...
Quel automne, mes amis. Quel automne nous aurons eu. Un temps étrange (ils nous ont tout déréglé avec leurs satellites), et puis cette ambiance... la tristesse. Le dépit. La colère. La révolte. La désillusion. La résignation. J'ai cru que nous n'en sortirions jamais. L'automne a beau être ma saison préférée, je ne sais pas, cette année je ne l'ai que très moyennement apprécié. Ce climat oppressant. Cette sensation de délitement permanent. J'adore ce mot, vous savez : délitement. Mais même en adorant ce mot, je n'ai pas été très content de le voir si parfaitement illustré. Le délitement, j'aime bien ça dans les livres, à vivre je trouve ça nettement moins poétique. Heureusement tout cela est derrière nous. L'hiver est arrivé, avec sa rudesse, son froid et ses bonnets. Mais bien sûr et surtout ses fêtes de fin d'année, son nouvel épisode de Harry Potter au cinéma, ses sports d'hiver (pour les plus chanceux, les autres iront dépenser dix euros au Multiplex pour admirer le fadasse Daniel Radcliffe). Et aussi... et surtout... son remaniement.
Je ne sais pas vous, mais moi il me fallait au moins un remaniement pour surmonter cet automne. Là, je me sens déjà nettement mieux. Je me sens vachement plus considéré. C'est vrai, quoi : Nicolas Sarkozy a entendu ma colère de citoyen français, il en a tiré les conclusions qui s'imposaient, et il s'est débarrassé de Bernard Kouchner et de Jean-Louis Borloo. Je reconnais que tant qu'à faire, j'aurais plutôt viré tous les beaufs incultes du gouvernement, plutôt que de les garder et d'en rappeler un ou deux nouveaux en plus. Mais que voulez-vous ? On ne peut pas tout avoir. On a déjà récupéré Alain Juppé, c'est un progrès. Moi, je me sens beaucoup plus considéré à présent. Je sens qu'on a fait un effort considérable pour appeler un ministre proche de mes préoccupations. Il est connu qu'Alain Juppé fut un premier ministre très concerné par la question sociale, adulé par l'opinion et qui sut toujours gérer les crises avec aplomb. Non mais vraiment. Alain Juppé ? Notre peuple est fou, il n'a ni mémoire ni jugeote. Ou bien très lucide, et il attend si peu que voir Alain Juppé redevenir ministre lui apparaît comme un progrès tangible. Au moins, lui, il n'est pas inquiétant comme d'autres. C'est un homme d'état, même si personne n'a jamais rêvé de vivre dans le sien. Celui-ci à une stature, dira ma mère. Après Kouchner et tous les autres, il pourrait même faire du bien à notre pays.
Le retour du vieux RPR, les journalistes n'ont plus que ça à la bouche depuis une semaine. On s'en offusque, on râle, on oublie de se demander en quoi ce retour est logique. Une équipe de campagne ! hurleront ceux qui n'en ont guère. La vérité, c'est que cela fait trois ans et demi que nous regrettons le vieux RPR. Il y a à peine douze mois, Chirac était la personnalité politique préférée des français. En pleine bataille de l'Hadopi, les jeunes redécouvraient éberlués l'existence du Conseil Constitutionnel et de son Président, Jean-Louis Debré, type unanimement détesté à l'époque de ses fonctions ministérielles, devenu le garant de la République et même, le cas échéant, de la liberté d'expression. Séguin, pour qui j'avais un certain respect par ailleurs, a été sanctifié par tous au moment de son décès. Villepin, au fil du temps, est devenue une quasi icône médiatique, celle de l'opposant ultime, rendant coup pour coup et prêt à souffrir sans compter pour sauver la France d'un problème. On le retrouvait même récemment bien classé dans un sondage concernant les personnes "incarnant le mieux les valeurs du centre". Villepin, centriste ? Allons donc ! Depuis des mois, peut-être des années, le gloubiboulga médiatique, à propos du fameux "vieux" RPR", est plongé dans une inlassable réécriture de l'histoire. Si on ne connaissait pas la versatilité de la presse dite d'opinion (n'allez pas imaginer des choses tordues, c'est une formule équivalente à assistant de