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Le plaisir n'est pas toujours là où l'on attend. Qui eût cru par exemple, au vu de la programmation des deux dernières années, qu'une bonne moitié des séries les plus éclatantes de 2010 seraient des comédies ? Qui aurait parié que Community ou Modern Family s'inscriraient durablement dans le paysage, que Louie, dont le pitch est simplissime et repose sur les épaules d'un seul mec, serait l'un des must de l'année, qui aurait pu supposer qu'en une poignée de mois les 30 Rock, Two and a Half Men, Big Bang Theory... seraient ringardisées (en admettant qu'elles ne l'étaient pas déjà - ringardes - à la base - les lecteurs du Golb savent ce que j'en pense) ?
Dans le même ordre idée et même si l'on avait trouvé la première saison charmante, il est probable que personne n'aurait misé un kopeck sur un Bored to Death jouant les têtes d'affiches en seconde saison. On l'aimait beaucoup, ce Jonathan Ames. Ses aventures étaient rigolotes, attachantes, on les retrouvait avec plaisir et personne n'aurait eu la curieuse d'idée d'en demander plus en 2010, tant la série semblait limitée par son concept même (l'écrivain loser s'y improvise détective privé recrutable sur Craig List, plus proche de l'Inspecteur Gadget que de Mike Hammer). Et pourtant.
Et pourtant il arrive que l'alignement des planètes accouche d'un résultat inattendu. Le contexte était il est vrai favorable : une rentrée US tellement peu bandante qu'on n'a même pas envie de regarder des nouveautés dont on anticipe déjà qu'elles finiront en Top of the Flops. Une saison dernière ayant permis au Golb se rayer pas mal de titres de sa liste-à-voir (Cougar Town ? Poubelle. Glee ? Grenier. Californication ? On tire la chasse). Et voilà le champ libre pour Jonathan Ames et ses copains, plus allumés que jamais et surtout plus attachants encore que ce dont on se souvenait.
C'est que la seconde saison de Bored to Death est marquée par une évolution tangible quoique discrète : autrefois série burlesque aux péripéties improbables et aux dialogues savoureux, elle s'est progressivement recentrée sur son trio de héros, magnifiques losers et égotistes fragiles - on notera que tous les sens du terme égotiste sont valables. Sans chichis, l'OVNI est devenu un feuilleton sensible et attachant, mélancolique et rêveur, souvent triste derrière une apparence joviale et décomplexée. A l'image de son héros, mais aussi bien sûr à celle de George Christopher, éditeur terrifié par son vieillissement, addict à la branchitude et au cannabis, qui prend cette saison importance et ampleur. Comme souvent, Ted Danson fait des merveilles, qui signe peut-être sa meilleure prestation depuis la grande époque de Cheers (encore un à qui les rides et les cheveux gris vont incroyablement bien).
L'ironie de tout cela, c'est que si l'on ne pouvait s'empêcher l'an passé de relever les similitudes entre Bored to Death et Californication, on ne peut que constater que la première est parvenue à devenir exactement ce que la seconde a toujours essayé d'être sans jamais y parvenir : une série ne parlant pas de grand-chose, mais le faisant bien, avec ironie et tendresse, personnages hauts-en-couleur et références subtiles. Autant dire qu'on a moins que jamais envie après ça de se farcir la suite des aventures du fatigant Hank Moody, qui reprennent en janvier dans une indifférence presque générale - complètement méritée.
Bored to Death (saison 2), créée par Jonathan Ames (HBO, 2010)
Le plaisir n'est pas toujours là où l'on attend. Qui eût cru par exemple, au vu de la programmation des deux dernières années, qu'une bonne moitié des séries les plus éclatantes de 2010 seraient des comédies ? Qui aurait parié que Community ou Modern Family s'inscriraient durablement dans le paysage, que Louie, dont le pitch est simplissime et repose sur les épaules d'un seul mec, serait l'un des must de l'année, qui aurait pu supposer qu'en une poignée de mois les 30 Rock, Two and a Half Men, Big Bang Theory... seraient ringardisées (en admettant qu'elles ne l'étaient pas déjà - ringardes - à la base - les lecteurs du Golb savent ce que j'en pense) ?
Dans le même ordre idée et même si l'on avait trouvé la première saison charmante, il est probable que personne n'aurait misé un kopeck sur un Bored to Death jouant les têtes d'affiches en seconde saison. On l'aimait beaucoup, ce Jonathan Ames. Ses aventures étaient rigolotes, attachantes, on les retrouvait avec plaisir et personne n'aurait eu la curieuse d'idée d'en demander plus en 2010, tant la série semblait limitée par son concept même (l'écrivain loser s'y improvise détective privé recrutable sur Craig List, plus proche de l'Inspecteur Gadget que de Mike Hammer). Et pourtant.
Et pourtant il arrive que l'alignement des planètes accouche d'un résultat inattendu. Le contexte était il est vrai favorable : une rentrée US tellement peu bandante qu'on n'a même pas envie de regarder des nouveautés dont on anticipe déjà qu'elles finiront en Top of the Flops. Une saison dernière ayant permis au Golb se rayer pas mal de titres de sa liste-à-voir (Cougar Town ? Poubelle. Glee ? Grenier. Californication ? On tire la chasse). Et voilà le champ libre pour Jonathan Ames et ses copains, plus allumés que jamais et surtout plus attachants encore que ce dont on se souvenait.
