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Ce pourrait presque être un jeu : dis Tonton Syfy, fais-moi une série moyenne !. Tonton Syfy, ému par tant de mignonneté, et du tac au tac : Tiens ma petite Jane, vl'à quelques milliers de dollars, achète-toi des kinders ou la série à la con que tu veux. La petite Jane, qui en fait doit bien avoir dans les quarante balais, c'est Jane Espenson, qui jouit ici d'une crédibilité sans borne pour son travail (toujours impeccable) sur Buffy (on lui doit entre autres les cultissimes épisodes "Superstar" et "Conversations with Dead People"), Battlestar (les deux dernières saisons), Dollhouse... liste non exhaustive. Bon, si on voulait être honnête il faudrait préciser que c'est aussi Jane Espenson qui a écrit l'abominable téléfilm The Plan, dont nous avions causé il y a quelques mois. Mais allons : tout le monde a le droit à l'erreur. Et quelqu'un qui a écrit "Superstar" y a sans doute un peu plus le droit que tout le monde.
Ceci dit, on sait comment ça marche : une daube, une fois, c'est un accident. A partir de deux, cela devient un syndrome. Warehouse 13, bouche-trou estival de Syfy dont on se demande sérieusement qui il peut caler, n'est certes pas la pire série du monde. Mais on descend tout de même dangereusement sous le niveau de la mer.
En fait, Warehouse 13 est, comme l'aura deviné le lecteur attentif (il y en a), une série moyenne. Très moyenne, même. Tellement moyenne que, sans doute dans un effort métonimique louable, tout semble avoir été fait pour que chaque élément y soit indiscutablement moyen. Jolie perf. L'inspiration, bien sûr, est moyenne : une pincée de X-Files (deux agents des services secrets, une seule mission, une lourde tension sexuelle), une bonne louche d'Alias, un gros paquet de Sanctuary (des artefacts menaçant le monde ont juste remplacés les petites bestioles de la voisine de chaîne), un petit peu de The Lost Room (les artefacts, justement). Avec le juste ton, cela pourrait à la rigueur le faire. Celui de Warehouse 13 n'est jamais juste, puisqu'il s'échine à essayer de trouver un juste... milieu intenable, entre premier et second degré, franche parodie et pastiche ennuyeux.
Mais la moyenneté ne s'arrête pas là : les scenarii de chaque épisodes sont évidemment, on pouvait s'y attendre, fort moyens. L'interprétation se partage entre deux héros assez ternes et des seconds rôles (l'excellent Saul Rubinet et l'incomparable C.C.H. Pounder) éclatants. Du coup tout s'annule, et l'on se retrouve dans la moyenne. Les... moyens étant ceux de Syfy, inutile de dire que les effets spéciaux et la mise en scène sont d'une qualité très discutable (sinon moyenne). En fait même les héros sont moyennement sexy. C'en est stupéfiant de moyenneté.
Ce qui est un peu dommage pour Jane Espenson et son binôme, c'est que l'addition de points moyens ne fait pas nécessairement une note moyenne à la fin. Il reste tout de même la part d'indicible, d'a priori, de plaisir. Toutes choses totalement exclues de cette série à (grosses) ficelles et à formules (pas magiques), dont le duo de héros n'a pas plus de charisme que d'alchimie, et dont l'intrigue principale, même après deux (courtes) saisons, n'a qu'un intérêt très... moyen.
Warehouse 13 (saisons 1 & 2), créée par Jane Espenson & D. Brent Mote (Syfy, 2009-10)
Ce pourrait presque être un jeu : dis Tonton Syfy, fais-moi une série moyenne !. Tonton Syfy, ému par tant de mignonneté, et du tac au tac : Tiens ma petite Jane, vl'à quelques milliers de dollars, achète-toi des kinders ou la série à la con que tu veux. La petite Jane, qui en fait doit bien avoir dans les quarante balais, c'est Jane Espenson, qui jouit ici d'une crédibilité sans borne pour son travail (toujours impeccable) sur Buffy (on lui doit entre autres les cultissimes épisodes "Superstar" et "Conversations with Dead People"), Battlestar (les deux dernières saisons), Dollhouse... liste non exhaustive. Bon, si on voulait être honnête il faudrait préciser que c'est aussi Jane Espenson qui a écrit l'abominable téléfilm The Plan, dont nous avions causé il y a quelques mois. Mais allons : tout le monde a le droit à l'erreur. Et quelqu'un qui a écrit "Superstar" y a sans doute un peu plus le droit que tout le monde.
