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[Article paru le mois dernier sur Interlignage] Stoner. Pour quiconque s’est intéressé à la musique ces dix dernières années, le terme a quelque de gentiment désuet. Sa seule évocation sonne très années 90, ce qui en soit n’est pas un problème puisque la modernité n’a jamais été la principale préoccupation des gens qui en jouaient. Ah. Le stoner ! Cette délicieuse musique, agressive, virile, hypnotique et totalement… stone (la thèse officielle prétend que le terme stoner vient de l’aspect répétitif de la musique, mais il n’est un secret pour personne que c’est surtout l’état physique des musiciens qui l’inspira à la base). Ce bon vieux temps des Kyuss, des Monster Magnet, des Karma To Burn, Spiritual Beggars… groupes qui, à l’exception du premier, existent toujours, mais dont on ne peut pas dire que la postérité aura tutoyé les sphères. C’est même le principal paradoxe du stoner que d’avoir permis l’émergence du plus grand groupe de rock’n'roll de la décennie (les Queens Of The Stone Age, of course) mais de n’avoir jamais profité de son rayonnement. Pour cette raison évidente que les QOTSA sont surtout un formidable orchestre pop, certes armé de riffs assassins, mais suffisamment mainstream dans le son pour séduire le grand public. Il va sans dire que Karma To Burn (au hasard), dont la musique est totalement instrumentale, ne pouvait décemment pas espérer le même succès.
Et pourtant, dans le plus secret, figurez-vous que non seulement le stoner existe toujours, mais qu’il est prolifique. Oh bien sûr : officiellement, plus personne n’en joue et aucun des disques que nous citerons dans cet article ne prétendra appartenir à cette catégorie. On laissera chacun se faire son avis ; de toute façon, le stoner n’a jamais été que du rock’n'roll, souvent hard, résolument îvre. Petit florilège des disques qu’il ne fallait pas louper, en 2010, dans ce genre qui n’existe plus. Histoire de conclure l’année dans un nuage de fumée ma foi bien mérité.
Les plus roots : Amplified Heat. Quasiment inconnus chez nous mais tout à fait excellents, les frères Ortiz n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’On the Hunt est déjà leur quatrième album. Avec eux comme les autres (mais encore un peu plus), pas la peine de se prendre la tête : on sait d’avance à quelle sauce on va être mangé. Celle d’un hard-rock velu, sauvage et délicieusement vintage, dans la plus pure tradition Grand Funk (ou Blue Cheer, ou Steppenwolf, ou Creedence – bref : vous situez). Toutes les filles devraient théoriquement soulever leurs t-shirts à l’écoute de Dirty Love, No Romance, et tous les garçons devraient a priori se sentir merveilleusement Lost à l’écoute du morceau du même nom. Quant à emballer, Louisiana Hobo Blues devrait faire l’affaire.
Les plus pop : Tweak Bird. Encore une histoire de frères (ils se nomment Bird, donc) pour un premier album qui a beaucoup écouté les Queens Of The Stone Age et se refuse à sacrifier les mélodies sur l’autel de la gnôle. Ce qui ne leur interdit pas pour autant quelques riffs cinglants et des rythmiques en béton (Beyond !), histoire de s’assurer que leur disque ne devienne pas le cadeau de Noël idéal pour toutes les mamans. Reconnaissons que s’ils ont beau privilégier un peu trop souvent l’élégance au détriment de l’efficacité, ces jeunes gens s’y entendent pour faire headbanguer l’auditeur (Cf. Tunnelling Through).
On the Hunt, d’Amplified Heat, Mastermind, de Monster Magnet & Tweak Bird, de Tweak Bird
[Article paru le mois dernier sur Interlignage] Stoner. Pour quiconque s’est intéressé à la musique ces dix dernières années, le terme a quelque de gentiment désuet. Sa seule évocation sonne très années 90, ce qui en soit n’est pas un problème puisque la modernité n’a jamais été la principale préoccupation des gens qui en jouaient. Ah. Le stoner ! Cette délicieuse musique, agressive, virile, hypnotique et totalement… stone (la thèse officielle prétend que le terme stoner vient de l’aspect répétitif de la musique, mais il n’est un secret pour personne que c’est surtout l’état physique des musiciens qui l’inspira à la base). Ce bon vieux temps des Kyuss, des Monster Magnet, des Karma To Burn, Spiritual Beggars… groupes qui, à l’exception du premier, existent toujours, mais dont on ne peut pas dire que la postérité aura tutoyé les sphères. C’est même le principal paradoxe du stoner que d’avoir permis l’émergence du plus grand groupe de rock’n'roll de la décennie (les Queens Of The Stone Age, of course) mais de n’avoir jamais profité de son rayonnement. Pour cette raison évidente que les QOTSA sont surtout un formidable orchestre pop, certes armé de riffs assassins, mais suffisamment mainstream dans le son pour séduire le grand public. Il va sans dire que Karma To Burn (au hasard), dont la musique est totalement instrumentale, ne pouvait décemment pas espérer le même succès.