direction... de même que c'est assistant le mot important, c'est surtout presse qu'il faut retenir), on pourrait presque s'étonner qu'elle s'étonne, désormais, de voir ce "vieux RPR" revenir à la mode. Elle a en fait un objet culte. Dans une époque où l'on revivalise tout et n'importe quoi, ou plus précisément dans une époque où l'on s'imagine voir naître des revivals de tout et n'importe quoi, pourquoi pas fantasmer (c'est de cela qu'il s'agit) sur un revival RPR ? Il eût été plus inspiré de lancer le mouvement l'an passé, quand Chirac publiaitson nouvel album ses mémoires. Stratégiquement, ce n'est pas trop ça, mais on ne peut pas en vouloir au RPR : les médias de masses n'étaient pas ce qu'ils étaient alors (quoiqu'on se souviendra que Chirac nous offrit, bien avant Sarkozy, la première belle campagne à l'Américaine...). Ils sont un peu comme un groupe des seventies qui, fraîchement reformé, publie un greastest hits parce que c'est ce qui se faisait de son temps, quand les gens achetaient des disques. Et puis lancer le revival RPR une semaine après l'anniversaire de la mort de De Gaulle, et pile au moment où tout le monde parle de l'affaire des rétro-commissions... c'est habile.
Quoi ? Vous pensiez sincèrement que c'était une coïncidence, voire une tuile pour Sarkozy ? Absolument pas ! C'est une pure et simple opération marketing visant à soutenir commercialement le revival RPR. Pensez donc que l'on nous ressort Chirac dans le rôle du gentil mec qui aurait abandonné ces pratiques (car Jacques Chirac, c'est un fait reconnu par l'histoire, détestait les pratiques illégales). On nous a même arraché Charles Millon au formol ! Hier, 8h52, je finissais mon dernier café de la matinée, vous savez qui j'ai vu s'exprimer sur le sujet à la télé ? GÉRARD LONGUET ! Le mec du PR ! Vous vous rendez compte ? Les jeunes d'aujourd'hui ne savent même pas ce que c'est, le PR. Je ne voudrais pas vous gâcher le suspens, mais pour moi il est évident que l'ancien RPR prépare le terrain pour une reformation. Une tournée dans toute la France, Âge tendre et tête de veau, un triomphe assuré, puis probablement un nouvel album une nouvelle liste électorale, laissez-moi vous dire que ça va donner. Certains ex-membres ont eu beau s'ébrouer depuis dans d'autres groupes, on ne peut pas dire que MAM ait eu beaucoup de succès dans sa carrière solo.
Vous noterez que je ne prends même pas la peine de me perdre dans des insinuations abracadabrantesques. Les CV des individus cités parlent d'eux-mêmes. Je vais vous confier un secret : je n'étais pas spécialement nostalgique du vieux RPR. Cela dit, la nouvelle UMP n'a jamais été trop mon kiff. Quand on se fout d'un courant, on se fout d'un courant. Finalement le revival RPR, c'est un peu comme le revival disco. J'aimais déjà pas déjà la première vague, il m'a toujours semblé que le genre était totalement vicié à la base.
Quel automne, mes amis. Quel automne nous aurons eu. Un temps étrange (ils nous ont tout déréglé avec leurs satellites), et puis cette ambiance... la tristesse. Le dépit. La colère. La révolte. La désillusion. La résignation. J'ai cru que nous n'en sortirions jamais. L'automne a beau être ma saison préférée, je ne sais pas, cette année je ne l'ai que très moyennement apprécié. Ce climat oppressant. Cette sensation de délitement permanent. J'adore ce mot, vous savez : délitement. Mais même en adorant ce mot, je n'ai pas été très content de le voir si parfaitement illustré. Le délitement, j'aime bien ça dans les livres, à vivre je trouve ça nettement moins poétique. Heureusement tout cela est derrière nous. L'hiver est arrivé, avec sa rudesse, son froid et ses bonnets. Mais bien sûr et surtout ses fêtes de fin d'année, son nouvel épisode de Harry Potter au cinéma, ses sports d'hiver (pour les plus chanceux, les autres iront dépenser dix euros au Multiplex pour admirer le fadasse Daniel Radcliffe). Et aussi... et surtout... son remaniement.
