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Tandis que weezer s'apprête à publier à la rentrée un nouvel-album-qui-ne-sera-pas-Pinkerton (c'est quasiment devenu un genre à part entière, pour eux), voici qu'une bande d'affreux loustics évadés d'Onesaitoùdanslemissouri viennent chasser sur ces même plates-bandes que Rivers Cuomo piétine lui-même avec entrain depuis presque dix ans. En publiant un album-qui-n'est-pas-Pinkerton, certes, mais surtout en signant une livraison power-pop carrée aux entournures, joviale quoique plus mélancolique qu'il y paraît - et bien entendu terriblement efficace.
Ne pas s'y méprendre toutefois : si Someone Still Loves You Boris Yeltsin, dont le seul nom a quelque chose d'un manifeste joyeux et caustique, évoque immanquablement weezer, on les cite surtout parce qu'il faut bien reconnaître que la power-pop contemporaine manque de groupes de premier plan. Le quatuor n'évolue pas tout à fait dans le même registre, ne cache aucun tigre punk dans son moteur et doit au moins autant aux Zombies, Undertones et autres Big Star. Bref : la crème de la crème de cette pop insouciante que l'on dit puissante parce que les critiques ont toujours peur du mot teen - ça ne fait pas assez sérieux pour eux. Et de fait, Someone Still Loves You Boris Yeltsin peut difficilement être pris pour un groupe sérieux (on arguera que dès l'énoncé du nom, plus personne n'envisage vraiment de tomber sur un disque de post-rock, trip-hop ou folk lyrique). Il semble même mettre un point d'honneur à graver des morceaux plus fendards les uns que les autres, au nombre desquels "All Hail Dracula!" fait évidemment figure de mètre-étalon. On pourrait même facilement trouver ce Let It Sway d'une grande superficialité, ne fût-ce cette évidence : SSLYBY témoigne d'une propension assez admirable à écrire des tubes comme d'autres griffonnent des croix et carrés pendant qu'ils téléphonent (quoi ? Vous ne faites pas ça, vous ?). Quasiment tous les morceaux pourraient faire office de singles et décrocher la queue du Mickey - autant dire qu'on prédit un bel avenir à ces jeunes gens.
C'est que pour produire de la bonne power-pop - genre totalement sclérosé par des groupes sans âmes pour teenagers sans cerveaux - il faut certes être léger et insouciant... mais il faut aussi faire preuve d'une forme de rigueur qui, dans le fond, ne court pas trop les campus américains. C'est un peu comme lorsque l'on se pique de composer un concept-album de prog-rock : on lance une pièce en l'air en priant pour qu'elle retombe du bon côté. Ou alors on peut travailler son lancer. A l'écoute de "Sink/Let It Sway", "Banned (by the Man)" ou "Animal Kind", c'est ce qu'ont fait les admirateurs du buveur de vodka le plus fameux de notre temps. Pas de quoi convertir sceptiques et réfractaires, bien évidemment ; il y a sur Let It Sway à peu près tout ce qui peut donner des envies de suicide à un esthète-un-vrai-un-pur. Les amateurs, en revanche, verront en ce troisième opus (le précédent n'était pas piqué des vers non plus) un pur disque de genre, particulièrement rafraîchissant en cas de trafic sur la route des vacances, pour ceux qui n'en reviennent pas encore. Vous noterez comme je suis sympa de vous filer ce genre de tuyau, alors que moi-même je ne suis pas parti.
Let It Sway, de Someone Still Loves You Boris Yeltsin (2010)
Tandis que weezer s'apprête à publier à la rentrée un nouvel-album-qui-ne-sera-pas-Pinkerton (c'est quasiment devenu un genre à part entière, pour eux), voici qu'une bande d'affreux loustics évadés d'Onesaitoùdanslemissouri viennent chasser sur ces même plates-bandes que Rivers Cuomo piétine lui-même avec entrain depuis presque dix ans. En publiant un album-qui-n'est-pas-Pinkerton, certes, mais surtout en signant une livraison power-pop carrée aux entournures, joviale quoique plus mélancolique qu'il y paraît - et bien entendu terriblement efficace.
Ne pas s'y méprendre toutefois : si Someone Still Loves You Boris Yeltsin, dont le seul nom a quelque chose d'un manifeste joyeux et caustique, évoque immanquablement weezer, on les cite surtout parce qu'il faut bien reconnaître que la power-pop contemporaine manque de groupes de premier plan. Le quatuor n'évolue pas tout à fait dans le même registre, ne cache aucun tigre punk dans son moteur et doit au moins autant aux Zombies, Undertones et autres Big Star. Bref : la crème de la crème de cette pop insouciante que l'on dit puissante parce que les critiques ont toujours peur du mot teen - ça ne fait pas assez sérieux pour eux. Et de fait, Someone Still Loves You Boris Yeltsin peut difficilement être pris pour un groupe sérieux (on arguera que dès l'énoncé du nom, plus personne n'envisage vraiment de tomber sur un disque de post-rock, trip-hop ou folk lyrique). Il semble même mettre un point d'honneur à graver des morceaux plus fendards les uns que les autres, au nombre desquels "All Hail Dracula!" fait évidemment figure de mètre-étalon. On pourrait même facilement trouver ce Let It Sway d'une grande superficialité, ne fût-ce cette évidence : SSLYBY témoigne d'une propension assez admirable à écrire des tubes comme d'autres griffonnent des croix et carrés pendant qu'ils téléphonent (quoi ? Vous ne faites pas ça, vous ?). Quasiment tous les morceaux pourraient faire office de singles et décrocher la queue du Mickey - autant dire qu'on prédit un bel avenir à ces jeunes gens.
