Et si les séries aussi étaient touchées par le phénomène morbide de la reformation ? Après les remakes, phénomène surgelé, on est en droit de se poser quelques questions lorsque l'on constate avec étonnement qu'une grosse partie du plan promo de Mad Dogs a été axée sur la reformation du duo de comédiens de Life on Mars, John Simm et Philip Glenister pour ne pas les nommer. Ça n'a l'air de rien vu d'ici, mais à l'échelle des seriephages britanniques, l'évènement est presque aussi important que la réunion de Seinfeld, dans Curb Your Enthusiasm, le fut pour leurs cousins américains. Toutes proportions gardées, bien sûr (le public de Seinfeld doit faire à peu près dix ou vingt fois le volume de celui de Life on Mars), mais tout de même : le symbole est là, un peu gênant dans l'idée (Mad Dogs n'a franchement rien à voir avec les aventures temporelles de Sam Tyler), assez habilement utilisé dans les faits.
Car Mad Dogs raconte justement l'histoire d'une bande de potes, et la familiarité que le spectateur ne peut que ressentir vis-à-vis des comédiens (la dream-team est complétée par Max Beesley, le Dr Lake de Bodies, et Marc Warren, increvable second rôle de la télévision britannique) permet de le placer immédiatement au centre de l'action, sans se perdre en conjectures ou en vaine exposition. Ambiance vénéneuse, chaleur étouffante, vannes piquantes ("C'était le Brian Jones des chèvres.") et tension palpable... le pilote est un véritable régal, disposant habilement les pièces d'un vrai-faux huis-clos que l'on n'imagine rien d'autre que sanglant, à terme. Ou comment quatre copains ne s'étant pas vus depuis un petit moment se retrouvent tous à Majorque à l'occasion du départ en retraite (très) anticipée d'un cinquième, incarné par un Ben Chaplin cabot comme on l'aime. Le garçon est cynique, riche à en crever, et d'une solitude extrême dans cette immense villa où il reçoit d'anciens amis qu'il ne peut s'empêcher d'écraser de son arrogance et de son mépris - au point que ceux-ci commencent sérieusement à se demander ce qu'ils foutent là. D'autant que leur hôte, censé être à la retraite, n'arrête pas de recevoir d'étranges coups de fil professionnels, d'un type auquel il ne cesse de réclamer de parler en anglais.
On sent bien que tout cela va mal finir, ce qui ne manque évidemment pas d'arriver. Rien ne manque d'arriver dans la suite de Mad Dogs, d'ailleurs - c'est bien là tout le problème. Dans la lignée des Petits meurtres entre amis, Arnaques, Crimes & Botaniques et de toutes ces comédies noires dont le cinéma anglais s'est fait une spécialité, Mad Dogs s'installe confortablement pour trois épisodes supplémentaires, mais malgré une atmosphère nonchalante, des décors magnifiques et un quatuor d'acteurs en pleine forme, le feuilleton n'évite quasiment aucun cliché. Situations stéréotypées et caractères peu surprenants, eux qui semblaient sur la ligne de départ assez bien écrits... on a bien du mal à se départir d'un désagréable sentiment de déjà-vu, voire de jmenfoutisme. Comme si l'idée de réunir quatre comédiens de grands talents, aimés d'amour par un public poussé de fait à l'indulgence... avait été la seule de l'auteur Cris Cole, laissant les susnommés grands talents en roue libre et faisant passer son réalisateur (fantomatique Adrian Shergold) en pilotage automatique. Les scènes s'enchaînent, bien fichues, souvent drôles... l'ensemble fonctionne (malgré une fin assez ridicule) mais on a du mal à vraiment comprendre l'intérêt d'un tel projet, dont le nombre des qualités esthétiques s'avère finalement inversement proportionnel au nombre d'idées. Dommage, ça commençait tellement bien.