Et pourtant, dans le plus secret, figurez-vous que non seulement le stoner existe toujours, mais qu’il est prolifique. Oh bien sûr : officiellement, plus personne n’en joue et aucun des disques que nous citerons dans cet article ne prétendra appartenir à cette catégorie. On laissera chacun se faire son avis ; de toute façon, le stoner n’a jamais été que du rock’n'roll, souvent hard, résolument îvre. Petit florilège des disques qu’il ne fallait pas louper, en 2010, dans ce genre qui n’existe plus. Histoire de conclure l’année dans un nuage de fumée ma foi bien mérité.
Les plus roots : Amplified Heat. Quasiment inconnus chez nous mais tout à fait excellents, les frères Ortiz n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’On the Hunt est déjà leur quatrième album. Avec eux comme les autres (mais encore un peu plus), pas la peine de se prendre la tête : on sait d’avance à quelle sauce on va être mangé. Celle d’un hard-rock velu, sauvage et délicieusement vintage, dans la plus pure tradition Grand Funk (ou Blue Cheer, ou Steppenwolf, ou Creedence – bref : vous situez). Toutes les filles devraient théoriquement soulever leurs t-shirts à l’écoute de Dirty Love, No Romance, et tous les garçons devraient a priori se sentir merveilleusement Lost à l’écoute du morceau du même nom. Quant à emballer, Louisiana Hobo Blues devrait faire l’affaire.
Les plus pop : Tweak Bird. Encore une histoire de frères (ils se nomment Bird, donc) pour un premier album qui a beaucoup écouté les Queens Of The Stone Age et se refuse à sacrifier les mélodies sur l’autel de la gnôle. Ce qui ne leur interdit pas pour autant quelques riffs cinglants et des rythmiques en béton (Beyond !), histoire de s’assurer que leur disque ne devienne pas le cadeau de Noël idéal pour toutes les mamans. Reconnaissons que s’ils ont beau privilégier un peu trop souvent l’élégance au détriment de l’efficacité, ces jeunes gens s’y entendent pour faire headbanguer l’auditeur (Cf. Tunnelling Through).
Les plus cools : Monster Magnet. Vétéran chevelu et précurseur du style stoner, Dave Wyndorf demeure en 2010 l’un des rockers les plus cools et sympas de la planète – ce quoiqu’il fasse ou dise. Monster Magnet n’a rien publié de notable depuis (au moins) God Says No, il y a presque dix ans ? Peu importe. Il révèle dans une interview que contrairement à ce que tout le monde croyait, il n’est absolument pas pour la légalisation des drogues, et qu’elles ne stimulent même pas la créativité ? Il est toujours aussi cool. Rien ne semblant pouvoir entamer sa cote d’amour même lorsqu’il ne la mérite pas, on ne risque pas de lui lancer des tomates cette année que Monster Magnet revient dans une forme olympique. Sur ce tout nouveau Mastermind, qui n’a pas grand-chose d’une prise de tête, le groupe la joue carrée aux entournures, toujours aussi heavy mais nettement moins chaotique que dans sa jeunesse. Si c’est le prix à payer pour être gratifié de chansons aussi fulgurante que Hallucination Bomb, on sort nos chéquiers.
On the Hunt, d’Amplified Heat, Mastermind, de Monster Magnet & Tweak Bird, de Tweak Bird
C'est très très bon Amplified Heat. Je connaissais pas du tout merci!
RépondreSupprimerOui, c'est assez imparable comme truc
RépondreSupprimerYeaaaaah Rock'n'roll! :-D
RépondreSupprimerJ'ajouterai seulement, pour les amateurs de jam band instrumentaux, les portugais de Black Bombaim et leur album hendrixo-kyussien Saturdays And Space Travels. ;-)
T'aurais aussi pu ajouter que ça te faisait plaisir que je n'aie pas oublié, pour une fois ;-)
RépondreSupprimeroui c'est vrai ça, pour une fois je ne suis pas la cinquième roue du carrosse :-D
RépondreSupprimerBelle découverte en effet que ces Amplified Heat !
RépondreSupprimerOui, il est terrible ce groupe, il donne envie de faire de la moto :-))
RépondreSupprimerEn plus ils ont fait plein de disques ! Chouette!!
RépondreSupprimerOui. Quatre, et pas des mauvais.
RépondreSupprimerLe Monster Magnet a l'air franchement pas mal en première écoute. Je suis en train de bloquer sur "Time Machine" que j'ai déjà écoutée 4-5 fois de suite. Je testerai les deux autres groupes.
RépondreSupprimerAu passage, l'affiche du festival Hellfest, qui est tombée y a quelques jours, a de quoi faire jouir l'amateur du genre (Kyuss, Monster Magnet, Hawkwind, Karma To Burn, Masters of Reality, The Melvins, Electric Wizard...).
C'est alléchant en effet... et en même temps ça fait très programmation du Hellfest 1994 :-)
RépondreSupprimerFaut dire que la scène metal est un peu definitely stoned elle aussi.
RépondreSupprimerLa scène quoi ? Quel blagueur :-)
RépondreSupprimerUn truc avec des chanteurs suraigus et des solos de guitare.
RépondreSupprimerAh ok ! Un peu comme la variété, quoi ^^
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