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Le revers des plus délicieuses (donc brutales) baffes musicales, c'est qu'une fois l'effet dissipé l'auditeur se retrouver à errer comme un pauvre erre, l’œil hagard et l'oreille coagulante, camé en manque cherchant désespérément à retrouver l'extase du premier coup de martinet. Las ! En BDSM musical comme en amour, les choses sont rarement si simples. Fou, quand on y pense : on passe son temps à dire que tout a été fait et que les meilleurs groupes de rock recyclent, mais quand on cherche simplement un truc susceptible de nous faire le même effet que X ou Y, on passe parfois des années avant de trouver.
En l'occurrence, presque deux ans que l'auteur de ces lignes, pourtant du genre à l'écoute, tente vainement de dénicher quelque chose d'à peu près équivalent à l'électrochoc provoqué par le dernier A Place To Bury Strangers, sa noise sanglante, son shoegaze ténébreux, sa cold-wave en mode pan-dans-ta-gueule. Loin de la hype, c'est au fin fond du Danemark, au milieu de la vague ininterrompue des notes de bas de page de l'histoire du rock, que la quête prit temporairement fin. Avec un groupe à peine pubère au nom tout trouvé.
Sans aller jusqu'à dire qu'Iceage rivalise sérieusement avec le groupe d'Oliver Ackermann, qu'il n'évoque d'ailleurs pas de manière systématique, voici de toute évidence un jeune combo qui a chopé le truc, vous voyez : le petit machin indicible, cet espèce de feeling qui fait qu'A Place To Bury Strangers est un groupe de haut rang tandis que [insérer ici le nom de n'importe quel groupe hype des deux dernières années] n'est qu'un énième troisième couteau. Une rage saine, une aura ténébreuse et une touche sulfureuse qui fait supposer qu'on ne risque pas de le confondre de sitôt avec [insérer ici le nom de n'importe quel groupe hype des deux dernières années].
Dans un registre autrement plus punk, avec une voix qu'on qualifiera poliment de débraillée (ce "You're Blessed"...) et un son franchement cradingue (rien à voir pour le coup avec la production monstrueuse d'Exploding Head)... les petits gars s'y entendent pour envoyer des volées de bois vert tout en écrivant - c'est si rare - des chansons dignes de ce nom (voir "Broken Bones", tube post-atomique jouissif). New Brigade, dit le titre ? Tu m'étonnes, John. Violents et tempétueux, les "White Rune" et autres "Collapse" sont l'ouvrage d'un sacré gang de zonards, qui trouvent un juste équilibre entre le militarisme nécessaire à tout album cold-wave qui se respecte et un chaos parfois magnifique, parce que cherchant avant tout l'efficacité et la morgue. Rythmiques brouillonnes, lyrics branleurs... c'est peu, finalement, et en même temps dans un registre tellement policé à force de revivals successifs, c'est énorme.
Autant dire qu'on va suivre ces petits de très près.
Le revers des plus délicieuses (donc brutales) baffes musicales, c'est qu'une fois l'effet dissipé l'auditeur se retrouver à errer comme un pauvre erre, l’œil hagard et l'oreille coagulante, camé en manque cherchant désespérément à retrouver l'extase du premier coup de martinet. Las ! En BDSM musical comme en amour, les choses sont rarement si simples. Fou, quand on y pense : on passe son temps à dire que tout a été fait et que les meilleurs groupes de rock recyclent, mais quand on cherche simplement un truc susceptible de nous faire le même effet que X ou Y, on passe parfois des années avant de trouver.
En l'occurrence, presque deux ans que l'auteur de ces lignes, pourtant du genre à l'écoute, tente vainement de dénicher quelque chose d'à peu près équivalent à l'électrochoc provoqué par le dernier A Place To Bury Strangers, sa noise sanglante, son shoegaze ténébreux, sa cold-wave en mode pan-dans-ta-gueule. Loin de la hype, c'est au fin fond du Danemark, au milieu de la vague ininterrompue des notes de bas de page de l'histoire du rock, que la quête prit temporairement fin. Avec un groupe à peine pubère au nom tout trouvé.
