Il paraîtrait donc que les vieux pots soient propices à la composition des meilleures soupes. L'adage peut éventuellement se vérifier, mais force est de constater qu'il est bien souvent hors de propos. Sans doute parce qu'il ne suffit pas que le récipient soit usé pour que la soupe soit bonne ; encore faut-il trouver tous les ingrédients, les doser savamment, aglomérer tout cela et assaisoner avec goût.
L'exemple de The Unit n'est qu'un parmi beaucoup d'autres ; on pourrait difficilement en retirer une règle, néamoins à l'instar d'un Sons of Anarchy il est assez représentatif de ce qui me fait (raisonnablement) m'inquiéter quant à l'avenir des fictions télévisées américaines. A tout le moins sur les chaînes dites mainstreams (CBS, en l'occurrence). Après une décennie de renouvellement constant, on commence à patauger un brin. Et le fait que ce programme-ci soit parvenu à durer quatre saisons laisse au minimum songeur.
Tout concorde pourtant à faire de The Unit une série réussie. Déjà, à la production, rien moins que : à ma droite, David Mamet, certes réalisateur de quelques bons gros navets, mais aussi scénariste, entre autres et en s'excusant du peu, de The Untouchables de De Palma ; à ma gauche, Shawn Ryan, créateur - faut-il le préciser ? - d'une des plus grandes séries de tous les temps, The Shield. Enfin, au milieu, dans le rôle principal, rien que moins l'excellent Dennis Haysbert aka David Palmer.
Le menu est alléchant, malheureusement le pot dans lequel il est préparé est si usé qu'il menace de se trouer : une unité militaire ultra-secrète qui s'adonne à des missions à la limite de la légalité, on n'est pas loin du Mission : Impossible moderne, série attachante bien entendu... mais tout de même intimement liée à une époque - la Guerre Froide - paraît-il révolue depuis quelques temps. Qu'importe : de toute façon de ce point de vue, The Unit n'ambitionne jamais que d'être une série d'action à l'ancienne, sans grands effets de manche, franchement loin de la stylisation à la 24/Alias/Prison Break... donc rarement intense, donc totalement décevante.
Il n'y a heureusement pas que cela dans The Unit, série faisant la paire belle aux femmes - mais quelles femmes. Première série du genre à se montrer à peu près paritaire dans son casting, elle se focalise au moins autant sur les hommes et leurs missions que des épouses restées au bercail, négligées, et tournant en rond dans cette banlieue artificielle où elles se retrouvent le plus souvent confinées pour cause de Super Secret Défense Qu'elles Peuvent Même Pas Dire Aux Gens Ce Que Font Leurs Maris D'Ailleurs Elle Le Savent Pas Trop. Une doyenne en guise de chef de bande (bien évidemment la femme du chef de l'unité, histoire de donner l'illusion d'une symbolique), une femme adultère amoureuse du Colonel (impeccable et trop rare Robert Patrick), une petite jeune qui débarque et qui - incroyable mais vrai - se rebelle contre cet état de fait... là non plus, la série n'évite guère les poncifs, mais cela suffit pour que ces dames se taillent la part du lion et monopolisent toute les meilleures scènes (l'avouera-t-on ? On a même une ou deux fois zappé les barbantes scènes de combat pour revenir aux Kim et consoeurs). Clairement, l'intérêt de la série réside plus de ce côté que de celui de messieurs dont la noble et virile camaraderie, le don pour le sacrifice de soi et la défense des valeurs a comment dire ?... disons qu'au minimum, c'est du déjà-vu.
Las ! On ne peut pas dire que les scénaristes (dont Mamet himself sur une bonne moitié d'épisodes) se soient beaucoup foulés dans l'écriture des situations. Arrivée au terme de sa première saison, The Unit marche sagement dans les clous, efficace parfois, contenant même quelques très bons moments, mais globalement moyenne. Pas impossible qu'elle décolle après, pour un peu que les scénaristes aient pris la peine de mouiller le maillot. Tout le problème est qu'on n'a pas forcément envie de se jeter sur l'après.
The Unit (saison 1), créée par David Mamet & Shawn Ryan (CBS, 2006)
L'exemple de The Unit n'est qu'un parmi beaucoup d'autres ; on pourrait difficilement en retirer une règle, néamoins à l'instar d'un Sons of Anarchy il est assez représentatif de ce qui me fait (raisonnablement) m'inquiéter quant à l'avenir des fictions télévisées américaines. A tout le moins sur les chaînes dites mainstreams (CBS, en l'occurrence). Après une décennie de renouvellement constant, on commence à patauger un brin. Et le fait que ce programme-ci soit parvenu à durer quatre saisons laisse au minimum songeur.
