vendredi 11 février 2011

Yuck - Junior Partners

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Nous sommes en 2011 et la lo/fi, trente ans d'existence cette année, ne s'est jamais aussi bien portée. Ce n'est pas même un revival à succès, non non : depuis les débuts de Daniel Johnston la lo/fi n'a tout simplement jamais disparu. Selon les époques elle a pu prospérer ou passer dans l'ombre, mais dans le fond elle est probablement le courant musical le plus cohérent et constant de l'après-punk. On pourra s'en moquer (on s'en prive rarement), le fait est là. Et les Anglais d'Yuck, déjà auteurs d'une poignée d'EP réjouissants, seront assurément ceux qui, en 2011, se chargeront de le rappeler au monde.


Dès les premières notes de ce premier album enlevé et sans complexes, le cahier des charges est respecté : énergie power-pop, disto, nom à la con (Yuck signifie littéralement "beurk"), voix de chat à la queue coincée dans la porte du frigo et esthétique comics, tout y est. Les filiations (Guided By Voices, Trumans Water et - surtout - Dinosaur Jr) sont évidentes et assumées. Bien entendu le second degré est omniprésent, il suffit pour s'en convaincre d'écouter "Suicide Policeman", ballade à la Neil Young oscillant entre fou rire et mélancolie subtile.

Non parce que tout de même, le principal atout d'Yuck n'est pas de marcher dans les clous (même si, incontestablement, c'est aussi de cela qu'il s'agit), mais bien d'écrire des chansons pour certaines excellentes. Si le principal reproche que l'on aura toujours pu faire aux groupes estampillés indie-lo/fi est de trop souvent se cacher derrière le côté bricolo-garageo-rigolo pour oublier d'écrire de vrais bons morceaux, nulle trace de ce syndrome chez Yuck. Des compos comme "Georgia", "Get Away" ou "The Wall" tiennent fichtrement bien la distance, le tout baignant dans une production maline, judicieusement intemporelle. Il ne manque pas grand-chose, un peu moins de ballades, une personnalité un poil plus affirmée... pour faire d'Yuck un groupe de premier plan.

En attendant, il y en a bien assez ici pour en faire l'une des premières belles découvertes de 2011. Mineure sans doute, mais ravissante et incontestablement racée.



Yuck, d'Yuck (15/02/11)

10 commentaires:

  1. La pochette ne me donnait franchement pas envie. Yuck ...
    Vais p'têt me laisser quand même suite à cette lecture.

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  2. Pas mal du tout (et groupe bien nommé ^^)

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  3. A part la toute dernière chanson, Rubber, tout cela m'a vraiment laissé de marbre.
    Trop vieux pour le lo-fi ?

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  4. "e principal reproche que l'on aura toujours pu faire aux groupes estampillés indie-lo/fi est de trop souvent se cacher derrière le côté bricolo-garageo-rigolo pour oublier d'écrire de vrais bons morceaux"

    Ou comment résumer en 3 lignes les 3 dernieres années de production musicale.

    (on aurait pu faire plus court avec "open-tuning", certes ;-) )

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  5. Plutôt marrant mais pas sûr que je l'écoute longtemps.

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  6. Et +1 pour Guic'!

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  7. Thierry >>> allons, tu n'es pas vieux. Juste fatigué ^^

    Guic' >>> je te laisse l'open-tunning, je sais que c'est ta marotte ;-)

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  8. "Suicide Policeman" est vraiment excellente. Rien que pour ce morceau, merci!

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  9. Marrant, hein ? Il faut préciser que le groupe a par ailleurs un blog contenant quelques fulgurances comiques du plus bel effet :-)

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  10. Ah ouais, même qu'ils souhaitent la bonne année à Neil Young, ahah

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