Être puissant au pays du paraître a un prix. La réflexion n'est pas nouvelle, surtout après des années de Nip/Tuck. Elle n'en demeure pas moins intimement liée à une époque, la nôtre, où la quête de célibrité, la dictature du pipole et le voyeurisme n'ont jamais parus si proches d'être acceptés comme une norme.
S'inscrivant dans la même lignée que la très culte (et très inégale) série de Ryan Murphy, diffusée aux États-Unis sur la même chaîne (FX), D!rt ambitionnait donc, l'hiver 2007 venu, de décortiquer ces mécanismes - promettant une satire sans concessions des pratiques hollywoodiennes. On connaît la suite : le grand projet devant remettre Courtney Cox (également productrice) sur le devant de la scène fut l'un des bides les plus retentissants de ces dernières anénes, dépassant péniblement le million de spectateurs sur la fin. Il n'est pas interdit de supposer que le public n'a pas réellement eu envie de découvrir le sale envers d'un si agréable décor. Car force est d'admettre qu'objectivement et si l'on excepte sa chute pour le moins brutale, le récit de la grandeur et de la décadence de la rédactrice en chef de DirtNow a donné lieu à une série plutôt réussie (et même carrément excellente par instants).
L'équation parfaitement posée dans un pilote stylisé à outrance (c'est l'univers qui le veut), D!rt fait rapidement montre de ses qualités, et notamment d'un refus aussi obstiné que bluffant du manichéisme. Sans complaisance pour les journalistes cyniques et mesquins qu'elle met en vedette, la série en a au moins autant pour ces pipoles assoiffés de succès qui en croquent plus qu'à leur tour. Avec une certaine finesse, elle met en évidence certains rouages que le grand public connaît mais feint de ne pas voir, à commencer par la consanguinité troublante et fort hypocrite unissant deux parties (les tabloïds et certaines de leurs victimes consentantes) jouant publiquement à se faire la guerre alors qu'aucune ne saurait exister sans l'autre. Il y a les victimes collatérales au destin pathétique, bien sûr. Et il y a ceux qui s'en tirent à bon compte et n'existent qu'à travers leur propre reflet sur papier glacé. Il n'est pas inintéressant d'ailleurs de noter que Courtney Cox et son époux David Arquette se sont énormément investis dans la production, eux qui constituent l'exemple même du couple de célébrités sans histoires n'ayant jamais servi de chair à scandales.
Plus glauqe que trash, le résultat est par moment assez stupéfiant. Peuplée d'egos monstrueux et de personnalités detestables, D!rt ne fait pas grand-chose pour être aimée et doit probablement en grande partie son insuccès à cette esthétique froide dans laquelle le spectateur peine à trouver des éléments ou des gens auxquels se rattacher. A la limite de la désespérance par moments, elle est à l'image d'une héroïne payant elle aussi le prix de sa puissance, seule, frigide, lâchée par sa famille et ses amis (le dernier d'entre eux est un photographe schizophrène) et sombrant progressivement dans la paranoïa, terrée dans sa grande maison aussi vide qu'oppressante. Il n'y a rien de très réjouissant chez cette cousine de Christian Troy (le sourire en moins et le vibromasseur en plus), et rien qui soit réellement susceptible de happer un public particulièrement volatile - même sur la chaîne de The Shield. C'est dommage : les quelques vingt épisodes disponibles montrent une série plus subtile et moins racoleuse qu'il y paraît, qui aurait assurément mérité mieux que de se retirer ainsi sur la pointe des talons aiguilles.
D!rt (saisons 1 & 2), créée par Matthew Carnahan (FX, 2007-08)
S'inscrivant dans la même lignée que la très culte (et très inégale) série de Ryan Murphy, diffusée aux États-Unis sur la même chaîne (FX), D!rt ambitionnait donc, l'hiver 2007 venu, de décortiquer ces mécanismes - promettant une satire sans concessions des pratiques hollywoodiennes. On connaît la suite : le grand projet devant remettre Courtney Cox (également productrice) sur le devant de la scène fut l'un des bides les plus retentissants de ces dernières anénes, dépassant péniblement le million de spectateurs sur la fin. Il n'est pas interdit de supposer que le public n'a pas réellement eu envie de découvrir le sale envers d'un si agréable décor. Car force est d'admettre qu'objectivement et si l'on excepte sa chute pour le moins brutale, le récit de la grandeur et de la décadence de la rédactrice en chef de DirtNow a donné lieu à une série plutôt réussie (et même carrément excellente par instants).
