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Et de trois. En à peine plus d'un an et demi, les Fresh & Onlys auront donc publié trois LPs et se seront taillés une sacrée part du lion, s'imposant dans ce laps de temps très court comme l'un des meilleurs groupes dont ait accouché le revival garage-psyché des dernières années. Impressionnant. D'autant plus impressionnant que chacun de ces disques a une couleur propre, et qu'album après album (on pourrait dire mois après mois, pour le coup) la personnalité du groupe de Tim Cohen (qui vient par ailleurs de publier un formidable album solo, Laugh Tracks) ne cesse de s'affirmer, éclipsant de plus en plus les influences (ici Jefferson Airplane, Love) et se parant des plus beaux atours soniques. C'est frappant dès la première écoute de Play It Strange, qui n'a au demeurant rien de bizarre - mais tout pour plaire.
Il y a encore un an-et-demi, ces jeunes gens (façon de parler puisque j'ignore leur âge) s'ébrouaient à jouer du garage-rock crado et jouissif (au hasard parmi les pépites de leur premier album : "Peacock & Wing", genre de Moldy Peaches vintage). Aujourd'hui, voici qu'il publie un disque à la production bien plus léchée, quoique jamais lisse, suintant l'élégance au-delà de mélodies dont on savait déjà qu'elles étaient impeccables. "Summer of Love", en plus d'avoir le mérite d'annoncer la couleur, évoque à s'y méprendre le dernier The Coral... en réussi. C'est-à-dire avec ce je-ne-sais-quoi de fêlé que le groupe de James Skelly semble avoir définitivement perdu, qui signait il y a quelques mois un album soniquement parfait mais émotionnellement réfrigérant.
Nulle trace de ce syndrome (il faudrait lui trouver un nom tant il est répandu) chez les Fresh & Onlys, qui ont certes quelques kilomètres en moins au compteur. A l'image de "Waterfall" ou de "Tropical Island Suite", probablement les morceaux les plus réussis d'un album comptant peu de bas, le groupe a désormais acquis un certain sens du raffinement sans rien perdre de sa rage, de sa rigueur mélodique , de sa touche légèrement dégingandée... ni de ce sens du groove qui, dès le premier jet, les plaçait à ce point au-dessus de la mêlée. "All Shook up", "Fascinated", "I'm a Thief"... Play It Strange est pavé de grandes chansons pop-psyché, décomplexée et souvent majestueuses. On le soupçonnait depuis un petit moment, c'est désormais officiel : un grand groupe est né. Et un grand leader, aussi, Tim Cohen, cinq (très bons) albums à lui tout seul en deux ans, venant de chèrement gagner sa place au club des grands songwriters malades et hyperprolifiques.
Et de trois. En à peine plus d'un an et demi, les Fresh & Onlys auront donc publié trois LPs et se seront taillés une sacrée part du lion, s'imposant dans ce laps de temps très court comme l'un des meilleurs groupes dont ait accouché le revival garage-psyché des dernières années. Impressionnant. D'autant plus impressionnant que chacun de ces disques a une couleur propre, et qu'album après album (on pourrait dire mois après mois, pour le coup) la personnalité du groupe de Tim Cohen (qui vient par ailleurs de publier un formidable album solo, Laugh Tracks) ne cesse de s'affirmer, éclipsant de plus en plus les influences (ici Jefferson Airplane, Love) et se parant des plus beaux atours soniques. C'est frappant dès la première écoute de Play It Strange, qui n'a au demeurant rien de bizarre - mais tout pour plaire.
Il y a encore un an-et-demi, ces jeunes gens (façon de parler puisque j'ignore leur âge) s'ébrouaient à jouer du garage-rock crado et jouissif (au hasard parmi les pépites de leur premier album : "Peacock & Wing", genre de Moldy Peaches vintage). Aujourd'hui, voici qu'il publie un disque à la production bien plus léchée, quoique jamais lisse, suintant l'élégance au-delà de mélodies dont on savait déjà qu'elles étaient impeccables. "Summer of Love", en plus d'avoir le mérite d'annoncer la couleur, évoque à s'y méprendre le dernier The Coral... en réussi. C'est-à-dire avec ce je-ne-sais-quoi de fêlé que le groupe de James Skelly semble avoir définitivement perdu, qui signait il y a quelques mois un album soniquement parfait mais émotionnellement réfrigérant.
