...
C'est l'album essentiel. Quintessenciel, même. L'ultime chef-d'oeuvre, à la fois consécration et retour aux sources. Gravée dans son marbre, l'histoire officielle ne laisse aucune place au doute : Exile on Main Street est le plus grand album des Stones, un ovni punk avant la lettre, un monument roots revisitant toute l'histoire de la (des !) musiques populaires, rétro et visionnaire. Son enregistrement chaotique est devenu légende, bien aidé en cela par le fait que les Stones n'aient jamais fait mieux depuis... n'ayons pas peur des mots : Exile on Main Street est sans doute le meilleur album de rock de son temps. Et puisqu'il est dûement réédité ces temps-ci, il fallait en parler sur Le Golb. Seulement voilà : je n'ai jamais aimé Exile on Main Street. S'il a pu m'arriver de le citer comme l'on cite une référence, ce disque ne me touche pas. Il ne l'a jamais fait. Depuis le jour de 1993 où je l'ai entendu pour la première fois... il m'emmerde. C'est grave, Doc ?
A en croire les critiques toutes plus dithyrambiques que l'on peut lire à son sujet... oui, c'est assez grave. Suffisamment pour que malgré cet emmerdement qu'il a toujours provoqué chez moi je l'ai écouté des centaines de fois. Parce que j'adore les Stones. La folk. La country. Le blues. Tout concorde à faire d'Exile on Main Street l'un des pilliers de ma discothèque. Sauf que non : j'ai posé cette réédition sur ma platine et dès les premières notes de "Rip This Joint" (j'arrive à peu près à tolérer "Rocks off")... ça n'a pas manqué, je me suis emmerdé. Alors quoi ? Classique surestimé ? Stupidité de ma part ?
Il a fallu attendre le formidable article de KMS pour qu'un embryon de réponse me vienne à l'esprit : "Je reste persuadé que c’est un disque générationnel. Celle qui a suivi la mienne l’a très probablement ignoré. Même si Pussy Galore l’a repris intégralement en 86. Les suivantes encore plus. Il fallait probablement être là, dans les seventies, avant 77, pour rêver avec ce disque." Bizarrement, je n'y avais jamais pensé en ces termes. Je crois que quelque part, je n'aurais jamais osé. C'était quand même Exile on Main Street. Probablement l'album des Stones le plus souvent cité lorsqu'un gosse demande à son père (ou son oncle ou qui sais-je ?) de lui recommander un disque pour découvrir les Stones. Je n'aurais pas osé dire que ce monument du rock'n'roll était un disque générationnel - ce qui sonne toujours à mon oreille comme quelque chose de légèrement condescendant pour ladite génération. D'ailleurs ce sont plus souvent les vieux qui disent d'un classique de la génération suivante qu'il est un disque générationnel. Cela marche rarement dans l'autre sens. Et quelque part c'est bien normal : le vieux a le devoir de relativiser l'engouement du freluquet (appelons-le Thomas). Qui, pour sa part, se contentera de faire des vannes sur le déambulateur à pépé, qui te parle encore de ses Stones comme de dieux alors que toi, tu as bien vu au dernier concert qu'ils pataugeaient dans la semoule. Jamais tu n'aurais le culot de rabaisser Exile on Main Street au rang de vulgaire disque générationnel.
Quand j'ai lu cette remarque de KMS, je me suis dit que c'était à la fois lucide et cruel. Lucide parce qu'on a tous tendance à sacraliser les disques ou les artistes qui nous ont profondément marqué (il suffit de noter que certains, aujourd'hui, arrivent à trouver des qualités au dernier Massive). Cruel parce que l'expression dit bien ce qu'elle veut dire : un disque générationnel, par définition, représente une infinité de choses pour une seule génération - et strictement rien pour celles d'avant et d'après. Et, en l'occurrence, c'est absolument vrai : quelques générations plus tard, Exile on Main Street ne représente absolument rien pour moi. Oh, sans doute, je dois éprouver pour lui un vague respect, mais je ne saurais même pas dire pourquoi (pré-conditionnement ? Doxa rock politiquement correcte ?). Non seulement il m'emmerde une grosse majorité du temps, mais en plus je ne comprends même pas qu'on ait pu l'ériger au rang de classique. Avant lui, les Stones ont été bien plus forts mélodiquement, bien plus percutants, bien plus inventifs. Je ne comprends même pas vraiment l'intérêt pour les Stones eux-mêmes d'avoir enregistré cet album. Parce qu'ils s'étaient un peu trop éloignés de leurs racines avec Sticky Fingers ? C'est possible.
On parle à son sujet de décadence, de hargne, voire de barbarie. C'est à croire que ces notions ont beaucoup évoluées avec le temps, car à part la pochette rien ne m'évoque cela. Mieux (enfin : pire), l'album séminal ne me paraît pas avoir eu une influence démesurée dans l'histoire du rock (laissons de côté les Dandy Warhols, il n'y a tout de même pas de quoi se vanter). Mais ce qui m'étonne le plus quand j'écoute Exile on Main Street, c'est que clairement, il est rapproché des premiers albums du groupe. Or ces disques personne ne les cite jamais en référence. Alors pourquoi celui-ci ? Qui, à tout prendre, n'est sans doute pas mauvais (quoiqu'un peu trop long), mais dans lequel je peine à voir autre chose qu'un bon disque de country-blues-rock - certes parcouru de quelques fulgurances ("Sweet Virginia" est d'une rare majesté). J'aurais du mal à dire que je déteste, d'autant que certains morceaux sont vraiment très bons. De là à ériger ça au rang d'album incontournable... trop de choses m'ennuient sur le second disque (à part peut-être "Stop Breaking Down", mais ce n'est même pas une chanson des Stones... et puis bon, allez, je veux bien faire un effort pour la rythmique menaçante de "Ventilator Blues"). Alors disque générationnel... cela me convient parfaitement. On lui enlève tout le contexte et tout le paratexte (ce que je viens de faire sans vergogne), il reste un truc sympathique mais probablement dispensable.
