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Un jour, dans un siècle, peut-être mille ans, on comprendra pourquoi Ron Sexsmith n'est jamais devenu une star. Pas assez sexy ? Pas assez glamour ? Trop discret ? Sans doute un peu de tout ça, assorti du fait que singer-songwriter est un métier difficile où l'on a tôt fait de devenir le meilleur espoir de la semaine dernière sans jamais passer par la case succès (demandez à Ed Harcourt ce qu'il en pense).
Ce problème étant insoluble, ne nous y attardons pas trop, même si dire que Ron Sexsmith vient de publier un nouvel album est déjà plus que ce que fera jamais la presse "officielle", qui se rappelle de lui seulement de manière épisodique - et encore pour l'oublier presque aussitôt. Il faut dire que le plus du tout jeune homme (il vient d'avoir quarante-six ans, même s'il ressemblera probablement éternellement à ce jeune gars mal assuré qui publiait Wherabouts à la fin des années quatre-vingt-dix) est d'une telle constance que le simple fait qu'il sorte un album est une information suffisante pour que les rares personnes se souciant de son art l'acquièrent aussi sec.
Un peu moins soul que son prédécesseur, le magnifique Exit Strategy of the Soul, Long Player Late Bloomer renoue avec cette folk-pop qui a fait l'insuccès de son auteur, quelque part entre les Byrds et McCartney, lyrique à souhaits et toujours habilement produite. Le titre ressemble à une déclaration d'intention (ou un autoportrait, ce qui revient au même) et le contenu, s'il ne retrouve jamais la grâce d'un "Ghost of a Chance" (sur l'opus de 2008), lasse difficilement. Sexsmith s'y connaît comme peu pour trousser des mélodies délicieuses, qu'elles se nomment "Get in Line" ou "Miracle", parfois livrées dans des emballages assez osés (il y a un côté lounge assez surprenant - quoique séduisant - dans "No Help at All", morceau-phare de ce cru 2011). Comme toujours, l'ensemble ne lésine pas sur la mélancolie et la voix est chaude, hâppante, comme celle d'un Chris Martin qui aurait oublié d'en faire des tonnes (un Chris Martin qui n'existe pas, donc). J'ajouterai bien que c'est comme toujours un régal, mais entre nous qui s'en soucie à part moi ?...
Long Player Late Bloomer, de Ron Sexsmith (2011)
Un jour, dans un siècle, peut-être mille ans, on comprendra pourquoi Ron Sexsmith n'est jamais devenu une star. Pas assez sexy ? Pas assez glamour ? Trop discret ? Sans doute un peu de tout ça, assorti du fait que singer-songwriter est un métier difficile où l'on a tôt fait de devenir le meilleur espoir de la semaine dernière sans jamais passer par la case succès (demandez à Ed Harcourt ce qu'il en pense).
Ce problème étant insoluble, ne nous y attardons pas trop, même si dire que Ron Sexsmith vient de publier un nouvel album est déjà plus que ce que fera jamais la presse "officielle", qui se rappelle de lui seulement de manière épisodique - et encore pour l'oublier presque aussitôt. Il faut dire que le plus du tout jeune homme (il vient d'avoir quarante-six ans, même s'il ressemblera probablement éternellement à ce jeune gars mal assuré qui publiait Wherabouts à la fin des années quatre-vingt-dix) est d'une telle constance que le simple fait qu'il sorte un album est une information suffisante pour que les rares personnes se souciant de son art l'acquièrent aussi sec.
Un peu moins soul que son prédécesseur, le magnifique Exit Strategy of the Soul, Long Player Late Bloomer renoue avec cette folk-pop qui a fait l'insuccès de son auteur, quelque part entre les Byrds et McCartney, lyrique à souhaits et toujours habilement produite. Le titre ressemble à une déclaration d'intention (ou un autoportrait, ce qui revient au même) et le contenu, s'il ne retrouve jamais la grâce d'un "Ghost of a Chance" (sur l'opus de 2008), lasse difficilement. Sexsmith s'y connaît comme peu pour trousser des mélodies délicieuses, qu'elles se nomment "Get in Line" ou "Miracle", parfois livrées dans des emballages assez osés (il y a un côté lounge assez surprenant - quoique séduisant - dans "No Help at All", morceau-phare de ce cru 2011). Comme toujours, l'ensemble ne lésine pas sur la mélancolie et la voix est chaude, hâppante, comme celle d'un Chris Martin qui aurait oublié d'en faire des tonnes (un Chris Martin qui n'existe pas, donc). J'ajouterai bien que c'est comme toujours un régal, mais entre nous qui s'en soucie à part moi ?...
Long Player Late Bloomer, de Ron Sexsmith (2011)
Pas assez sexy ? Pas assez glamour ?
RépondreSupprimerBen, il suffit de voir la pochette ;)
Toujours très bien, en effet. Mais j'ai toujours l'impression qu'il manque la chanson, le refrain qu'on peut retenir facilement. Même Nick Drake, pourtant pas très joyeux, a des mélodies sifflotantes. Bon, ce n'est peut-être pas un bon argument pour expliquer l'insuccès de Ron "Baby Boy" Sexsmith.
RépondreSupprimerSinon, de là à dire qu'on en parle pas énormément, je ne suis pas forcément d'accord. Mais là aussi, je me plante peut-être. J'ai beaucoup voyagé au Canada, ces dernières semaines !
