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[Taux de spoil : 15 %] Winchester Brothers, l'éternel retour. Au menu cette saison : une poilante séquence d'ouverture montrant Dean en Regular Joe ; un épisode de haute volée narrant l'intrigue par le regard de spectateur (pas si) impuissant (que cela) de l'excellent Bobby Singer ; un Mitch "Skinner" Pileggi désormais recurring, et plus monolithique que jamais. Et surtout un sacré bordel.
Dans Buffy et plus encore dans Angel, Joss Whedon avait pris pour habitude de tourner la fin du monde en dérision, de s'auto-moquer de la manière dont, pour des raisons purement scénaristiques, celle-ci se devait de survenir de manière récurrente, façon "apocalypse of the year". Il n'est pas inintéressant de noter la manière dont Supernatural, elle, négocie sa période post-apocalytique. S'il est vrai que, la série ayant été prolongée à la dernière minute, les scénaristes avaient été contraint d'amoindrir l'Apocalypse de peur qu'elle n'en devienne insurpassable, il faut leur reconnaître un certain talent dans la manière pour le moins chaotique dont ils ont abordé sa suite. C'est qu'après tout, la série ne fait là que s'auto-mettre en abyme : en coulisse, Eric Kripke est parti (en cédant la place à Sera Gamble, qui le secondait depuis le début et avait déjà écrit une grosse vingtaine d'épisodes), un feuilleton censé s'achever à la saison cinq continue malgré tout, et une histoire qui tendait semaine après semaine vers un but précis (le duel entre Lucifer et Michael, versions archangéliques de Sam et Dean) se retrouve en roue libre. A l'écran ? La même chose, ou quasiment : il n'y avait déjà plus de Dieu, il n'y a maintenant plus de Diable. Un monde qui aurait dû tomber en lambeaux continue sur son orbite depuis un an, se déréglant progressivement. Une paire de héros qui avançaient inexorablement vers leur Destin se retrouve désormais livrée à elle-même, sans but. "The end begins", clame l'accroche promo de cette sixième saison. Tu m'étonnes, John.
Celle-ci s'assumant donc d'entrée de jeu comme une saison de transition, on aurait mauvaise grâce de lui reprocher d'être un brin branlante dans son fil rouge. D'autant que malgré quelques passages un peu boiteux et un ensemble trop éclaté pour être parfaitement convaincant, ce nouveau chapitre de Supernatural reste au-dessus de la moyenne, fidèle en tout point à ce qui a fait de la série l'une des chouchoute de ce blog : atmosphère sinistre et désolée, décors sublimement poisseux, dialogues au taquet et autodérision salvatrice. Sans oublier son duo de comédiens principaux, décidément plein de ressources, et qui loin de sombrer dans l'inévitable (croyait-on) auto-parodie continue à surprendre après six saisons. Autant dire que ce n'est pas rien.
[Taux de spoil : 15 %] Winchester Brothers, l'éternel retour. Au menu cette saison : une poilante séquence d'ouverture montrant Dean en Regular Joe ; un épisode de haute volée narrant l'intrigue par le regard de spectateur (pas si) impuissant (que cela) de l'excellent Bobby Singer ; un Mitch "Skinner" Pileggi désormais recurring, et plus monolithique que jamais. Et surtout un sacré bordel.