C'est que la seconde saison de Bored to Death est marquée par une évolution tangible quoique discrète : autrefois série burlesque aux péripéties improbables et aux dialogues savoureux, elle s'est progressivement recentrée sur son trio de héros, magnifiques losers et égotistes fragiles - on notera que tous les sens du terme égotiste sont valables. Sans chichis, l'OVNI est devenu un feuilleton sensible et attachant, mélancolique et rêveur, souvent triste derrière une apparence joviale et décomplexée. A l'image de son héros, mais aussi bien sûr à celle de George Christopher, éditeur terrifié par son vieillissement, addict à la branchitude et au cannabis, qui prend cette saison importance et ampleur. Comme souvent, Ted Danson fait des merveilles, qui signe peut-être sa meilleure prestation depuis la grande époque de Cheers (encore un à qui les rides et les cheveux gris vont incroyablement bien).
L'ironie de tout cela, c'est que si l'on ne pouvait s'empêcher l'an passé de relever les similitudes entre Bored to Death et Californication, on ne peut que constater que la première est parvenue à devenir exactement ce que la seconde a toujours essayé d'être sans jamais y parvenir : une série ne parlant pas de grand-chose, mais le faisant bien, avec ironie et tendresse, personnages hauts-en-couleur et références subtiles. Autant dire qu'on a moins que jamais envie après ça de se farcir la suite des aventures du fatigant Hank Moody, qui reprennent en janvier dans une indifférence presque générale - complètement méritée.
Bored to Death (saison 2), créée par Jonathan Ames (HBO, 2010)
Loveable :-)
RépondreSupprimerTu voulais dire "lovely", non ? ;-)
RépondreSupprimerOn peut dire "lovable" je crois, mais sans "e" :)
RépondreSupprimerC'était un clin d'oeil bande de patates :/
RépondreSupprimerC'était pas très clair tout ça...
RépondreSupprimerJ'aime bien cette série. Le générique est très sympa, en plus. Je rempilerai pour la saison 2.
RépondreSupprimerOui, voilà. Saison réjouissante, parfois très émouvante. Bien meilleure que la première, qui laissait rapidement.
RépondreSupprimerBonne fin de dimanche.
Ah non mais c'est la deuxième fois que ça me fait le coup !!!
RépondreSupprimerJe vois les mots "Bored to Death - Ultra-rétro Solitude" dans mon flux RSS et je me dis "Tiens bizarre Thomas va parler de la saison 2 de Bored To Death alors que celle-ci n'est même pas finie, qu'on en est qu'à l'épisode 8" et là putain je réalise que l'épisode vu la semaine dernière était déjà le dernier !!! Je sais pas je pensais que ce serait comme avec Breaking Bad, une première saison un peu courte et après hop une vitesse de croisière à 12, 13 épisodes...
Pfff, bon en tout cas c'était tout bonnement succulent ; pas grand chose à ajouter :)
Les "formats courts" de HBO sont assez... courts (!) en général. Curb, Eastbound, Hung... moins de dix épisodes/saison pour tout le monde. Au début ça me déstabilisait beaucoup par rapport au déferlement de sitcoms des grandes chaînes, et puis finalement je m'y suis fait.
RépondreSupprimerMais pourquoi tu ne tapes pas de temps en temps "list of [la série que tu veux] episodes" sur google, genre comme ceci ? C'est pas infaillible (beaucoup de séries sont prolongées en cours d'année sans qu'on le sache, je me souviens que la première saison de Fringe, par exemple, devait faire 13 épisodes... a dû en faire 22 ou 24, et du coup c'est moi qui étais tombé dans le piège inverse : je commençais à écrire un papier en me disant "cool, c'est fini"... alors que pas du tout). C'est pas infaillible, disais-je, mais ça donne quand même de bonnes indications, ne serait-ce que sur les dates de diffusion (par contre, des fois, ça spoile).
Je m'étais ennuyée pendant toute la fin de la saison 1 alors je n'avais pas pris le temps de continuer. Apparemment j'ai eu tort, donc je vais jeter un oeil.
RépondreSupprimerTu sais déjà ce que je pense de ces petites histoires.
RépondreSupprimerFormidable !
Et comme je te l'écrivais ce matin, me sens un peu "orphelin", en ce lundi ;-)
Lil' >>> il faut, oui !
RépondreSupprimerThierry >>> tu m'étonnes. En plus dans ce genre précis, il n'y avait vraiment pas grand-chose qui puisse faire office de produit de substitution...
J4avais vu la première sans trop de conviction, lambinant un peu à la regarder, et puis...
RépondreSupprimerD'un coup, les deux derniers épisodes (pourquoi ceux-là?) et j'étais conquis. Et d'enchaîner avec la seconde saison. Et c'est vrai que cette série est charmante, touchante, drôle... Et les personnages inspirent au final une sorte de sympathie naturelle... Un bonheur.
Oh ! Tu es là ! Tu es vivant !!!
RépondreSupprimer(Mon absence, c'est de ta faute ;-) : J'ai la fin de la saison 2 de Bored to death à me faire + 2 saisons de Misfits + 7 saisons de Curb Your Enthusiasm)
RépondreSupprimerUn renouvellement bienvenu, et une 2e saison très réussie, en effet... Zach Galifianakis a tendance à m'horripiler dans les "comédies" qu'il tourne, il sonne étonnamment juste dans le rôle de Super Ray.
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