...
Je sais bien que nous n’avons jamais été vraiment proches. Je n’ai jamais été ton plus grand fan, j’ai même zappé beaucoup de tes albums. Celui de l’an passé, Honeybee Girl, je l’avais écouté mais comment te dire ? Il m’avait prodigieusement ennuyé. Cela ne m’avait pas aidé à t’aimer plus. A t’aimer tout court, peut-être, car dans le fond si j’avais quelques uns de tes disques, si je les avais appréciés parfois, aucun n’a jamais fait battre mon petit cœur fragile. Bizarre, hein ? Faire battre les petits cœurs écorchés vifs, c’est pourtant exactement ce que tu es censée savoir faire le mieux.
Quand j’y pense, j’ai l’impression de ne te rencontrer réellement que maintenant. C’est marrant qu’on n’ait jamais vraiment eu l’occasion de parler avant. Que je tombe en arrêt devant un album dont tes thuriféraires, qui de toute évidence ne méritent pas tant que cela ce titre, m’expliquaient déjà au bout d’une écoute qu’il était mineur. Que tu revenais à des trucs plus couillus, que tu refaisais tes albums de la période Albini mais sans Albini. Que c’était pas mal mais que cela n’avait rien de nouveau. Il faut croire que l’assertion n’est pas tout à fait exact, puisque Secret Blood (t’ai-je dit que j’adorais ce titre ?) me touche comme aucun autre avant.
J’ai bien essayé de m’expliquer ce phénomène de manière rationnelle. Aurais-je été plus écorché que je le croyais, pour que tu trouves ainsi le moyen de faire saigner (certes en secret) mon petit cœur fébrile ? Peut-être. J’ai été pas mal secoué ces derniers temps. Et il est vrai que j’ai, tu me passeras l’expression, pris "Violent Colors" en pleine gueule. Les guitares y sont absolument prodigieuses, l’atmosphère totalement anxiogène, et c’est le cas sur quasiment tous les morceaux énervés de ton album. Les "Fractured", les "Commoner’s Saint". Ce sont de loin les meilleurs du lot.
Autant être franc avec toi, puisqu’on se connaît si mal il est inutile de se mentir, je ne suis pas forcément très client des trucs folks plus gentillets dont tu as saupoudré l’ensemble. Dans ce genre au moins, tu as fait bien mieux (donc moins gentillet) avant. Je garde encore un souvenir ému de certains passages de Flight Safety… oui parce que quand même, je t’ai un peu écoutée durant la dernière décennie. La différence est que cette année, j’ai enfin l’impression de t’entendre. J’ai beau savoir que des ballades stellaires comme "Satellites", tu en as fait plein par le passé… c’est celle-ci qui me transporte. Partant de ce constat, je prendrai le parti de laisser de côté toute tentative de rationaliser mon coup de (petit) cœur (sensible) pour ton Secret Blood. Cela ne servirait à rien. Tout au plus puis-je essayer de le raisonner (tu ne le vois pas, mais je t’assure que je fais de gros efforts pour ne pas dire que ce disque est mon préféré du moment, qu’il est absolument excellent et que tout le monde devrait l’acheter). En notant par exemple que hélas, le tout est sans doute un poil trop long. Une ou deux ballades en moins (mais pas "Under the Luminaries", oh non !), c’était un gain de tension autant que d’efficacité. C’est un peu dommage, mais après tout lorsque l’on est une artiste viscérale (je crois que c’est ton cas, je t’ai toujours imaginée à du genre à peindre des toiles avec ton sang), j’imagine que ce n’est pas exactement le genre de question que l’on est en mesure de se poser. On vide ce qu’il y a vider, et puis on enchaîne.
J’aime bien cette manière de faire, mais je ne sais pas si mon avis mérite d’être pris au sérieux. Je suis quand même le genre de type à trouver que la plus belle femme du monde l’est avant tout à cause de ses oreilles en feuilles de choux.
Secret Blood, de Shannon Wright (2010)
Je sais bien que nous n’avons jamais été vraiment proches. Je n’ai jamais été ton plus grand fan, j’ai même zappé beaucoup de tes albums. Celui de l’an passé, Honeybee Girl, je l’avais écouté mais comment te dire ? Il m’avait prodigieusement ennuyé. Cela ne m’avait pas aidé à t’aimer plus. A t’aimer tout court, peut-être, car dans le fond si j’avais quelques uns de tes disques, si je les avais appréciés parfois, aucun n’a jamais fait battre mon petit cœur fragile. Bizarre, hein ? Faire battre les petits cœurs écorchés vifs, c’est pourtant exactement ce que tu es censée savoir faire le mieux.
