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Parfois, en regardant CSI, il arrive que je me pince pour me rappeler qu'il y a dix ans tout juste, cette série comptait parmi mes préférées. Ce qui était tout sauf extraordinaire : il y a dix ans, CSI comptait parmi les séries préférées de plein de gens, voire de tout le monde. Elle faisait souffler un vent de nouveauté, avec ses personnages geeks et ses intrigues souvent tortueuses, sa violence limite gore et son humour au cordeau. Elle était cool, sympa, fun et originale. Et elle avait un générique trop classe.
Dix ans après, CSI symbolise à peu près tout le contraire de l'adjectif "original(e)", on s'est un peu lassé du générique... mais elle demeure toujours aussi cool, sympa et fun. Et pourtant, plus rien n'est comme avant. L'usure, ma p'tite dame. Dont on ne saurait dire si c'est celle du programme ou bien celle du spectateur. Le deux vont sans doute de paire. A quel moment exactement CSI est-elle devenue une série comme les autres ? Les plus indulgents diront que c'est à partir du départ de Gil Grissom (saison neuf). D'autres évoqueront la mort de Warrick Browne (saison huit). Les plus lucides préciseront que le regard qu'ils portaient sur la série a changé à partir du moment où les sister shows se sont multipliés (donc saison quatre). Ou quand TF1 s'est mise à en diffuser tellement d'épisodes que l'overdose a été approchée par beaucoup (saison cinq ou six, approximativement. Et dans le désordre, bien sûr, on est sur TF1). Sans doute le moment fatidique a-t-il en fait été la prolongation survenue à la fin de la septième saison, la dernière vraiment irréprochable, la dernière à contenir de vrais grands épisodes. Peu importe, en fait. Les choses ne sont plus pareilles et aujourd'hui, ce qui était le comble de la hype il y a dix ans est devenu un quasi plaisir coupable.
Si la série avait déjà commencé à fléchir auparavant, il est évident que le remplacement de William Petersen/Grissom par Lawrence Fishburne/Langston a considérablement accéléré le phénomène de lassitude. Non que Fishburne soit un mauvais acteur ; c'est même très certainement, sur le papier, un bien meilleur acteur que William Petersen. Mais la vérité, c'est qu'au bout d'une décennie, une série est tellement ancrée dans les habitudes du spectateur qu'il n'a plus envie de changement. Il est trop tard pour un renouvellement des cadres, d'autant que les bons acteurs ne sont pas grand-chose, à la télé, sans de bons personnages, surtout celle-ci - qui s'est toujours démarquée des autres produits de la franchise par la profondeur de ses caractères. Or Ray Langston n'est pas un personnage très intéressant. La plupart du temps, durant les saisons dix et onze, il est même très en retrait, au point que rien ne justifie vraiment qu'il occupe la première place au générique. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c'est bien Nick "G.I. Joe" Stokes qui s'impose progressivement comme le nouveau héros de la série, ce qui est à la fois une surprise agréable (il gagne vraiment en épaisseur) et un terrible aveu d'échec. On note d'ailleurs avec un certain amusement que Langston passe le plus clair des épisodes tout seul dans son coin, se mettant de lui-même à part, comme pour symboliser une impossible intégration. Sans doute arrive-t-il trop tard : on n'arrive pas à le regarder comme le héros de la série. Le personnage n'est pas assez charismatique, et peut-être Fishburne est-il trop connu, aussi. Avant, on regardait CSI. Après, on a regardé CSI-période-Fishburne, comme l'on écoutait Black Sabbath-période-Dio. La nuance est considérable.
Reste les enquêtes elles-mêmes, qu'il est difficile de ne pas apprécier en les prenant l'une après l'autre (comme les matches de ligue 1, donc...) ; de ce point de vue, la série ne se renouvelle pas, mais elle ne baisse pas réellement non plus. Elle maintient une relative efficacité, s'autorise comme toujours quelques stand-alone jouissifs et convainc globalement sans trop se forcer. En même temps, à son âge, ce serait sans doute dangereux de se forcer. Il vaut mieux la laisser mourir tranquillement, de sa belle mort, dans une ou deux saisons. Avec Ted Danson depuis la semaine dernière, avec un autre plus tard s'il le faut. Dans le fond, peu importe le nom du médecin qui prononcera l'avis de décès.
