...
[Article paru fin avril sur Interlignage] Pour son premier album solo post-Bad Seeds (il a quitté le collectif de Nick Cave il y a deux ans), Mick Harvey a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Finie la carrière solo en forme de défouloir, sinon de collections de faces B, aimables aussi souvent que dispensables. Dès sa pochette et même dès son titre, Sketches from the Book of the Dead, ce cinquième album annonce la couleur : on n’est plus là pour rigoler, et Mick Harvey va nous offrir son grand-œuvre.
Ça n’est pas vraiment une surprise, et le contenu encore moins : de la folk sombre, lancinante, droguée aux Songs of Love & Hate et faussement décharnée. On ne se refait pas, mais il faudra cependant reconnaître à Harvey d’avoir signé un album à lui seul plus inspiré que tous ses prédécesseurs réunis, le très bon One Man’s Treasure (2005) inclus.
Alors bien sûr, si le génie était contagieux on le saurait depuis longtemps. Avoir été le plus fervent acolyte de Nick Cave et/ou de Blixa Bargeld n’a pas pour autant fait de Mick Harvey autre chose que ce qu’il a toujours été : un brillant ouvrier, artisan de l’ombre plus souvent qu’artiste captivant. D’autant qu’il s’inscrit en l’occurrence dans un registre qui, de VIOL en Yamouridis, n’a pas manqué d’excellents représentants ces derniers mois. A côté de ces pairs, Harvey semble parfois un peu trop appliqué, plus pesant que torturé, plus engourdi que ténébreux… plus affrété que viscéral. Sketches from the Book of the Dead ne manque pas de passages erratiques, revendiquant la noirceur et la désolation plus souvent qu’ils ne la font ressentir (au hasard : "Rhymeless"). Mais d’autres tiennent franchement bien la route, tel un "October Boy" ou un "Frankie T. (Frankie C.)", morceau plus cavien que ne saurait sans doute l’être un titre de Cave lui-même, Hazlewood empâté parsemé de relents celtiques discrets mais lancinants.
Tout n’est pas parfait dans ce livre des morts, mais il est vrai que l’aspect le plus important de son titre est sans doute "sketches". Sketches from the Book of the Dead peut-être vu, littéralement, comme une ébauche de ce que l’œuvre solo de Harvey pourrait devenir à terme, s’il continue dans cette voie. Rien que pour une chanson comme "A Place Called Passion", on a envie de l’y encourager.
[Article paru fin avril sur Interlignage] Pour son premier album solo post-Bad Seeds (il a quitté le collectif de Nick Cave il y a deux ans), Mick Harvey a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Finie la carrière solo en forme de défouloir, sinon de collections de faces B, aimables aussi souvent que dispensables. Dès sa pochette et même dès son titre, Sketches from the Book of the Dead, ce cinquième album annonce la couleur : on n’est plus là pour rigoler, et Mick Harvey va nous offrir son grand-œuvre.
Ça n’est pas vraiment une surprise, et le contenu encore moins : de la folk sombre, lancinante, droguée aux Songs of Love & Hate et faussement décharnée. On ne se refait pas, mais il faudra cependant reconnaître à Harvey d’avoir signé un album à lui seul plus inspiré que tous ses prédécesseurs réunis, le très bon One Man’s Treasure (2005) inclus.
Alors bien sûr, si le génie était contagieux on le saurait depuis longtemps. Avoir été le plus fervent acolyte de Nick Cave et/ou de Blixa Bargeld n’a pas pour autant fait de Mick Harvey autre chose que ce qu’il a toujours été : un brillant ouvrier, artisan de l’ombre plus souvent qu’artiste captivant. D’autant qu’il s’inscrit en l’occurrence dans un registre qui, de VIOL en Yamouridis, n’a pas manqué d’excellents représentants ces derniers mois. A côté de ces pairs, Harvey semble parfois un peu trop appliqué, plus pesant que torturé, plus engourdi que ténébreux… plus affrété que viscéral. Sketches from the Book of the Dead ne manque pas de passages erratiques, revendiquant la noirceur et la désolation plus souvent qu’ils ne la font ressentir (au hasard : "Rhymeless"). Mais d’autres tiennent franchement bien la route, tel un "October Boy" ou un "Frankie T. (Frankie C.)", morceau plus cavien que ne saurait sans doute l’être un titre de Cave lui-même, Hazlewood empâté parsemé de relents celtiques discrets mais lancinants.
Tout n’est pas parfait dans ce livre des morts, mais il est vrai que l’aspect le plus important de son titre est sans doute "sketches". Sketches from the Book of the Dead peut-être vu, littéralement, comme une ébauche de ce que l’œuvre solo de Harvey pourrait devenir à terme, s’il continue dans cette voie. Rien que pour une chanson comme "A Place Called Passion", on a envie de l’y encourager.
👍 Sketches from the Book of the Dead
Mick Harvey | Mute, 2011
Je partage vos impressions. Le premier morceau est si excellent, que je me suis pris à rêver d'un grand disque, et finalement, Mick Harvey ne change pas vraiment de dimension (en solo). Mais l'album demeure très agréable, on le sent, malgré tout, émancipé.
RépondreSupprimerBBB.
Effectivement, vous auriez voulu synthétiser mon article vous ne vous y seriez pas pris autrement...
RépondreSupprimerMouais. Mouais. Mouais.
RépondreSupprimerÇa, c'est du com' ;)
RépondreSupprimerQu'est-ce que tu veux, c'est les vacances pour tt le monde ;)
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas encore écouté, cet album mais ton article m'y incite ainsi que l'extrait proposé, bien dans la veine des disques de CRIME & THE CITY SOLUTION (dont on oublie trop souvent que Mick Harvey fut un membre éminent !)
RépondreSupprimerOui, moi le premier d'ailleurs ^^
RépondreSupprimer