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"Tu sais qu'on ne tire plus à vue depuis 100 ans à peu près ?"
C'est sans doute ce qu'il convient d'appeler une série cool. Pas une série géniale, pas une grande série. Pas même une très bonne série, non, juste une série cool. En cela on la jurerait conçue tout exprès pour Timothy Olyphant, lui-même connu pour être un gars assez cool, démarche chaloupée et élégance discrète, sourire en coin et jeu mi-minimaliste, mi-maniériste façon bon vieux du temps du muet. Ailleurs honorable Seth Bullock, ici marshall au prénom pas possible réputé pour avoir la gâchette facile... avec Olyphant c'est toujours un peu la même histoire, celle du calme avant la tempête, du gars qui contient et domestique la violence qui l'habite jusqu'au proverbial jour où.
Transféré après avoir exécuté un affreux de manière quelque peu sommaire (à sa décharge il était incarné par Peter "guest de luxe" Green, qui a tout de même une vraie sale gueule de méchant), Raylan Givens (c'est le nom du personnage, mais on aurait tort d'y voir autre chose que Timothy Olyphant himself, égal à lui-même jusqu'au bout du chapeau) échoue au fin fond d'un Kentucky qu'il connaît bien, pour y être né et y avoir laissé derrière lui un père arnarqueur, une ex-femme (sexy, forcément sexy) et quelques vieux amis qui envient son coup de gâchette - ce n'est pas dit pour des raisons de droit éditorial mais il est assez évident que Givens tire plus vite que son ombre.
La suite ? Il n'y en a pas vraiment. Cop-show dégingandé, Justified c'est surtout et avant tout treize petits polars goguenards, à peu près aussi scotchants qu'une boulette de patafixe au soleil. Et non : cette métamophore n'est pas du tout abusive. Car comme une boulette de patafixe qui a chauffé, on ne peut pas dire que Justified tienne beaucoup par son suspens. En revanche, elle a bien cette forme et cette texture assez marrante, caractéristique des boulettes de patafixe (que chez moi on appelle patagomme, d'ailleurs).
Cette nécessaire parenthèse effectuée, revenons à l'essentiel : partiellement inspirée des romans d'Elmore Leonard (et notamment de l'excellent Pronto!, dont est évadé Givens), la dernière série de FX en restitue à merveille l'atmosphère moite, rigolarde et bluesy. Les méchants sont dans leur écrasante majorité des crétins incultes (à l'exception bien sûr de la Némesis du héros, magistralement incarnée par Walton "Shane Vendrell" Goggins), les femmes sont jolies et peu farouches (à l'exception bien sûr de l'ex-femme, vraiment trop farouche), le passé et les péchés d'antan omniprésents. Quoi de plus normal dans une série dont tout, de l'indolence aux facilités scénaristiques elles-mêmes, semble tourné vers le bon vieux temps des westerns, que le courageux et simiesque Givens s'entête à reconstituer en vers et contre l'avis de ses supérieurs. Les dialogues sont savoureux (on les jurerait parfois écrits par Leonard en personne, qui est d'ailleurs producteur exécutif), les acteurs aussi sobres qu'efficaces... une série cool, quoi !
Justified (saison 1), créée par Graham Yost, d'après l'oeuvre d'Elmore Leonard (FX, 2010)
"Tu sais qu'on ne tire plus à vue depuis 100 ans à peu près ?"
C'est sans doute ce qu'il convient d'appeler une série cool. Pas une série géniale, pas une grande série. Pas même une très bonne série, non, juste une série cool. En cela on la jurerait conçue tout exprès pour Timothy Olyphant, lui-même connu pour être un gars assez cool, démarche chaloupée et élégance discrète, sourire en coin et jeu mi-minimaliste, mi-maniériste façon bon vieux du temps du muet. Ailleurs honorable Seth Bullock, ici marshall au prénom pas possible réputé pour avoir la gâchette facile... avec Olyphant c'est toujours un peu la même histoire, celle du calme avant la tempête, du gars qui contient et domestique la violence qui l'habite jusqu'au proverbial jour où.
Transféré après avoir exécuté un affreux de manière quelque peu sommaire (à sa décharge il était incarné par Peter "guest de luxe" Green, qui a tout de même une vraie sale gueule de méchant), Raylan Givens (c'est le nom du personnage, mais on aurait tort d'y voir autre chose que Timothy Olyphant himself, égal à lui-même jusqu'au bout du chapeau) échoue au fin fond d'un Kentucky qu'il connaît bien, pour y être né et y avoir laissé derrière lui un père arnarqueur, une ex-femme (sexy, forcément sexy) et quelques vieux amis qui envient son coup de gâchette - ce n'est pas dit pour des raisons de droit éditorial mais il est assez évident que Givens tire plus vite que son ombre.
La suite ? Il n'y en a pas vraiment. Cop-show dégingandé, Justified c'est surtout et avant tout treize petits polars goguenards, à peu près aussi scotchants qu'une boulette de patafixe au soleil. Et non : cette métamophore n'est pas du tout abusive. Car comme une boulette de patafixe qui a chauffé, on ne peut pas dire que Justified tienne beaucoup par son suspens. En revanche, elle a bien cette forme et cette texture assez marrante, caractéristique des boulettes de patafixe (que chez moi on appelle patagomme, d'ailleurs).