Ironiquement, on ne peut pas lui reprocher d'avoir vieilli (il était déjà tellement vintage et tellement hors du temps à l'époque, faut dire) ou de s'être démodé. On ne peut en réalité pas lui reprocher grand-chose : plus de trente-cinq ans après, Exile on Main Street reste de très bonne tenue. Simplement, son sens profond semble s'être évaporé avec le temps. On l'écoute aujourd'hui en se demandant bien ce que ça raconte, en quoi Exile pouvait bien parler à son époque, puisque c'est ainsi que l'on définit les classiques. Depuis toujours j'ai la désagréable impression qu'il me manque un truc pour parfaitement l'assimiler. La réponse est un peu dure : il fallait y être. J'ai comme dans l'idée que je ne vais pas aller très loin avec ça. Mais après tout, ce n'est sans doute pas bien grave. Ce n'est qu'un disque générationnel.
Exile on Main Street, des Rolling Stones (1972)
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C'est l'album essentiel. Quintessenciel, même. L'ultime chef-d'oeuvre, à la fois consécration et retour aux sources. Gravée dans son marbre, l'histoire officielle ne laisse aucune place au doute : Exile on Main Street est le plus grand album des Stones, un ovni punk avant la lettre, un monument roots revisitant toute l'histoire de la (des !) musiques populaires, rétro et visionnaire. Son enregistrement chaotique est devenu légende, bien aidé en cela par le fait que les Stones n'aient jamais fait mieux depuis... n'ayons pas peur des mots : Exile on Main Street est sans doute le meilleur album de rock de son temps. Et puisqu'il est dûement réédité ces temps-ci, il fallait en parler sur Le Golb. Seulement voilà : je n'ai jamais aimé Exile on Main Street. S'il a pu m'arriver de le citer comme l'on cite une référence, ce disque ne me touche pas. Il ne l'a jamais fait. Depuis le jour de 1993 où je l'ai entendu pour la première fois... il m'emmerde. C'est grave, Doc ?
A en croire les critiques toutes plus dithyrambiques que l'on peut lire à son sujet... oui, c'est assez grave. Suffisamment pour que malgré cet emmerdement qu'il a toujours provoqué chez moi je l'ai écouté des centaines de fois. Parce que j'adore les Stones. La folk. La country. Le blues. Tout concorde à faire d'Exile on Main Street l'un des pilliers de ma discothèque. Sauf que non : j'ai posé cette réédition sur ma platine et dès les premières notes de "Rip This Joint" (j'arrive à peu près à tolérer "Rocks off")... ça n'a pas manqué, je me suis emmerdé. Alors quoi ? Classique surestimé ? Stupidité de ma part ?
Il a fallu attendre le formidable article de KMS pour qu'un embryon de réponse me vienne à l'esprit : "Je reste persuadé que c’est un disque générationnel. Celle qui a suivi la mienne l’a très probablement ignoré. Même si Pussy Galore l’a repris intégralement en 86. Les suivantes encore plus. Il fallait probablement être là, dans les seventies, avant 77, pour rêver avec ce disque." Bizarrement, je n'y avais jamais pensé en ces termes. Je crois que quelque part, je n'aurais jamais osé. C'était quand même Exile on Main Street. Probablement l'album des Stones le plus souvent cité lorsqu'un gosse demande à son père (ou son oncle ou qui sais-je ?) de lui recommander un disque pour découvrir les Stones. Je n'aurais pas osé dire que ce monument du rock'n'roll était un disque générationnel - ce qui sonne toujours à mon oreille comme quelque chose de légèrement condescendant pour ladite génération. D'ailleurs ce sont plus souvent les vieux qui disent d'un classique de la génération suivante qu'il est un disque générationnel. Cela marche rarement dans l'autre sens. Et quelque part c'est bien normal : le vieux a le devoir de relativiser l'engouement du freluquet (appelons-le Thomas). Qui, pour sa part, se contentera de faire des vannes sur le déambulateur à pépé, qui te parle encore de ses Stones comme de dieux alors que toi, tu as bien vu au dernier concert qu'ils pataugeaient dans la semoule. Jamais tu n'aurais le culot de rabaisser Exile on Main Street au rang de vulgaire disque générationnel.
Quand j'ai lu cette remarque de KMS, je me suis dit que c'était à la fois lucide et cruel. Lucide parce qu'on a tous tendance à sacraliser les disques ou les artistes qui nous ont profondément marqué (il suffit de noter que certains, aujourd'hui, arrivent à trouver des qualités au dernier Massive). Cruel parce que l'expression dit bien ce qu'elle veut dire : un disque générationnel, par définition, représente une infinité de choses pour une seule génération - et strictement rien pour celles d'avant et d'après. Et, en l'occurrence, c'est absolument vrai : quelques générations plus tard, Exile on Main Street ne représente absolument rien pour moi. Oh, sans doute, je dois éprouver pour lui un vague respect, mais je ne saurais même pas dire pourquoi (pré-conditionnement ? Doxa rock politiquement correcte ?). Non seulement il m'emmerde une grosse majorité du temps, mais en plus je ne comprends même pas qu'on ait pu l'ériger au rang de classique. Avant lui, les Stones ont été bien plus forts mélodiquement, bien plus percutants, bien plus inventifs. Je ne comprends même pas vraiment l'intérêt pour les Stones eux-mêmes d'avoir enregistré cet album. Parce qu'ils s'étaient un peu trop éloignés de leurs racines avec Sticky Fingers ? C'est possible.
