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C'est que comme dans la fonction publique, chez Oh La La!, on ne remplace pas les postes qui se libèrent. Et comme dans la fonction publique, c'est une erreur stratégique : l'excellent Michaël Garçon a laissé un vide considérable dans l'occupation de l'espace scénique, lui dont le charisme quasi égal à celui de la frontwoman assurait une bonne part du show. Quant au bassiste, dont je ne me rappelle jamais du nom, son non-remplacement a tout du non-sens tant la basse, est présente dans la musique du groupe. Imaginerait-on les Banshees passer la basse en playback ? Notez que c'est toujours mieux que lorsque c'est Natacha elle-même qui s'y colle, avec une application aussi mignonne que risible tant on a l'impression qu'elle apprend à jouer en même temps que nous, on paie nos places.
Ok, la dernière phrase est particulièrement méchante. Elle a cependant le mérite, je pense, de mettre le doigt sur le principal problème : où est passée la showgirl qui nous faisait nous languir à la seule idée de la voir prochainement sur scène ? Un peu plus énervée sur la fin du (très court) set, Natacha aura tout de même principalement parue crispée, voire coincée pendant le gros du concert. Dès le début, on sent que quelque chose a changé (ou mûri ?) : à l'exception d'une poignée de titres (dont deux, en anglais, d'une rare fadeur), ce sont quasiment les mêmes morceaux qu'on connaît depuis des années, mais rien n'est pareil. L'énergie n'est absolument plus la même, et si les mélodies sont toujours aussi incisives, et si Natacha chante toujours aussi bien... on est loin du show tonitruant que l'on était en droit d'attendre. On ne demande certes pas à la jeune femme de rester ad vitam aeternam la nana déjantée qui se désape sur scène et se roule par terre. Mais entre ça et la prestation sans folie de l'autre soir, il doit certainement y avoir moyen de trouver un juste milieu. Iggy n'aurait jamais été Iggy si après les Stooges il s'était mis subitement à chanter sagement derrière un clavier. Souhaitons à notre Iggy à nous de trouver le sien, de juste milieu. Les contre-performances existent, et tant qu'elles ne deviennent pas la règle, elles demeurent excusables. Espérons que ce ne soit pas la règle. Car s’il faut reconnaître que l’un dans l’autre, Oh La La! se démarque désormais plus clairement de feu AS Dragon, on n’est pas sûr de trouver que ce soit une si bonne idée.
Oh La La! a mûri. Enfin, on imagine que c'est l'idée générale sous-tendue par le concert de la Flèche d'Or, vendredi dernier. Un an et demi, tout de même, qu'on n'avait pas vu le (plus trop) nouveau groupe de Natacha Lejeune. Un an et demi qu'on le loupait, ou qu'il annulait, ou bien qu'on loupait un concert finalement annulé. C'en était rageant. On guettait les possibles dates avec impatience, tout comme cet album qui ne venait jamais (et qui viendra donc en janvier). On ne comprenait pas trop pourquoi cela prenait autant de temps. Maintenant on sait et on vous offre la réponse en exclusivité mondiale : Oh La La! a mûri. Ce qui, en matière de rock'n'roll, est rarement un compliment. Comme souvent les mots se mélangent, on trouve bien des raisons d'hésiter entre "avoir mûri" et "avoir changé". Dans les faits, le groupe a changé, puisque de cinq ses membres sont passés à trois. Et ce changement se voit, s'entend et se sent. Ce sont souvent les changements imprévus qui font mûrir, disent les psys et les plumitifs du dimanche. On ne sait pas trop comment le dire, parce qu'on aime vraiment ce groupe, ce site ayant même été parmi les tout premiers à en parler. Disons que c'était pas mal, mais pas plus que ça. De toutes les fois où on aura eu le plaisir de voir Natacha sur scène, toutes époques et groupes confondus, c'était assurément la plus faible, celle qui laissera le moins de souvenirs - ou alors pour de mauvaises raisons. Le sentiment global, pour le moins paradoxal, est que la formation qui jouait ce soir-là était moins en place que le groupe balbutiant qui jouait ramassé sur lui-même à l'International, il y a un an et demi.
C'est que comme dans la fonction publique, chez Oh La La!, on ne remplace pas les postes qui se libèrent. Et comme dans la fonction publique, c'est une erreur stratégique : l'excellent Michaël Garçon a laissé un vide considérable dans l'occupation de l'espace scénique, lui dont le charisme quasi égal à celui de la frontwoman assurait une bonne part du show. Quant au bassiste, dont je ne me rappelle jamais du nom, son non-remplacement a tout du non-sens tant la basse, est présente dans la musique du groupe. Imaginerait-on les Banshees passer la basse en playback ? Notez que c'est toujours mieux que lorsque c'est Natacha elle-même qui s'y colle, avec une application aussi mignonne que risible tant on a l'impression qu'elle apprend à jouer en même temps que nous, on paie nos places.
Ok, la dernière phrase est particulièrement méchante. Elle a cependant le mérite, je pense, de mettre le doigt sur le principal problème : où est passée la showgirl qui nous faisait nous languir à la seule idée de la voir prochainement sur scène ? Un peu plus énervée sur la fin du (très court) set, Natacha aura tout de même principalement parue crispée, voire coincée pendant le gros du concert. Dès le début, on sent que quelque chose a changé (ou mûri ?) : à l'exception d'une poignée de titres (dont deux, en anglais, d'une rare fadeur), ce sont quasiment les mêmes morceaux qu'on connaît depuis des années, mais rien n'est pareil. L'énergie n'est absolument plus la même, et si les mélodies sont toujours aussi incisives, et si Natacha chante toujours aussi bien... on est loin du show tonitruant que l'on était en droit d'attendre. On ne demande certes pas à la jeune femme de rester ad vitam aeternam la nana déjantée qui se désape sur scène et se roule par terre. Mais entre ça et la prestation sans folie de l'autre soir, il doit certainement y avoir moyen de trouver un juste milieu. Iggy n'aurait jamais été Iggy si après les Stooges il s'était mis subitement à chanter sagement derrière un clavier. Souhaitons à notre Iggy à nous de trouver le sien, de juste milieu. Les contre-performances existent, et tant qu'elles ne deviennent pas la règle, elles demeurent excusables. Espérons que ce ne soit pas la règle. Car s’il faut reconnaître que l’un dans l’autre, Oh La La! se démarque désormais plus clairement de feu AS Dragon, on n’est pas sûr de trouver que ce soit une si bonne idée.