...
Ça va pas. On va le dire comme on le sent : ça va pas du tout. Tout simplement. Il arrive un moment où les meilleurs arguments, les commentaires les plus enflammés, la colère la plus saine et la plus digne ne suffisent plus. Il arrive un moment où on en peut plus, on en a marre et la seule chose que l'on a encore la force de dire c'est : ça va pas du tout.
Je ne vous parle pas de ma santé ou de mon moral. Je pourrais, parce qu'il faut bien dire ce qui est, ça va pas du tout. Enfin. Ça n'allait pas du tout la semaine dernière - maintenant ça va quand même nettement mieux. Mais justement : ça n'allait pas du tout et je ne pouvais rien faire. Bon, déjà, je n'étais pas en condition psychique de faire grand-chose. J'ai fait plein de trucs, mais je n'avais pour la plupart pas le choix. Par exemple jeudi, j'avais rendez-vous chez Yann Tiersen pour une interview, qui deviendra sans doute un Meeting... Je ne pouvais pas faire autrement que d'y aller, c'est une question de respect ; un artiste prend sur son temps, vous reçoit chez lui, vous avez beau avoir l'impression que le monde est en train de s'écrouler autour de vous... il y a un minimum de courtoisie.
Ah tiens. Je l'ai dit. Que le monde était en train de s'écrouler autour de moi. De vous aussi, d'ailleurs, ne vous croyez pas à l'abri. Je ne voulais pas l'écrire mais c'est très exactement ce que je ressens depuis deux, trois semaines. Ma vie privée est dure, mais il n'y a pas que cela. Il y a aussi le sentiment que la société entière est asphyxiée, qu'une cassure profonde a eu lieu et que nous sommes désormais plongés, en France, dans un délitement des plus effrayants. Ce n'est pas la première fois que j'ai cette sensation ces dernières années ; là, pourtant, je la ressens vraiment profondément, l'impression qu'un gouffre s'est ouvert sous nos pieds. Que rien, jamais, ne va s'arranger. Ainsi s'achève le monde. Pas sur une détonation, mais sur un piaillement.
Vous ne comprenez rien à ce texte ? Je le trouve pourtant limpide. D'une lucidité à faire peur Vous savez, contrairement à ce que je peux penser parfois, dans un moment de faiblesse ou de lâcheté, j'estime malgré tout avoir une vie plutôt agréable. Je ne suis pas dans le tourment ou dans le psychodrame permanent. Quand ça ne va pas je prends de la hauteur, et après cela va mieux. Mais là, l'espace d'une semaine, je n'ai pas réussi. Pas uniquement parce que j'étais trop tourmenté - parce que tout m'en empêchait. On réagit comme on peut : là où d'autres se noient dans la superficialité pour oublier leur vie, moi, j'esquive généralement mes problèmes en me focalisant sur des choses que je considère comme plus élevées et importantes. Manière de me rappeler que je ne suis finalement qu'un petit être dans un monde immense, complexe, et que je ne comprends pour ainsi dire jamais. Seulement comment faire une semaine comme la semaine dernière, où vous avez l'impression que l'actualité est une espèce de tourbillon noir et fou, une spirale incontrôlable face à laquelle vous ne pouvez rien. Même pas écrire un édito, en admettant que vous soyez moi. (cela arrive à des gens biens). Impossible ! Tout allait trop vite, trop de choses se passaient en trop peu temps. Le temps que j'écrive une ligne, elle était déjà périmée.
Et c'est là que j'ai compris. Moi avec ma vie agréable. Moi avec mes amis. Moi avec mes grandes idées. J'ai compris que le mec qui est au chômage, qui a un boulot de merde... que le mec qui est en train de divorcer, a découvert qu'il était cocu ou vient de perdre son gosse ou vient d'être licencié ou est en dèche de fric ou que sais-je... j'ai compris que ce mec-là, qui n'est personne et qui est tout le monde, puisse avoir envie de péter les plombs quand il rentre chez lui et entend les dernières nouvelles du pays, les histoires de flicages et d'enquêtes illégales (avérées ou pas), les histoires de conflits d'intérêt et de trafic d'influences (avérées ou pas), les histoires de président-avec-un-tout-petit-p qui ridiculise son pays ou méprise ceux des autres (à raison ou pas). Il peut péter les plombs, ce mec, parce qu'il y a largement de quoi péter plombs. Il y a largement de quoi avoir envie de cracher à la gueule de tous ces gens. Il y a largement de quoi avoir envie de s'immoler par le feu, de casser des trucs ou des gueules. Il y a largement de quoi en avoir assez et perdre la boule. Non, ça ne va pas du tout. Et quand votre vie ne va pas du tout et qu'en plus vous avez l'impression que rien ne va, nulle part, que tout le pays prend la flotte de tout côté, que ce qui devrait vous rassurer profondément, vous faire vous sentir mieux, moins seul ou en sécurité, est en train d'imploser... il y a largement de quoi avoir les fils qui se touchent.