Parfois, en regardant CSI, il arrive que je me pince pour me rappeler qu'il y a dix ans tout juste, cette série comptait parmi mes préférées. Ce qui était tout sauf extraordinaire : il y a dix ans, CSI comptait parmi les séries préférées de plein de gens, voire de tout le monde. Elle faisait souffler un vent de nouveauté, avec ses personnages geeks et ses intrigues souvent tortueuses, sa violence limite gore et son humour au cordeau. Elle était cool, sympa, fun et originale. Et elle avait un générique trop classe.
Dix ans après, CSI symbolise à peu près tout le contraire de l'adjectif "original(e)", on s'est un peu lassé du générique... mais elle demeure toujours aussi cool, sympa et fun. Et pourtant, plus rien n'est comme avant. L'usure, ma p'tite dame. Dont on ne saurait dire si c'est celle du programme ou bien celle du spectateur. Le deux vont sans doute de paire. A quel moment exactement CSI est-elle devenue une série comme les autres ? Les plus indulgents diront que c'est à partir du départ de Gil Grissom (saison neuf). D'autres évoqueront la mort de Warrick Browne (saison huit). Les plus lucides préciseront que le regard qu'ils portaient sur la série a changé à partir du moment où les sister shows se sont multipliés (donc saison quatre). Ou quand TF1 s'est mise à en diffuser tellement d'épisodes que l'overdose a été approchée par beaucoup (saison cinq ou six, approximativement. Et dans le désordre, bien sûr, on est sur TF1). Sans doute le moment fatidique a-t-il en fait été la prolongation survenue à la fin de la septième saison, la dernière vraiment irréprochable, la dernière à contenir de vrais grands épisodes. Peu importe, en fait. Les choses ne sont plus pareilles et aujourd'hui, ce qui était le comble de la hype il y a dix ans est devenu un quasi plaisir coupable.
Si la série avait déjà commencé à fléchir auparavant, il est évident que le remplacement de William Petersen/Grissom par Lawrence Fishburne/Langston a considérablement accéléré le phénomène de lassitude. Non que Fishburne soit un mauvais acteur ; c'est même très certainement, sur le papier, un bien meilleur acteur que William Petersen. Mais la vérité, c'est qu'au bout d'une décennie, une série est tellement ancrée dans les habitudes du spectateur qu'il n'a plus envie de changement. Il est trop tard pour un renouvellement des cadres, d'autant que les bons acteurs ne sont pas grand-chose, à la télé, sans de bons personnages, surtout celle-ci - qui s'est toujours démarquée des autres produits de la franchise par la profondeur de ses caractères. Or Ray Langston n'est pas un personnage très intéressant. La plupart du temps, durant les saisons dix et onze, il est même très en retrait, au point que rien ne justifie vraiment qu'il occupe la première place au générique. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c'est bien Nick "G.I. Joe" Stokes qui s'impose progressivement comme le nouveau héros de la série, ce qui est à la fois une surprise agréable (il gagne vraiment en épaisseur) et un terrible aveu d'échec. On note d'ailleurs avec un certain amusement que Langston passe le plus clair des épisodes tout seul dans son coin, se mettant de lui-même à part, comme pour symboliser une impossible intégration. Sans doute arrive-t-il trop tard : on n'arrive pas à le regarder comme le héros de la série. Le personnage n'est pas assez charismatique, et peut-être Fishburne est-il trop connu, aussi. Avant, on regardait CSI. Après, on a regardé CSI-période-Fishburne, comme l'on écoutait Black Sabbath-période-Dio. La nuance est considérable.