On parle à son sujet de décadence, de hargne, voire de barbarie. C'est à croire que ces notions ont beaucoup évoluées avec le temps, car à part la pochette rien ne m'évoque cela. Mieux (enfin : pire), l'album séminal ne me paraît pas avoir eu une influence démesurée dans l'histoire du rock (laissons de côté les Dandy Warhols, il n'y a tout de même pas de quoi se vanter). Mais ce qui m'étonne le plus quand j'écoute Exile on Main Street, c'est que clairement, il est rapproché des premiers albums du groupe. Or ces disques personne ne les cite jamais en référence. Alors pourquoi celui-ci ? Qui, à tout prendre, n'est sans doute pas mauvais (quoiqu'un peu trop long), mais dans lequel je peine à voir autre chose qu'un bon disque de country-blues-rock - certes parcouru de quelques fulgurances ("Sweet Virginia" est d'une rare majesté). J'aurais du mal à dire que je déteste, d'autant que certains morceaux sont vraiment très bons. De là à ériger ça au rang d'album incontournable... trop de choses m'ennuient sur le second disque (à part peut-être "Stop Breaking Down", mais ce n'est même pas une chanson des Stones... et puis bon, allez, je veux bien faire un effort pour la rythmique menaçante de "Ventilator Blues"). Alors disque générationnel... cela me convient parfaitement. On lui enlève tout le contexte et tout le paratexte (ce que je viens de faire sans vergogne), il reste un truc sympathique mais probablement dispensable.
Ironiquement, on ne peut pas lui reprocher d'avoir vieilli (il était déjà tellement vintage et tellement hors du temps à l'époque, faut dire) ou de s'être démodé. On ne peut en réalité pas lui reprocher grand-chose : plus de trente-cinq ans après, Exile on Main Street reste de très bonne tenue. Simplement, son sens profond semble s'être évaporé avec le temps. On l'écoute aujourd'hui en se demandant bien ce que ça raconte, en quoi Exile pouvait bien parler à son époque, puisque c'est ainsi que l'on définit les classiques. Depuis toujours j'ai la désagréable impression qu'il me manque un truc pour parfaitement l'assimiler. La réponse est un peu dure : il fallait y être. J'ai comme dans l'idée que je ne vais pas aller très loin avec ça. Mais après tout, ce n'est sans doute pas bien grave. Ce n'est qu'un disque générationnel.
Exile on Main Street, des Rolling Stones (1972)
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Mais il n'y a pas un énorme paradoxe entre "Revisitation de toutes les musiques populaires" (qui tendrait à en faire un truc, justement trans-générationnel) et le caractère "générationnel imputé à ce disque dans cette chronique?
RépondreSupprimerOserais-tu dire que les gens érigeant cet album en pierre angulaire se fourvoient sur la raison pour laquelle il le font?
Enfin bon... De toutes façons, moi j'ai toujours un mal fou à m'enfiler un album des Stones en entier sans avoir envie de zapper (Sauf Get yer ya-ya's out, mais ça compte pas, évidement)
Non mais dans le premier paragraphe je ne fais que répéter les lieux communs qu'on peut lire à propos de cet album. Ce n'est pas mon avis. Je viens de relire mais quand même, ça me semble clair...
RépondreSupprimerAh non, mais j'ai dit qu'il y avait paradoxe. Pas que ce paradoxe était dans ton article. (Qui est d'ailleurs, très bon, hein, mais tu le sais.)
RépondreSupprimerIl n'y a pas de paradoxe puisque ce n'est pas le même locuteur. Il est évident que quelqu'un qui considère que cet album est le plus grand de tous les temps ne considère pas simultanément que c'est un disque générationnel. Tu devrais arrêter le café-calva, je pense...
RépondreSupprimertu vois, avant qu'on nous assomme d'articles sur cette réédition, il ne m'avait jamais semblé que cet album fut l'unique, the one, brandi par les fans. J'aurais spontanément cité beggars banquet ou let it bleed.
RépondreSupprimerje ne dis pas que c'est faux, juste que ça ne m'a jamais frappé, sans doute parce que la manière dont j'ai découvert les stones est d'abord passée par les singles et par Sticky fingers, par exemple.
Sans doute aussi parce que, à mon tour d'être sacrilège, aucun des meilleurs titres de stones ne figure sur cet album. Je ne le trouve pas mauvais, j'ai juste du mal à me représenter qu'entre tous ce soit un des plus adulés o_O
Pourtant tu noteras que n'avoir avoir aucun tube à son actif est généralement le meilleur moyen pour devenir l'album préféré des puristes ;-)
RépondreSupprimerC'est pas le groupe Rolling Stones qui serait générationnel? je devrais découvrir ces albums majeurs, mais moi je suis resté bloqué aux années 90 (Massive Attack, tout ca....)
RépondreSupprimerEn fait c'est un complot pour ne pas parler du fond de l'article, non ? J'oubliais que les Stones s'inscrivaient dans le genre de trucs que les habitués du Golb n'écoutent pas. Je suis bien eu :-)
RépondreSupprimerAllez oublions, et retournons de ce pas écouter Massive alors (dont le dernier opus ne vaut pas un seul morceau d'Exile, soit dit en passant).
pareil : j'ai tjrs eu du mal a retrouver les "lieux communs" que tu évoques en filigrane("ovni punk"? ha ha! "double album, un concept révolutionnaire" hu hu!, "enregistrement cahotique"? enregistré ds le Midi de la France, entre coups de rouge et plateau fromage, c'est moins pire que la Tchétchénie). Idem pour le côté "visionnaire"; j'ai plus eu l'impression au fil des écoutes d'entendre une tentative de se baigner aux sources du blues et de la country, avec l'envie de se faire des galons de respectabilité côté roots. Au final, un album sympa, on sent l'ambiance de groupe qui est plutôt bonne... mais assez sage en définitive, no ;-?