Car Mad Dogs raconte justement l'histoire d'une bande de potes, et la familiarité que le spectateur ne peut que ressentir vis-à-vis des comédiens (la dream-team est complétée par Max Beesley, le Dr Lake de Bodies, et Marc Warren, increvable second rôle de la télévision britannique) permet de le placer immédiatement au centre de l'action, sans se perdre en conjectures ou en vaine exposition. Ambiance vénéneuse, chaleur étouffante, vannes piquantes ("C'était le Brian Jones des chèvres.") et tension palpable... le pilote est un véritable régal, disposant habilement les pièces d'un vrai-faux huis-clos que l'on n'imagine rien d'autre que sanglant, à terme. Ou comment quatre copains ne s'étant pas vus depuis un petit moment se retrouvent tous à Majorque à l'occasion du départ en retraite (très) anticipée d'un cinquième, incarné par un Ben Chaplin cabot comme on l'aime. Le garçon est cynique, riche à en crever, et d'une solitude extrême dans cette immense villa où il reçoit d'anciens amis qu'il ne peut s'empêcher d'écraser de son arrogance et de son mépris - au point que ceux-ci commencent sérieusement à se demander ce qu'ils foutent là. D'autant que leur hôte, censé être à la retraite, n'arrête pas de recevoir d'étranges coups de fil professionnels, d'un type auquel il ne cesse de réclamer de parler en anglais.
On sent bien que tout cela va mal finir, ce qui ne manque évidemment pas d'arriver. Rien ne manque d'arriver dans la suite de Mad Dogs, d'ailleurs - c'est bien là tout le problème. Dans la lignée des Petits meurtres entre amis, Arnaques, Crimes & Botaniques et de toutes ces comédies noires dont le cinéma anglais s'est fait une spécialité, Mad Dogs s'installe confortablement pour trois épisodes supplémentaires, mais malgré une atmosphère nonchalante, des décors magnifiques et un quatuor d'acteurs en pleine forme, le feuilleton n'évite quasiment aucun cliché. Situations stéréotypées et caractères peu surprenants, eux qui semblaient sur la ligne de départ assez bien écrits... on a bien du mal à se départir d'un désagréable sentiment de déjà-vu, voire de jmenfoutisme. Comme si l'idée de réunir quatre comédiens de grands talents, aimés d'amour par un public poussé de fait à l'indulgence... avait été la seule de l'auteur Cris Cole, laissant les susnommés grands talents en roue libre et faisant passer son réalisateur (fantomatique Adrian Shergold) en pilotage automatique. Les scènes s'enchaînent, bien fichues, souvent drôles... l'ensemble fonctionne (malgré une fin assez ridicule) mais on a du mal à vraiment comprendre l'intérêt d'un tel projet, dont le nombre des qualités esthétiques s'avère finalement inversement proportionnel au nombre d'idées. Dommage, ça commençait tellement bien.
✋ Mad Dogs
créée par Cris Cole
Sky1, 2011
Oh. J'apprends ici l'existence de cette série, et malgré tes réserves, il me la faut.
RépondreSupprimerRien que pour les comédiens et le premier épisode qui est vraiment très bien, la série vaut le détour mais c'est vrai que c'est dommage qu'ils ne se soient pas donné la peine d'écrire un scénario un peu plus corsé. Je crois qu'ils ont dépensé tout leur énorme budget pour les décors (qui sont vraiment classes) :(
RépondreSupprimerEnfin de toute façon on sait bien que les reformations c'est toujours moins bien :D
RépondreSupprimerOui, tu as bien cerné le problème. La série fonctionne surtout parce qu'on sent une vraie complicité entre les comédiens (tous très potes dans la vie d'après ce que j'ai lu.). Et quel plaisir de les retrouver ! rien que pour ça je ne regrette pas d'avoir regardé, même si bien sûr ce n'est pas mémorable (on est loin de LoM, dommage qu'ils n'aient pas aussi reformé l'équipe de scénaristes ^^)
RépondreSupprimerTout cela est vrai, mais je me suis quand même beaucoup ennuyé.
RépondreSupprimerTrès bien tes boutons vers tes side projects !
RépondreSupprimerMad dogs ? bof, on verra plus tard.