Ceci dit, on sait comment ça marche : une daube, une fois, c'est un accident. A partir de deux, cela devient un syndrome. Warehouse 13, bouche-trou estival de Syfy dont on se demande sérieusement qui il peut caler, n'est certes pas la pire série du monde. Mais on descend tout de même dangereusement sous le niveau de la mer.
En fait, Warehouse 13 est, comme l'aura deviné le lecteur attentif (il y en a), une série moyenne. Très moyenne, même. Tellement moyenne que, sans doute dans un effort métonimique louable, tout semble avoir été fait pour que chaque élément y soit indiscutablement moyen. Jolie perf. L'inspiration, bien sûr, est moyenne : une pincée de X-Files (deux agents des services secrets, une seule mission, une lourde tension sexuelle), une bonne louche d'Alias, un gros paquet de Sanctuary (des artefacts menaçant le monde ont juste remplacés les petites bestioles de la voisine de chaîne), un petit peu de The Lost Room (les artefacts, justement). Avec le juste ton, cela pourrait à la rigueur le faire. Celui de Warehouse 13 n'est jamais juste, puisqu'il s'échine à essayer de trouver un juste... milieu intenable, entre premier et second degré, franche parodie et pastiche ennuyeux.
Mais la moyenneté ne s'arrête pas là : les scenarii de chaque épisodes sont évidemment, on pouvait s'y attendre, fort moyens. L'interprétation se partage entre deux héros assez ternes et des seconds rôles (l'excellent Saul Rubinet et l'incomparable C.C.H. Pounder) éclatants. Du coup tout s'annule, et l'on se retrouve dans la moyenne. Les... moyens étant ceux de Syfy, inutile de dire que les effets spéciaux et la mise en scène sont d'une qualité très discutable (sinon moyenne). En fait même les héros sont moyennement sexy. C'en est stupéfiant de moyenneté.
Ce qui est un peu dommage pour Jane Espenson et son binôme, c'est que l'addition de points moyens ne fait pas nécessairement une note moyenne à la fin. Il reste tout de même la part d'indicible, d'a priori, de plaisir. Toutes choses totalement exclues de cette série à (grosses) ficelles et à formules (pas magiques), dont le duo de héros n'a pas plus de charisme que d'alchimie, et dont l'intrigue principale, même après deux (courtes) saisons, n'a qu'un intérêt très... moyen.
Warehouse 13 (saisons 1 & 2), créée par Jane Espenson & D. Brent Mote (Syfy, 2009-10)
Merci, j'ai beaucoup ri !!
RépondreSupprimerSinon j'ai jamais regardé cette série mais je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que je ne vais pas le faire...
Il ne serait pas un peu moyen ce billet :-) ?
RépondreSupprimerSinon ça tombe bien que ce ne soit pas bien, ça m'évitera d'avoir des regrets de ne pas l'avoir vu.
C'est vrai que cette série est franchement "bidon". On ne sait pas s'il faut rire ou hurler au scandale, car comme tu le dis bien, on ne sait pas si c'est une parodie.
RépondreSupprimerUn comme The Walking Dead, en fait :-)
J'apprécie moyennement ce genre d'humour...
RépondreSupprimerJ'ai regardé un episode un soir, et je me suis dit, "bof, mais ça fera un bon divertissement d'été, j'essaierai de regarder la semaine prochaine". Et puis j'ai complètement oublié cette série jusqu'à ton article d'aujourd'hui!
RépondreSupprimerM'étonne pas ^^
RépondreSupprimermouhahahah j'adore ton article et accessoirement j'aime beaucoup la série en question, c'est léger, ça fait rire, y'a des vilains artefacts et des références à Indy mais que demanderais-je de plus (mais bon ça t'étonne pas hein tu connais mon mauvais goût assumé !)
RépondreSupprimerDonc en gros tu n'es que... moyennement d'accord ? ;-)
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