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C’est l’histoire d’une rencontre. Pas du tout avec Siobhan Wilson, mais avec un bon copain qui, à peine on le connaissait, nous gavait déjà les portugaises avec sa Siobhan que nous on savait même pas comment ça se prononçait. Soyons franc : le Sieur Arbobo et votre serviteur ne sommes que rarement d’accord, mais sur Siobhan Wilson, on n’a jamais eu trop de mal à lui faire confiance. C’était tellement évident… depuis tellement longtemps…
C’était suffisamment évident pour que l’on place son premier album (sobrement intitulé Songs) sur la platine avec plus de certitudes que d’appréhensions. La plupart d’entre elles voleront en éclat tant ce disque, riche (un peu trop ?), défie les pronostics. L’une d’entre elles restera cependant, et c’est bien là l’essentiel : on n’en aura pas fini de sitôt avec cette artiste singulière, aux mélodies racées et à la voix cristalline.
Certes, on attendait sans doute, plus ou moins consciemment, un album un peu plus jazzy. Certes, la production est par instant un peu trop sage. Certes, tout cela manque parfois de fêlures, notamment lorsque la demoiselle se viande totalement dans une reprise de Brel trop larmoyante pour être qualifiée de « réussie » (mais reprendre Brel est extrêmement difficile, a contrario de ce que suggère la simplicité de ses chansons). On peut cependant difficilement contenir son plaisir face à un album qui, par éclats, rivalise avec la crème de la crème de cette année 2010 – il est vrai un peu ronronnante. Il y a bien sûr cette ouverture qui d’emblée place la barre sacrément haut : quelque part entre Iron & Wine et Tori Amos (ce qui semble impossible, convenons-en), "Widow Song" est une de ces grandes chansons romantiques auxquelles il est quasiment impossible de résister, à part en se bouchant les oreilles. Mais il y a également une poignée de titres moins évidents (quoique tout aussi purs), et ce sont bien entendu ceux-là qui impressionnent le plus. Ici un "Like a Wall" habité. Là un "Getting Me Down" chassant avec une classe folle sur les terres de Radiohead.
Bien entendu tout cela est encore, parfois, un peu tendre. Il faudra encore quelques ruptures à Siobhan Wilson avant qu’elle puisse revêtir sa véritable dimension. Mais le potentiel est décidément énorme, à plus forte raison si l’on considère sa jeunesse. Signe qui ne trompe pas : Songs ne contient absolument aucune faute de goût, ce qui est extrêmement rare à vingt et quelques ans. Même les titres en peu en-deçà témoignent d’une forme d’élégance, de distinction qui à terme ne pourra que faire passer la sonwgriteuse au niveau supérieur. On attend cela avec impatience, bien sûr.
Songs, de Siobhan Wilson (2010)
C’est l’histoire d’une rencontre. Pas du tout avec Siobhan Wilson, mais avec un bon copain qui, à peine on le connaissait, nous gavait déjà les portugaises avec sa Siobhan que nous on savait même pas comment ça se prononçait. Soyons franc : le Sieur Arbobo et votre serviteur ne sommes que rarement d’accord, mais sur Siobhan Wilson, on n’a jamais eu trop de mal à lui faire confiance. C’était tellement évident… depuis tellement longtemps…
C’était suffisamment évident pour que l’on place son premier album (sobrement intitulé Songs) sur la platine avec plus de certitudes que d’appréhensions. La plupart d’entre elles voleront en éclat tant ce disque, riche (un peu trop ?), défie les pronostics. L’une d’entre elles restera cependant, et c’est bien là l’essentiel : on n’en aura pas fini de sitôt avec cette artiste singulière, aux mélodies racées et à la voix cristalline.
Certes, on attendait sans doute, plus ou moins consciemment, un album un peu plus jazzy. Certes, la production est par instant un peu trop sage. Certes, tout cela manque parfois de fêlures, notamment lorsque la demoiselle se viande totalement dans une reprise de Brel trop larmoyante pour être qualifiée de « réussie » (mais reprendre Brel est extrêmement difficile, a contrario de ce que suggère la simplicité de ses chansons). On peut cependant difficilement contenir son plaisir face à un album qui, par éclats, rivalise avec la crème de la crème de cette année 2010 – il est vrai un peu ronronnante. Il y a bien sûr cette ouverture qui d’emblée place la barre sacrément haut : quelque part entre Iron & Wine et Tori Amos (ce qui semble impossible, convenons-en), "Widow Song" est une de ces grandes chansons romantiques auxquelles il est quasiment impossible de résister, à part en se bouchant les oreilles. Mais il y a également une poignée de titres moins évidents (quoique tout aussi purs), et ce sont bien entendu ceux-là qui impressionnent le plus. Ici un "Like a Wall" habité. Là un "Getting Me Down" chassant avec une classe folle sur les terres de Radiohead.
Bien entendu tout cela est encore, parfois, un peu tendre. Il faudra encore quelques ruptures à Siobhan Wilson avant qu’elle puisse revêtir sa véritable dimension. Mais le potentiel est décidément énorme, à plus forte raison si l’on considère sa jeunesse. Signe qui ne trompe pas : Songs ne contient absolument aucune faute de goût, ce qui est extrêmement rare à vingt et quelques ans. Même les titres en peu en-deçà témoignent d’une forme d’élégance, de distinction qui à terme ne pourra que faire passer la sonwgriteuse au niveau supérieur. On attend cela avec impatience, bien sûr.
Songs, de Siobhan Wilson (2010)