Tom, je me réjouis à la lecture de ton billet : nous sommes donc deux à connaître et apprécier Ron Sexsmith !? Du coup, je suis en train d'écouter l'album "Blue Boy", j'adore la chanson qui s'intitule je crois "Cheap Hotel" (la personne qui me l'a copié aurait pu prendre la peine d'écrire les titres, mince !). Mais celui-ci, je vais aller l'acheter, c'est certain, non tu n'es pas seul à avoir bon goût ;-)
RépondreSupprimerJe l'écrirai probablement prochainement, j'ai un faible très prononcé pour cet artiste. Mais, en même temps, c'est comme si quelque chose s'était malgré tout cassé. J'attends toujours plus qu'il ne donne et, réellement, je ne sais pas trop si c'est sa faute ou la mienne...
RépondreSupprimer:-)
Bon, grâce à ton billet, j'ai fait une descente archéologique dans ma discothèque (c'est assez vite fait quand même) et retrouvé un autre CD de Ron, je le savais bien... C'est "Rarities", moins bien que "Blue Boy" à mes yeux, qui contient une version de "Tell me why I don't like mondays" à 2 de tension mais qui vaut la peine. Faut leur dire aux gens, histoire de les prévenir, que Ron Sexsmith, c'est hyper cooool... et que oui, il a définitivement des accents de Paul McCartney et des kilos en trop, mais c'est pour ça qu'on l'aime !
RépondreSupprimerMerci!!
RépondreSupprimerThierry & Mmarsup >>> qu'il manque LA chanson, c'était peut-être vrai à une certaine époque, mais Exit Strategy of the Soul (il y a trois ans) rachetait tout de même largement certains errements (notamment cette chanson, magnifique).
RépondreSupprimerYs >>> alors là, c'est moi qui ne connais pas Rarities. Il faudra que j'essaie de trouver ça. Enfin, content de rencontrer d'autres amateurs de ce cher Ron :-)
Anonyme >>> euh... de rien...
Le "problème" de Sexsmith c'est qu'il fait quand même peu ou prou les mêmes albums à chaque fois. Attention, j'aime bien notre bonhomme. En fait ses rengaines, si elles sont bien écrites, si ses mélodies tiennent vraiment le pavé, au bout de 3 ou 4 albums, on en a fait le tour...
RépondreSupprimerUn bon leader de division 2 en quelques sortes (faut vraiment que j'arrête de parler foot à chaque fois que je viens là).
Marrant la comparaison avec Chris Martin. Je trouve que son duo avec le dit Chris Martin à la toute fin de Cobblestone Runway vaut vraiment le détour.
et il ne passe qu'à Paris, le s@!@#d...
RépondreSupprimerTwist >>> bah... oui et non parce que (je ressasse ^^), mais Exit Strategy of the Soul n'est pas du tout dans la même veine, puisque c'est un album de... soul, et pas un mauvais. Une touche qu'on ne retrouve d'ailleurs (hélas ?) plus vraiment sur le nouveau (à part "No Help at All", mais c'est très discret)... après c'est vrai que les autres albums se ressemblent. Peut-être qu'il devrait recruter un coach vedet... euh, un producteur vedette :-)
RépondreSupprimerC'est marrant parce que tu me croiras si tu veux mais jusqu'à ton commentaire j'avais COMPLÈTEMENT oublié qu'il avait fait un duo avec le vrai Chris Martin (effectivement une très belle chanson, sur ce qui est à mon avis son moins bon album (enfin cela dit c'est sûrement le plus belle album sur lequel ait jamais chanté Martin ^^)).
La bUze >>> j'ai vu ça, oui. En même temps est-ce que Long Player sort même en France ? Avant il était chez Fargo mais maintenant ?...
(je suis salaud avec Chris, il a tout de même produit un excellent morceau de Jay-Z sur Kingdome Come, qui est loin d'être un album dégueu... mais bon, c'est pas Ron Sexsmith ^^)
RépondreSupprimer(jeudi confession: j'aime beaucoup Coldplay et Chris Martin. Peut-êre même plus que Ron Sexsmith).
RépondreSupprimer(pars en courant en se fondant dans la foule)
Il me semblait bien que tu avais déjà fait cet aveu...
RépondreSupprimer(en même temps une fois que t'as avoué Saez, Coldplay semble presque anodin ^^)
(Je ne sais pas ce que tu appelles la presse officielle mais tout le monde en parle de ce disque)(les blogs aussi)(bref)(faut arrêter ce coté "il n'y a que moi qui connait ce disque").
RépondreSupprimerSinon, pour faire court, je suis plus de l'avis de Magic http://www.magicrpm.com/a-lire/tous/ron-sexsmith/long-player-late-boomer que du tien sur ce disque. Malheureusement...
Oui, c'est vrai que c'est tout à fait mon genre de faire ce genre de truc :-)
RépondreSupprimerLa vérité c'est que quand Sexsmith a sorti son prédécent album, j'avais été assez stupéfait de voir qu'absolument tout le monde s'en balançait à part quelques pauvres blogueurs dans mon genre. Il se trouve que celui-ci fait beaucoup plus de vagues, mais je ne pouvais pas le savoir au moment d'écrire mon article (qui est sorti un peu avant).
(en plus je ne suis pas sûr qu'il ne fasse pas de vagues pour des mauvaises raisons, ce que suggère d'ailleurs à juste titre Magic. Je préférais l'album précédent, plus singulier. Mais bon, j'aime bien celui-ci, aussi)
http://0z.fr/kMDoO
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