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Pour RKC, formerly known as Roses Kings Castles, formerly known as Adam Ficek, formerly knows as le-type-sympa-qui-jouait-de-la-batterie-dans-Babyshambes, l'heure des comptes a sonné. Une demi-surprise sans doute, puisqu'il nous avait prévenu dès le début de l'année que la suite de ses aventures discographiques allait marquer une rupture avec ses deux premiers albums, mais une surprise quand même, et de taille.
En fait, on est plus surpris par la différence musicale que par le ton lui-même. Sous ses dehors twee, Suburban Timebombs était déjà un album énervé, bouffé par l'amertume. British Plastic ne l'est pas plus, mais il l'illustre de manière plus évidente, en un regain de tension électrique tranchant violemment avec le côté nice guy du personnage. Comme s'il avait subitement redécouvert quelque chose qu'on adore, nous, en France, et qu'on appelle faute de mieux le britrock.
Aussi au revoir Belle & Sebastian et bonjour blur (très bon riff grit sur "People & Places"), la noisy-pop ("Tapping") et l'énergie faussement brut ("Here Comes the Summer", "Seeds of Moscow"). Ne fût-ce cette voix décidément ravissante, c'est à peine si l'on reconnaîtrait notre Adam au milieu de cet album volontiers écorché, souvent décalé, parfois branlant. Les orchestrations ont gagné en richesse, mais à l'inverse le songwriting s'est considérablement épuré. Le résultat est paradoxal, faisant de British Plastic un album à la fois plus pêchu (beaucoup plus !) et moins immédiat (nettement moins !) que ses deux prédécesseurs. L'avantage de ne pas vendre de disques : on peut faire ce qu'on veut. Reste que Ficek se trouve à la croisée des chemins. Soit il perd pas mal de ses rares fans, qui ne retrouveront pas - et on ne saurait leur donner tort - dans ce disque ce qu'ils aimaient sur les précédents ; soit il en conquiert de nouveaux, impressionnés par son courage artistique. Car oui : c'est courageux, en 2011, de publier un album qui vous ressemble. C'est dire l'état du monde de la musique.
En fait, on est plus surpris par la différence musicale que par le ton lui-même. Sous ses dehors twee, Suburban Timebombs était déjà un album énervé, bouffé par l'amertume. British Plastic ne l'est pas plus, mais il l'illustre de manière plus évidente, en un regain de tension électrique tranchant violemment avec le côté nice guy du personnage. Comme s'il avait subitement redécouvert quelque chose qu'on adore, nous, en France, et qu'on appelle faute de mieux le britrock.
Aussi au revoir Belle & Sebastian et bonjour blur (très bon riff grit sur "People & Places"), la noisy-pop ("Tapping") et l'énergie faussement brut ("Here Comes the Summer", "Seeds of Moscow"). Ne fût-ce cette voix décidément ravissante, c'est à peine si l'on reconnaîtrait notre Adam au milieu de cet album volontiers écorché, souvent décalé, parfois branlant. Les orchestrations ont gagné en richesse, mais à l'inverse le songwriting s'est considérablement épuré. Le résultat est paradoxal, faisant de British Plastic un album à la fois plus pêchu (beaucoup plus !) et moins immédiat (nettement moins !) que ses deux prédécesseurs. L'avantage de ne pas vendre de disques : on peut faire ce qu'on veut. Reste que Ficek se trouve à la croisée des chemins. Soit il perd pas mal de ses rares fans, qui ne retrouveront pas - et on ne saurait leur donner tort - dans ce disque ce qu'ils aimaient sur les précédents ; soit il en conquiert de nouveaux, impressionnés par son courage artistique. Car oui : c'est courageux, en 2011, de publier un album qui vous ressemble. C'est dire l'état du monde de la musique.
👍 British Plastic
RKC | Horus Music Distribution, 2011
Oh là là, j'avoue que ce que j'ai entendu sur bandcamp ne m'a pas emballée des masses...
RépondreSupprimerJ'avias moyennement aimé les deux autres albums mais ici, le titre en écoute m'a bien emballé ! Je m'en vais écouter l'album entier sur spotify...
RépondreSupprimerle clip c'est un special dedicace shoegazing ?
RépondreSupprimerJe dirais qu'on retrouve aussi son sens de la mélodie sur certains titres. Notamment sur ceux qu'on a pu découvrir en accoustique en showcase. Mais c'est sûr que le virage pris est radical.
RépondreSupprimerMarion et Fringant >>> ben alors on fait quoi, entre vos deux avis parfaitement symétriques ?...
RépondreSupprimerDiane >>> ou tout simplement un hymne fétichiste (tu me diras le shoegazing c'est la musique officielle des fétichistes de la Converse, dans le fond... ^^)
Cissie >>> pas tout à fait d'accord, je trouve que les mélodies sont tout de même plus raides, moins fluides que sur les précédents disques...
J'adore ce type et j'adore son nouvel album. Et beaucoup de mes amis ont cette opinion.
RépondreSupprimerEh bien alors dis leur de ce manifester, Adam en a besoin ;)
RépondreSupprimerMais ils le font, ils achètent les disques et ils en parlent:)
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