Respirons. Pendant qu'on peut encore.
Je m'étonne sincèrement que jamais, aucune étude n'ait tenté de rapprocher le gouvernement actuel, qui au-delà de sa politique a un véritable don pour déclencher des haines viscérales et provoquer des blessures profondes, et l'état santé réel de ce pays. Des gens qui y vivent. Je suis persuadé que ce gouvernement est celui qui aura déclenché le plus de dépressions et de suicides, bien évidemment de manière indirecte et totalement involontaire, n'empêche : il y a là pour moi une forme de négligence que l'on ne peut feindre d'ignorer. On nous néglige et l'on nous méprise, et avec le contexte pourri, odieux, anxiogène, délétère, insupportable que ces gens injectent dans le pays... comment ne pas s'interroger sur la déprime généralisée de nos concitoyens ? Je veux dire... à un moment ça suffit. Va falloir que ça s'arrête. Ce pays est en train de devenir absolument INSUPPORTABLE. Depuis six mois je n'ai pas croisé UNE SEULE personne qui puisse me dire sans baisser les yeux "oui, je me sens bien, en France, je suis content de vivre ici, et la vie ça peut aller". Pas UNE SEULE. Et comment son étonner ? On a tous des vies compliquées, qu'on supporte. On subit tous, à différents degrés, les effets de la crise, on n'y est pour rien, on n'a lapidé aucun banquier (et Dieu sait que certains l'auraient mérités), on est bien obligé de supporter, on le fait. Mais il faut EN PLUS qu'on supporte ce président indigne, ce gouvernement méprisant et méprisable, leurs écarts de langages, leurs lubies, leurs calculs politiciens, leurs dérives, leur intolérance et leur racisme ? C'est pas croyable. Ces gens n'ont même une espèce de bon sens qui leur dicte que les Français ont déjà bien assez de poids sur les épaules et que ce n'est pas le moment d'en rajouter une couche ? Ils n'ont pas de psys, pour les conseiller ? Et d'ailleurs qui sont-ils, ces gens ? Pour qui se prennent-ils et que nous veulent-ils ? Et surtout : quand est-ce qu'ils dégagent ? Besson et Hortefeux en tête de peloton. Quand est-ce qu'ils vont piger que la pays entier ne peut plus supporter de voir leurs tronches ? Que c'est devenu physique chez une incalculable partie des gens ? Faut-il qu'un type pète les plombs et les agresse physiquement pour qu'ils comprennent que la plupart des français, lorsqu'ils les voient à la télé ces temps-ci, ont envie de leur jeter des trucs à la gueule ? Léotard l'avait écrit (prédit) il y a deux ans : Ça va mal finir. A l'époque son pamphlet, au demeurant remarquablement écrit, avait encore quelque chose de trop sombre, pessimiste, négatif. Il se contentait pourtant d'imaginer un pire qui n'a pas mis longtemps à devenir une réalité dont certains essaient encore de nous faire croire qu'elle est normale, et de pointer une rhétorique - celle du célèbre bon français, variante xénophobe du Dahu - dont on voit où elle nous mena. Il y a deux ans on pouvait encore croire que non, cela n'allait pas mal finir. J'ai plus de doutes à présent. Oui, tout cela pourrait très mal finir. Et ce qui est sûr en tout cas, c'est que d'ici là, on surfera avec joie sur le Grand Retour Tonitruant de la Menace Terroriste au Premier Plan. Réelle ou supposée, dans le fond, peu importe. Ce qui compte n'est-il pas juste que l'on ait peur ? Que nos gorges se serrent, imperceptiblement. Que nos angoisses s'exacerbent, sans que nous pussions le sentir.
Non. Ça ne va vraiment pas du tout, et j'ai peur que ce ne soit pas parti pour s'arranger.
Ça va pas. On va le dire comme on le sent : ça va pas du tout. Tout simplement. Il arrive un moment où les meilleurs arguments, les commentaires les plus enflammés, la colère la plus saine et la plus digne ne suffisent plus. Il arrive un moment où on en peut plus, on en a marre et la seule chose que l'on a encore la force de dire c'est : ça va pas du tout.