Nulle trace de ce syndrome (il faudrait lui trouver un nom tant il est répandu) chez les Fresh & Onlys, qui ont certes quelques kilomètres en moins au compteur. A l'image de "Waterfall" ou de "Tropical Island Suite", probablement les morceaux les plus réussis d'un album comptant peu de bas, le groupe a désormais acquis un certain sens du raffinement sans rien perdre de sa rage, de sa rigueur mélodique , de sa touche légèrement dégingandée... ni de ce sens du groove qui, dès le premier jet, les plaçait à ce point au-dessus de la mêlée. "All Shook up", "Fascinated", "I'm a Thief"... Play It Strange est pavé de grandes chansons pop-psyché, décomplexée et souvent majestueuses. On le soupçonnait depuis un petit moment, c'est désormais officiel : un grand groupe est né. Et un grand leader, aussi, Tim Cohen, cinq (très bons) albums à lui tout seul en deux ans, venant de chèrement gagner sa place au club des grands songwriters malades et hyperprolifiques.
👍👍👍 Play It Strange
The Fresh & Onlys | In the Red, 2010
C'est album est en effet très bon. J'aime l'esprit de ce groupe (le Cohen solo est encore meilleur), un peu barré, un peu provoc, et les chansons sont souvent sublime.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas mais j'aime beaucoup. Merci ;)
RépondreSupprimerEt bien moi, cette fois, en l'écoutant, je me pose pour la première fois la question : cet album ne confirme-t-il pas l'adage "Qui trop embrasse mal étreint"?
RépondreSupprimerCe qui ne change pas grand chose au fait qu'il s'agit là certainement d'un des groupes les plus importants des deux dernières années et que ce n'est guère assez reconnu...
Et tout aussi vrai : Cohen est extra en solo et plus particulièrement pour son dernier album...
Moi ce qui me laisse sceptique c'est qu'en fait, j'ai l'impression que chaque album est pour eux un exercice de style et qu'en fait contrairement à ce que tu dis, leur personnalité n'est pas très marquée. Je trouve que ce que Cohen fait en solo est beaucoup plus personnel et a une identité beaucoup plus forte que les albums des Fresh&O.
RépondreSupprimerBon ben cette fois je refuse d'écouter, sinon je risque de devenir une serpillère musicale. NA !
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce groupe. Cet album est un ravissement. Merci pour la découverte, cher ami.
RépondreSupprimerBBB.
Waouh ! EXCELLENT ce "Waterfall" ! Un album dont seule la pochette serait "bizarre", en somme ?! On va creuser ça... Merci M. Thomas ! :)
RépondreSupprimerMmarsup >>> je ne suis pas sûr d'avoir compris où tu voulais en venir ? :-)
RépondreSupprimerColine >>> une serpillère, carrément ? Genre avec des notes de musique qui sortent de toi quand on t'essore et tout ? :-D
J-P >>> ah bon... tu la trouves bizarre, la pochette ? Jolie, oui. Bizarre... enfin du coup peut-être que tu vas trouver l'album bizarre aussi ;-)
mika >>> un exercice de style ? Pour le premier et le dernier à la rigueur, mais je ne vois pas trop quel était l'exercice sur GEG...
RépondreSupprimer(qu'est-ce que je pose comme questions, moi, aujourd'hui...)
RépondreSupprimerEn fait, "Qui trop embrasse mal étreint", ça allait très fort dans le sens de la remarque de Mika-Dos sur les exercices de style. Ca en fait trois différents et ça commence à faire un peu "tribute". Et eux, qui sont-ils? Il y a beaucoup plus de personnalité dans les albums de Cohen. Ceci dit, il s'agit bien d'un bémol car ce sont vraiment des albums super...
RépondreSupprimer;-)
Je voyais plus une serpillère qui absorbe plein de musique et produirait des sons étranges quand on y touche. Oui, je sais, mes contributions sont très intéressantes.