RépondreSupprimerAh c'est toujours amusant de voir dégommer les icônes. J'aime beaucoup le rock de papa, même si j'en écoute plus comme avant, mais j'ai jamais été un fan des Stones. Disons que j'aimais bien sans plus, mais que je n'ai pas eu la patience d'écouter des centaines de fois comme toi leurs classiques. Et j'ai l'impression qu'on les cites moins comme "références" que plein d'autres artistes de l'époque (qui étaient peut être moins cultes que les Stones il y a 20 ans). C'est d'ailleurs probablement pour ça que je ne me suis pas donné la peine de les écouter jusqu'à l'os. Par exemple quand je voyais évoquer le pseudo lutte entre les fans des Beatles/stones, le débat me paraissait vain non pas parce que les deux sont aussi géniaux, mais car ça me paraissait évident que les Beatles avaient "gagnés". (je ne parle pas de mes goûts personnels mais de l'aura qui les entourent respectivement, telle que la voyait l'ado que j'étais découvrant le rock).
RépondreSupprimerben justement, les puristes, ils devraient préférer les sessions des Stones avec John Lee Hooker :-)
RépondreSupprimerMoi, j'aime beaucoup ce disque... Mais comme Arbobo, je ne pensais pas qu'il était considéré comme l'incontournable des Stones... N'est-ce pas la promo de cette réédition qui donne soudain ce sentiment, promo bien orchestrée avec le film sous contrôle de Kijak sur l'enregistrement présenté à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs, alors qu'il ne vaut guère mieux qu'un documentaire dvd de la série "Classic Albums"...
RépondreSupprimerEn tant que p'tit jeune avide de culture rock, pour avoir pas mal somnolé à chaque écoute d'Exile, cet article me réjouit. Mais du coup, il faut écouter lequel pour découvrir les Stones ? (Beggar's Banquet m'ennuie aussi en fait, j'ai p'têtre juste aucun goût :/)
RépondreSupprimerEn fait, vous n'en dites pas grand-chose, finalement. En revanche, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire l'article de KMS (qu'on ne voit plus souvent, ici).
RépondreSupprimerBBB.
De la trilogie, Goats head soup, plus blues, m'a toujours été préféré. Mais Exile est un album que je mets tellement souvent, par réflexe, parce que les premières notes de Rocks off me triturent tellement souvent la tête, que c'est quand même quelque œuvre des plus spéciales.
RépondreSupprimerEt gambadant depuis peu lorsque cet album est sorti, il ne m'est pas générationnel.
Alors quoi, pourquoi un mythe ? Parce qu'il est baroque, foutraque, divers, davantage que tout ce qui se faisait (même pour les stones) depuis 2-3 ans et pour encore quelques années. C'est l'époque (post Sgt Pepper ?) où la plupart des artistes confirmés cherchent à concevoir quelques chose d'ultra-cohérent (conceptuel ou pas, d'ailleurs).
Il y a également une hargne dans certains morceaux qui est incroyable de puissance, comme dans Shake your hips, qui fait de cet album un ensemble souvent aiguisé. C'est mis en valeur parce que tous les morceaux ne sont pas comme ça. Et ça aussi, ça distingue de la production générale (dont celle des Stones).
Et là, non. Il y a quelques chose de décousu et une âpreté qui font que cet album accroche plus que d'autres. Il n'est pas le meilleur, loin de là, mais il a un caractère très spécifique, très reconnaissable par ce bordel (très précurseur de Pavement ou Beck dans l'esprit).
Sinon, l'incontournable des Stones selon les fans est davantage Beggars Banquet.
Sinon, mes chouchous sont Their satanic majesties, Let it bleed, Out of our heads, decembers children, Beggars, Goats, Exile, Sticky, Some girls (eh ui !) et ensuite ça s'étiole.
Mais bon, je n'écoute pas beaucoup les Stones, 1 ou 2 albums par semaine, sauf quand je lance une journée tout mon itunes, ce qui m'arrive quand même plusieurs fois par an.
Mais quel groupe de merde.
RépondreSupprimerFoire aux commentaires constructifs, on solde ! :D
RépondreSupprimerJe ne comprends pas cet article. J'adore cet album, je ne vois pas comment on peut le trouver chiant ni rien (je parle même pas du débile "???"). Et pourtant c'est pas une question d'âge (je suis né deux ans après)
RépondreSupprimerAh ben ouais, Christophe, Their Satanic Majesties Request : moi aussi ! Généralement, c'est à cet aveu, que les huées nous tombent dessus... Euh sinon, un ou deux albums par semaine, j'aurais tendance à considérer que c'est quand même écouter pas mal les Rolling Stones, hein...
RépondreSupprimerEOMS me fait penser au grateful dead, version epurée, accélérée et raccourcie mais tout aussi insipide
RépondreSupprimerMoi qui suis toute jeune je ressens exactement la même chose. Je n'ai pourtant pas de problèmes avec la plupart des classiques du rock.