Je ne vous parle pas de ma santé ou de mon moral. Je pourrais, parce qu'il faut bien dire ce qui est, ça va pas du tout. Enfin. Ça n'allait pas du tout la semaine dernière - maintenant ça va quand même nettement mieux. Mais justement : ça n'allait pas du tout et je ne pouvais rien faire. Bon, déjà, je n'étais pas en condition psychique de faire grand-chose. J'ai fait plein de trucs, mais je n'avais pour la plupart pas le choix. Par exemple jeudi, j'avais rendez-vous chez Yann Tiersen pour une interview, qui deviendra sans doute un Meeting... Je ne pouvais pas faire autrement que d'y aller, c'est une question de respect ; un artiste prend sur son temps, vous reçoit chez lui, vous avez beau avoir l'impression que le monde est en train de s'écrouler autour de vous... il y a un minimum de courtoisie.
Ah tiens. Je l'ai dit. Que le monde était en train de s'écrouler autour de moi. De vous aussi, d'ailleurs, ne vous croyez pas à l'abri. Je ne voulais pas l'écrire mais c'est très exactement ce que je ressens depuis deux, trois semaines. Ma vie privée est dure, mais il n'y a pas que cela. Il y a aussi le sentiment que la société entière est asphyxiée, qu'une cassure profonde a eu lieu et que nous sommes désormais plongés, en France, dans un délitement des plus effrayants. Ce n'est pas la première fois que j'ai cette sensation ces dernières années ; là, pourtant, je la ressens vraiment profondément, l'impression qu'un gouffre s'est ouvert sous nos pieds. Que rien, jamais, ne va s'arranger. Ainsi s'achève le monde. Pas sur une détonation, mais sur un piaillement.
Vous ne comprenez rien à ce texte ? Je le trouve pourtant limpide. D'une lucidité à faire peur Vous savez, contrairement à ce que je peux penser parfois, dans un moment de faiblesse ou de lâcheté, j'estime malgré tout avoir une vie plutôt agréable. Je ne suis pas dans le tourment ou dans le psychodrame permanent. Quand ça ne va pas je prends de la hauteur, et après cela va mieux. Mais là, l'espace d'une semaine, je n'ai pas réussi. Pas uniquement parce que j'étais trop tourmenté - parce que tout m'en empêchait. On réagit comme on peut : là où d'autres se noient dans la superficialité pour oublier leur vie, moi, j'esquive généralement mes problèmes en me focalisant sur des choses que je considère comme plus élevées et importantes. Manière de me rappeler que je ne suis finalement qu'un petit être dans un monde immense, complexe, et que je ne comprends pour ainsi dire jamais. Seulement comment faire une semaine comme la semaine dernière, où vous avez l'impression que l'actualité est une espèce de tourbillon noir et fou, une spirale incontrôlable face à laquelle vous ne pouvez rien. Même pas écrire un édito, en admettant que vous soyez moi. (cela arrive à des gens biens). Impossible ! Tout allait trop vite, trop de choses se passaient en trop peu temps. Le temps que j'écrive une ligne, elle était déjà périmée.
Et c'est là que j'ai compris. Moi avec ma vie agréable. Moi avec mes amis. Moi avec mes grandes idées. J'ai compris que le mec qui est au chômage, qui a un boulot de merde... que le mec qui est en train de divorcer, a découvert qu'il était cocu ou vient de perdre son gosse ou vient d'être licencié ou est en dèche de fric ou que sais-je... j'ai compris que ce mec-là, qui n'est personne et qui est tout le monde, puisse avoir envie de péter les plombs quand il rentre chez lui et entend les dernières nouvelles du pays, les histoires de flicages et d'enquêtes illégales (avérées ou pas), les histoires de conflits d'intérêt et de trafic d'influences (avérées ou pas), les histoires de président-avec-un-tout-petit-p qui ridiculise son pays ou méprise ceux des autres (à raison ou pas). Il peut péter les plombs, ce mec, parce qu'il y a largement de quoi péter plombs. Il y a largement de quoi avoir envie de cracher à la gueule de tous ces gens. Il y a largement de quoi avoir envie de s'immoler par le feu, de casser des trucs ou des gueules. Il y a largement de quoi en avoir assez et perdre la boule. Non, ça ne va pas du tout. Et quand votre vie ne va pas du tout et qu'en plus vous avez l'impression que rien ne va, nulle part, que tout le pays prend la flotte de tout côté, que ce qui devrait vous rassurer profondément, vous faire vous sentir mieux, moins seul ou en sécurité, est en train d'imploser... il y a largement de quoi avoir les fils qui se touchent.
