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Le temps passe et peu de choses changent pour le sympathique Ray Drecker. Il a eu beau voir son niveau de vie remonter légèrement (rien de rare : il a juste enfin un toit au-dessus de la tête), retrouver progressivement une certaine forme de confiance en lui (et surtout en son gros engin !)... il demeure foncièrement cette incarnation du loser moderne, brave type un peu couillon que la crise et les aléas de la vie ont pris en sandwich, pour mieux le faucher en pleineascension stagnation. Le sort continue même de s'acharner sur lui, plaçant ainsi sur sa route un second escort-guy d'autant plus dangereux pour lui que, d'une bonne quinzaine d'années son cadet, il s'exécute avec une jolie insouciance et un plaisir certain.
La métaphore, pas très subtile, est double : d'une part, Ray subit de plein fouet un rappel de crise de la quarantaine, se voyant préférer par certaines clientes un autre gigolo plus jeune et plus beau ; de l'autre, sa PME jusqu'alors juteuse souffre de la concurrence d'une entreprise proposant un produit de qualité équivalente à meilleur marché. Voilà ce qu'on appelle une série tenant bien ses fondamentaux, puisque les deux thèmes (crise de la quarantaine et crise économique communiant dans un même torrent de merde) composent le centre névralgique de Hung depuis ses tout débuts.
En parlant de fondamentaux, Hung ne sacrifie rien au ton qui faisait son charme, à la fois sympathique un brin lourdaud... comme son héros, en fait, et comme son comédien vedette, pas vraiment un modèle d'expressivité. La série trouve même un second souffle à présent que la question des scrupules de Ray - qu'elle a toujours très mal gérée - a été écartée. Certes, elle a raté son "dark turn", là où elle avait possibilité de devenir vraiment originale et dérangeante. Elle tient cependant très bien la route dans son genre, populaire et truculent (plus que sexy, malgré la multiplication des scènes de lit. Et de placard. Et de couloir. Et de banquette arrière.) Les situations sont amusantes, et les personnages, surtout, tiennent l'intrigue avec leur éternelle bonhommie (ah ! l'increvable enthousiasme de Tanya !) leur drôlerie et leur humanité (Thomas Jane réussit d'ailleurs assez bien à faire de ses limites des qualités dès lors qu'il doit incarner Monsieur Tout-le-monde). Certes, il n'est pas un épisode qui ne soit prévisible de A à Z. Mais, peut-être parce qu'elle parle avec tendresse et humour bon enfant d'une époque absolument sinistre, elle exerce sur le spectateur un charme évident.
Le temps passe et peu de choses changent pour le sympathique Ray Drecker. Il a eu beau voir son niveau de vie remonter légèrement (rien de rare : il a juste enfin un toit au-dessus de la tête), retrouver progressivement une certaine forme de confiance en lui (et surtout en son gros engin !)... il demeure foncièrement cette incarnation du loser moderne, brave type un peu couillon que la crise et les aléas de la vie ont pris en sandwich, pour mieux le faucher en pleine
La métaphore, pas très subtile, est double : d'une part, Ray subit de plein fouet un rappel de crise de la quarantaine, se voyant préférer par certaines clientes un autre gigolo plus jeune et plus beau ; de l'autre, sa PME jusqu'alors juteuse souffre de la concurrence d'une entreprise proposant un produit de qualité équivalente à meilleur marché. Voilà ce qu'on appelle une série tenant bien ses fondamentaux, puisque les deux thèmes (crise de la quarantaine et crise économique communiant dans un même torrent de merde) composent le centre névralgique de Hung depuis ses tout débuts.
En parlant de fondamentaux, Hung ne sacrifie rien au ton qui faisait son charme, à la fois sympathique un brin lourdaud... comme son héros, en fait, et comme son comédien vedette, pas vraiment un modèle d'expressivité. La série trouve même un second souffle à présent que la question des scrupules de Ray - qu'elle a toujours très mal gérée - a été écartée. Certes, elle a raté son "dark turn", là où elle avait possibilité de devenir vraiment originale et dérangeante. Elle tient cependant très bien la route dans son genre, populaire et truculent (plus que sexy, malgré la multiplication des scènes de lit. Et de placard. Et de couloir. Et de banquette arrière.) Les situations sont amusantes, et les personnages, surtout, tiennent l'intrigue avec leur éternelle bonhommie (ah ! l'increvable enthousiasme de Tanya !) leur drôlerie et leur humanité (Thomas Jane réussit d'ailleurs assez bien à faire de ses limites des qualités dès lors qu'il doit incarner Monsieur Tout-le-monde). Certes, il n'est pas un épisode qui ne soit prévisible de A à Z. Mais, peut-être parce qu'elle parle avec tendresse et humour bon enfant d'une époque absolument sinistre, elle exerce sur le spectateur un charme évident.
👍 Hung (saison 3)
réée par Dmitry Lipkin & Colette Burson
HBO, 2011
Une saison très sympa qui pour moi aurait mérité une cinquième diode ;)
RépondreSupprimerJ'ai trouvé cette saison assez réussie, avec un nouvel équilibre entre comédie et drame assez séduisant. Ca reste mineur, mais on ne s'y ennuie pas comme devant d'autres comédies de HBO (suivez mon regard).
RépondreSupprimerUn chtio peu déçu par cette S3. Mais c'est peut-être parce que je n'avais pas saisi que Ray s'attaquait désormais au 3ème sexe ^^ ("certaines clients").
RépondreSupprimerJ'allais oublier !
RépondreSupprimerMerci beaucoup de m'avoir "incité" à lire Edgar Hilsenrath, Fuck America ;-)
Noir et formidable !
C'est marrant moi j'ai pas accroché... j'ai laissé tomber à la saison 1.. mais ma moitié lui il a adoré! Encore une seconde chance à donner....
RépondreSupprimer... Série annulée, au même titre que Bored to Death.
RépondreSupprimerThierry >>> "incité" lointainement alors, vu que je l'ai à peine commencé et que je ne suis même pas sûr d'aimer ^^
RépondreSupprimerKath >>> non c'est pas marrant, c'est même plutôt compréhensible, on est pas en face d'un grand chef-d’œuvre incontournable non plus ^^
Guic' >>> et How to Make It in America et Enlightened, ce qui est moins grave. En même temps faut bien trouver un moyen d'amortir les salaires de Dustin Hoffman, Nick Nolte, Michael Mann, Aaron Sorkin et toutes les stars qui débarquent sur HBO entre janvier et mars (Chris Meloni dans True Blood, ça doit aussi couter cher). Mais c'est un peu dommage malgré tout que la chaîne préfère ne plus privilégier que des super-productions et laisse les séries les plus sympas au vestiaires même si, le cas échéant, elles marchent.
Et non, désolé, Enlightened est reconduite pour une deuxième saison. Et c'est tant mieux ^^
RépondreSupprimerAh merde :-)
RépondreSupprimerBon cela dit, ça n'enlève rien à mon implacable démonstration ^^