...
[Article précédemment publié sur Interlignage] Quel été tout pourri, chers lecteurs. Bon déjà, il fait super chaud (même quand il flotte), ça n’arrange pas trop nos affaires. Un été ensoleillé, soit. Un été où l’on transpire, non merci. Du coup que fait-on ? Eh bien on cherche à se remonter le moral, et quoi de mieux que la musique pour ce faire ? Je vais vous dire : beaucoup de choses. Vue l’inanité de la production estivale, il y a de quoi avoir envie de se vautrer dans un hamac avec un bon bouquin (et sous un arbre, de préférence). The Coral était attendu au tournant ? Tu parles, Charles ! Voilà que le meilleur groupe de sa génération signe un album dépourvu de tout ce qui fit sa splendeur, mélodies impétueuses et errances psychédéliques renversantes. Et si vous espériez vous consoler avec le retour d’Isobel Campbell & Mark Lanegan, remballez le whisky et les envies de faire un tour au saloon : même crime, même punition, même album sans chansons dignes de ce nom, même ennui grandissant au fil des plages.
Bref ! Là mine de rien, avec ces deux trucs fadasses (le second plus que le premier) ce sont deux articles de notre planning qui ont sauté de manière très inattendue. Un mal pour un bien, peut-être, puisque l’ennui estival comme les vaines tentatives de fuir le soleil permettent de farfouiller un peu et de se pencher sur des disques sortis il y a peu qu’on avait, cons que nous nous sommes, rangés sous la pile histoire de laisser la priorité à ces grosses cylindrées en pleine sorties de route. Dont The Head and The Heart, groupe au nom aussi cucul la praline que sa musique est charmante.
Qui-que-quoi ?, vous exclamez-vous déjà, las que pour la seconde fois en trois semaines on vienne vous parler d’un album même pas sorti en France ? The Head and The Heart, on a dit. C’est aussi le titre de l’album. De la folk un peu pop, à moins que ce ne soit l’inverse. Un truc de saison, dans un genre qu’on a beaucoup (trop) entendu depuis deux ans. Mais que voulez-vous qu’on y fasse ? Il se trouve que ce petit disque confidentiel (qui est d’ailleurs, en fait, numérique) est des plus agréables, avec ses chansons douces et son humeur bucolique. On pense parfois à Whiskeytown ("Down in the Valley"), d’autres fois à Crosby, Stills & Nash ("Honey Come Home"), et plein de petites douceurs de la sorte. Sans être particulièrement originale, la voix est belle et procure de jolis frissons ("Lost in My Mind"), il y a occasionnellement de jolis chœurs ("Winter Song") et, si l’album ne se révèle pas plus que ça à la première écoute, on se surprend à y revenir avec un certain plaisir. Typiquement, voici le genre d’album qui aura toutes les peines du monde à trouver son public alors que sur le papier sa musique est on ne peut plus accessible et universelle. La faute à qui ? La faute aux labels, bien sûr (d’ailleurs ce groupe-ci n’en a pas), qui considèrent généralement qu’il n’y a pas de marché, en France, pour ce genre de musique.
Si les lecteurs du Golb décidaient subitement de leur donner tort, autant vous dire que ça nous remonterait le moral et nous aiderait peut-être à surmonter un peu plus gaiement ce putain d’été.
The Head and The Heart, de The Head and The Heart (2010)
[Article précédemment publié sur Interlignage] Quel été tout pourri, chers lecteurs. Bon déjà, il fait super chaud (même quand il flotte), ça n’arrange pas trop nos affaires. Un été ensoleillé, soit. Un été où l’on transpire, non merci. Du coup que fait-on ? Eh bien on cherche à se remonter le moral, et quoi de mieux que la musique pour ce faire ? Je vais vous dire : beaucoup de choses. Vue l’inanité de la production estivale, il y a de quoi avoir envie de se vautrer dans un hamac avec un bon bouquin (et sous un arbre, de préférence). The Coral était attendu au tournant ? Tu parles, Charles ! Voilà que le meilleur groupe de sa génération signe un album dépourvu de tout ce qui fit sa splendeur, mélodies impétueuses et errances psychédéliques renversantes. Et si vous espériez vous consoler avec le retour d’Isobel Campbell & Mark Lanegan, remballez le whisky et les envies de faire un tour au saloon : même crime, même punition, même album sans chansons dignes de ce nom, même ennui grandissant au fil des plages.