Respirons. Pendant qu'on peut encore.
Je m'étonne sincèrement que jamais, aucune étude n'ait tenté de rapprocher le gouvernement actuel, qui au-delà de sa politique a un véritable don pour déclencher des haines viscérales et provoquer des blessures profondes, et l'état santé réel de ce pays. Des gens qui y vivent. Je suis persuadé que ce gouvernement est celui qui aura déclenché le plus de dépressions et de suicides, bien évidemment de manière indirecte et totalement involontaire, n'empêche : il y a là pour moi une forme de négligence que l'on ne peut feindre d'ignorer. On nous néglige et l'on nous méprise, et avec le contexte pourri, odieux, anxiogène, délétère, insupportable que ces gens injectent dans le pays... comment ne pas s'interroger sur la déprime généralisée de nos concitoyens ? Je veux dire... à un moment ça suffit. Va falloir que ça s'arrête. Ce pays est en train de devenir absolument INSUPPORTABLE. Depuis six mois je n'ai pas croisé UNE SEULE personne qui puisse me dire sans baisser les yeux "oui, je me sens bien, en France, je suis content de vivre ici, et la vie ça peut aller". Pas UNE SEULE. Et comment son étonner ? On a tous des vies compliquées, qu'on supporte. On subit tous, à différents degrés, les effets de la crise, on n'y est pour rien, on n'a lapidé aucun banquier (et Dieu sait que certains l'auraient mérités), on est bien obligé de supporter, on le fait. Mais il faut EN PLUS qu'on supporte ce président indigne, ce gouvernement méprisant et méprisable, leurs écarts de langages, leurs lubies, leurs calculs politiciens, leurs dérives, leur intolérance et leur racisme ? C'est pas croyable. Ces gens n'ont même une espèce de bon sens qui leur dicte que les Français ont déjà bien assez de poids sur les épaules et que ce n'est pas le moment d'en rajouter une couche ? Ils n'ont pas de psys, pour les conseiller ? Et d'ailleurs qui sont-ils, ces gens ? Pour qui se prennent-ils et que nous veulent-ils ? Et surtout : quand est-ce qu'ils dégagent ? Besson et Hortefeux en tête de peloton. Quand est-ce qu'ils vont piger que la pays entier ne peut plus supporter de voir leurs tronches ? Que c'est devenu physique chez une incalculable partie des gens ? Faut-il qu'un type pète les plombs et les agresse physiquement pour qu'ils comprennent que la plupart des français, lorsqu'ils les voient à la télé ces temps-ci, ont envie de leur jeter des trucs à la gueule ? Léotard l'avait écrit (prédit) il y a deux ans : Ça va mal finir. A l'époque son pamphlet, au demeurant remarquablement écrit, avait encore quelque chose de trop sombre, pessimiste, négatif. Il se contentait pourtant d'imaginer un pire qui n'a pas mis longtemps à devenir une réalité dont certains essaient encore de nous faire croire qu'elle est normale, et de pointer une rhétorique - celle du célèbre bon français, variante xénophobe du Dahu - dont on voit où elle nous mena. Il y a deux ans on pouvait encore croire que non, cela n'allait pas mal finir. J'ai plus de doutes à présent. Oui, tout cela pourrait très mal finir. Et ce qui est sûr en tout cas, c'est que d'ici là, on surfera avec joie sur le Grand Retour Tonitruant de la Menace Terroriste au Premier Plan. Réelle ou supposée, dans le fond, peu importe. Ce qui compte n'est-il pas juste que l'on ait peur ? Que nos gorges se serrent, imperceptiblement. Que nos angoisses s'exacerbent, sans que nous pussions le sentir.
Non. Ça ne va vraiment pas du tout, et j'ai peur que ce ne soit pas parti pour s'arranger.
En fait c'est un peu la version pas fun de l'édito d'avant non ?