Tout concorde pourtant à faire de The Unit une série réussie. Déjà, à la production, rien moins que : à ma droite, David Mamet, certes réalisateur de quelques bons gros navets, mais aussi scénariste, entre autres et en s'excusant du peu, de The Untouchables de De Palma ; à ma gauche, Shawn Ryan, créateur - faut-il le préciser ? - d'une des plus grandes séries de tous les temps, The Shield. Enfin, au milieu, dans le rôle principal, rien que moins l'excellent Dennis Haysbert aka David Palmer.
Le menu est alléchant, malheureusement le pot dans lequel il est préparé est si usé qu'il menace de se trouer : une unité militaire ultra-secrète qui s'adonne à des missions à la limite de la légalité, on n'est pas loin du Mission : Impossible moderne, série attachante bien entendu... mais tout de même intimement liée à une époque - la Guerre Froide - paraît-il révolue depuis quelques temps. Qu'importe : de toute façon de ce point de vue, The Unit n'ambitionne jamais que d'être une série d'action à l'ancienne, sans grands effets de manche, franchement loin de la stylisation à la 24/Alias/Prison Break... donc rarement intense, donc totalement décevante.
Il n'y a heureusement pas que cela dans The Unit, série faisant la paire belle aux femmes - mais quelles femmes. Première série du genre à se montrer à peu près paritaire dans son casting, elle se focalise au moins autant sur les hommes et leurs missions que des épouses restées au bercail, négligées, et tournant en rond dans cette banlieue artificielle où elles se retrouvent le plus souvent confinées pour cause de Super Secret Défense Qu'elles Peuvent Même Pas Dire Aux Gens Ce Que Font Leurs Maris D'Ailleurs Elle Le Savent Pas Trop. Une doyenne en guise de chef de bande (bien évidemment la femme du chef de l'unité, histoire de donner l'illusion d'une symbolique), une femme adultère amoureuse du Colonel (impeccable et trop rare Robert Patrick), une petite jeune qui débarque et qui - incroyable mais vrai - se rebelle contre cet état de fait... là non plus, la série n'évite guère les poncifs, mais cela suffit pour que ces dames se taillent la part du lion et monopolisent toute les meilleures scènes (l'avouera-t-on ? On a même une ou deux fois zappé les barbantes scènes de combat pour revenir aux Kim et consoeurs). Clairement, l'intérêt de la série réside plus de ce côté que de celui de messieurs dont la noble et virile camaraderie, le don pour le sacrifice de soi et la défense des valeurs a comment dire ?... disons qu'au minimum, c'est du déjà-vu.
Las ! On ne peut pas dire que les scénaristes (dont Mamet himself sur une bonne moitié d'épisodes) se soient beaucoup foulés dans l'écriture des situations. Arrivée au terme de sa première saison, The Unit marche sagement dans les clous, efficace parfois, contenant même quelques très bons moments, mais globalement moyenne. Pas impossible qu'elle décolle après, pour un peu que les scénaristes aient pris la peine de mouiller le maillot. Tout le problème est qu'on n'a pas forcément envie de se jeter sur l'après.
The Unit (saison 1), créée par David Mamet & Shawn Ryan (CBS, 2006)
Ouais, c'est pas terrible terrible. Un mélange raté de 24 et Desperate (ce qui sur le papier fait déjà moyen envie).
RépondreSupprimerj'aime bien cette série,
RépondreSupprimern'ayant pas fait vraiment attention aux noms de mamet et ryan je n'avais pas spécialement d'attentes, pour moi c'est une bonne série bien ficelée, du niveau de fbi porté disparus ou esprits criminels.
rien de génial, mais c'est plaisant et bien rythmé en général.
la suivre à un rythme aléatoire m'a sans doute aidé à l'apprécier ^^
et puis comme tu le soulignes, il y a de vrais personnages féminins, au moins aussi intéressants que les masculins (la fille du chef d'unité, par exemple, elle disparait ensuite mais ça donne 2-3 épisodes intéressants), et puis ce n'est pas un hasard si tu cites Kim ^^
que j'avais pré-sélectionnée pour ton who's got the crack sex symbol :-p
tout dépend à quoi on la compare, cette série. c'est meilleur que Jag, c'est meilleur que flashpoint, ça sombre moins dans le ridicule et le n'importe quoi que Alias, j'aurais peut-être ajouté une diode pour ma part :-)
Même si on multipliait mon temps par deux, je ne sais pas si j'aurai eu la motivation de mater The Unit. En revanche je constate une fois de plus ton intérêt pour l'expression "c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe" et ses déclinaisons. A mon avis, un traumatisme d'enfance se cache là dessous...
