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Sinon, le concert en lui-même ? Pas mal. Pas plus, mais pas moins. Tricky et ses ouailles ont fait le taf, il y a eu de la beuh, du groove et des beats, des tubes ('You Don't Wanna', 'Puppy Toy'). Rien à reprocher, sinon qu'en regard de la dernière fois qu'on l'avait vu (il y a six ou sept ans), le show d'Indétendances manquait tout de même un peu d'intensité et de morgue. Deux éléments résument de manière évidente ce petit quelque chose manquant :
- la set-list, contenant finalement peu de morceaux récents (quand plus des trois quarts des titres que vous jouez sont vieux de dix ans voire plus, c'est tout de même l'aveu d'une certaine faillite...)
- la reprise d''Ace of Spades' en milieu de concert, joyeux moment de folie où la scène est envahie par le public, générosité et bonne humeur, sans doute... qui ne suffit hélas pas à masquer la médiocrité de l'interprétation, la chanteuse étant loin d'être au niveau, sur ce titre comme d'autres (au hasard : 'Overcome', franchement pas sexy... je parle du morceau, pas de la fille, à la plastique pour sa part irréprochable).
Bref, si l'on ajoute l'extrême brièveté de l'ensemble et le son d'une qualité moyenne, il y a eu largement de quoi rester sur sa faim. Pour les gamins n'ayant jamais eu la chance de croiser le Tricky Kid à sa grande époque, il y avait sans doute des raisons de se réjouir. On ne voit pas si souvent des légendes vivantes gratuitement. Mais pour les fans ou plus simplement les amateurs un brin exigeants, difficile de ne pas trouver à ce show un faux-air de service minimum, voire d'en déduire - c'est tentant - que Tricky est de plus en plus loin de ses heures de gloire.
Alors donc en fait, c'était pas une blague ce qu'il disait, JP Nataf : il était bien censé jouer quarante-cinq minutes, limite qu'il a dépassée d'une bonne heure, collant par la même occasion la honte à tous les autres qui, moins généreux, se contentèrent de marcher dans les clous. On dit pas ça pour être méchant, hein. Mais quarante-cinq minutes (moyenne haute, ça devait plutôt faire quarante-et-un/quarante-deux) de Tricky, en plus avec un peu de pluie vers la fin... disons que c'est assez frustrant.
Moins cela dit que la présentation stupide du... stupide présentateur (mais bon, le job est ingrat, même un rédacteur de DLMDS pourrait avoir l'air con dans ce genre d'exercice), annonçant, excusez du peu, que Tricky était venu présenter son nouvel album - rien que pour nous. Là, deux réactions naturelles se distinguent : le fan, le pur, le dur, est au comble de la joie. L'autre, pas moins fan mais plus lucide, se dit qu'il n'a pas forcément envie de subir ça, dans la mesure où s'ils restent classieux et intelligents, les derniers opus de Tricky sont quand même très très loin des quatre ou cinq premiers. Un débat intérieur s'entame dès lors, qui rassurez-vous n'ira pas bien loin : du nouvel album, on n'entendra rien du tout. Il y a bien eu un titre que je ne fus pas capable d'identifier, mais je ne pourrais même pas jurer que ce n'est pas un morceau que j'ai oublié parce que je ne l'écoute jamais, voire juste une version très différente.