RépondreSupprimer:-(
RépondreSupprimerMoi je ne peux être que d'accord avec toi, j'ai fui la France pour en grande partie ces raisons, j'avais l'impression d'étouffer et de sacrifier ma vie... et oui, c'est avec lâcheté que j'ai fui la France et qu'en plus je ne veux rien savoir de ce qu'il s'y passe... J'aurais pu rester, m'investir, militer, essayer de faire avancer les choses, mais quand même, il ne faut pas oublier que la majorité des Français ont voté pour Sarko... Moi, c'est ce qui m'a tuée quand même... J'avais l'impression d'être la seule à trouver les choses absurdes... les gens autour de moi se contentaient de dire... ouais c'est la vie, on n'y peut rien, faut attendre que ça passe ou alors "c'est comme ça, contente toi de ton petit confort, tant que t'as un boulot, une maison, une voiture, on s'en fout de ce qui se passe" ou "arrête de râler tout le temps"... Une sorte de fatalité quoi... Euh? Ah bon? Ben non...
Je ne sais même pas quoi dire pour te remonter le moral... Sur ce coup là, pour une fois, je suis vachement pessimiste, je ne serais même pas étonnée que pour les prochaines présidentielles, les gens revotent Sarko...
"dont certains essaient encore de nous faire croire qu'elle est normale"
RépondreSupprimerde ton edito, il y a beaucoup à dire, mais je vais revenir juste sur ce point, qui est peut etre le pire. je vais encore ramener mon commentaire à mon boulot, mais il y a un tel parallèle à faire entre la directiion et le gouvernement, entre l'ambiance qui y règne et celle que tu décrits bien dans cet article... comme un France en miniature. bref, lorsqu'on ose se plaindre de certaines décisions, de certaines conditions de travail etc..., la réponse est toujours la meme: c'est normal, c'est ca le boulot (ou regarde ailleurs, c'est pareil voire c'est pire). Mais non bordel, c'est pas normal!! et oui, il y aura toujours un chinois pour bosser 12 h par jour dans une mine pour 3 euros le mois, il y aura toujours pire ailleurs!!
enfin, je vais aller bouffer, ca va me calmer. mais comme tu dis, ca va pas du tout...
Moi, quand j'ai le blues, je repasse 'The Dream that Stuff Was Made of', ou bien je regarde une émission de Patrick Sabatier : il faut se mi-thri-da-ti-ser !
RépondreSupprimerAprès, quand on m'annonce qu'Al Qaida vient de poser un flacon de déodorant sur les rails du TGV, ça ne me fait rien - d'autant mieux que je ne prends pas le TGV.
'le mec qui est en train de divorcer, a découvert qu'il était cocu ou vient de perdre son gosse ou vient d'être licencié ou est en dèche de fric'
Enfin, un peu de compassion pour nos ministres, nos futurs ex-ministres, Notre Seigneur !
'Léotard l'avait écrit (prédit) il y a deux ans : Ça va mal finir'
Elias Canetti écrivait --- non, celui-là, je me le réserve, pour demain, quand j'aurai rentré le bois pour l'hiver.
Regarde : tu as la Sécurité Sociale, une Mutuelle, si tu trouves une bonne clinique (équipée de la wifi), tu peux être tranquille.
Espérant que ce message d'encouragements sincères etc.
Je répondrai à vos commentaires un peu plus tard ; il faut juste que je précise que même s'il ne s'agit pas de crobs, les belles illustrations de l'article sont une fois de plus l'œuvre de l'ami Alf.
RépondreSupprimerA plus tard.
Là, d'un seul coup, le sourire crétin qui ne me quittait plus depuis le concert d'hier soir, vient de s'envoler...
RépondreSupprimerBel article Thomas! Je n'étais pas venue depuis longtemps, mais je retrouve ta verve et même ta virulence justifiée avec grand plaisir. Et j'appuie, j'appuie.
RépondreSupprimerExilée moi aussi - comme Elodie - je me sens un peu moins concernée par le bordel franchouillard, mais je me sens triste, profondément, et vaguement honteuse.
Il y a un an, Marie N'Diaye se faisait laminer pour osé avoir tenu les mêmes propos dans les Inrocks, souviens-toi... méfie toi Thomas :)
Non ça va pas du tout ! Bien sûr que tout ça est insupportable ! J'ai envie de me barrer au Pérou !
RépondreSupprimerJ'ai plus de TV depuis plusieurs mois et je ne m'en porte que mieux. J'ai revu un journal TV la semaine dernière et voir ce mépris affiché le plus sereinement du monde par nos responsables est insupportable. Les libertés que prennent les seconds couteaux sont insupportables. Marini "j'aurais préféré que le Luxembourg n'existe pas" (et il parlait pas des paradis fiscaux), Raoult etc etc à gerber. J'ai honte.