Quand j’y pense, j’ai l’impression de ne te rencontrer réellement que maintenant. C’est marrant qu’on n’ait jamais vraiment eu l’occasion de parler avant. Que je tombe en arrêt devant un album dont tes thuriféraires, qui de toute évidence ne méritent pas tant que cela ce titre, m’expliquaient déjà au bout d’une écoute qu’il était mineur. Que tu revenais à des trucs plus couillus, que tu refaisais tes albums de la période Albini mais sans Albini. Que c’était pas mal mais que cela n’avait rien de nouveau. Il faut croire que l’assertion n’est pas tout à fait exact, puisque Secret Blood (t’ai-je dit que j’adorais ce titre ?) me touche comme aucun autre avant.
J’ai bien essayé de m’expliquer ce phénomène de manière rationnelle. Aurais-je été plus écorché que je le croyais, pour que tu trouves ainsi le moyen de faire saigner (certes en secret) mon petit cœur fébrile ? Peut-être. J’ai été pas mal secoué ces derniers temps. Et il est vrai que j’ai, tu me passeras l’expression, pris "Violent Colors" en pleine gueule. Les guitares y sont absolument prodigieuses, l’atmosphère totalement anxiogène, et c’est le cas sur quasiment tous les morceaux énervés de ton album. Les "Fractured", les "Commoner’s Saint". Ce sont de loin les meilleurs du lot.
Autant être franc avec toi, puisqu’on se connaît si mal il est inutile de se mentir, je ne suis pas forcément très client des trucs folks plus gentillets dont tu as saupoudré l’ensemble. Dans ce genre au moins, tu as fait bien mieux (donc moins gentillet) avant. Je garde encore un souvenir ému de certains passages de Flight Safety… oui parce que quand même, je t’ai un peu écoutée durant la dernière décennie. La différence est que cette année, j’ai enfin l’impression de t’entendre. J’ai beau savoir que des ballades stellaires comme "Satellites", tu en as fait plein par le passé… c’est celle-ci qui me transporte. Partant de ce constat, je prendrai le parti de laisser de côté toute tentative de rationaliser mon coup de (petit) cœur (sensible) pour ton Secret Blood. Cela ne servirait à rien. Tout au plus puis-je essayer de le raisonner (tu ne le vois pas, mais je t’assure que je fais de gros efforts pour ne pas dire que ce disque est mon préféré du moment, qu’il est absolument excellent et que tout le monde devrait l’acheter). En notant par exemple que hélas, le tout est sans doute un poil trop long. Une ou deux ballades en moins (mais pas "Under the Luminaries", oh non !), c’était un gain de tension autant que d’efficacité. C’est un peu dommage, mais après tout lorsque l’on est une artiste viscérale (je crois que c’est ton cas, je t’ai toujours imaginée à du genre à peindre des toiles avec ton sang), j’imagine que ce n’est pas exactement le genre de question que l’on est en mesure de se poser. On vide ce qu’il y a vider, et puis on enchaîne.
J’aime bien cette manière de faire, mais je ne sais pas si mon avis mérite d’être pris au sérieux. Je suis quand même le genre de type à trouver que la plus belle femme du monde l’est avant tout à cause de ses oreilles en feuilles de choux.
Secret Blood, de Shannon Wright (2010)
Très bel album en effet!
RépondreSupprimermon préféré à moi aussi avec over the sun, logique quand on la trouve meilleur dans le rock et la brutalité que dans la ballade.
RépondreSupprimeridem en concert, où elle est ébourriffante
j'aimerais qu'elle sorte un jour un disque 100% pur muscle, pied au plancher et potards à 11, elle a largement de quoi le faire :-)
C'est marrant, j'ai ressenti un peu le raccrochage que tu évoques avec Shannon Wright, mais moi avec le Honeybee Girls. j'avais trouvé Over the Sun trop brut, avec trop de tensions pour ma pauvre vie stressée; Du coup, le coté appaisé d'Honeybee Girls m'a bien plu, et je me suis repassé le vinyle tout au long de l'année. L'as tu réécouté depuis ton coup de coeur à Secret Blood?
RépondreSupprimerJ'ai aussi beaucoup accroché à celui ci. D'ailleurs, je comprend peu quand tu dis qu'il est trop long, moins d'une demi heure c'aurait été frustrant quand meme... avec ce format, je sens qu'il va bien rester scotché près de laplatine ce Secret Blood;
J'ai réécouté chaque album depuis et je dois dire que Honeybee est toujours celui que j'aime le moins (en revanche j'ai beaucoup réavalué l'album avec Tiersen). Comme Arbobo je crois que je préfère Shannon dans l'agression.
RépondreSupprimermoins emballé par celui-ci... serais-je thuriféraire ?
RépondreSupprimerpour l'agression, je plussoie 'Over the sun' !
j'espère que tu as pu la croiser sur scène tant c'est magistral.
J'en sais rien, je sais pas ce que ça veut dire :-D
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