Les voies des seigneurs de la télévision sont parfois impénétrables. On prolonge certaines séries, on en arrête d'autres... il y a parfois un sens à de telles décisions (les audiences, ma p'tite dame), d'autres fois c'est inexplicable. Prenez The Lost Room, par exemple. Sur le papier, l'une des séries les plus originales et réussies des dernières années. Dans les faits, un programme arrêté au bout de trois épisodes 1 par une chaîne, Syfy, nettement moins exposée aux problèmes d'audience que les grands networks américains (elle doit à peine excéder les 1,5 millions de spectateurs au total). Une chaîne qui, précisons-le, persiste par ailleurs à exploiter des franchises dont l'intérêt s'est tari depuis des lustres (je pense évidemment à Stargate, qui déjà quand elle était bien était médiocre... alors Stargate Universe... mazel tov !).
Cette intro est sans doute superflue, mais plus de quatre ans après l'arrêt de la série il demeure rageant de constater qu'il y a plus d'idées dans dix minutes de The Lost Room que dans toute une saison de Sanctuary ou de Warehouse 13 2. Et je ne parle là que du script, omettant volontairement de comparer le casting irréprochable de cette mini-série (Peter "SFU" Krause, Kevin Pollak, Julianna Margulies, Chris Bauer...) avec les acteurs de secondes zones se ridiculisant chez nombre de ses contemporaines.
Revisitant habilement le principe (croyait-on) éculé des artefacts, The Lost Room est aussi réjouissante sur le papier que captivante sur écran. Preuve s'il en était besoin que ce sont souvent les idées les plus simples qui s'avèrent les plus efficaces, son pitch tient sur un confetti plié en quatre : au cours d'une enquête sur un meurtre particulièrement sordide Joe Miller, brave type ordinaire et gentil papa d'une adorable petite fille, entre en possession d'une clé magique. A quoi sert-elle ? A priori à rien : quelle que soit la porte (elle marche sur toutes les serrures), elle ouvre sur une chambre de motel se situant quelque part au fin fond du Nouveau Mexique. Son seul intérêt au premier abord, c'est qu'elle permet à son possesseur de se déplacer très rapidement (il suffit d'entrer dans la chambre, de fermer la porte, de penser à l'endroit où l'on veut atterir, puis de rouvrir la porte). Ce qui n'empêche pas un nombre effrayant d'illuminés d'être prêts à faire n'importe quoi pour entrer en sa possession... ainsi que de tous les autres objets. Car suite à un dramatique incident, Joe va se retrouver catapulté dans une histoire qui le dépasse, collectant bien malgré lui de nombreux autres objets issus de la même chambre perdue et dont chacun, à sa manière, est également habité par un pouvoir tout à la fois divin et maléfique.
Vous voyez : dit comme ça, ça n'a l'air de rien. Mais le résultat est exceptionnel, ultra-dynimaque (le seul avantage de son trop court format, sans doute) et d'une rare inventivité (sans parler de la parfaite maîtrise de l'ensemble... des séries dites "à mythologies" réussissant un véritable développement en si peu de temps, on n'en croise pas toutes les semaines... hélas). Car si The Lost Room captive de par son mystère et son suspens, c'est également une série épatante d'humour et de fantaisie. A se demander pourquoi elle est si peu connue (bon ok, pas besoin de se demander : être diffusée à la hussarde sur M6 et sans promo est le meilleur moyen de tomber dans l'oubli).
Hein ? Comment ça : j'ai oublié le bémol ?
Bon. Le bémol, c'est évidemment que les personnages auraient sans doute gagnés à être un peu plus étoffés. Difficile en si peu d'épisodes d'en faire autre chose que des archétypes (et difficile d'en faire une chronique sans en dire trop, d'ailleurs). Ils tiennent cependant étonnamment bien la route - et Peter Kraüse n'a définitivement pas de rival dès lors qu'il s'agit de jouer un Monsieur Tout le Monde terriblement attachant.
The Lost Room, de Christopher Leone & Laura Harkcom (Syfy, 2006)
(1) Lors de la diffusion originale, car sur le dvd la série a été redécoupée en six fois quarante-deux minutes sans qu'on sache vraiment le pourquoi du comment.
(2) Pour citer - au pif ou presque - des programmes phares de la chaîne.
Plus chez YSPADDADEN
Cette intro est sans doute superflue, mais plus de quatre ans après l'arrêt de la série il demeure rageant de constater qu'il y a plus d'idées dans dix minutes de The Lost Room que dans toute une saison de Sanctuary ou de Warehouse 13 2. Et je ne parle là que du script, omettant volontairement de comparer le casting irréprochable de cette mini-série (Peter "SFU" Krause, Kevin Pollak, Julianna Margulies, Chris Bauer...) avec les acteurs de secondes zones se ridiculisant chez nombre de ses contemporaines.