Dans Buffy et plus encore dans Angel, Joss Whedon avait pris pour habitude de tourner la fin du monde en dérision, de s'auto-moquer de la manière dont, pour des raisons purement scénaristiques, celle-ci se devait de survenir de manière récurrente, façon "apocalypse of the year". Il n'est pas inintéressant de noter la manière dont Supernatural, elle, négocie sa période post-apocalytique. S'il est vrai que, la série ayant été prolongée à la dernière minute, les scénaristes avaient été contraint d'amoindrir l'Apocalypse de peur qu'elle n'en devienne insurpassable, il faut leur reconnaître un certain talent dans la manière pour le moins chaotique dont ils ont abordé sa suite. C'est qu'après tout, la série ne fait là que s'auto-mettre en abyme : en coulisse, Eric Kripke est parti (en cédant la place à Sera Gamble, qui le secondait depuis le début et avait déjà écrit une grosse vingtaine d'épisodes), un feuilleton censé s'achever à la saison cinq continue malgré tout, et une histoire qui tendait semaine après semaine vers un but précis (le duel entre Lucifer et Michael, versions archangéliques de Sam et Dean) se retrouve en roue libre. A l'écran ? La même chose, ou quasiment : il n'y avait déjà plus de Dieu, il n'y a maintenant plus de Diable. Un monde qui aurait dû tomber en lambeaux continue sur son orbite depuis un an, se déréglant progressivement. Une paire de héros qui avançaient inexorablement vers leur Destin se retrouve désormais livrée à elle-même, sans but. "The end begins", clame l'accroche promo de cette sixième saison. Tu m'étonnes, John.
Celle-ci s'assumant donc d'entrée de jeu comme une saison de transition, on aurait mauvaise grâce de lui reprocher d'être un brin branlante dans son fil rouge. D'autant que malgré quelques passages un peu boiteux et un ensemble trop éclaté pour être parfaitement convaincant, ce nouveau chapitre de Supernatural reste au-dessus de la moyenne, fidèle en tout point à ce qui a fait de la série l'une des chouchoute de ce blog : atmosphère sinistre et désolée, décors sublimement poisseux, dialogues au taquet et autodérision salvatrice. Sans oublier son duo de comédiens principaux, décidément plein de ressources, et qui loin de sombrer dans l'inévitable (croyait-on) auto-parodie continue à surprendre après six saisons. Autant dire que ce n'est pas rien.
👍 Supernatural (saison 6)
créée par Eric Kripke
The CW, 2010-11
C'est vrai que du point de vue fil rouge, cette saison c'est quand même le gros bordel. On se retrouve au final avec trois intrigues parallèles qui se recoupent plus ou moins par miracle... Mais la fin laisse présager une saison 7 prometteuse. Et avec une logique, un fil narratif concret, surtout.
RépondreSupprimerAprès... Il faut voir que le meilleur épisode de la saison est un stand-alone (Season 6... Here we go!) ce qui n'est jamais très positif...
Après, l'introduction du personnage de Balthazar est rafraichissante (mais pas au point de compenser l'absence de Chuck), et Misha Collins joue très très bien aussi...
Disons que je ne suis pas impatient (m'étant fait toute la série à la file, cette saison 6 était évidement une légère déception), mais curieux tout de même de me faire la saison 7.
Assez décevant, comme on pouvait s'y attendre. La série est en roue-libre et c'est vrai que, comme le monde sans "rules", elle continue de tourner rond. Mais ce n'est plus vraiment pareil. Et il y a de grosses béances narratives, ce qui est très inhabituel.
RépondreSupprimerGuic' >>> oui, effectivement, c'est sans doute une saison de transition. Mais c'est ce qu'était aussi la 3, et elle était autrement plus scotchante.
RépondreSupprimerJ-C >>> je n'irai pas jusqu'à parler de béances narratives. Ce qui m'a surtout dérangé c'est que beaucoup de pistes sont assez peu (voire mal) exploitées : les histoires d'âme de Sam, la Mother of All, tout cela aurait pu être un poil plus épicé plutôt que de s'offrir des épisodes légers et un poil poussif (je pense notamment au trip Deadwood, d'autant plus décevant qu'en toute logique, c'est Jim Beaver qu'ils auraient dû envoyer dans le passé ^^) On a tout de même l'impression que l'intrigue avec Eve débarque comme un cheveu sur la soupe et, arrivé à quelques épisodes la fin, on hallucine que cela n'ait quasiment pas avancé d'un poil pour finalement être bouclé en un tournemain.
Une saison pleine de surprise, Cass qui devient de plus en plus important, des monstres encore plus ridicules... moi j'ai plutôt bien aimé :)
RépondreSupprimerIls sont ridicules les monstres ?...