RépondreSupprimersurtout que sortir ça en 72 quand il y a eu Hendrix, les Doors, les Beatles, les Who, le Velvet et MC5 avant c'est un has-been là dessus j'écouterais bien les autres albums conseillés histoire de me faire une idée même si les stones ne m'ont jamais plus emballée que ça
RépondreSupprimerIl faut te rendre à l'évidence, Thom, tes lecteurs préfèrent Coldplay aux Rolling Stones...
RépondreSupprimerLol, cher Xavier, lol !
RépondreSupprimerBBB.
Ah ben zut, je savais bien que j'avais fait une fausse manip tout à l'heure, mon commmentaire s'est perdu dans l'hyperespace golbien !
RépondreSupprimerEn gros, je disais que ta critique était autant celle d'un monument du rock que d'un album. Tu commences en disant que le monument t'emmerde et tu finis par défendre les chansons et lui mettre 4 diodes. Pour un album emmerdant, ça fait beaucoup !
Je reconnais que c'est ce côté foutraque que j'aime bien, un peu comme j'ai toujours préféré Sandinista à London Calling. Et puis Sweet Virginia, et puis Shine a light, et puis Loving cup et puis Let it loose et puis…
Sur l'aspect générationnel, c'est clair, il étaient ancrés à l'époque et à sa jeunesse.
RépondreSupprimerPour piste de réflexion (pas plus sûr que ça que c'est toujours exact ce que je vais dire!), j'ajouterais que des groupes sont plus générationnels que d'autres parce qu'ils existent... encore. Beaucoup de mes vieux croutons de camarades sont restés ancrés aux Stones. Par contre, si tu es jeune, c'est tout de même difficile de se dire qu'ils sont dignes de ton intérêt alors que ces veillards pipeules vivent encore comme groupe jouant dans des stades pour des mannes de pognon
Nirvana et Joy Division avaient aussi un côté générationnel (avec un public bien plus limité pour les seconds à leur propre époque). Mais ils ont quelque chose en plus pour charmer des adolescents ou jeunes adultes de générations postérieures : ils seront jeunes et protestataires pour toujours.
Tandis que les outres à fric que sont les Stones, ça tache tout de même!!!
:-D
L'écoute d'albums ne fait pas le fan, mais je dois reconnaître que j'écoute les Stones avec plaisir depuis 8 ans (1977) et mon premier album des Stones, je l'ai commandé pour Noël à ma marraine, c'était Tattoo You (1981), sachant que j'étais complétètement fêlé d'Emotional Rescue (j'avais gaulé le 45 à mon oncle Marc) qui tournait en boucle sur mon électrophone (le Teppaz de ma mère, je n'ai eu un Brandt que 2 ans plus tard).
RépondreSupprimerBrefle, ceci pour dire un peu que je comprends ce que dit Thomas : quand on est tombé dedans tout petit, quelle qu'en soit l'entrée (pour moi les albums de la déchéance mais encore sévèrement burnés), on écoute ça comme un doudou. Mais il faut bien voir que j'écoute de la musique 10 h par jour 3-4 jours sur 7, et que je suis aussi régulièrement sur la route. Mes vieilles k7 des stones, puis depuis peu mon ipod (puisque j'ai enfin une entrée jack) mais avec les mêmes recettes routières que sont (entre autres les stones).
Pour info, dans les 1 ou 2 que j'écoute par semaine en moyenne, c'est généralement Let it bleed qui vient en premier. Pas mon préféré, mais il est plus facile à garder en fond et il est tellement réconfortant, alors que Their satanic majesties est plus haché pour passer en fond.
Depuis 2-3 mois, j'écoute quand même un peu plus (plusieurs journées complètes, pas mal Let it bleed pour commencer mes journées de travail sur la rocade bordelaise, et depuis quelques jours Exile plusieurs fois, à cause du matraquage, sûrement (faudra d'ailleurs que je vois si j'achète ou pas cette réed, je vais d'abord lire le judicieux KMS)).
Sinon, Fabrice confirme que ce côté foutraque fait que cet album sort du lot, même s'il est moins soigné que d'autres.
Et je redis quand même qu'il est également beaucoup plus hargneux que les autres, limite Beatles au niveau du cynisme (pasque quoiqu'on en dise, les Stones, c'est quand même des petites fiottes de bourges qui gueulent fort mais qui ne tiennent pas debout dans les bastons).
Et ben c'est la foire à la saucisse dans les commentaires... en dehors d'âneries monumentales de certain(e)s il semblerait que ce flux de commentaires ne fasse que confirmer mon hypothèse qui n'en était qu'une. Enfin j'ai l'impression...
RépondreSupprimerEn tout cas il me semble qu'il ne faut pas écouter ce disque en ayant à l'esprit ce que sont devenus les Stones à partir des années 80. Cela n'a rien à voir. Mais vu ce qu'ils sont devenus je comprends que ce disque ne fasse pas envie ou que cela vienne en fausser l'écoute. Mais en même temps, ça serait comme de négliger les enregistrements Sun d'Elvis Presley sous prétexte qu'il a fait de la guimauve dans ses années fat Elvis à Las Vegas, ou de démolir les premiers albums de Prince en raison de ses mauvais albums des années 2000 aux relents de prosélytisme sectaire.
Bref...
(et merci pour le lien)
Tout-à-fait d'accord : il ne FAUT PAS écouter les premiers Stones en fonction de ce qu'ils sont devenus...
RépondreSupprimerAlf >>> je ne sais pas, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un concept-album sur le barbecue :-)
RépondreSupprimerBoebis >>> ceci dit je n'ai vraiment le sentiment d'avoir "dégommé les icônes" (et j'espère ne pas avoir donné cette impression). Exile fait juste partie de ces cinq/six albums mythiques qui ne m'ont jamais touché.