Reste les enquêtes elles-mêmes, qu'il est difficile de ne pas apprécier en les prenant l'une après l'autre (comme les matches de ligue 1, donc...) ; de ce point de vue, la série ne se renouvelle pas, mais elle ne baisse pas réellement non plus. Elle maintient une relative efficacité, s'autorise comme toujours quelques stand-alone jouissifs et convainc globalement sans trop se forcer. En même temps, à son âge, ce serait sans doute dangereux de se forcer. Il vaut mieux la laisser mourir tranquillement, de sa belle mort, dans une ou deux saisons. Avec Ted Danson depuis la semaine dernière, avec un autre plus tard s'il le faut. Dans le fond, peu importe le nom du médecin qui prononcera l'avis de décès.
✋ CSI [Les Experts] (saisons 10 & 11)
créée par Anthony E. Zuiker
CBS, 2009-11
Jolie analyse. Je regarde moins en moins les Experts mais tu vois, savoir que Danson rejoint la série m'a attirée. Et puis j'arrêterai sans doute à nouveau de regarder, jusqu'au final de la série peut-être ;)
RépondreSupprimerJ'ai arrêté de sauter sur les nouvelles saisons depuis bien longtemps, mais je finis toujours d'une manière ou d'une autre par les regarder.
RépondreSupprimerBon, après j'avoue, sur la saison 11, j'ai sauté quelques épisodes que je trouvais vraiment mauvais.
C'est bien de ne pas bêtement casser. CSI a marqué l'histoire des séries de manière considérable, surtout en France, et c'est bien de ne pas la regarder de haut maintenant qu'elle est, à terre, justement ^_^
RépondreSupprimerLes experts c'est cool.
RépondreSupprimerCa sert à rien mais c'est cool :)
J-C >>> bien sûr qu'elle a marqué le genre (et pas qu'en France, même si sans doute un peu plus ici, puisqu'elle a été la première série US à réellement exploser les audiences). Mais je crois qu'elle a fait son temps, aussi. Il faut savoir être mesuré dans les éloges funèbres ^^
RépondreSupprimerLil' >>> c'est une manière de résumer les choses ;-)
> on s'est un peu lassé du générique...
RépondreSupprimerGrand fou!!
on s'est un peu lassé du générique...
RépondreSupprimerMoi c'est l'inverse. Je mate le générique, et après je zappe.
Ca se voit pas mais je like ;)
RépondreSupprimerChacun ses (mauvais) goûts ;-)
RépondreSupprimerMoi je trouve que "Who Are You" est bien meilleur comme générique que comme chanson...
OH ! Voilà le genre de propos qui justifient l'existence de la censure, Môssieur!!!
RépondreSupprimerAh, euh... d'une part, ma remarque s'applique à tous les CSI, evidement.
RépondreSupprimerEt je suis quand-même assez d'accord avec Thomas. Cette chanson est beaucoup trop longue.
L'identité même de la série s'est diluée avec ses sister-shows, je trouve, ce qui a fini par nuire aussi à l'original en plus de le polluer,
RépondreSupprimerje veux dire que grâce à Grissom CSI tenait un cocktail étonnamment subtil, mélangeant la croyance moderniste très américaine en les vertus de la technique et de la science (la même croyance qui fait qu'on envoie une recherche adn avant même de se demander si un acte délictueux a bien été commis), ET une approche humaniste assez étrange (féru de psychologie mais pas très psychologue lui-même, attentif aux autres sans verser dans le compassionnel typique de l'époque et de la télé en particulier).
en trèèès gros, CSI/Miami verse plus dans le côté technique (ou du moins c'est plus ce qu'on en retient), tellement ses personnages sont tout juste bon à illustrer les pages tringle à rideau du catalogue La Blanche porte, /Manhattan plus vers le côté relationnel-psychologique, parce que c'est NYC, parce que les people, la politique, parce que gary sinise (pas terrible pourtant)...
C'est la grande révélation que nous apporte la durée. Nous avions tous cru, en tout cas moi j'avais cru, que CSI avait créé un genre et un gimmick, alors que le gimmick ne fonctionna vraiment que grâce à un personnage exceptionnel.
La technique n'opère comme "fétiche" que dans la vie, dans la fiction c'est vite chiant de savoir combien de traces de pneu sont répertoriés dans la base de bidule, ou combien d'allèles communs sont nécessaires pour établir une parenté via l'adn.