L'équation parfaitement posée dans un pilote stylisé à outrance (c'est l'univers qui le veut), D!rt fait rapidement montre de ses qualités, et notamment d'un refus aussi obstiné que bluffant du manichéisme. Sans complaisance pour les journalistes cyniques et mesquins qu'elle met en vedette, la série en a au moins autant pour ces pipoles assoiffés de succès qui en croquent plus qu'à leur tour. Avec une certaine finesse, elle met en évidence certains rouages que le grand public connaît mais feint de ne pas voir, à commencer par la consanguinité troublante et fort hypocrite unissant deux parties (les tabloïds et certaines de leurs victimes consentantes) jouant publiquement à se faire la guerre alors qu'aucune ne saurait exister sans l'autre. Il y a les victimes collatérales au destin pathétique, bien sûr. Et il y a ceux qui s'en tirent à bon compte et n'existent qu'à travers leur propre reflet sur papier glacé. Il n'est pas inintéressant d'ailleurs de noter que Courtney Cox et son époux David Arquette se sont énormément investis dans la production, eux qui constituent l'exemple même du couple de célébrités sans histoires n'ayant jamais servi de chair à scandales.
Plus glauqe que trash, le résultat est par moment assez stupéfiant. Peuplée d'egos monstrueux et de personnalités detestables, D!rt ne fait pas grand-chose pour être aimée et doit probablement en grande partie son insuccès à cette esthétique froide dans laquelle le spectateur peine à trouver des éléments ou des gens auxquels se rattacher. A la limite de la désespérance par moments, elle est à l'image d'une héroïne payant elle aussi le prix de sa puissance, seule, frigide, lâchée par sa famille et ses amis (le dernier d'entre eux est un photographe schizophrène) et sombrant progressivement dans la paranoïa, terrée dans sa grande maison aussi vide qu'oppressante. Il n'y a rien de très réjouissant chez cette cousine de Christian Troy (le sourire en moins et le vibromasseur en plus), et rien qui soit réellement susceptible de happer un public particulièrement volatile - même sur la chaîne de The Shield. C'est dommage : les quelques vingt épisodes disponibles montrent une série plus subtile et moins racoleuse qu'il y paraît, qui aurait assurément mérité mieux que de se retirer ainsi sur la pointe des talons aiguilles.
D!rt (saisons 1 & 2), créée par Matthew Carnahan (FX, 2007-08)
Très bonne série injustement méconnue. Contente d'en entendre parler ici !
RépondreSupprimerDirt vaut surtout pour sa très glauque première saison. La suite est un peu inégale. Mais la série vaut le détour.
RépondreSupprimerCa se laisse pas mal regarder. Le photographe schizo (qui jouait dans Harry Potter) est excellent.
RépondreSupprimerSinon je sais pas si t'as vu mais le moteur de recherche est mort depuis deux jours...
RépondreSupprimerTiens, je me rends compte que j'ai beaucoup aimé Dirt en fait et surtout le personnage joué par Courtney Cox, elle me rappelle un peu Patty Hughes dans Damages aussi (et peut être même Miranda dans Sex and the City)...
RépondreSupprimerElles sont toutes les trois très classes (même si personnelement, je préfère le style de Courtney Cox que j'ai trouvé magnifique dans Dirt), très décisives (mmmm, ça sonne anglais ça... je veux dire elles savent ce qu'elles veulent et ont une forte propension à diriger... assertives peut-être? ça sonne tjs anglais...) et en même temps il y a cette froideur, comme un détachement nécessaire pour pouvoir faire ce qu'elles font et être ce qu'elles sont (dans Damages, ça se voit pas mal avec Ellen qui au fil des saisons devient de plus en plus froide au fur et à mesure qu'elle perd son innocence et sa naïveté)...
À croire que les femmes pour pouvoir réussir leur carrière professionnelle doivent s'isoler et perdre pas mal de leur humanité/sensibilité...
P.S. : Comment peut-on passer de Dirt à Cougar Town?? Mystère et boule de gommette!
Serious >>> j'ai vu. Les commentaires aussi, d'ailleurs. Mais je n'ai pas vraiment de prise sur les modules google. De toute façon en général, ça s'arrange tout seul sans qu'on sache pourquoi.
RépondreSupprimerÉlodie >>> perso je trouve Courtney Cox bien plus séduisante dans Friends (tu sais... cette série comique) que dans Dirt, où elle abuse quand même sévèrement du botox...
By the way si on clique sur "chargement" dans les nouveaux coms, ils s'affichent bien.
RépondreSupprimerAh oui tiens...
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