Mais moi je lâche, je suis plus du style à fuir qu'à faire face. La plupart de mes compatriotes sont ainsi, ils subissent.
Donc oui ça va mal, et c'est pas près de s'arranger si tu veux mon avis.
http://www.anarchistcookbookz.com/download-the-anarchist-cookbook-for-free/
RépondreSupprimerUne fois de plus, cher Thomas, vous faites montre de votre capacité à "aspirer" le mal être contemporain. Cela ne doit pas être de tout repos.
RépondreSupprimerMes amitiés.
BBB., un vieux pas très inquiet, pour l'avenir.
Franchement? j'en ai ras la casquette - euh, le bibi à voilette - de ce c***** de Nain. Les retraites, les Roms, la justice, les affaires, Lascaux et tout le reste... Quand j'ai vu le scandale qu'il a généré à Bruxelles, avec l'engueulade avec Barroso, les mensonges sur sa discussion avec Merkel... ce mec est un menteur pathologique, en plus de tout le reste. Mentir pendant une campagne je veux bien, après tout c'est de bonne guerre. Mais mentir ainsi sur les paroles d'un autre dirigeant... incroyable!
RépondreSupprimerC'est scandaleux.
Je veux que Blum ressuscite, que Jaurès vienne lui mettre la tête au carré (au Nain, pas à Blum).
D'accord avec toi...
RépondreSupprimerQuand je pense qu'il y a un an, on arrivait encore à se scandaliser d'Hadopi... Je me dis que cette connerie sortirai aujourd'hui, je trouverai que c'est un détail... C'est dire si les choses ont empiré.
Voilà, ce titre c'est "Le blues du citoyen", je le reconnais ! Un tube, hélas...
RépondreSupprimerle mal-être des Belges, du coup, est bien pire encore : vu tout ce qui se passe chez vous en France, on peut MEME PAS se plaindre... ;)
RépondreSupprimeryep, comme alf...
RépondreSupprimeret pourtant c'est pas rose chez nous non plus...
Je peux juste dire que je trouve les illustrations vraiment chouettes ? J'ai bien lu le billet, mais j'avoue qu'en ce moment j'ai plus envie de fuir que de regarder cette réalité déprimante en face. Un jour à la fois, en ce qui me concerne.
RépondreSupprimerJe crois que ce qui est le plus déprimant, c'est que ça ne va même pas mal finir…
RépondreSupprimerEntre l'individualisme, le repli sur soi, les menaces qu'on invente plus ou moins au dessus de nos épaules (à des degrés différents la concurrence, le chômage, le terrorisme…), tout est fait pour qu'on se contente de soupirer, de s'énerver dans notre coin, redoutant par avance l'énormité du lendemain qui va nous enfoncer encore plus.
Ce qu'ils font super bien, c'est nous dégoûter de l'action publique, de la politique, de l'information. On ne vote plus, on ne réagit plus… et ils peuvent continuer !
Il y a un petit livre/pamphlet qui a été écrit à ce propos, ça s'appelle "LA TERRORISATION DÉMOCRATIQUE" de Claude Guillon...
RépondreSupprimer"Le durcissement de l’arsenal « antiterroriste » s’accompagnera d’une répression accrue de l’immigration et de la délinquance des mineurs. Il ne s’agit pas simplement de phénomènes concomitants, traduisant un raidissement autoritaire de la société, mais bien d’une stratégie sociale cohérente qui, comme nous le verrons par de nombreux exemples, s’annonce comme telle, et que nous nommons terrorisation ."
http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=265
(Entre le lien "anarchico-terroriste" de diane, ma référence "anarchico-libertaire" et les propos anti-gouvernement et anti-Sarko dans ces pages, on va finir par être catalogués, fichés, IP-adressisés vite fait, bien fait! :-))
D'accord avec Fabrice.
RépondreSupprimerJ'aime bien quand tu écris (crache) ce genre de chose, Thom, je préfère parfois les glaviots à la prose intellectualisante. Parce que ce qui se passe provoque, effectivement, une réaction plus épidermique que raisonnée, au bout d'un moment. Et pourtant, moi aussi j'observe tout ça depuis le Québec où, moi aussi, je me suis exilée (les Québécois sont aussi source d'énervement, rien ne va nulle-part, de toute façon :))
"une rhétorique - celle du célèbre bon français, variante xénophobe du Dahu - dont on voit où elle nous mena."
RépondreSupprimerEuh, Thom... je suis censé le prendre comment ?
Parce que là, spontanément, pas super bien.