RépondreSupprimerMmarsu >>> ouais mais il sont pas siiii différents que ça, quand même. On reste tout de même relativement dans le même esprit (même si celui-ci a un côté un peu plus "sérieux" que les autres).
RépondreSupprimerColine >>> je t'assure, tu confonds, ta définition c'est celle d'une éponge :-D
Hello, Thom,
RépondreSupprimerOui, tu as raison.
Tu sais que j'aime m'enthousiasmer puis faire la fine bouche! Et par rapport à ce groupe, je devrais m'en tenir à "Qu'est ce que ça fait du bien en cette période où on nous ressert toujours une même soupe formatée => shoegaze/chillwave/twee actuels".
Et c'est ce que j'ai fait et continue à faire. Mais on a aussi envie, pour passer à un niveau supérieur, qu'il y ait affirmation d'une personnalité (comme elle existe dans l'album solo de Cohen). S'ils continuent simplement à faire d'aussi bons albums (ce qui est déjà extraordinaire, je m'en veux de bouder notre plaisir), ils resteront de bons artisans...
Mais bon, comme je disais, je suis en train de bouder notre plaisir et de couper des cheveux en quatre!
:-DD
Non mais je vois ce que tu veux dire. Cela dit je ne sais pas, je trouve ces albums différents bien sûr, mais ça ne me heurte pas spécialement. Si c'est ça de l'exercice de style, que penser de la discographie de Bowie ? :-)
RépondreSupprimerEh bien... Dans la vague garage, c'étaient peut-être ceux qui m'avaient le moins impressionné. Avec ce titre, Waterfall, je vois qu'ils sont passés à l'étape supérieure. Quel palier ont-il franchi précisément? Celui qui les séparait encore des Mantles. Oui, on dirait vraiment les deux mêmes. Qui s'en plaindrait?
RépondreSupprimerCertainement pas moi !
RépondreSupprimerConnais pas les Mantles, pour ma part je rapproche les Fresh & Onlys des Thee Oh Sees, en moins bordéliques et cramés, plus pop en fait, mais au moins aussi foutraquement jouissifs ^^
RépondreSupprimerDe toute façon, un groupe qui a pondu des chansons comme "Imaginary friends" ou "Nuclear disaster" a déjà obtenu son passeport pour l'éternité ;)
Là tout de suite, je suis en train d'écouter "Laugh tracks" de Tim Cohen, juste après le délicieux EP "August on my mind" que les F&O ont sorti en début d'année : c'est quand même vraiment vachement bien. Faut que je mette la main sur "Play it strange", ces gens-là sont décidément trop doués.
J'accroche pas trop aux Oh Sees, moi. Et j'ai pas écouté l'EP (ces gens sont vraiment des pisse-copies). Allez hop, sur ma to-listen-list, yeah !
RépondreSupprimerEn tout cas, je plussoie les Mantles!!!
RépondreSupprimerD'ailleurs, j'avais chronique leur album en même temps que le premier Fresh and Onlys.
;-)
Ah ! ce Mmarsu, toujours un coup d'avance ;-)
RépondreSupprimerEuh, c'est pas ce que je voulais dire...
RépondreSupprimer:-D
Me voilà touché au plus profond de mon for(t) intérieur...
Ceci dit, si c'est interprété comme ça, je regrette de ne pas avoir posté plus tôt. Là, il risque de ne plus y avoir que toi pour le lire et comme je te sais peu impressionnable et influençable!
;-DD
Il ne fallait rien y voir d'autre qu'une boutade :-)
RépondreSupprimer;-)
RépondreSupprimerJ'étais passé à côté l'an dernier. Acheté pour la bibliothèque mais sans prendre le temps de l'écouter. Je me suis rattrapé ce jour en profitant du nouveau Tim Cohen.
RépondreSupprimerRien à dire si ce n'est que c'est tout aussi bon en solo qu'en groupe, du moins pour ces Magic Trick & Play it strange !
Je n'aurais pas dit mieux ^^
RépondreSupprimerJ'ai pas encore écouté Magic Trick (il va trop vite pour moi, Tim...)