(sinon très bien tes boutons là)
((fait chier on peut jamais commenter ton journal de drob ni les trucs généraux du site ^^))
(((c'est quand la série pwei ?)))
((((tes fans sont vraiment partout))))
pas complètement dans le sujet, mais le court dossier des Inrocks de cette semaine sur les séries françaises est pas mal du tout (en tout cas en 4 pages on pouvait difficilement faire mieux)
RépondreSupprimerBon, j'avais pas encore entamé. ça finit à la poubelle directement.
RépondreSupprimerDe toutes façons, j'avais pas le temps. Je réécoute le Slug Guts ^^
Toujours pas dans le sujet non plus, mais ça vous étonne pas qu'il fasse si chaud cette année au printemps ? (en tout cas dans les Landes c'est la folie).
RépondreSupprimerJe ne sais pas vous, mais j'ai du mal à qualifier la couleur des bandes latérales du golb et du fond des comms : entre gris et vieux rose, c'est savamment pesé, c'est sobre sans être terne, une petite touche de bordeaux qui chatoye sans faire tapette, la classe Mc Fly.
RépondreSupprimerAvant, quand je lisais le Golb tous les jours (je n'étais pas abonné au flux rss, allez savoir pourquoi), j'étais sidéré par la capacité d'abattage de Thom : des milliers de caractères alignés sans faute de goût (ni de style ni d'orthographe, ceci dit en passant) mais un je ne sais quoi de futilité qui me faisait pen,ser que ce n'est pas en emmagasinant tout ce savoir que je retrouverai du boulot.
RépondreSupprimerMaintenant, ça va mieux : je peux lire Le golb sur mon iPhone depuis la salle d'attente de Pole Emploi. Mieux que Fluide glacial aux chiottes, le i-Golb chez Popole !
A force de diversifier les collaborations dans les sites parallèles, le Golb est devenu une holding désindustrialisée, avec :
RépondreSupprimer- un contrôle de gestion pour ramasser le fric là où il rapporte le plus,
- un service R&D pour investir dans les médias les plus hype (genre le nouveau cdb, THE place to be en ce début 2011)
- et bien entendu un service marketing performant, coordonnant d'habiles flux sur la base d'un branding repositionné sur une personnalité (Thomas Sinaeve, une marque plus sérieuse et au capital confiance plus développée qu'un vulgaire Thom) propice au story telling et à l'idolâtrie.
Reste la production qui se fait donc via ces filiales et ces satellites, d'où sont rapatriées les meilleures productions repérées via google analytics.
Le Golb, c'est un peu Alcatel Lucent : ça a commencé avec le bi-bop et c'est aujourd'hui le réseau culturel dominant sur la francosphère.
Le saviez-vous ?
RépondreSupprimerLe golb, ça veut dire le blog en verlan.
Eh ouais !
Et on dit "merci Onc' Mario !"
Le saviez-vous ?
RépondreSupprimerEt journal de drob, ça veut dire ... journal de bord !
Ah ça vous en bouche un coin hein !
Vous le souvious-vous ?
RépondreSupprimerEt fresh blood ? Eh bien hserf doolb pardi !
Ha ha sacré Thominou, le roi du verlan !
Le viévous-sa ?
RépondreSupprimerPfui... Chuis trop nul. Fresh blood ça veut pas dire hserf doolb. D'abord ça ne veut rien dire hserf doolb.
nan, Fresh blood, c'est un anagrame de "ha ha ha comment j'ai niqué GT avec mes derniers billets plus pingués que Music Lodge ! Hahahahaha !".
...
En serbo-coréen.
errata
RépondreSupprimerFinalement Fresh blood veut bien dire Hserf Doolb. C'est le nom du batteur de Dream Theater, slovène par sa mère et priapique par son père.
Bel hommage pour de la grande musique sur un site culturel de haute volée, merci Thom.