RépondreSupprimerC'est vrai que l'utilisation de Castiel est une des bonnes idées de la saison. Cela devenait trop compliqué de faire encore une intrigue avec Sam et Dean ambigus et torturés, il fallait s'attaquer aux autres.
RépondreSupprimerMicha Collins est tellement bon que ce ne pouvait être une totale mauvaise idée ;-)
RépondreSupprimerMince, j'ai deux saisons de retard...
RépondreSupprimerQuoi ? Mais qu'est-ce que tu fous ?
RépondreSupprimerMême si l'atmosphère de la série et son humour me plaisent toujours autant, cette saison m'a déçue... Les errements entre l'âme de Sam, the mother of all et les fricotages Castiel/Crowley ont eu raison de ma patience... Pourquoi diable (c'est le cas de le dire) ne clôturent-ils pas cette série une fois pour toutes ? J'hésite à rempiler pour la 7. Même si je sais que je suis faible et que je finirai par craquer.
RépondreSupprimerT'es dure, quand même. Il y a plein de bons moments...
RépondreSupprimerOui, il y a des bons moments, notamment l'incursion dans la réalité et la mise en place de cette histoire de mother of all. Et j'aime toujours autant le personnage de Bobby et l'humour à deux francs six sous de Dean. Mais je m'attendais à une apothéose, une boucle enfin bouclée, et j'ai eu l'impression d'être face à un cabotinage décousu... Je n'étais que tristesse et déception ^_^
RépondreSupprimerNon mais je pense que l'apothéose ce sera pour la saison prochaine. C'est vrai que là le final est limite merdeux.
RépondreSupprimerLimite aussi naze que la voix pseudo-caverneuse de Mischa Collins :o) Je me laisserai sûrement tenter par la prochaine saison, mais j'ai vraiment peur qu'ils rejouent les prolongations.
RépondreSupprimerL'épisode dans la réalité et en particulier la scène avec Castiel "twitter" collins est hilllarant. le final en demi-teinte, mais permet d'aboutir à une logique de progression: difficilement extirpée, mais bon.
RépondreSupprimerCe qui m'a gonflé particulierement avec cette fin de saison, c'est que... elle est vide. Le dernier episode de la saison aurait fait un très bon .. avant dernier episode de saison. Il n'y a pas le côté "vrai cliffhanger" accrocheur du final de la saison 4, ni le coté "Where do we go from here" des fin de saison 3 et 5. C'est un season finale tiède, voila ce que je lui reprocherai le plus.
Sinon, Thomas, je pense qu'un détail t'as échappé (ou as, j'en sais rien, je sais juste que ce n'est pas forcément une de tes références absolues, mais...): l'épisode "Frontierland" n'est pas du tout référencé Deadwood, mais est en fait un énooooorme hommage / plagiat à retour vers le Futur III (et un peu de BTTF II aussi), dans la logique des voyages temporels des épisodes précédents () l'occasion desquels l'hommage avait déjà été fait...
Un truc m'a échappé où tu n'as pas vu Deadwood ? :-))
RépondreSupprimerL'épisode est évidemment référence RVLFIII, mais les allusions à Deadwood sont nombreuses : le côté "réalité sordide des pionniers" en contradiction avec l'imaginaire collectif (représenté ici par celui de Dean) vient directement de là (et pas du tout de RVLFIII !), la série est citée explicitement à deux reprises, et implicitement une fois (la chambre dans laquelle le premier type meurt est la réplique presque parfaite de la chambre d'Al Swearengen dans la série de HBO)... et enfin, last but not least, Jim "Bobby Singer" Beaver était l'un des acteurs principaux de Deadwood. Compte-tenu de la manière dont la série adore faire référence au CV de ses comédiens, voir dans cet épisode une référence à Deadwood n'a vraiment rien d'absurde !
Pas vu tout deadwood, certes (saison 1, pas plus). Mais ma formulation est maladroite surtout. Cet épisode n'est en effet pas "pas du tout référéebncé Deadwood", mais "pas principalement référéencé Deadwood."
RépondreSupprimerCa m'apprendra à apas me relire ;-)