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C'est un peu l'archétype du petit plaisir coupable. Ou plutôt, en l'occurrence, du petit plaisir innocent. Une série sympathique et inoffensive, objectivement bien faite quoiqu'absolument dépourvue de génie, que l'on suit chaque semaine avec (un relatif) plaisir sans trop pouvoir expliquer pourquoi. Chaque scénario tient sur un confetti plié en quatre, l'épaisseur des caractères est à peu près équivalente à celle d'une feuille OCB, l'intensité dramatique est proche du néant. L'originalité n'y est absolument pas de mise mais, oui, c'est bien fait, ça tourne pas mal, et l'on y revient.
L'article pourrait quasiment s'arrêter là. Le pitch est si éculé qu'on ne sait pas trop quoi en dire : suite à un crash aérien, une famille middle-class ordinaire se retrouve affublée de super pouvoirs. Papa, portraitiste pour la police se sentant inutile au possible, devient l'homme le plus fort du monde. Maman, chercheuse reconnue et working-girl portant la culotte, se met à courir super vite. Fifille peut lire dans les pensées et fifils, glandeur patenté à l'école, est soudain doté d'un super-cerveau. Rien que de très ordinaire, une Very Ordinary Series qui contient bien évidemment son lot de mystères (vite éventés) et de méchants (bien peu inquiétants quoiqu'ils fassent tout pour). La seule véritable originalité de No Ordinary Family, c'est de prendre le contrepied de la plupart des histoires de héros modernes, faisant de ces aptitudes surnaturelles une bénédiction plutôt que de choisir l'habituelle fatalité. C'est mince, d'autant qu'à la différence d'un Heroes, d'un Misfits ou même d'un Hero Corp, No Ordinary Family (ABC oblige ?) ne s'inscrit pas vraiment dans la culture comics et ne joue avec les codes d'aucun genre, malgré la présence de la geekette sexy et quelques guests censés être "meta" 1 C'est mince mais ça suffit à faire revenir.
Car No Ordinary Family a tout de même pour elle un argument de poids : un Michael Chiklis impérial, qui casse son image de gros dur avec jubilation (lui-même semble en plein plaisir coupable !) et s'avère absolument excellent dans un rôle beaucoup plus proche de lui que celui, quasi mythique, de Vic Mackey. Brave type ordinaire, un peu candide, un brin maladroit, il éclipse sans se forcer la plupart des ses camarades et prend le spectateur à revers, qui s'habitue somme toute assez vite à ce changement (plus facilement en tout cas qu'à le voir former un couple improbable avec la bombasse Julie Benz, qui si elle prouve une fois de plus l'étendue de sa palette n'est guère servie par les scénaristes - on la préférait cent fois en ravissante gourde dans Desperate Housewives).
Pour le reste, pas grand-chose. Logiquement annulée au terme de cette première saison, No Ordinary Family n'est ni très drôle ni très prenante (disons qu'elle est dans la moyenne), mais avec sa simplicité et son optimisme forcené, elle remplit son office de petit plaisir innocent. Rien de plus ici qu'une gentille série familiale et efficace, mais rien de moins non plus.
No Ordinary Family, créée par Greg Berlanti & Jon Harmon Feldman (ABC, 2010-11)
(1) En fait, No Ordinary Family cache, sous l'apparence d'une gentille série, un dangereux centre de réinsertion pour anciens comédiens de 24, Lost et autres Battlestar Galactica.
C'est un peu l'archétype du petit plaisir coupable. Ou plutôt, en l'occurrence, du petit plaisir innocent. Une série sympathique et inoffensive, objectivement bien faite quoiqu'absolument dépourvue de génie, que l'on suit chaque semaine avec (un relatif) plaisir sans trop pouvoir expliquer pourquoi. Chaque scénario tient sur un confetti plié en quatre, l'épaisseur des caractères est à peu près équivalente à celle d'une feuille OCB, l'intensité dramatique est proche du néant. L'originalité n'y est absolument pas de mise mais, oui, c'est bien fait, ça tourne pas mal, et l'on y revient.
L'article pourrait quasiment s'arrêter là. Le pitch est si éculé qu'on ne sait pas trop quoi en dire : suite à un crash aérien, une famille middle-class ordinaire se retrouve affublée de super pouvoirs. Papa, portraitiste pour la police se sentant inutile au possible, devient l'homme le plus fort du monde. Maman, chercheuse reconnue et working-girl portant la culotte, se met à courir super vite. Fifille peut lire dans les pensées et fifils, glandeur patenté à l'école, est soudain doté d'un super-cerveau. Rien que de très ordinaire, une Very Ordinary Series qui contient bien évidemment son lot de mystères (vite éventés) et de méchants (bien peu inquiétants quoiqu'ils fassent tout pour). La seule véritable originalité de No Ordinary Family, c'est de prendre le contrepied de la plupart des histoires de héros modernes, faisant de ces aptitudes surnaturelles une bénédiction plutôt que de choisir l'habituelle fatalité. C'est mince, d'autant qu'à la différence d'un Heroes, d'un Misfits ou même d'un Hero Corp, No Ordinary Family (ABC oblige ?) ne s'inscrit pas vraiment dans la culture comics et ne joue avec les codes d'aucun genre, malgré la présence de la geekette sexy et quelques guests censés être "meta" 1 C'est mince mais ça suffit à faire revenir.