Bref ! Là mine de rien, avec ces deux trucs fadasses (le second plus que le premier) ce sont deux articles de notre planning qui ont sauté de manière très inattendue. Un mal pour un bien, peut-être, puisque l’ennui estival comme les vaines tentatives de fuir le soleil permettent de farfouiller un peu et de se pencher sur des disques sortis il y a peu qu’on avait, cons que nous nous sommes, rangés sous la pile histoire de laisser la priorité à ces grosses cylindrées en pleine sorties de route. Dont The Head and The Heart, groupe au nom aussi cucul la praline que sa musique est charmante.
Qui-que-quoi ?, vous exclamez-vous déjà, las que pour la seconde fois en trois semaines on vienne vous parler d’un album même pas sorti en France ? The Head and The Heart, on a dit. C’est aussi le titre de l’album. De la folk un peu pop, à moins que ce ne soit l’inverse. Un truc de saison, dans un genre qu’on a beaucoup (trop) entendu depuis deux ans. Mais que voulez-vous qu’on y fasse ? Il se trouve que ce petit disque confidentiel (qui est d’ailleurs, en fait, numérique) est des plus agréables, avec ses chansons douces et son humeur bucolique. On pense parfois à Whiskeytown ("Down in the Valley"), d’autres fois à Crosby, Stills & Nash ("Honey Come Home"), et plein de petites douceurs de la sorte. Sans être particulièrement originale, la voix est belle et procure de jolis frissons ("Lost in My Mind"), il y a occasionnellement de jolis chœurs ("Winter Song") et, si l’album ne se révèle pas plus que ça à la première écoute, on se surprend à y revenir avec un certain plaisir. Typiquement, voici le genre d’album qui aura toutes les peines du monde à trouver son public alors que sur le papier sa musique est on ne peut plus accessible et universelle. La faute à qui ? La faute aux labels, bien sûr (d’ailleurs ce groupe-ci n’en a pas), qui considèrent généralement qu’il n’y a pas de marché, en France, pour ce genre de musique.
Si les lecteurs du Golb décidaient subitement de leur donner tort, autant vous dire que ça nous remonterait le moral et nous aiderait peut-être à surmonter un peu plus gaiement ce putain d’été.
The Head and The Heart, de The Head and The Heart (2010)
Très sympa !
RépondreSupprimerAlors être contre Arcade Fire, The Coral et Isobel Campbell (plutôt deux fois qu'une d'ailleurs pour cette dernière) je veux bien : il y a de sacrées alternatives à ces groupes là et c'est loin d'être quelque-chose dont on devrait humblement se contenter. Mais alors être contre l'été, là je dis non ! Sortir du taffe quand il fait encore jour, boire des bières en terrasse, dormir les fenêtres ouvertes, écrire au soleil, je suis désolé ça vaut bien un peu de transpiration. Surtout que contrairement aux groupes précités, le nouvel été n'a rien de décevant, il maintient bien le cap par rapport au précédent, il est plus rugueux. Si on partait dans les clichés, je dirais même qu'il est habité par un supplément d'âme. Comparé à la concurrence c'est quand même une sacrée saison !
RépondreSupprimerAlors "cher Blogueur" c'est facile de critiquer mais on voudrait bien vous voir à la place de Dieu. Non franchement, ça m'énerve tous ces gens qui critiquent alors qu'ils ne sont même pas capables de créer leurs propres saisons. Et puis d'abord The Head and The Heart, c'est vraiment nul et fade, même l'été que vous n'aimez pas lui préfère le Arcade Fire !
Avec toute mon affection solaire :)
Je m'attendais à plus de soutien de la part d'un individu n'aimant ni les t-shirts ni les shorts... car moi, ce que j'aime le moins dans l'été, c'est bien la transpiration. Ce devrait être interdit par la Convention de Genève.
RépondreSupprimer@Thomas : Comme si ça me dérangeait d'être en costard-cravate par 40°
RépondreSupprimerdécouvert par hasard, j'ai trouvé l'album excellent. bravo!
RépondreSupprimerMoi j'y suis allé parce que la fille sur la pochette est le sosie (en blond) d'une de mes copines... comme quoi le hasard est parfois très curieux...
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