Ska >>> oui enfin... quand je l'ai découvert en 1993/94 j'entendais déjà que cet album était le disque définitif des Stones, c'était quand même longtemps avant cette réédition (qui soit dit en passant et pour répondre à Christophe ne vaut pas tripette en soi, comme l'a écrit KMS dans son billet).
Vchild >>> moi j'aurais tendance à recommander Aftermath (la version US a ma préférence à cause de "Paint It Black", mais l'UK est encore plus géniale). Et Let It Bleed, aussi, mais c'est déjà plus roots, faut pas être réfractaire au blues et à la country pour attaquer celui-ci.
BBB. >>> je parle surtout de mon propre rapport à ce disque et des réflexions qu'a fait naître en mois la remarque de KMS, c'est vrai. Ça faisait déjà long, et je ne voyais pas l'intérêt de m'appesantir outre-mesure sur un album déjà chroniqué des milliers de fois.
Christophe >>> je n'ai pas grand-chose à ajouter, tu as sans doute raison. Merci pour cette tentative d'explication. Sinon Their Satanic Majesties me fait un peu le même effet, mais je l'aime plus quand même (en grande partie à cause de "2000 Light Years from Home").
??? >>> !!!!
Diane >>> j'avoue que j'ai du mal à te suivre...
Xavier >>> ah ah ah. Je découvre en effet cela en rentrant du boulot, non sans une certaine stupéfaction.
Fabrice >>> intéressantes remarques. Peut-être avais-je besoin de détruire le mythe pour m'intéresser à l'album...
Mmarsup >>> je ne sais pas. Je crois que si tu es ado aujourd'hui tu n'entends jamais parler des Stones, encore moins la musique qu'ils jouent maintenant. Je pense que le mythe t'arrive plus vite que ce qu'ils sont aujourd'hui, mais je peux me tromper.
KMS >>> eh bien tu vois ton hypothèse-qui-n'en-était-qu'une m'a fait cogiter :-)
Et sinon, bien entendu tu as raison concernant le fait qu'il ne faille pas penser à ce que sont les Stones maintenant en écoutant ce disque. J'avoue que je suis assez étonné qu'il soit nécessaire de le préciser tant cela me semble une évidence.
je veus dire qu'à l'écoute EOMS ça a l'air en retards d'une guerre face à ce que d'autre ont fait autour et avant et bon c'est ce qui m'a souvent embêter avec les stones c'est qu'ils sont parfois limite has-been mais bon c'est une question de contexte d'où ta conclusion sur leur côté générationnel
RépondreSupprimerOuais... mais les Stones ont été toujours été beaucoup plus roots que la "concurrence" de l'époque. C'est quand même un groupe de R&B à l'origine, beaucoup plus proche dans l'esprit des Yardbirds que des Beatles (je ne parle même pas du Velvet).
RépondreSupprimer"Ouais... mais les Stones ont été toujours été beaucoup plus roots que la "concurrence" de l'époque. C'est quand même un groupe de R&B à l'origine, beaucoup plus proche dans l'esprit des Yardbirds que des Beatles (je ne parle même pas du Velvet)." ....
RépondreSupprimerben ouiche c'est ça le soucis, c'est que depuis toujours on encense les stones et quand j'écoute EOMS suis fort perplexe, beggars banquet passe mieux mais j'attendais plus, plus d'inventivité, on peut avoir du roots et faire un black dog ou un dazed and confused quand on s'appelle led zep mais bon je vais creuser leur discographie que je ne connais que peu ou prou et me faire une idée plus aboutie, pour le roots blues/rnb j'en resterai à lightnin' hopkins et big bill bronzie avec un zeste de john lee hooker (pas trop parcequ'il est fort previsible a force et puis je demanderai au reverend Tom Frost quelques conseils bien sentis même si il me foutrait son pied au cul pcq je suis pas très Rolling Stones)
Il y a d'ailleurs une position beaucoup plus radicale, pertinente et logique : il y a deux raisons excellentes pour justifier le fait de ne pas écouter les Stones.
RépondreSupprimerLa première, évidente : y a pas de quoi se retourner dans sa tombe. La deuxième : ils sont devenus assez prévisibement des merdes de classe qui durent.
C'est excellement exprimé par KMS dans sa nouvelle : tu avais un copine en maillot rouge à l'époque ou alors tu dégages...
Selon les époques, le discours marche avec Queen, U2, Police et tutti quanti...
Rien que pour faire chier...
;-)
Quel soulagement de vous lire!
RépondreSupprimerJ'avais toujours l'impression d'être une extra terrestre quand je disais ne pas aimer les Rolling Stones.
Moi qui suis de la génération 80, ils étaient reconnus comme une influence majeure du rock de l'époque ( euh.. Téléphone, à l'époque passait pour un groupe rock)
Par contre je me suis fais offrir l'intégrale des Beatles à noël.. Quel régal! On n'en fini pas de mesurer leur influence dans toute la musique!
:-)
Le billet de KMS est ma-gni-fique !