Je ne sais pas vous, mais moi il me fallait au moins un remaniement pour surmonter cet automne. Là, je me sens déjà nettement mieux. Je me sens vachement plus considéré. C'est vrai, quoi : Nicolas Sarkozy a entendu ma colère de citoyen français, il en a tiré les conclusions qui s'imposaient, et il s'est débarrassé de Bernard Kouchner et de Jean-Louis Borloo. Je reconnais que tant qu'à faire, j'aurais plutôt viré tous les beaufs incultes du gouvernement, plutôt que de les garder et d'en rappeler un ou deux nouveaux en plus. Mais que voulez-vous ? On ne peut pas tout avoir. On a déjà récupéré Alain Juppé, c'est un progrès. Moi, je me sens beaucoup plus considéré à présent. Je sens qu'on a fait un effort considérable pour appeler un ministre proche de mes préoccupations. Il est connu qu'Alain Juppé fut un premier ministre très concerné par la question sociale, adulé par l'opinion et qui sut toujours gérer les crises avec aplomb. Non mais vraiment. Alain Juppé ? Notre peuple est fou, il n'a ni mémoire ni jugeote. Ou bien très lucide, et il attend si peu que voir Alain Juppé redevenir ministre lui apparaît comme un progrès tangible. Au moins, lui, il n'est pas inquiétant comme d'autres. C'est un homme d'état, même si personne n'a jamais rêvé de vivre dans le sien. Celui-ci à une stature, dira ma mère. Après Kouchner et tous les autres, il pourrait même faire du bien à notre pays.
Le retour du vieux RPR, les journalistes n'ont plus que ça à la bouche depuis une semaine. On s'en offusque, on râle, on oublie de se demander en quoi ce retour est logique. Une équipe de campagne ! hurleront ceux qui n'en ont guère. La vérité, c'est que cela fait trois ans et demi que nous regrettons le vieux RPR. Il y a à peine douze mois, Chirac était la personnalité politique préférée des français. En pleine bataille de l'Hadopi, les jeunes redécouvraient éberlués l'existence du Conseil Constitutionnel et de son Président, Jean-Louis Debré, type unanimement détesté à l'époque de ses fonctions ministérielles, devenu le garant de la République et même, le cas échéant, de la liberté d'expression. Séguin, pour qui j'avais un certain respect par ailleurs, a été sanctifié par tous au moment de son décès. Villepin, au fil du temps, est devenue une quasi icône médiatique, celle de l'opposant ultime, rendant coup pour coup et prêt à souffrir sans compter pour sauver la France d'un problème. On le retrouvait même récemment bien classé dans un sondage concernant les personnes "incarnant le mieux les valeurs du centre". Villepin, centriste ? Allons donc ! Depuis des mois, peut-être des années, le gloubiboulga médiatique, à propos du fameux "vieux" RPR", est plongé dans une inlassable réécriture de l'histoire. Si on ne connaissait pas la versatilité de la presse dite d'opinion (n'allez pas imaginer des choses tordues, c'est une formule équivalente à assistant de direction... de même que c'est assistant le mot important, c'est surtout presse qu'il faut retenir), on pourrait presque s'étonner qu'elle s'étonne, désormais, de voir ce "vieux RPR" revenir à la mode. Elle a en fait un objet culte. Dans une époque où l'on revivalise tout et n'importe quoi, ou plus précisément dans une époque où l'on s'imagine voir naître des revivals de tout et n'importe quoi, pourquoi pas fantasmer (c'est de cela qu'il s'agit) sur un revival RPR ? Il eût été plus inspiré de lancer le mouvement l'an passé, quand Chirac publiait