Hein ? Rassure-moi, tu as oublié le smiley ? Non parce qu'il va sans dire que je ne faisais absolument pas référence à toi, mais à ton homonyme l'animal n'existant que dans l'imaginaire populaire...
RépondreSupprimerPffff... je vais mettre ça sur le compte de ma crève carabinée (c't'excuse à 2 balles). Ou de la majuscule. Bref : ^^
RépondreSupprimerJ'ai du comprendre de traviole, justement parce que j'ai pris très à coeur ton texte (très (trop) juste), tout empli qu'il est de réflexions que j'ai moi-même dans le crâne, hélas, et qui n'aident décidément pas à voir le monde "du bon côté".
Et que je vois très très bien de quoi tu veux parler... ça me pèse (gros euphémisme), particulièrement en ce moment.
Histoire de "souffler" un brin, on peut aussi prendre l'option "Rions un peu en attendant la bombe atomique" :
http://www.youtube.com/watch?v=qPBE-dp_88w
Ou se référer à la bible (la seule qui vaille) des Monty Python, "Le sens de la vie" :
http://www.youtube.com/watch?v=r9idN474hfI
Le plus grand film réaliste de tous les temps. Je pèse mes mots ;)
(sur ce je vas me coucher)
(ça ira mieux demain)
(mouarf)
Pourquoi aucune étude n'a été menée?
RépondreSupprimerMais mon brave Thom, parce qu'ils n'en ont rien à foutre de notre moral! Qu'on l'ait ou pas, ce qui compte c'est qu'on consomme pour relancer Sainte Croissance censée nous guérir miraculeusement de tous nos maux (notez la vôtre liste personnelle rien qu'à vous desdits maux, après le point d'exclamation)! Mais qui en vrai servira simplement à rendre encore plus riches ceux qui le sont déjà...
Pire même: des dépressifs, ça bouffe des médocs, c'est toujours ça de pris pour les potes qu'ont des actions dans l'industrie pharmaceutique.
Du coup, on se demande s'ils n'ont pas carrément intérêt à nous plonger le pif dans la mouise... d'autant que dans un climat pareil, on peut réactiver les vieilles recettes à base de politique hyper-sécuritaire suivie de la stigmatisation d'une population comme bouc-émissaire.
Super bien trouvé, les Roms, au demeurant. Comme ils ne possèdent aucune terre en propre, on peut s'en prendre à eux sans problème, on ne risque pas l'embargo sur une matière première et pas besoin d'arroser les dictateurs en place pour continuer à exploiter les ressources qui permettraient aux populations de s'en sortir sans le FMI...
c'est vrai, ça ne va pas du tout.
Et ça fait un moment que çà dure...
Ben... remarque c'est rassurant, on n'est pas tout seul dans son coin grâce à toi!
RépondreSupprimerQue dire, si ce n'est que je suis gréviste aujourd'hui... non pas que je sois entièrement convaincue par le combat sur les retraites.. mais tellement ras le bol d'être pris pour des cons depuis Gilles de Robien en passant par Darcos jusqu'à notre nouveau ministre cumulard. Marre qu'on marche sur la tête au mépris de l'expérience de centaines de milliers d'enseignants ( je pourrais vous égrainer la longue liste des réformes absurdes à l'éducation nationale mais je ne crois pas que ça vous passionne)
Néanmoins il faut tout de même dire que l'avenir est dans l'éducation et qu'on est en train de la casser pour faire de (fausses) économies et imposer de(vraies) conceptions idéologiques réactionnaires en totale contradiction avec ce que représente la France de la déclaration des droits de l'homme. Ce qu'on cherche à fabriquer aujourd'hui ce sont des moutons qui resteront à leur place en bas de l'échelle...
Les enseignants du primaire sont complètement desabusés et découragés, comme toi Thomas aujourd'hui. Heureusement restent les élèves...
Pour le personnel... on a tous de hauts et des bas, mais il ne faut pas te laisser abattre, garde la flamme!
:-)
Merci.
RépondreSupprimerBon alors tout le monde en ras-le-bol, tout le monde déprime, même sur Le Golb. C'est pas très enthousiasmant, tout ça. Qui a sombré dans l'alcoolisme depuis Sarkozy ? :D
RépondreSupprimer(non, répondez pas, la réponse me fait peur!)
Serious >>> on peut dire ça ;-)
RépondreSupprimerXavier >>> ah mais la France est devenue une entreprise, donc rien d'étonnant à ce qu'on puisse trouver des parallèles. Hélas.
