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Par une matinée un peu brumeuse, en un mois de février plus doux qu’à l’accoutumée, le chroniqueur – appelons-le Thomas S. – tomba sur un petit disque qui ne payait pas de mine, là, coincé entre une anthologie de singles des Zombies et une vieille compile Cass Elliot qu’il n’avait plus écoutée depuis un moment (mais avait oublié de ranger, en bon chroniqueur désordonné qu’il était). Intrigué par un nom ne lui rappelant rien (à part le Paulo), The Monkberry Moon Orchestra, il décida de poser l’objet sur sa platine, par curiosité plus que par réel intérêt.
Immédiatement séduit par la pop faussement insouciante du premier morceau, "Trying My Luck", il entreprit aussitôt d’en savoir plus et partit en quête d’un hypothétique dossier de presse. L’histoire voudra que ledit communiqué se fût égaré dans sa boite spams, mais arrêtons là ce récit pour applaudir au raffinement d’un premier LP aux mélodies affutées et à l’esthétique impeccable. Rien de très original en 2011, certes, que de proposer ce genre de voyage en machine à remonter le temps. Mais le Monkberry Moon Orchestra s’en sort plus qu’avec les honneurs, ressuscitant le temps de sept titres la magie de cette pop légère et catchy qui colla si parfaitement à une époque – les sixties – où tout semblait tellement plus simple. Rien d’étonnant venant d’un projet d’Alexis Kacimi, dont les Rebels Of Tijuana sont l’un des meilleurs espoirs de la scène garage-rock d’ici.
Plus intemporel que rétro, parce que libéré de tout complexe, Amanda and the Coloured Feathers est un de ces disques où tout paraît facile quand rien ne l’est en réalité. À l’instar de celle de ses modèles, et les Mamas & The Papas sont évidemment celui qui vient le plus immédiatement à l’esprit, la pop du Monkberry Moon Orchestra est tout sauf aussi naïve qu’elle en l’air, extérieurement sucrée mais pleine d’une authentique intensité (voir "Far", où l’interprétation des deux chanteuses est assez bluffante). Le choix de reprendre Syd Barrett en guise de final est en ce sens éloquent, tant l’auteur de "The Gnome" (le cas échéant) s’y entendait comme nul autre pour signer des comptines vicieuses et détourner les esthétiques les plus lisses et enfantines.
Présenté comme un LP mais à peine long comme un EP, Amanda and the Coloured Feathers est sans doute en l’état trop court pour que l’on puisse complètement sauter au plafond. C’est cependant son seul véritable défaut. Pour le reste, le Monkberry Moon Orchestra en montre bien assez pour qu’on puisse lui imaginer un joli avenir. La suite, vite !
Amanda and the Coloured Feathers, du Monkberry Moon Orchestra (2011)
Par une matinée un peu brumeuse, en un mois de février plus doux qu’à l’accoutumée, le chroniqueur – appelons-le Thomas S. – tomba sur un petit disque qui ne payait pas de mine, là, coincé entre une anthologie de singles des Zombies et une vieille compile Cass Elliot qu’il n’avait plus écoutée depuis un moment (mais avait oublié de ranger, en bon chroniqueur désordonné qu’il était). Intrigué par un nom ne lui rappelant rien (à part le Paulo), The Monkberry Moon Orchestra, il décida de poser l’objet sur sa platine, par curiosité plus que par réel intérêt.
Immédiatement séduit par la pop faussement insouciante du premier morceau, "Trying My Luck", il entreprit aussitôt d’en savoir plus et partit en quête d’un hypothétique dossier de presse. L’histoire voudra que ledit communiqué se fût égaré dans sa boite spams, mais arrêtons là ce récit pour applaudir au raffinement d’un premier LP aux mélodies affutées et à l’esthétique impeccable. Rien de très original en 2011, certes, que de proposer ce genre de voyage en machine à remonter le temps. Mais le Monkberry Moon Orchestra s’en sort plus qu’avec les honneurs, ressuscitant le temps de sept titres la magie de cette pop légère et catchy qui colla si parfaitement à une époque – les sixties – où tout semblait tellement plus simple. Rien d’étonnant venant d’un projet d’Alexis Kacimi, dont les Rebels Of Tijuana sont l’un des meilleurs espoirs de la scène garage-rock d’ici.
Plus intemporel que rétro, parce que libéré de tout complexe, Amanda and the Coloured Feathers est un de ces disques où tout paraît facile quand rien ne l’est en réalité. À l’instar de celle de ses modèles, et les Mamas & The Papas sont évidemment celui qui vient le plus immédiatement à l’esprit, la pop du Monkberry Moon Orchestra est tout sauf aussi naïve qu’elle en l’air, extérieurement sucrée mais pleine d’une authentique intensité (voir "Far", où l’interprétation des deux chanteuses est assez bluffante). Le choix de reprendre Syd Barrett en guise de final est en ce sens éloquent, tant l’auteur de "The Gnome" (le cas échéant) s’y entendait comme nul autre pour signer des comptines vicieuses et détourner les esthétiques les plus lisses et enfantines.
Présenté comme un LP mais à peine long comme un EP, Amanda and the Coloured Feathers est sans doute en l’état trop court pour que l’on puisse complètement sauter au plafond. C’est cependant son seul véritable défaut. Pour le reste, le Monkberry Moon Orchestra en montre bien assez pour qu’on puisse lui imaginer un joli avenir. La suite, vite !
Amanda and the Coloured Feathers, du Monkberry Moon Orchestra (2011)
Délicieux petit album ! Merci pour cette découverte !
RépondreSupprimerCassandra Wilson & The Gnome sont éminemment délicieux !
RépondreSupprimerOui ! Et pourtant, pas donné à tout le monde de se mesurer à une des plus grandes pop-songs du Floyd.
RépondreSupprimerQui s'y frotte n'y touche!
RépondreSupprimerJe me lance...
Joli ^^
RépondreSupprimerAprès plusieurs écoutes, je confirme que j'aime beaucoup, surtout "trying your luck".
RépondreSupprimerMy luck, pardon :/
RépondreSupprimerC'est également mon morceau préféré.
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