C'est que pour produire de la bonne power-pop - genre totalement sclérosé par des groupes sans âmes pour teenagers sans cerveaux - il faut certes être léger et insouciant... mais il faut aussi faire preuve d'une forme de rigueur qui, dans le fond, ne court pas trop les campus américains. C'est un peu comme lorsque l'on se pique de composer un concept-album de prog-rock : on lance une pièce en l'air en priant pour qu'elle retombe du bon côté. Ou alors on peut travailler son lancer. A l'écoute de "Sink/Let It Sway", "Banned (by the Man)" ou "Animal Kind", c'est ce qu'ont fait les admirateurs du buveur de vodka le plus fameux de notre temps. Pas de quoi convertir sceptiques et réfractaires, bien évidemment ; il y a sur Let It Sway à peu près tout ce qui peut donner des envies de suicide à un esthète-un-vrai-un-pur. Les amateurs, en revanche, verront en ce troisième opus (le précédent n'était pas piqué des vers non plus) un pur disque de genre, particulièrement rafraîchissant en cas de trafic sur la route des vacances, pour ceux qui n'en reviennent pas encore. Vous noterez comme je suis sympa de vous filer ce genre de tuyau, alors que moi-même je ne suis pas parti.
Let It Sway, de Someone Still Loves You Boris Yeltsin (2010)
Un album que j'ai décidé d'écouter sur la seule foi du nom du groupe et de tes conseils... Je regrette pas, c'est un parfait album "d'été qu'on a pas": Ca devrait être joyeux de bout en bout et pourtant, il y a une sorte de temps de merde à rendre mélancolique qui veut pas partir.
RépondreSupprimerPour moi, en fait, c'est un vrai, bon disque. (Bien ado sans être con).
Et vu que Weezer a décidé de sortir un album ultra-geek, on va garder ce SSLYBY sous la main encore un bout de temps.
Parce que les autres albums de weezer ne sont pas ultra-geeks ?
RépondreSupprimerPas jusque dans leur titre et leur jaquette en tout cas...
RépondreSupprimer(Et puis Madame Butterfly, on a vu plus geek comme référence.)
Oh, et puis on va quand même pas parler que de Weezer dans ces commentaires, ce serait faire tout à la foi hommage (on a vu pire comparaison) et insulte (ce ne sont pas que des sous-Weezer) à Someone Still Love you...
RépondreSupprimerOn dira juste: écoutez ce disque, il est très agréable.
Excellente découverte, merci !
RépondreSupprimerMouais, c'est un disque de genre dans le sens où c'est une sympathique série B, mais remis dans son contexte cela reste un disque un peu faiblard qui manque de prestance. Clairement ça ne me touche pas plus que n'importe quel truc power pop / college radio.
RépondreSupprimerDes fois j'ai un peu du mal à comprendre ce qui te touche, ou pas. Mais c'est ça qui est beau, dans le genre humain ;-)
RépondreSupprimerCa fait un moment que j'écoute SSLYBY, et je trouve enfin une chronique qui tombe juste !
RépondreSupprimerCes mecs là brillent par leur médiocrité et leur manque d'ambition, de manière très constante sur trois albums. C'est une valeur sure qui se revèle plutôt géniale sur la longueur! Et puis je veux pas dire, mais Weezer, ils se font un peu vieillissants. Vive Someone Still Loves You Boris Yeltsin !
De retour de vacances, j'arrive sur ce blog et je clique sur la video youtube. Chouette petit tube. Ce sera pas mon album des vacances (trop tard), mais bon, peut-être qua ça rendra le retour au bureau moins pénible.
RépondreSupprimerAu passage, on peut écouter le single du futur Weezer ici: http://www.youtube.com/watch?v=YGg_mVBqXVo
Timothée >>> c'est excellemment dit :-)
RépondreSupprimertheshaman >>> ouais, je sais... en fait j'ai écrit l'article au début de l'été et c'est seulement après que j'ai vu que l'album ne sortait que le 18 août. Du coup pour être album de l'été c'est un peu à contre-temps
(et merci pour le lien !)
Puisqu'on parlait du Weezer, je viens d'écouter l'album deux fois dans son intégralité. Effectivement, l'album n'a encore une fois aucun rapport avec Pinkerton. Par contre, j'ai pas mal pensé au bleu, du fait du retour des grosses guitares et de l'énergie, même si le disque garde le côté catchy, "sautillant" et les arrangements de Raditude. Sinon, je suis séduit d'entrée, l'album est homogène (pas de gros plantages) avec quelques trucs vraiments forts (Ruling Me, Unspoken, Where's My Sex, Brave New World...). A voir sur la longueur, mais ça me paraît bien.
RépondreSupprimerMouais. Pas plus que ça en ce qui me concerne...
RépondreSupprimerSSLYBY en concert à Paris à la Flèche d'Or le 8 octobre!
RépondreSupprimerhttp://www.facebook.com/event.php?eid=147282701975201
Excellente nouvelle ! Merci pour l'info !
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