Quoi ? Vous pensiez sincèrement que c'était une coïncidence, voire une tuile pour Sarkozy ? Absolument pas ! C'est une pure et simple opération marketing visant à soutenir commercialement le revival RPR. Pensez donc que l'on nous ressort Chirac dans le rôle du gentil mec qui aurait abandonné ces pratiques (car Jacques Chirac, c'est un fait reconnu par l'histoire, détestait les pratiques illégales). On nous a même arraché Charles Millon au formol ! Hier, 8h52, je finissais mon dernier café de la matinée, vous savez qui j'ai vu s'exprimer sur le sujet à la télé ? GÉRARD LONGUET ! Le mec du PR ! Vous vous rendez compte ? Les jeunes d'aujourd'hui ne savent même pas ce que c'est, le PR. Je ne voudrais pas vous gâcher le suspens, mais pour moi il est évident que l'ancien RPR prépare le terrain pour une reformation. Une tournée dans toute la France, Âge tendre et tête de veau, un triomphe assuré, puis probablement
Vous noterez que je ne prends même pas la peine de me perdre dans des insinuations abracadabrantesques. Les CV des individus cités parlent d'eux-mêmes. Je vais vous confier un secret : je n'étais pas spécialement nostalgique du vieux RPR. Cela dit, la nouvelle UMP n'a jamais été trop mon kiff. Quand on se fout d'un courant, on se fout d'un courant. Finalement le revival RPR, c'est un peu comme le revival disco. J'aimais déjà pas déjà la première vague, il m'a toujours semblé que le genre était totalement vicié à la base.
Je ne l'avais pas vue venir, celle-ci. Bien joué.
RépondreSupprimerLe dessin est un régal.
BBB.
Moi qui pensait que tu allais parler de John Cale quelle déception.
RépondreSupprimer"Age tendre et tête de veau" ah ah ah!
RépondreSupprimertrès bon edito, crobard itou = chapeau les gars!
Mince, moi aussi j'attendais John Cale. Mais j'ai quand même bien ri.
RépondreSupprimerJe ne crois pas que ce soit le vieux RPR, qui manquait. C'était surtout le côté "une certaine idée de la France". Qui n'est pas revenue, comme en atteste les récents débordements du "président"...
RépondreSupprimerBBB. >>> j'aurais cru que le retour du RPR vous inspirerait plus que ça... ;-)
RépondreSupprimerKMS >>>> le pire c'est que j'ai changé le titre à la dernière minute et ai pensé notamment à toi, en choisissant "Vintage Violence"... Quant à John Cale, j'aurais bien des occasions d'en parler.
Xavier & Lil' >>> thanx
Bloom >>> je assez mitigé là-dessus...
Des "débordements', tu veux dire ?
RépondreSupprimerDisons que je déplore qu'une fois de plus on s'arrête sur des détails au détriment des vrais sujets. Encore du buzz sur du vent. Personnellement, je m'en fous pas mal des vannes que peut envoyer Sarkozy. Pour une fois qu'il faisait preuve d'ironie et de second degré. Il me semble que tout cela est bien anodin et n'a qu'une importance dérisoire (et je ne parlerai même pas du fait que le "off" est le "off", et que les gentils journalistes ne me semblent pas étouffés par l'éthique sur ce coup). Mais je peux me tromper.
RépondreSupprimerJe vois ce que tu veux dire.
RépondreSupprimerMais c'est surtout la fébrilité que je visais, moins les propos.
Ah, oui. La fébrilité. Mais elle n'est pas nouvelle, la fébrilité, rassure-moi ? :-)
RépondreSupprimerach !! thom tu viens de me saper le moral pour trois jours... pas que je sois surprise mais voir tout ça inscrit noir sur bleu (gris ?) tiens ça le rend pire encore...
RépondreSupprimerTu veux dire que je ne transcende pas tout ça ? :-)
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