Lou >>> je suis content que tu aies seulement retenu le nom de l'album ^^
Lyle >>> en même temps j'aurais bien aimé voir Gillian... ça m'aurait peut-être fait du bien.
Magda >>> me méfier ? Nan ? Tu crois que je risque vraiment quelque chose ? A côté de la fois où j'ai traité [bip] de [bip] et [bip] de [bip], cet article est très soft ;-)
klak >>> ah mais moi aussi je fuis, faut pas déduire de mes articles enflammés que je me comporte autrement que comme tout le monde...
nekko >>> ouais, on écrit d'excellents blues en ce moment (une private, oui, so what ?) ^^
Mélanie >>> tu es toute pardonnée, bien sûr.
Fabrice >>> et je suis malheureusement un peu d'accord avec toi. L'absence de vrai solide mouvement de grève reconductible est parfaitement représentative de ce qui a changé ; et le pire c'est qu'on nous explique partout que c'est bien, les français ont mûri, les syndicats sont devenus - roulement de tambours - RESPONSABLES. Ouais. Youpi. J'aurais plutôt dit qu'ils étaient dans la pose et le baroud, mais chacun sa vision...
Kalys >>> tant mieux si tu aimes les glaviots car je dois dire que même si ça va mieux, ma crève des derniers jours n'est pas encore tout à fait passée :-)
Dahu >>> je n'avais pas relevé la majuscule ! l'habitude, j'écris quand même très souvent Dahu en tant que prénom, ces derniers temps... mais bien entendu, rien à voir avec mon bon gros Paul-Enguerrand :-D
("ouais, euh, bon gros, je dois le prendre comment")(oh ! arrête chouchou, tu n'es pas gros du tout !)(:D)
Trollette >>> "intérêt à nous plonger le pif dans la mouise" ? Ah mais, certainement. Cela dit j'ai quand même l'impression que cette fois-ci, ça marche moins bien que d'habitude. Le sursaut sécuritaire et le coup des Roms, de toute évidence, ça n'a pas pris et ça n'a pas fait oublier l'affaire Woerth. Donc on peut aussi de temps à autre s'autoriser à être fier de l'intelligence collective (dommage qu'elle s'envole trop souvent au moment de voter).
Lil' >>> bah... moi, déjà !
Bon sang mais c'est bien sur! quelle réponse pertinente: cette gestion à court terme, cette vision de l'individu uniquement basée sur son potentiel commercial, cette facon de mettre sur la touche celui qui n'est pas dans le moule, nous sommes gouvernés par des patrons d'entreprise! (dans la mienne, ca flippe un peu, l'inspection du travail commence à faire du grabuge. l'équivalent des instances Européennes pour notre gouvernement?).
RépondreSupprimerLil: moi j'étais déjà alcoolique avant. par contre j'ai sombré dans le jeu vidéo...
Jje ressors de la lecture de ta note essorée, moi qui disais il y a quelques heures à peine qu'il ne fallait pas voir la vie en noir!
RépondreSupprimerBref, moi je le dis quand même "je suis heureuse de vivre en France" mais je suis d'accord que cela ne durera pas. Parfois, j'ai honte de ce que notre re"petit-p"résentant partout dans le monde peut dire comme annerie et ensuite faire le malin en rigolant dans les meetings de son parti... Je frissonne à l'idée que 2012 approche et que rien de sérieux ne se profile face à lui...
Ah mais Thom, gros, moche, tout ce que tu veux... mais me voir rapproché du "bon français", ça je suis susceptible de le prendre très très mal ;D
RépondreSupprimer@Xavier : le jeu vidéo ? Oh ! c'est horrible :)
RépondreSupprimerXavier >>> bienvenu dans la France des managers !
RépondreSupprimerNymphette >>> oui mais pourquoi heureuse de vivre en France ? Non parce que la bouffe et la vin sont bons aussi, ailleurs :-)
Dahu >>> rassure-toi tu as le profil d'un mauvais français, c'est une évidence.
Ça fait du bien quand on le lit. Et quand on l'écrit, j'espère...!
RépondreSupprimerQuand on l'écrit ? Euh... oui. En fait le moment où ça fait le plus de mal, je vais te dire : c'est quand on le relit une semaine après, avant de publier, qu'on est à présent de bonne humeur et que l'on s'auto-déprime ! :-/
RépondreSupprimer"This is the way the world ends
RépondreSupprimerNot with a bang but a whimper"
T.S. Eliot, The Hollow Men (1925)