vendredi 30 décembre 2011

Lucinda Williams - Amazing Little Record (Once More)

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Cher lecteur,

Soyons réalistes, tu es français. Eventuellement belge, luxembourgeois, mais nous ne sommes pas si connus à l'international. Tu as toutes les chances du monde d'être français, je ne saurais dire si c'est bien ou mal - c'est ainsi et je ferai avec. Car comme tu es français, restons réalistes, tu n'as strictement rien à branler de Lucinda Williams en général, et de cet article en particulier. D'ailleurs Lucinda Williams, tu sais à peine qui c'est et elle est trop vieille pour que tu sois pressé de la découvrir. Et pas assez sexy. Et pas assez hype ni glamour. Qui a envie de découvrir une folkeuse super roots de presque soixante balais, dans un pays où l'on te propose quasiment chaque jour que Dieu fait d'interviewer une petite folkeuse indé française mignonne et à la mode ? Personne. Osons le dire : personne. Ne fais pas l'hypocrite, lecteur, tu te tamponne le chichigneux de savoir que Lucinda Williams est l'une des artistes folk les plus importantes des trente dernières années - de toute façon seule la nouveauté t'intéresse réellement.


Eh bien figure-toi que justement, Lucinda, à qui Vic Chesnutt dédia l'une de ses plus belles chansons, défend ces temps-ci un nouvel album. Le premier depuis trois ans et le très beau Little Honey. Un nouvel album plein de nouvelles chansons (vingt-quatre sur l'édition limitée, qui inclus les admirables Kitchen Tapes, des démos certes - mais quelles démos !) n'ayant rien à envier à ses classiques (ou à celles de n'importe quel(le) artiste classique du genre), notamment "Buttercup" et "Copenhagen", folk-rocks racés façon Joni Mitchell meets Springsteen. C'est taillé à l'ancienne, cela raconte des histoires plutôt que de pleurnicher sur des accords mineurs, et c'est incroyablement bon et digne venant d'une nana ayant tout de même débuté sa carrière en 1979. Pourtant, alors qu'une Emmylou Harris continue de déchaîner les passions bien que son sursaut de créativité de la fin des années quatre-vingt-dix ait été suivi d'albums incroyablement médiocres, Lucinda Williams demeure, chez nous, un secret bien gardé. Il est vrai que le son est résolument américain, du genre qui a beaucoup de mal à séduire un public francophone plus amateur de lyrisme. Cela n'explique pas tout et n'excuse rien : dans le genre folk-rock old school, il aura été extrêmement difficile, en 2011, de trouver mieux qu'"I Don't Know How You're Livin'" ou "Soldier's Song".

Bien entendu, tu n'es pas obligé de me croire. Je sais bien que chaque fois que je m'aventure à parler de folk-pas-indie, je ne récolte la plupart du temps qu'une indifférence polie (qui a écouté les très beaux albums de Mary Gauthier ou de Mark Olson l'an passé ? Pas grand-monde...) Il n'y a que Thierry qui me comprend, pour ne pas dire qu'il n'y a que lui qui m'aime comme je le mérite. Et crois-moi, je ne dis pas ça pour que tu t'empresses d'aller écouter Blessed pour mieux me donner tort. Je ne suis pas vicieux à ce point.

Après bien sûr, si tu veux l'écouter de toi-même, c'est autre chose...


👍 Blessed 
Lucinda Williams | Lost Highway, 2011

8 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ton toi folk, c'est vrai ;-) Et très bel album de Lucinda, au passage !

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  2. Salut, bien sûr LW n'est pas une star chez mon discaire (à, mais j'oubliais il y a plus de discaires, ;) mais j'écoute tous les albums en boucle et je pleure à presque une chanson sur deux (non j'exagère la plupart du temps c'est en écoutant "lake Charles"). LW est une découverte en regardant "True blood", mais elle est aussi dans "Treme" en concert.

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  3. "Pourtant, alors qu'une Emmylou Harris continue de déchaîner les passions bien que son sursaut de créativité de la fin des années quatre-vingt-dix ait été suivi d'albums incroyablement médiocres"
    --> C'est pas qu'ils soient médiocres, les EH, c'est qu'ils sont totalement insipides, trop beaux pour qu'on ose les toucher, même de l'oreille. C'est du Lanois, quoi ... Heureusement qu'il reste cette voix, pour provoquer un vague intérêt au moment de la publication ;-)

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  4. Cette année faut pas dec, je serai le premier à souhaiter mes voeux sur le Golb non mais :)

    Je souhaite du bonheur et plus d'articles que ces derniers mois parce que, hein, je voudrais pas dire mais... ;)

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  5. Si on considère qu'il a fallu presque une semaine pour que je réponde, tu avoueras que ça valait bien la peine ^^

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  6. Alors là, je suis toute émue, je connais et apprécie une artiste injustement ignorée ! Bon, c'est vrai que j'aime le folk, ceci explique sans doute cela...

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  7. Injustement ignorée... en France, surtout, heureusement dans son pays elle a la place qui lui est due :-)

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  8. Oui, oui, je pensais à la France, bien sûr !

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