Revisitant habilement le principe (croyait-on) éculé des artefacts, The Lost Room est aussi réjouissante sur le papier que captivante sur écran. Preuve s'il en était besoin que ce sont souvent les idées les plus simples qui s'avèrent les plus efficaces, son pitch tient sur un confetti plié en quatre : au cours d'une enquête sur un meurtre particulièrement sordide Joe Miller, brave type ordinaire et gentil papa d'une adorable petite fille, entre en possession d'une clé magique. A quoi sert-elle ? A priori à rien : quelle que soit la porte (elle marche sur toutes les serrures), elle ouvre sur une chambre de motel se situant quelque part au fin fond du Nouveau Mexique. Son seul intérêt au premier abord, c'est qu'elle permet à son possesseur de se déplacer très rapidement (il suffit d'entrer dans la chambre, de fermer la porte, de penser à l'endroit où l'on veut atterir, puis de rouvrir la porte). Ce qui n'empêche pas un nombre effrayant d'illuminés d'être prêts à faire n'importe quoi pour entrer en sa possession... ainsi que de tous les autres objets. Car suite à un dramatique incident, Joe va se retrouver catapulté dans une histoire qui le dépasse, collectant bien malgré lui de nombreux autres objets issus de la même chambre perdue et dont chacun, à sa manière, est également habité par un pouvoir tout à la fois divin et maléfique.
Vous voyez : dit comme ça, ça n'a l'air de rien. Mais le résultat est exceptionnel, ultra-dynimaque (le seul avantage de son trop court format, sans doute) et d'une rare inventivité (sans parler de la parfaite maîtrise de l'ensemble... des séries dites "à mythologies" réussissant un véritable développement en si peu de temps, on n'en croise pas toutes les semaines... hélas). Car si The Lost Room captive de par son mystère et son suspens, c'est également une série épatante d'humour et de fantaisie. A se demander pourquoi elle est si peu connue (bon ok, pas besoin de se demander : être diffusée à la hussarde sur M6 et sans promo est le meilleur moyen de tomber dans l'oubli).
Hein ? Comment ça : j'ai oublié le bémol ?
Bon. Le bémol, c'est évidemment que les personnages auraient sans doute gagnés à être un peu plus étoffés. Difficile en si peu d'épisodes d'en faire autre chose que des archétypes (et difficile d'en faire une chronique sans en dire trop, d'ailleurs). Ils tiennent cependant étonnamment bien la route - et Peter Kraüse n'a définitivement pas de rival dès lors qu'il s'agit de jouer un Monsieur Tout le Monde terriblement attachant.
The Lost Room, de Christopher Leone & Laura Harkcom (Syfy, 2006)
(1) Lors de la diffusion originale, car sur le dvd la série a été redécoupée en six fois quarante-deux minutes sans qu'on sache vraiment le pourquoi du comment.
(2) Pour citer - au pif ou presque - des programmes phares de la chaîne.
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J'avais complètement oublié cette série, effectivement très bonne. Mais comme tu n'as pas manqué de me le faire remarquer, je ne suis pas toujours très objectif avec Julianna :-)
RépondreSupprimerA+
Je plussoie à tout, surtout au "Monsieur Tout le Monde terriblement attachant" découvert grâce à SFU. D'ailleurs, ai-je le droit de dire que j'ai abandonné la série en cours de 3e saison ? y'a un ventre mou là, non ?
RépondreSupprimerCinq sur 6 c'est très généreux je trouve, il y a quand même plein d'ellipses et de raccourcis narratifs ridicules (genre Joe a pensé à prendre une perceuse en passant chez lui alors qu'il est en cavale, genre^^).
RépondreSupprimerle truc chiant c'est qu'on attend d'une série qu'elle termine un minimum ce qu'elle a commencé, en tout cas lorsqu'elle repose en grande partie sur une forme d'enquête.
RépondreSupprimerpauvre Peter Krause, à qui on a apparemment refait le coup sur "happy town" (où il retrouve Frances Conroy), alors que Michael C Hall se fait dorer à l'or fin grâce à Dexter.
(euh... Peter Krause ne joue pas dans Happy Town mais dans Parenthood, qui marche plutôt pas mal sur ABC ^^)
RépondreSupprimer(cela dit c'était plutôt pas mal avec un très bon casting)(Amy, I Love You!:D)
RépondreSupprimerTrès bonne série découverte grâce à un ami. Dommage qu'elle ait été brutalement arrêtée. On reste sur sa faim, comme pour Carnivale, Firefly (même s'il y a eu Serenity, beaucoup de questions demeurent sans réponse), Deadwood...
RépondreSupprimerJ'achète !
RépondreSupprimer(Je ne viens jamais ici sans repartir avec une série sous le bras.
Le golb nuit gravement à mon addiction.)
arf, j'ai merdé ^^
RépondreSupprimerBloom >>> surtout Julianna en cuir ^^
RépondreSupprimerYs >>> t'as le droit mais je ne sais pas si c'est bon pour ton image ;-)
Serious >>> réussir à critiquer durement The Lost Room pour dire juste après du bien de cette bouse de Happy Townn... belle perf !