Sans aller jusqu'à dire qu'Iceage rivalise sérieusement avec le groupe d'Oliver Ackermann, qu'il n'évoque d'ailleurs pas de manière systématique, voici de toute évidence un jeune combo qui a chopé le truc, vous voyez : le petit machin indicible, cet espèce de feeling qui fait qu'A Place To Bury Strangers est un groupe de haut rang tandis que [insérer ici le nom de n'importe quel groupe hype des deux dernières années] n'est qu'un énième troisième couteau. Une rage saine, une aura ténébreuse et une touche sulfureuse qui fait supposer qu'on ne risque pas de le confondre de sitôt avec [insérer ici le nom de n'importe quel groupe hype des deux dernières années].
Dans un registre autrement plus punk, avec une voix qu'on qualifiera poliment de débraillée (ce "You're Blessed"...) et un son franchement cradingue (rien à voir pour le coup avec la production monstrueuse d'Exploding Head)... les petits gars s'y entendent pour envoyer des volées de bois vert tout en écrivant - c'est si rare - des chansons dignes de ce nom (voir "Broken Bones", tube post-atomique jouissif). New Brigade, dit le titre ? Tu m'étonnes, John. Violents et tempétueux, les "White Rune" et autres "Collapse" sont l'ouvrage d'un sacré gang de zonards, qui trouvent un juste équilibre entre le militarisme nécessaire à tout album cold-wave qui se respecte et un chaos parfois magnifique, parce que cherchant avant tout l'efficacité et la morgue. Rythmiques brouillonnes, lyrics branleurs... c'est peu, finalement, et en même temps dans un registre tellement policé à force de revivals successifs, c'est énorme.
Autant dire qu'on va suivre ces petits de très près.
👍👍 New Brigade
Iceage | Tambourhinoceros, 2011
Ouh! très très bon. Une super découverte, bien joué!
RépondreSupprimerSuper excité par ce titre ! Je me le choppe asap. Thanks l'ami !
RépondreSupprimerCa c'est de la découverte ! Ca faisait longtemps que j'avais pas eu envie de commenter et ce sera donc pour dire merci!
RépondreSupprimerEn voilà de bons commentaires. J'ai trouvé ce disque dans un hangar désaffecté, à côté d'une boite à outil rouillée et d'un cadavre de rat. (mouais bon, en fait je l'ai trouvé en lisant un site danois).
RépondreSupprimerIls sont forts ces danois et ils doivent avoir du shoegaze dans leurs biberons : Keith Canisius, Dorias Baracca, The Brazierlights in the window...
RépondreSupprimerC'est vrai que d'une certaine manière le côté "carrefour d'influences" est assez logique chez Iceage, puisqu'ils viennent d'un pays où les trois influences (punk - cold - shoe) sont extrêmement marquées. En tout le rock scandinave est vraiment au top depuis deux ans.
RépondreSupprimerJe pense qu'il y a toujours eu une scène scandinave au top mais que grace au net elle arrive à mieux se faire connaitre tout en restant chez elle (alors qu'il y a 15 ans les groupes allaient souvent s'installer et se perdre chez les britons...)
RépondreSupprimerAllez tiens, des petits norvégiens rigolos pour la peine :
http://www.myspace.com/tr707
Oui, c'est certain que personne en France n'a entendu les Hives à l'époque de Barely Legal ou TTMOE quand il s'ébrouait dans Montezumas.
RépondreSupprimerMais bon, on expliquera encore que le Net a mis la musique en danger.
Merci pour le lien !
Se faire connaitre est plus aisé, gagner 6 sous par contre...
RépondreSupprimerOuais en même temps ce genre de groupe ne gagnait pas d'argent non plus il y a quinze ans, faut pas non plus rêver (ou fantasmer le passé) ;-)
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