Un bon lait au miel. Le dernier Black Keys. Éventuellement un petit beurre. Un canapé confortable (ou un lit un peu mou). Tel est le sens de la vie dès lors qu'elle celle-ci met sur votre route une semaine biannuelle en compagnie de Michael Moorcock, auteur foufou furieux de cycles fantasy interminables, au goût prononcé pour le baroque, l'histoire et les couvertures moches (enfin lui on imagine qu'il les trouve jolies).
Dans A Nomad of the Time Streams, trilogie dont j'avoue que j'ignorais son existence, l'auteur d'Elric fait d'une pierre deux fumeux coups : il s'attaque aux multiples visages du colionalisme à travers les âges, tout en inventant le steampunk, dont on dira en gros que c'est un genre de cyberpunk archaïque. Soyons précis : le steampunk n'existera officiellement que vingt et quelques années après le premier tome du Nomad de Moorcock (The Warlord of the Air), sous la plume de Kevin Jeter. Mais Moorcock en préfigure la plupart des obsessions (uchronies alternatives, SF du passé), et ce n'est évidemment pas un hasard si A Nomad of the Time Streams est paru pour la première fois en volume en... 1993, soit donc l'année de naissance officielle de ce (sous-sous-)courant.
Moorcock part donc dans cette double-direction, non sans oublier évidemment le traditionnel petit couplet anarchiste (on parle tout de même d'un Monsieur qui collabora des années durant avec Hawkwind et novélisa The Great Rock'n'Roll Swindle), et c'est ma foi fort plaisant. Pas plus, mais pas moins.
Oh bien sûr, on pourrait multiplier les critiques, notamment quant au manque de continuité narrative du recueil. Moorcok a énormément écrit, souvent tout ce qui lui passait par la tête, et a souvent commis des cycles relativement décousus dont celui-ci est sans doute l'une des meilleures illustrations. D'un tome à l'autre l'écrivain, pourtant auteur de quelques chefs-d'oeuvre de la SFFF, ne lésine ni sur les incohérences ni sur les trucs un peu limites, plonge dans un immense bain de contradictions (son chant pacifiste s'exprime au travers de trois romans d'une violence extrême et quasi continue), mais s'en sort grâce à un style alerte et un humour souvent décapant. Même lorsqu'il se pique de messages sérieux, Moorcock est incapable de l'être complètement ; c'est ce qui sauve ce recueil inégal dont le troisième volet, c'est presque une tradition chez le père de Corum, est évidemment totalement raté.
A Nomad of the Time Streams [Le Nomade du Temps], de Michael Moorcock (1995)
Dans A Nomad of the Time Streams, trilogie dont j'avoue que j'ignorais son existence, l'auteur d'Elric fait d'une pierre deux fumeux coups : il s'attaque aux multiples visages du colionalisme à travers les âges, tout en inventant le steampunk, dont on dira en gros que c'est un genre de cyberpunk archaïque. Soyons précis : le steampunk n'existera officiellement que vingt et quelques années après le premier tome du Nomad de Moorcock (The Warlord of the Air), sous la plume de Kevin Jeter. Mais Moorcock en préfigure la plupart des obsessions (uchronies alternatives, SF du passé), et ce n'est évidemment pas un hasard si A Nomad of the Time Streams est paru pour la première fois en volume en... 1993, soit donc l'année de naissance officielle de ce (sous-sous-)courant.
Moorcock part donc dans cette double-direction, non sans oublier évidemment le traditionnel petit couplet anarchiste (on parle tout de même d'un Monsieur qui collabora des années durant avec Hawkwind et novélisa The Great Rock'n'Roll Swindle), et c'est ma foi fort plaisant. Pas plus, mais pas moins.
Oh bien sûr, on pourrait multiplier les critiques, notamment quant au manque de continuité narrative du recueil. Moorcok a énormément écrit, souvent tout ce qui lui passait par la tête, et a souvent commis des cycles relativement décousus dont celui-ci est sans doute l'une des meilleures illustrations. D'un tome à l'autre l'écrivain, pourtant auteur de quelques chefs-d'oeuvre de la SFFF, ne lésine ni sur les incohérences ni sur les trucs un peu limites, plonge dans un immense bain de contradictions (son chant pacifiste s'exprime au travers de trois romans d'une violence extrême et quasi continue), mais s'en sort grâce à un style alerte et un humour souvent décapant. Même lorsqu'il se pique de messages sérieux, Moorcock est incapable de l'être complètement ; c'est ce qui sauve ce recueil inégal dont le troisième volet, c'est presque une tradition chez le père de Corum, est évidemment totalement raté.
A Nomad of the Time Streams [Le Nomade du Temps], de Michael Moorcock (1995)
Promis, je ne vais pas me moquer. Pour une fois !
RépondreSupprimer:-)
BBB.
:-)
RépondreSupprimerAh ... ça me rappelle qu'il faut que je me le procure
RépondreSupprimerC'est sûr que lorsque l'on est amateur de steampunk (ce qui n'est pas spécialement mon cas, je le confesse aisément), c'est à lire.
RépondreSupprimerAvouez que hard-rock et fantasy en deux jours, cela fait beaucoup pour vos plus fidèles lecteurs. Chacun ses vices, mais pas tout d'un coup !
RépondreSupprimer:-)
BBB.
Je crains que ça ne s'arrange pas pour vous la semaine prochaine...
RépondreSupprimerBen ça alors... encore un truc que j'avais remisé dans les oubliettes de ma bibliothèque!
RépondreSupprimerJe ne savais même pas qu'il publiait encore des trucs.
J'en était restée sur des trucs assez inégaux avec Elric à son meilleur et un pavé euh.. les danseurs de la nuit des temps ou qqch comme ça.
Décidément ce golb est un vrai stimulateur de culture!
Bravo!
Oh ! Pourtant il en publie beaucoup, des trucs. Mais alors beaucoup beaucoup beaucoup :-)
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