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Certains auteurs sont plus difficiles à aimer que d'autres. La plume de Gaëlle Nohant est aussi riche et généreuse que ses parutions sont rares, cela constitue en soi une raison suffisante pour se jeter sur la première d'entre elle depuis trois ans. Un recueil de nouvelles, dont certaines ne sont pas toutes jeunes, frappé du titre énigmatique de L'Homme dérouté. "Un collector", confiait-elle il y a peu. Vous savez ce qu'on dit : c'est à la valeur de ses raretés que l'on mesure le réel talent d'un(e) artiste.
Celle-ci n'a pas à rougir de ses B-sides & Rarities ; on l'autorisera même à s'enorgueillir d'en posséder certaines à son répertoire, comme ce Fondu au Noir de quatre-vingt pages qui aurait presque pu prétendre à une parution individuelle. Un polar machiavélique, aux confins du fantastique, typiquement hitchockien - donc polanskien. Ça tombe bien : il s'agit d'un hommage au Maître, qui ne pourrait sans doute qu'être tout à la fois troublé et admiratif face à cet art consommé de la mise en abyme.
Plus brefs, les quatre autres textes n'en sont pas moins, pour certains, tout à fait remarquables. Avec mention spéciale à la nouvelle éponyme, dont le style vif et percutant dévoile une autre facette de l'auteure de L'Ancre des rêves, moins tournée vers l'atmosphère, plus enlevée dans le traitement narratif. Les différences avec L'Ancre des rêves sont d'ailleurs évidentes, qui constitueront selon les individus la grande qualité ou l'abominable défaut de L'Homme dérouté. Moins rond et chaleureux, plus âpre que le formidable premier roman de son auteure, ce bref recueil accorde plus de place à l'humour noir et à la mélancolie qu'à l'onirisme. L'écriture elle-même n'est pas exactement la même, un peu moins éthérée et plus nerveuse. Tous les inconditionnels de L'Ancre des rêves ne s'y retrouveront peut-être pas, mais il y a tant de talent dans ces pages que ce serait un fort mauvais procès à faire. Le seul Fondu au Noir, épatant de rythme et de maîtrise, suffisant de toute façon à justifier l'achat de cet Homme dérouté.
L'Homme dérouté, de Gaëlle Nohant (2010)
Certains auteurs sont plus difficiles à aimer que d'autres. La plume de Gaëlle Nohant est aussi riche et généreuse que ses parutions sont rares, cela constitue en soi une raison suffisante pour se jeter sur la première d'entre elle depuis trois ans. Un recueil de nouvelles, dont certaines ne sont pas toutes jeunes, frappé du titre énigmatique de L'Homme dérouté. "Un collector", confiait-elle il y a peu. Vous savez ce qu'on dit : c'est à la valeur de ses raretés que l'on mesure le réel talent d'un(e) artiste.
Celle-ci n'a pas à rougir de ses B-sides & Rarities ; on l'autorisera même à s'enorgueillir d'en posséder certaines à son répertoire, comme ce Fondu au Noir de quatre-vingt pages qui aurait presque pu prétendre à une parution individuelle. Un polar machiavélique, aux confins du fantastique, typiquement hitchockien - donc polanskien. Ça tombe bien : il s'agit d'un hommage au Maître, qui ne pourrait sans doute qu'être tout à la fois troublé et admiratif face à cet art consommé de la mise en abyme.
Plus brefs, les quatre autres textes n'en sont pas moins, pour certains, tout à fait remarquables. Avec mention spéciale à la nouvelle éponyme, dont le style vif et percutant dévoile une autre facette de l'auteure de L'Ancre des rêves, moins tournée vers l'atmosphère, plus enlevée dans le traitement narratif. Les différences avec L'Ancre des rêves sont d'ailleurs évidentes, qui constitueront selon les individus la grande qualité ou l'abominable défaut de L'Homme dérouté. Moins rond et chaleureux, plus âpre que le formidable premier roman de son auteure, ce bref recueil accorde plus de place à l'humour noir et à la mélancolie qu'à l'onirisme. L'écriture elle-même n'est pas exactement la même, un peu moins éthérée et plus nerveuse. Tous les inconditionnels de L'Ancre des rêves ne s'y retrouveront peut-être pas, mais il y a tant de talent dans ces pages que ce serait un fort mauvais procès à faire. Le seul Fondu au Noir, épatant de rythme et de maîtrise, suffisant de toute façon à justifier l'achat de cet Homme dérouté.
L'Homme dérouté, de Gaëlle Nohant (2010)
Cela doit faire 10 jours que je l'ai commandé à la FNAC... j'attends toujours !
RépondreSupprimerJe suis d'autant plus curieuse (et impatiente) de le lire qu'il semble différent de "L'ancre des rêves", d'après ton billet.
Si en plus, l'on y parle de mon cinéaste favori, je m'empresse de commander ce livre.
RépondreSupprimerBonne journée,
BBB.
Je suis stupéfait par ces commentaires. Tout le monde devrait déjà l'avoir acheté, lu, relu, offert. Les bonnes habitudes se perdent vite :-)
RépondreSupprimerje l'attends :-))) je trépignes !!! enfin tout ça quoi :-)
RépondreSupprimerTu attends... le facteur, tu veux dire ? ^^
RépondreSupprimerNoté et commandé. Merci Thomas.
RépondreSupprimerje ne suis pas rapide je le sais bien, il fallait juste que je l'ouvre tu sais bien... Je suis encore sous le charme ébouriffant de Fondu au noir... Elle m'a bien menée en bateau la gaelle, j'adore !!!
RépondreSupprimerEn même temps c'est pas une course (on n'a pas prévu de Gaëlle Nohant Challenge ^^)
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