Car No Ordinary Family a tout de même pour elle un argument de poids : un Michael Chiklis impérial, qui casse son image de gros dur avec jubilation (lui-même semble en plein plaisir coupable !) et s'avère absolument excellent dans un rôle beaucoup plus proche de lui que celui, quasi mythique, de Vic Mackey. Brave type ordinaire, un peu candide, un brin maladroit, il éclipse sans se forcer la plupart des ses camarades et prend le spectateur à revers, qui s'habitue somme toute assez vite à ce changement (plus facilement en tout cas qu'à le voir former un couple improbable avec la bombasse Julie Benz, qui si elle prouve une fois de plus l'étendue de sa palette n'est guère servie par les scénaristes - on la préférait cent fois en ravissante gourde dans Desperate Housewives).
Pour le reste, pas grand-chose. Logiquement annulée au terme de cette première saison, No Ordinary Family n'est ni très drôle ni très prenante (disons qu'elle est dans la moyenne), mais avec sa simplicité et son optimisme forcené, elle remplit son office de petit plaisir innocent. Rien de plus ici qu'une gentille série familiale et efficace, mais rien de moins non plus.
No Ordinary Family, créée par Greg Berlanti & Jon Harmon Feldman (ABC, 2010-11)
(1) En fait, No Ordinary Family cache, sous l'apparence d'une gentille série, un dangereux centre de réinsertion pour anciens comédiens de 24, Lost et autres Battlestar Galactica.
Ah ah. C'est quand meme bien naze mais c'est vrai qu'on s'attache a ces petites choses (surtout a Autumn Reeser en fait ;)
RépondreSupprimerCa existe donc des gens qui ont tenu toute la saison !
RépondreSupprimerPerso je n'ai pas réussi à dépasser l'épisode 2. Pourtant le casting donnait envie sur le papier.
Mais bon, j'avais quand même l'impression de regarder un machin du type 7 à la maison, avec sa dose de bons sentiments dégoulinant.
ABC aurait mieux fait de la mettre sur ABC Family à mon avis.
Serious >>> ah ah... c'est vrai qu'Autumn est vraiment délicieuse, piquante, je ne la connaissais absolument pas mais elle a vraiment un truc, et c'est sans doute la meilleure au casting, après Chiklis.
RépondreSupprimerTyph >>> c'est quand même vachement moins réac que ce qu'ils passent généralement sur ABC Family... On est dans le divertissement familial, bien sûr, avec tout ce que cela implique, mais il n'y a pas le côté idéologiquement rance qu'on la plupart des productions d'ABC F...
Mais si tu la connais, elle jouait dans Entourage!
RépondreSupprimerAh oui, c'est vrai. Je n'avais pas réalisé...
RépondreSupprimerAssez d'accord avec cette chronique. Je dirais même qu'il y a eu de très bons passages, parfois, notamment avec les enfants. Le casting était globalement très bon.
RépondreSupprimer"mais il n'y a pas le côté idéologiquement rance qu'on la plupart des productions d'ABC F..."
RépondreSupprimerOuais je sais pas... Les deux seules séries d'ABC Family que j'ai vu c'est Kyle XY et Pretty Little Liars, qui n'étaient pas giga réac non plus, juste des séries très très gentillettes comme NOF. Je trouve d'ailleurs que NOF ressemble énormément dans l'ambiance à Kyle XY.
Autumn Reeser c'est avant tout Taylor dans The O.C. ! Remettons les choses à leur place s'il vous plaît ! ^^
RépondreSupprimerC'est vrai mais ça me semblait pas très "vendeur" de préciser ça. Enfin si ça va, quand tu dit "dans the O.C" ça passe, mais bon faut dire la vérité aux lecteurs du Golb, en France the O.C. c'est Newport Beach. Et là bizarrement plus personne n'aime ma petite Autumn (tant mieux laissez-la moi ^^).
RépondreSupprimerTu vois, je faisais ça pour son bien!
Dommage, y avait pourtant du beau monde (Julie Benz était très bien aussi en Darla, dans Buffy) !
RépondreSupprimerEt sinon, tu dois être au courant Thomas, mais en plus de séries mania qui se tient en ce moment, il va aussi y avoir un colloque début mai sur les séries américaines. Je pense y aller.
http://paristvseriesconference.wordpress.com/programme/
Joris & Serious >>> Mais y a des gens qui regardent The O.C. ?...
RépondreSupprimerMélanie >>> dans Angel, tu veux dire ? Car dans Buffy le personnage de Darla n'est pas très étoffé...
Je suis au courant, oui :-)
(non mais, Autumn Reeser... vous avez vraiment des goûts douteux, les garçons, tout de même :D)
RépondreSupprimerTu fais partie des intervenants, c'est ça ? Sous un autre nom ?
RépondreSupprimer@Thomas: Ouais! Ma copine m'a forcé à regarder et je me suis enfilé l'intégralité de la série dans une semaine de profonde détresse. Et j'aime bien, j'trouve ça drôle, ils jouent un peu sur leur côté soap et lycée américain. Mon plaisir honteux quoi...
RépondreSupprimerDahu > bah quoi? tu nous proposeras qui? :D
RépondreSupprimerDahu >>> en tout cas dans No Ordinary Family, oui, je la kiffe. Le personnage est parfait, aussi rigolo que sexy, sans doute d'ailleurs le caractère le plus réussi de la série. Après dans l'absolu... il lui manque quelques kilos pour me plaire, mais bon, en même temps si je m'interdisais trouver mignonnes les actrices de série qui ne correspondent pas parfaitement à mes goûts, j'en aimerais aucune :-)
RépondreSupprimer(et sans transition !)
Mélanie >>> bien évidemment non, sans quoi je l'aurais dit. Je le sais juste parce que le monde des "chroniqueurs/commentateurs/analystes" de série est plus petit que la ville où je vis.