RépondreSupprimerDiane & Mmarsup >>> bah les Stones n'ont jamais été un groupe vraiment expérimental, non plus. Et surtout je ne suis pas d'accord sur le manque d'inventivité. Il faut replacer Beggars Banquet dans son contexte : en 68 on n'a jamais entendu une approche similaire du blues (c'est antérieur d'un an à Led Zep, et ça compte dans une époque où le rock était révolutionné toute les trois semaines), et les Stones reviennent (déjà) aux sources, à quelques chose de plus brut au moment à tout le monde se perd dans les enluminures psychédéliques. S'il y a un album des Stones qui, dans l'esprit, préfigure le punk, c'est certainement celui-ci. Beggars a aussi marqué son temps parce qu'il prenait l'époque hippie à rebours, faisait l'apologie de la violence, sentait le soufre (ah ! "Street Fighting Man")... je trouve assez culotté de leur reprocher d'avoir été précocement has been alors que précisément, eux n'étaient pas des suiveurs comme beaucoup d'autres qu'on ne citera pas, et préféraient creuser leur sillon et continuer à définir leur style plutôt que singer les Beatles de Sgt Pepper's en se lançant dans des concept-album indigeste et surproduit (on ne va pas balancer mais bon... ça commence par T et ça finit par Y). Faut pas non plus réécrire totalement l'histoire, en 68 les Stones sont bien plus inspirés et originaux que la plupart des groupes anglais et américains. Ce n'est quand même pas totalement un hasard si Beggars Banquet a à ce point marqué l'imaginaire rock collectif.
RépondreSupprimerKath >>> c'est un complot... vous avez décidé de tous vous y mettre, ne niez pas :-)
Christophe >>> comme souvent !
Personnellement, sans être fan, je ne nie nullement l'intérêt et la valeur de la période "préhistorique" des Stones. Il n'y a pas besoin que tu plaides pour eux auprès de moi, Thomas.
RépondreSupprimer;-D
J'ai eu l'occasion de les juger avant qu'ils dérapent. Mon propos était plus simple : les Stones peuvent difficilement s'imposer à d'autres générations parce qu'ils existent toujours et sont ce qu'ils sont, une équipe de septuagénaires. Quand on a moins de vingt ans en 2010, le rejet, s'il n'est pas rationnel, est compréhensible. Comme tu le dis fort justement, je crois d'ailleurs que la question ne se pose même pas.
J'ai aussi l'impression que les Stones s'incrivent dans une des deux pages d'histoire similaires (mais non reliées) qui se tournent en même temps dês deux côtés de l'Atlantique.
Comme tu le dis, le balancier habituel du rock : marre du baba, des petites fleurs et des fioritures, retour au sexe, à la violence, à la radicalité (au "punk", même si le mot ne prendra son sens que plus tard).
De 64 à 72, les Stones en sont en Europe, mais alors que sort ici Exile On Main Street, de l'autre côté de l'Atlantique, Kick Out The Jam a été enregistré live quatre ans plus tôt et MC 5 s'est déjà dissous, ce qui en fera -bien plus tard!- un vrai groupe mythe qui, lui, fait son chemin chez des jeunes d'aujourd'hui...
Personnellement, je préfère de loin ce courant-là. Mais c'est purement subjectif, je le concède...
L'analyse est intéressante. Mais en même temps les Kinks sont encore plus pathétiques depuis encore plus longtemps, et cela n'empêche pas leur influence sur les générations suivantes d'avoir été énorme.
RépondreSupprimerExact!
RépondreSupprimer:-D
L'affirmation est quand même discutable (sur les Kinks). Vous-même, Thom, vous aviez écrit dans un article que l'influence avait mis du temps à se faire sentir, probablement en raison de leur nullité dans les années 80.
RépondreSupprimerBBB.
Non, si j'ai bonne mémoire je parlais du fait que les Kinks n'aient jamais vraiment connu de "revival". Mais leur impact sur les générations suivantes (surtout Angleterre) est évident, que ce soit dans les 70's chez les Buzzcocks & Jam, dans les années 80 chez les Smiths, dans les années 90 chez blur. Quant aux années 2000, de The Coral à Pete Doherty, on a l'embarras du choix. Même Green Day revendique l'influence des Kinks.
RépondreSupprimerEuh.... si je peux me permettre, si les kinks et le garage ont influencé du monde (ok pour ceux cités), mais la filiation parfaite et ultime est Kinks -> Stranglers.
RépondreSupprimerMais ça n'engage que moi.
Je n'écoute jamais les Stranglers donc peut-être, je ne sais pas.
RépondreSupprimerOn a enfin trouvé le blasphème ! Ne pas écouter les Stranglers... quelle honte.
RépondreSupprimerBBB.
Non, le blasphème ce serait de dire que je n'ai jamais rien trouvé de bien extraordinaire à ce groupe :-)
RépondreSupprimer"Je n'écoute jamais les Stranglers"
RépondreSupprimerAyé !!!! Nous avons trouvé une faille ! c'est historique !
D'un point de vue historique, après toutes les expérimentations de la seconde moitié des années 60, beaucoup de groupes ont calmé le jeu, coupé l'électricité et sont "revenu aux sources". Les Byrds sont devenus un groupe country (Gram Parson a participé a l'enregistrement de Sweetheart of the Rodeo... et est passé chez les Stones en France lors des sessions d'Exile), Grateful Dead (!) sort American Beauty, meme les Kinks sont passés par là. Exile On Main Street est l'album le plus tardif de cette sorte de vague roots, et il est également à mon humble avis le plus réussi.
RépondreSupprimerJ'ai souvent vu les mots sauvage, crade, etc pour parler de cet album, en ce qui me concerne ca ne m'a jamais frappé, je trouve juste que c'est un super album plein de bonnes chansons.
Quelqu'un a parlé de Sandinista!
C'est intéressant car j'ai l'habitude de justement le mettre en parallèle avec Exile et le double blanc des Beatles. D'un point de vue conceptuel, j'y vois la meme volonté de présenter un panorama de la musique populaire (ciblée sur les Etats Unis pour Exile).
Et il se trouve que le double blanc est également mon album préféré des Beatles. Ce n'est pas le cas pour Sandinista!, que je trouve à moitié raté, mais j'applaudis l'effort.
