...
Aujourd'hui, invitons le lecteur du Golb à faire un rêve avec nous. Le rêve d'un autre monde, où régneraient non pas la paix et l'amour (quel ennui !), mais l'intelligence, le bon goût et la créativité.
Dans ce monde, mettons tout de suite les choses aux clairs, la pop mainstream n'existerait pas plus que la musique indierockement correcte. Tout ne serait pas rose, bien sûr : les gens n'écouteraient pas que de la bonne musique, on trouverait encore ici ou là quelques poches de résistance chanson festive ou post-reggae, mais au moins pourrait discuter. Dans ce monde, un album comme le second opus de Zarboth ne serait pas marginal ni underground, ni même estampillé "indé" - il n'aurait absolument pas besoin d'être "indépendant" : il serait la norme. Pas une norme figée et restrictive, s'entend. La norme, ce serait juste d'échapper au formatage, de s'affirmer en tant qu'artiste sans chercher à ressembler au voisin ni à suivre une quelconque mode ni à caresser l'auditeur dans le sens du poil (ce qui ne signifierait pas pour autant l'agresser systématiquement). J'imagine que du coup, au bout de quelques années, des mecs se mettraient sans doute à jouer de la pop FM ultra-calibrée juste pour défier la norme - mais c'est une autre histoire.
Mauvaise nouvelle : ce monde n'existe pas. Bonne nouvelle : Zarboth existe bel et bien dans notre monde tout pourri à nous, et pour une somme modique, Etienne Gaillochet (We Insist!) et Phil Reptil (Osteti) vous offrent l'occasion de passer quelques minutes dans cet univers fantasmatique où une chanson fait le temps qu'on veut, reprend les motifs qu'on veut et est tout sauf quelque chose de monotone/chrome. Evidemment, le rendu sur l'auditeur lambda ne sera pas tout à fait le même que sur Terre 2. Le seul nom du groupe suffira à le faire écarquiller les yeux, et l'écoute lui sera peut-être laborieuse. Trop de signatures rythmiques, trop de faux-plats, trop de mélodies distendues jusqu'à explosion. Zarboth, comme ses grands frères, dont il compose une version à la fois plus rèche (dans le son) et plus sauvage (dans le ton), n'est pas le genre de groupe dont vous pourrez offrir les disques à votre maman pour Noël - non qu'il soit absrupte ou violent : c'est jusque que Maman n'est sans doute pas assez curieuse pour s'aventurer dans une telle expédition (mais vous pouvez essayer quand même, hein). Kwakiutls est le genre d'album qui cultive sa différence, y compris au sein de la marge. Même du côté de la scène math-metal-rock-core, on entend finalement assez peu de choses comme "Saint-Louis du Ha-ha!" ou "Celtic Toupee", morceaux se situant quelque part entre les Dead Kennedys, Mr Bungle, Zappa et une usine de traitement des déchets de l'an 2035. Pour maman, c'est au minimum la garantie d'un tour de montagnes russes. Pour son fils, fin connaisseur du rock expérimental et des hybridations musicales, la promesse de réussir à se faire malgré tout surprendre au détour d'un morceau. Qui dit mieux ?
Aujourd'hui, invitons le lecteur du Golb à faire un rêve avec nous. Le rêve d'un autre monde, où régneraient non pas la paix et l'amour (quel ennui !), mais l'intelligence, le bon goût et la créativité.
Dans ce monde, mettons tout de suite les choses aux clairs, la pop mainstream n'existerait pas plus que la musique indierockement correcte. Tout ne serait pas rose, bien sûr : les gens n'écouteraient pas que de la bonne musique, on trouverait encore ici ou là quelques poches de résistance chanson festive ou post-reggae, mais au moins pourrait discuter. Dans ce monde, un album comme le second opus de Zarboth ne serait pas marginal ni underground, ni même estampillé "indé" - il n'aurait absolument pas besoin d'être "indépendant" : il serait la norme. Pas une norme figée et restrictive, s'entend. La norme, ce serait juste d'échapper au formatage, de s'affirmer en tant qu'artiste sans chercher à ressembler au voisin ni à suivre une quelconque mode ni à caresser l'auditeur dans le sens du poil (ce qui ne signifierait pas pour autant l'agresser systématiquement). J'imagine que du coup, au bout de quelques années, des mecs se mettraient sans doute à jouer de la pop FM ultra-calibrée juste pour défier la norme - mais c'est une autre histoire.
Mauvaise nouvelle : ce monde n'existe pas. Bonne nouvelle : Zarboth existe bel et bien dans notre monde tout pourri à nous, et pour une somme modique, Etienne Gaillochet (We Insist!) et Phil Reptil (Osteti) vous offrent l'occasion de passer quelques minutes dans cet univers fantasmatique où une chanson fait le temps qu'on veut, reprend les motifs qu'on veut et est tout sauf quelque chose de monotone/chrome. Evidemment, le rendu sur l'auditeur lambda ne sera pas tout à fait le même que sur Terre 2. Le seul nom du groupe suffira à le faire écarquiller les yeux, et l'écoute lui sera peut-être laborieuse. Trop de signatures rythmiques, trop de faux-plats, trop de mélodies distendues jusqu'à explosion. Zarboth, comme ses grands frères, dont il compose une version à la fois plus rèche (dans le son) et plus sauvage (dans le ton), n'est pas le genre de groupe dont vous pourrez offrir les disques à votre maman pour Noël - non qu'il soit absrupte ou violent : c'est jusque que Maman n'est sans doute pas assez curieuse pour s'aventurer dans une telle expédition (mais vous pouvez essayer quand même, hein). Kwakiutls est le genre d'album qui cultive sa différence, y compris au sein de la marge. Même du côté de la scène math-metal-rock-core, on entend finalement assez peu de choses comme "Saint-Louis du Ha-ha!" ou "Celtic Toupee", morceaux se situant quelque part entre les Dead Kennedys, Mr Bungle, Zappa et une usine de traitement des déchets de l'an 2035. Pour maman, c'est au minimum la garantie d'un tour de montagnes russes. Pour son fils, fin connaisseur du rock expérimental et des hybridations musicales, la promesse de réussir à se faire malgré tout surprendre au détour d'un morceau. Qui dit mieux ?
Zarboth | Atypeek Music, 2011
Avis après une seule écoute : miam !
RépondreSupprimer