RépondreSupprimerSinon c'est vraiment bien ce "Work In Progess" à droite :) (heu Eminem en rotation lourde ? Wtf ? C'est toi qui laisse des commentaires anonymes chez moi ?^^)
Je m'étais emmerdé pendant la 1ère saison. Le cliffhanger m'a quand même donné envie de m'attaquer à la deuxième. J'ai tenu 2 ou 3 épisodes avant de jeter l'éponge. Dommage pour le Président Palmer.
RépondreSupprimerSerious >>> on peut dire ça comme ça, oui.
RépondreSupprimerArbobo >>> disons que mon regret, concernant les personnages féminins, est que je trouve dommage de leur accorder tant de place (ce qui est rarissime dans ce genre de série) pour les confronter à des choses aussi convenues, déjà vues dans tant de fictions dites "familiales". Le féminisme revisiter par travail-famille-patrie, c'est quand même assez bizarre... Quant à Kim, je la trouve très jolie et charmante. De là à en faire un sex symbol... ^^
Benjamin >>> en fait j'adore les expressions toutes faites si cela me permet de les détourner (cf. mon détournement de "tous dans le même bateau" dans le dernier édito). Toujours ce plaisirs des (jeux de) mots dont nous parlions il y a peu.
Eminem est très aimé sur Le Golb (quoique le dernier assez diversement, il faut le reconnaître).
Thierry >>> ouais mais en même temps c'est un faux cliffhanger démentit dès la jaquette du DVD de la saison 2 :-)
Euh ... nous dirons que mon DVD était immatériel et donc sans jaquette ^^
RépondreSupprimer"trop rare Robert Patrick"
RépondreSupprimerOn parle bien du type qui cachetonne dans 5 séries B minables et 8 apparitions dans des séries pourries par an ?
Thierry >>> ah ! toi aussi tu achètes en numérique :-D
RépondreSupprimerLyle >>> oui bah c'est ce que je dis, il est trop rare. Dans de vrais rôles, je veux dire.
Bien vu ^^
RépondreSupprimerPour une fois on est plus on moins d'accord... j'aurais juste mis 1 étoile pour cette série franchement navrante... entre le patriotisme... l'image indigeste des bonnes petites épouses et leurs problèmes à la con... (moi, si quelques chose m'a vaiment énnervé au contraire, ces bien cette place prépondérante des épouses alors que si on regarde The Unit, c'est pour voir du biceps et du napalm)... et même pour les missions à deux balles de nos héros, genre j'infiltre une ville tenue par le cartel de la drogue avec mes Ray Ban sur la tronche et je me fais même pas remarqué... non... cette série est actuellement la plus affligeante qu'il m'ai été donné de voir!
RépondreSupprimerEnfin, je suis en route vers ton article sur Dexter ...
Si tu veux j'ai des bons tuyaux de séries bien plus pourries :-)
RépondreSupprimerJ'en ai regardé 2 épisodes, mais j'ai trouvé ça tellement chiant que j'ai arrêté...
RépondreSupprimerBon, sinon, pour parler d'une série nettement plus intéressante... est-ce que tu as vu The Killing, qui passe en ce moment sur Arte ? Parce que je ne me souviens pas t'en avoir entendu parler.
J'ai dû la commencer aux épisodes 3 et 4, regardant distraitement... puis un peu plus attentivement les suivants, et, maintenant, je ne peux plus décrocher ! Je compte les jours avant les deux derniers épisodes, mardi prochain sur Arte...
On parle toujours des séries américaines (à raison), un peu des anglaises et françaises, mais avec The Killing, les danois montrent qu'ils savent aussi y faire. Sûr que ce n'est pas hyper-spectaculaire, fun et flashy, normal que ça passe sur Arte et pas TF1, mais c'est vraiment très bien foutu et captivant... Ca faisait un bail que je n'avais pas vu une nouvelle série aussi réussie...
J'en ai lu le plus grand bien mais je ne l'ai pas encore vue, non.
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