Exile On Main Street est probablement mon album préféré des Stones. Mais c'est aussi parce que, s'ils ont objectivement fait de bien meilleurs chansons avant, c'était avant tout des singles (et soyons sérieux cinq minutes, qui considère les versions US des albums anglais comme des vrais albums ? :p ).
Et, petite précision pour le débat générationnel, je suis né en 1990. Et passé Exile, je n'ai plus grand chose a faire des Rolling Stones (cette sale manie de mettre systématiquement un morceau reggae sur chaque album, brrr).
Christophe >>> rassure-moi : tu ne pensais pas que j'écoutais régulièrement tout les artistes que je connais ? ^^
RépondreSupprimerKylounette >>> très intéressante, ta remarque. Je n'y avais jamais pensé en ces termes. Bon, je ne suis pas sûr que ça marche pour tout. Ça dépend où tu places le curseur et quelle fourchette d'années tu prends. Par exemple sur les Kinks, je ne suis pas tout à fait d'accord. On ne peut pas vraiment dire que leurs premiers albums des 70's reviennent vraiment aux sources (cela dit on ne peut pas dire non plus qu'ils aient franchement versé dans l'expérimentation dans la seconde moitié des 60's, ceci explique sans doute cela ^^). Mais cela dit la théorie me plaît.
Pour répondre à ta question sur les albums US... bah plein de gens de ma génération (je suis né en 81). Les albums UK étaient assez difficiles à trouver jusqu'au début des années 2000 et l'explosion du Net (qui a coïncidé d'ailleurs avec leur réédition). On vivait loin des grandes villes, les versions US étaient les plus courantes en CD (je me demande même si elles n'étaient pas les seules, à l'époque)... donc on achetait les versions US.
Je pense que Christophe pensait à une lacune.
RépondreSupprimerBBB.
J'aime beaucoup cet album. D'ailleurs c'est un des rares des Stones que j'aime en entier (les autres c'est plutôt un morceau par-ci par-là). Joli article cependant, et jolie analyse de Kylounette ;)
RépondreSupprimerBBB. >>> peu importe, ce n'est pas plus une lacune... je connais les Stranglers, quand même.
RépondreSupprimerJe ne comprends pas bien ce débat autour du fait qu'on ne puisse pas facilement reconnaître l'influence d'un groupe mythique s'il est encore en activité et s'il est devenu plutôt mauvais, voire méprisable... J'ai beau avoir détesté le Shine a Light de Scorsese (tout le bling-bling qu'on déteste chez les Stones d'aujourd'hui résumé en un film), je peux apprécier EOMS... Et ce n'est pas parce que j'ai 37 ans, je pense qu'un mec de 20 ans peut aussi faire la part des choses, n'est pas obligé de tout aimer chez un groupe... Heureusement que l'on ne demande pas à Leonard Cohen ou à Bob Dylan de passer l'arme à gauche pour daigner considérer leurs disques des années 60...
RépondreSupprimerEffectivement, on ne peut pas tellement parler de retour aux sources pour les Kinks. Mais j'évoquais en fait surtout une assez forte tendance à passer à l'acoustique à cette époque. J'aurais également pu parler du British Folk Revival avec des groupes comme Pentangle, Fairport Convention ou encore l'Incredible String Band. Certes cela reste du psychédélisme, mais ça contraste totalement avec les Cream, Yardbirds et autres Hendrix.
RépondreSupprimerBob Dylan, qui vient bien entendu du folk, passe lui aussi par la country (Nashville Skyline, qui contient aussi un duo avec Johnny Cash) et même Led Zeppelin fait une pause dans la débauche sonique avec son III !
En fait, on peut en gros considérer qu'à la fin des années soixante, il y a deux tendances : la première étant de pousser les potards à 11 (typiquement, les Who), et la seconde étant de faire l'exacte contraire en coupant l'électricité.
Quant à ma "question" sur les albums US, ce n'en était pas vraiment une, elle n'appelait pas de réponse. Je voulais simplement dire qu'entre l'album tel que conçu à l'origine par le groupe, et une version remanié à l'étranger pour des besoins commerciaux, j'aurais clairement tendance à jouer les puristes (même si les versions US contiennent les singles et donc peuvent être "meilleurs").
Et je ne savais pas du tout que les versions UK étaient difficile à trouver il y a encore quelques années, j'ai toujours cru que les deux circulaient dans le commerce, tu m'auras appris quelque chose.
Je ne suis pas sûr que les éditions UK n'étaient plus éditées dans les années 90, mais en effet, au moment de refaire ma discothèque en cd, je râlais de ne trouver que des éditions US (si les UK existaient, elles devaient être assez rares). Quand j'y repense, ils nous ont bien roulés, les labels, au moment de ce "passage au cd" !
RépondreSupprimerBBB.
Kylounette >>> j'avoue que je n'aurais jamais pensé à rapprocher tout ça (et je pense qu'on peut facilement y ajouter les premiers Tyrannosaurus Rex, et même le Bowie de Space Oddity) du Led Zep III (que je vénère, en revanche) et d'Exile. Qui du coup arrive effectivement assez tard, chronologiquement.
RépondreSupprimerBBB. >>> on s'est tellement fait entuber, sur tellement de choses...
Pour conclure sur le truc des éditions UK, j'ignore si cela vaut pour toutes. Mais c'est vrai que je n'ai pas le souvenir d'avoir croisé sur ma route l'Aftermath original avant les réédition SACD en 2002 (belle arnaque là aussi, au demeurant). Mais cela vaut d'ailleurs pour pas mal de groupes de l'époque, et pas spécialement les Stones...