Cette nécessaire parenthèse effectuée, revenons à l'essentiel : partiellement inspirée des romans d'Elmore Leonard (et notamment de l'excellent Pronto!, dont est évadé Givens), la dernière série de FX en restitue à merveille l'atmosphère moite, rigolarde et bluesy. Les méchants sont dans leur écrasante majorité des crétins incultes (à l'exception bien sûr de la Némesis du héros, magistralement incarnée par Walton "Shane Vendrell" Goggins), les femmes sont jolies et peu farouches (à l'exception bien sûr de l'ex-femme, vraiment trop farouche), le passé et les péchés d'antan omniprésents. Quoi de plus normal dans une série dont tout, de l'indolence aux facilités scénaristiques elles-mêmes, semble tourné vers le bon vieux temps des westerns, que le courageux et simiesque Givens s'entête à reconstituer en vers et contre l'avis de ses supérieurs. Les dialogues sont savoureux (on les jurerait parfois écrits par Leonard en personne, qui est d'ailleurs producteur exécutif), les acteurs aussi sobres qu'efficaces... une série cool, quoi !
Justified (saison 1), créée par Graham Yost, d'après l'oeuvre d'Elmore Leonard (FX, 2010)
Ouais, coolos, c'est tout a fait ca. Et super bon papier au demeurant ;)
RépondreSupprimerLa série avait tout pour me plaire : les acteurs, Leonard, les dialogues, la "location", ..., mais je me suis lassé au bout de 6 ou 7 épisodes en raison du rythme trop lent.
RépondreSupprimerJ'ai eu beaucoup de mal à aller au bout.
Trop "cool" pour moi :-(
Je suis d'accord avec Thierry, la série est cool, mais elle manque un peu de nerf. A part dans les deux ou trois derniers épisodes. Je lui souhaite de continuer sur ce ton l'année prochaine, sinon, ce sera sans moi.
RépondreSupprimerBonne journée.
Un peu comme les deux garçons du dessus. Tous les éléments sont là mais je ne sais pas, ça ne marche pas. Pourtant l'ambiance est super, les acteurs sont excellents (Walton Goggins ! Génial !). Bah oui mais non.
RépondreSupprimerMoi j'ai bien aimé. L'atmosphère est agréable, c'est bien joué, ça ne se prend pas au sérieux...ça change !
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai bien aimé, surtout les interactions entre Walton et Raylan, et j'ai beaucoup aimé aussi la nouvelle copine de Raylan, toujours prompte à discuter, mais jamais sans son fusil (j'adore même) :-)
RépondreSupprimerJ'espère que la 2e saison va être plus trash, plus atypique, plus cocace..
Le générique est d'enfer, à l'image de celui de True Blood, D'ailleurs la série n'est pas sans rappeler l'atmosphère "amérique profonde" de True Blood.
L'Amérique profonde est de toute façon de retour en force dans la séries US. On peut ajouter à ça Breaking Bad, Friday Night Lights, Hung... après des années à s'intéresser à des jeunes urbains on sent bien qu'il y a une forme de "retour aux sources" qui est en train de s'amorcer, sans doute en partie à cause de la crise (le retour à l'Amérique profonde est parallèle à un regain d'intérêt pour les laissés-pour-compte et losers en tout genre).
RépondreSupprimerSinon Justified est une série d'ambiance, il ne faut vraiment pas en attendre autre chose, d'autant qu'elle est principalement adaptée d'une nouvelle de quarante pages. Je comprends qu'on puisse ne pas accrocher.
y'a m^me une série pour ados, diffusée par Canal, baptisée "heartland", soit "Amérique profonde"
RépondreSupprimerau moins c'est clair ^^
logiquement c'est les séries "familiales" qui sont les plus concernées, comme celle avec le pasteur et sa famille de barges,
mais c'est pas un hasard non plus si Medium, franchement réac, est située en Arizona.
paradoxalement c'est justement le plus surprenant avec CSI/les experts, c'est que c'est pas réac du tout (contrairement à ses spin off), mais situé à Las Vegas.
Treme se pase à New Orleans, "US Marshall" est basée au Nouveau Mexique. Y'a aussi Glee.
cela dit Twin peaks se passe dans un trou, et dans "Big city secrets" c'est le secret qui est gros, certainement pas le bled ^^
Je pense aussi à la série récente avec les envahisseurs dans les marais du sud (oublié le nom).
cela dit, là on parle de séries diffusée en France, il faudrait vérifier mais il doit y en avoir de bonnes quantités très tournées heartland et qu'on n'a pas vues chez nous.
En tout cas, face à Covert Affairs, Justified fait figure de véritable chef-d'oeuvre, à tous les niveaux ..
RépondreSupprimerAmis golbiens, ne perdez pas votre temps avec cette infamie de parodie de séries d'espionnage ^^
Arbobo >>> en fait je me suis mal exprimé, je pensais plutôt à un "retour à la ruralité" (mon Dieu, dit comme ça on croirait un article de l'Obs). Ce qui n'est pas exactement le cas de Medium (même si on y voit pas mal de verdure), et pas du tout de Treme. En revanche une autre série qui tombe dans ce cadre est Supernatural, qui ne se passe que dans la cambrousse, la forêt ou des villages paumés du Nebraska :-)
RépondreSupprimerGT dans Télérama, Thom dans l'Obs, on va vraiment finir par croire que mon pseudo vient de l'expression "bobo" :oD
RépondreSupprimerRassure-toi, tout le monde le croit déjà :-)
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