On me signale que les commentaires de ce billet ne doivent concerner que le sujet de ce billet, à savoir la géniale série Mad Men que je n'ai toujours pas vue mais j'attends la fin pour me la taper toutes les saisons d'un coup pour savoir s'ils vont sortir de l'île vivants ou pas.
RépondreSupprimerDonc je n'ai pas grand chose à en dire, si vous voyez ce que je veux dire.
(mais je crois que vous le saviez).
((ce que je ne veux pas dire)).
(((je fais attention à ne pas en dire trop vu qu'ils sont partout et j'ai peur pour ma vie)))
Enigma
RépondreSupprimerMais comment fait-il ? Le Golb + interlignage + DLMDS + CDB le site + le monde des séries + des commentaires sur 84 blogs, 18 forums, fb, tweeter, myspace et le skyblog de Nadine Morano.
Des bras de pieuvre ? (Thom = Dr Octopus ? aaaaaargh !!!!)
Des clones ? (Thom = Dolly ? aaaaaaaargh !!!!!)
Un algorithme multiséquentiel ? (Thom = HAL + joshua ? aaaaaaaaaaargh !!!!!!).
Un extra terrestre ? (Thom = le village des damnés sans les cheveux ? aaaaaaaarrrrrrrrrrrrrggggggggghhhhhhhh !)
Il est partout ce mec, il est partout !!!
Cuné >>> effectivement on en a très peu parlé en France, ce qui m'a un peu surpris (j'ai découvert son existence en passant devant une couverture du Guardian à la gare).
RépondreSupprimerSerious >>> bien dit ;-)
Azazel >>> en même temps les scenarii n'étaient pas forcément le fort de Life on Mars...
Bloom >>> j'ai regardé ça étalé sur deux soirs, c'est passé vite et non, je ne peux pas dire que je me suis "ennuyé", ce serait excessif.
Arbobo >>> je sais bien qu'à intervalles réguliers tu essaies de trouver une ruse pour me faire acheter les Inrocks... le pire, c'est que celle-ci pourrait marcher ^^
Thierry >>> putain, tu m'as vraiment traqué partout hier soir, avec tes allusions à ma réflexion (pas bien méchante) sur Slut Guts :-/
Christophe aka Putainonlui a crééunsiteCDBexprèspourqu'il puisseselâcheretilvientquandmêmeflooderLeGolbcemalade >>> en fait Thom = HAL + Joshua + Kit. T'étais vraiment pas tombé loin !
"putain, tu m'as vraiment traqué partout hier soir, avec tes allusions à ma réflexion (pas bien méchante) sur Slut Guts :-/"
RépondreSupprimer--> bah, un p'tit peu méchante quand même, et puis j'avais le temps puisque j'avais pas Mad Dogs à regarder. ;-)
J'ai regardé deux épisodes de Happy Endings à la place. Sympathique.
Tu es bien sensible, mon enfant. Il me semble t'avoir vu écrire des trucs bien pires sur des trucs que j'aimais bien plus :-)
RépondreSupprimerHappy Endings c'est la nouvelle série avec l'irrésistible Leesh, c'est ça ? ^^
Papa ? ^^
RépondreSupprimerLeesh, c'est Elisha C. ? Si oui, oui, c'est bien ça !
Oui, Leesh est son p'tit nom... mais c'est vrai que seul ceux qui sont sorti avec le savent :D
RépondreSupprimerC'est elle, ma maman ? :-DD
RépondreSupprimer"des commentaires sur 84 blogs"
RépondreSupprimerah ben merde alors...
Thierry >>> non, c'est January... eh oui, eh oui, c'est moi le père de son enfant. Je compte sur ta discrétion.
RépondreSupprimerXavier >>> pas le même jour, hein. Et sûrement pus 84 commentaires sur le même.
en fait c'était un commentaire de dépit, constatant que je n'étais que 85eme sur la liste de tes blogs préférés.
RépondreSupprimermais maintenant, j'ai compris la raison de tes 4,34 commentaires annuels sur blinkinglights ;)
Te plains pas, tu n'es pas le plus mal loti ^^
RépondreSupprimerOK, p'pa !
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