Finalement, les fictions qui reposent fortement sur la technique ou la science sont... avant tout fictives, ce sont les inventions délirantes de Q pour James Bond, les bidouillages farfelus de Chapeau melon, les déguisements improbables de Mission impossible, ou évidemment toute la production SF.
J'insiste là-dessus parce que la série elle-même a semblé jouer cette carte au début, à grand coup de plans virtuoses nous faisant traverser les murs, parcourir les fils électriques ou voir se dissocier les molécules.
Or ça reste des séries policières, où ce qui compte est une bonne intrigue, de bons personnages, des enjeux bien maîtrisés.
Or, la technique perdant progressivement son rôle de premier plan (au bout de 100 épisodes on a largement épuisé la gamme de la police scientifique), on retire un ingrédient qui faisait prétendument la spécificité de la série (bien que je le relativise plus haut, rétrospectivement).
On ne saurait trouver meilleur moyen de décevoir et d'affadir.
Guic' >>> ah, merci, heureusement qu'il y en a qui sont objectif. Je ne sais pas si tu as vu l'épisode de Louie où il écoute la chanson à la radio (et la chante), mais en le voyant je me suis rappelé à quel point elle était longue (et répétitive).
RépondreSupprimerArbobo >>> analyse on ne peut plus pertinente. J'ajouterai juste que l'un des secrets de la série au départ, c'est qu'elle est la première à accorder des rôles importants à des personnages geeks. C'est aussi ce qui la rendait séduisante.
OUais bon, j'ai compris vous êtes tous ligués contre moi. M'en fous, moi j'aime Whooooooo are you-ou-ou-ou-ou et je vous emmerde. Non mais :)
RépondreSupprimerOh, bah fais pas ton Caliméro mon p'tit Lune Sérieuse ^^
RépondreSupprimerbien dit patron ^^
RépondreSupprimeret sinon c'est vrai qu'elle est (trop) longue cette chanson.
pourtant j'adore the Who, et Guic encore plus que moi alors c'est dire!
Han j'ai jamais regardé un épisode de CSI en entier. Je suis sans doute une anomalie, pour un mec qui regardait la télé sans arrêt jusqu'à 17 ans. Mais ça m'a jamais attiré...
RépondreSupprimerj'ai découvert les who avec who are you, alors pas d'accord, la première fois qu'on se prend keith moon dans les oreilles, quel que soit le morceau à la limite, on s'en souvient (pour dire, c'était en 1978, sur un transistor optalix de merde, dans le verger de mon père, en train de ramasser les pommes un dimanche après-midi, émission de jean-bernard hebey sur rtl^^).
RépondreSupprimercela dit, csi a commencé à me lasser quand grissom est passé de quasi-mystique à mainstream guaranteed, assez rapidement en fait mais je ne saurais pas dire quand.
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RépondreSupprimertest 2
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RépondreSupprimerArbobo >>> oui alors que moi mes rapports avec les Who ont toujours assez distants, comme chacun sait...
RépondreSupprimerJoris >>> mais t'étais trop petit à l'époque, voyons ! Attends, CSI c'est gore ;-)
gmc >>> tout à fait exact ce que tu relèves sur le glissement progressif de Grissom. Même sa désignation évolue : il y a quelques années, j'ai été surpris de (re)découvrir qu'il était docteur en philosophie et spécialisé dans la métaphysique, ce à quoi il n'est quasiment plus jamais fait allusion dans les saisons suivantes (où tout le monde finit par plus ou moins accepter l'idée qu'il soit entomologiste, ce qui n'est que sa passion). C'est vrai que le personnage glisse, devient assez paternaliste et pontifiant sur la longueur. Bon, il reste tout de même autrement plus complexe et intéressant que le plupart des héros de série mainstream (surtout pour l'époque).
Comme tout le monde je ne regarde plus vraiment mais les Experts ont quand même changé comme on faisait de la télé.
RépondreSupprimerTrès bon article en passant !