RépondreSupprimerGrand monsieur, Elmore Leonard. J'ai lu son dernier il y a peu, Road Dogs, c'est un véritable régal, drôle, rythmé. A 85 ans, tout de même ! Cela force le respect.
RépondreSupprimerBBB.
C'est parce que vous vous en rapprochez ;-)
RépondreSupprimerPetit freluquet !
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