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Son nom sur la pochette pourrait faire office de critique, ne fût-ce cette évidence : cet artwork est vraiment laid et ne rend pas hommage au talent de songwriter de l'attachant Mark Olson. Il est vrai que le bonhomme a derrière lui une longue tradition de visuels pour le moins criards, mais cela n'excuse pas tout. On a juste envie de lui dire : Mark, on t'aime, mais faut vraiment faire un truc là. Ton nouvel album vaut mieux que ça. Certaines personnes pourraient même ne pas l'acheter pour cette raison. Je déconne, bien sûr. Je sais bien que personne n'achète tes disques.
L'ancien chanteur des fabuleux Jayhawks (qu'il a quittés en 1996) revient donc cette semaine avec un nouvel opus solo sous le bras, son second seulement en près de vingt-cinq ans de carrière. Les Original Harmony Ridge Creekdippers étant toujours en hiatus depuis six ans, la suite du chef-d'oeuvre Ready for the Flood n'étant pour l'heure pas prévue au programme, Olson le discret, Olson si modeste et si rayonnant à la fois, a décidé de donner une suite au très beau Salvation Blues d'il y a trois ans. Sans chichis, avec sa simplicité et son honnêteté habituelle. On y cherchera nulle révolution, nul génie. Ce n'est pas à cette porte qu'il faut frapper. Mark Olson, c'est du songwriting élégant, des textes habiles et soignés, des arrangements simples et cette voix abîmée, souvent fausse, toujours justes (à moins que ce ne soit l'inverse : pas toujours juste, mais vraie... on pourrait jouer sur les double-sens pendant longtemps comme ça).
Many Colored Kite est fait du même bois, rugeux mais fragile, que Salvation Blues ou les albums des Original Harmony Ridge Creekdippers. "Little Bird of Freedom" transpire cette majesté touchante que peuvent avoir certains artistes inconscients de leur talent. "Morning Dove" et "Beehive" montrent un Olson fidèle à lui-même et à cette tradition folk dont il est depuis longtemps le gardien un peu effacé, celle des Tim Hardin ou des John Renbourn. "No Time to Live Without Her" est une de ces ballades que leur dénuement rend encore plus touchantes, loin du pathos et dépourvues de la moindre aspiration lyrique. Olson a beau avoir inventé l'alt-country au milieu des années quatre-vingt, c'était il y a très longtemps. Ce n'est plus le même artiste aujourd'hui, et le clacissisme rigoureux de Many Colored Kite en agacera probablement quelques uns, lorsqu'il louche sans rougir vers Dolly Parton. Mais si l'on est sensible à la musique folk et tout simplement aux belles chansons, difficile de ne pas aimer au moins un peu ce nouveau Mark Olson.
Many Colored Kite, de Mark Olson (2010)
Son nom sur la pochette pourrait faire office de critique, ne fût-ce cette évidence : cet artwork est vraiment laid et ne rend pas hommage au talent de songwriter de l'attachant Mark Olson. Il est vrai que le bonhomme a derrière lui une longue tradition de visuels pour le moins criards, mais cela n'excuse pas tout. On a juste envie de lui dire : Mark, on t'aime, mais faut vraiment faire un truc là. Ton nouvel album vaut mieux que ça. Certaines personnes pourraient même ne pas l'acheter pour cette raison. Je déconne, bien sûr. Je sais bien que personne n'achète tes disques.
L'ancien chanteur des fabuleux Jayhawks (qu'il a quittés en 1996) revient donc cette semaine avec un nouvel opus solo sous le bras, son second seulement en près de vingt-cinq ans de carrière. Les Original Harmony Ridge Creekdippers étant toujours en hiatus depuis six ans, la suite du chef-d'oeuvre Ready for the Flood n'étant pour l'heure pas prévue au programme, Olson le discret, Olson si modeste et si rayonnant à la fois, a décidé de donner une suite au très beau Salvation Blues d'il y a trois ans. Sans chichis, avec sa simplicité et son honnêteté habituelle. On y cherchera nulle révolution, nul génie. Ce n'est pas à cette porte qu'il faut frapper. Mark Olson, c'est du songwriting élégant, des textes habiles et soignés, des arrangements simples et cette voix abîmée, souvent fausse, toujours justes (à moins que ce ne soit l'inverse : pas toujours juste, mais vraie... on pourrait jouer sur les double-sens pendant longtemps comme ça).
Many Colored Kite est fait du même bois, rugeux mais fragile, que Salvation Blues ou les albums des Original Harmony Ridge Creekdippers. "Little Bird of Freedom" transpire cette majesté touchante que peuvent avoir certains artistes inconscients de leur talent. "Morning Dove" et "Beehive" montrent un Olson fidèle à lui-même et à cette tradition folk dont il est depuis longtemps le gardien un peu effacé, celle des Tim Hardin ou des John Renbourn. "No Time to Live Without Her" est une de ces ballades que leur dénuement rend encore plus touchantes, loin du pathos et dépourvues de la moindre aspiration lyrique. Olson a beau avoir inventé l'alt-country au milieu des années quatre-vingt, c'était il y a très longtemps. Ce n'est plus le même artiste aujourd'hui, et le clacissisme rigoureux de Many Colored Kite en agacera probablement quelques uns, lorsqu'il louche sans rougir vers Dolly Parton. Mais si l'on est sensible à la musique folk et tout simplement aux belles chansons, difficile de ne pas aimer au moins un peu ce nouveau Mark Olson.
Many Colored Kite, de Mark Olson (2010)
Oh ben mince, je l'ai raté celui-là ^^
RépondreSupprimerJe pars à la chasse tout à l'heure !
Ce n'est pas un grand album, mais il se laisse écouter. J'adore la voix d'Olson, dommage qu'il soit bien moins génial sans Louris.
RépondreSupprimerUne écoute plus tard ...
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup !
Les deux premières chansons sont magnifiques. Il y a un peu de Tim Buckley première période, dans Morning Dove.
Le reste de l'album oscille entre bon et très bon.
Son côté classique me convient très très bien ;-)
"Évidemment", c'est vous qui le dites, Thomas. Comme vous le notez, tout cela est bien classique. Un peu trop, venant d'un ex-Jayhawks. Ce groupe, il faut s'en rappeler (vous êtes trop jeune), est arrivé pour balayer le folk "tradi", ils ont fait souffler un vent de fraîcheur, c'était vraiment très bien. Aujourd'hui, j'ai l'impression que Mark Olson joue la même musique, à laquelle il montrait la sortie, il y a 20 ans. C'est un peu dommage. Il est devenu, à mon goût, un folkeux normal, parmi bien d'autres, dont certains plus talentueux.
RépondreSupprimerBBB.
3 de mes petits préférés dans la rotation lourde (Deolinda, Delaney Davidson & Futurebirds) ! Heeeeeeeeeee-ha ! ^^
RépondreSupprimerJe viens de finir le visionnage de Happy Town, mouais bof !
Thierry >>> avec tout ce que tu me files (euh ! FAIT DECOUVRIR, pardon), il faut bien que de temps en temps je compense ! ^^
RépondreSupprimerBBB. >>> je ne suis pas du tout d'accord. Déjà, dire que les Jayhawks ont révolutionné la folk, c'est aller un peu loin. A partir de là, je ne peux même pas commenter la suite...