Arbobo >>> non mais ça fait du bien de voir que tout le monde ne fait pas une recherche google avant d'affirmer un truc. Ça humanise les rapports ;-)
Mélanie >>> moi j'avoue que j'aime bien la fin de Lost Room en l'état. Ce n'est certainement pas la série dont la fin m'aura le plus frustré (Deadwood ou Profit sont indépassables dans le genre tant leurs arrêts ont été brutaux et imprévus... pour moi The Lost Room entre plutôt dans la catégorie des Twin Peaks ou des Dollhouse : séries annulées mais suffisamment en amont pour qu'elles ne semblent pas complètement décapitées).
May >>> sur ce coup ça va, The Lost Room ne coûte pas grand-chose financièrement, et en temps c'est assez vite bouclé. J'aurais pu te lancer dans une saga plus onéreuse à tout point de vu ^^
D'accord avec toi : à la fin de The Lost Room, j'ai eu l'impression d'avoir vu un objet fini, même si j'aurais aimé que la série dure parce que je la trouvais très bien. Rien à voir avec Carnivale, complètement bâclée dès la mi-saison 2, à mon grand désespoir.
RépondreSupprimerPar contre, j'ai l'impression que c'est précisément parce que les scénaristes n'ont pas eu le temps de creuser les personnages que Peter Krause s'en sort bien. J'ai la sensation que son jeu est assez limité.
Oui, c'est sûr que potentiellement, il y a de quoi faire une saga en cinq saisons avec The Lost Room. Mais j'ai tout de même eu le sentiment d'une conclusion. D'ailleurs la fin a été envisagée comme telle : Syfy avait commandé trois épisodes avec une fin ouverte dans l'hypothèse où ils voudraient en faire une série régulière, comme elle le fait souvent... mais les scénaristes ont bien travaillé comme s'ils bossaient sur trois téléfilms.
RépondreSupprimerUn excellent concentré, des idées de fo-lie. C'est tout de même un peu rageant de voir tant de séries sur-exploitées, et de rester sur un goût de trop peu avec Lost room.
RépondreSupprimerJe n'ai rien à répondre, mais je suis toujours content de lire un commentaire sur The Lost Room ^^
RépondreSupprimerMoi je dis merde ça fait chier
RépondreSupprimertu te crois connaisseur ou quoi, car quand je lis ce que tu marque tu dis vraiment de la merde. Sur un point surtout, sur la chaine Syfy. Malheuresement une serie sans audience ne peut rester sur une chaine cest comme sa. Tu critique stargate alors que cest une des séries qui a le plus marché dans la catégorie science fiction. La preuve de 1997 a 2007 avec 203 episode rien que avec sg1 ce qui la place en deuxieme plus longue série apres smalville. Avant de dire qu'elle est médiocre tu crois qu'elle aurait autant marché. Tout le monde n'a pas ton avis de merde.
RépondreSupprimerje suis totalement d'accord avec lavis ci dessus, je me demande si tu connais vraiment cette serie avant de faire des reproches dessus.
SupprimerParce que peut être que Stargate est une grande série ?... =D
SupprimerFaire des épisodes à répétition, toujours selon le même shéma...si des gogos regardent, tant mieux pour eux ! Ca n'en fait pas une grande série.
Y a des des couillons qui regardent Secret Story. Ca en fait une grande émission ?
Baser son avis uniquement sur les audiences, c'est stupide.
Quant à ta tirade sur "ton avis de merde"...je te retourne le compliment, espèce de piètre personnage.
Amicalement,
Bisous
Pour revenir a the last room je trouve au contraire que le script est bien pensée et intelligemment construit contrairement a ce que tu dis ( tu dois pas etre critique de cinema^^), le seul problème est qu'il n'ont pas eu un budget suffisant et que cela n'a pas permis a la production de faire plus d'épisodes. De plus syfy a refusé de continué cette série car elle ne voulait pas prendre de risque meme si les audiences était stable. Avec cette chaine a la con pour voir une série durée il faut qu'il y ait un max d'audience alors que meme si il y en avait moins cela ne changerait rien car cest une grande chaine aux etats unis. Toujours pour faire plus de fric au lieu de satisfaire les telespétacteurs. Cette stratégie les perdra un jour.
RépondreSupprimerenfin un avis reflechis i like it
RépondreSupprimerLe principe du déplacement par les portes (dont les poignées sont tournées dans le sens inverse des aiguilles) était déjà développé par Philip K. Dick dans sa nouvelle Rajustement (Adjustment Team, 1954).
RépondreSupprimerCe qui a donné L'Agence (The Adjustment Bureau) de George Nolfi, sorti en 2011.
Effectivement, les chaînes ont une stratégie bien pourrie et il est vrai que l'on est tous resté sur notre faim avec the lost room.
RépondreSupprimerY'avait vraiment matière à explorer le sujet plus en profondeur, par exemple ce qu'il s'est réellement passé dans cette piaule!
MAIS NON! Au lieu de ça, on préfère nous gonfler avec des bandes de ksos enfermés dans des villas de luxe aux 4 coins du monde.
Pfff y'a vraiment que la merde qui marche, ça fait pitié...
Tres bonne série, 0 propagande, pas de sentimentalisme à outrance et de l'action
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