vendredi 13 janvier 2012

La Technique du pipi dans un violon troué

...
C'est avec une sincère indifférence que j'écoutais l'autre matin les vœux de François Bayrou, lorsque l'évidence m'a subitement frappé : il m'était impossible d'éprouver autre chose que cela. De l'indifférence. Non que je me sois changé en zombie depuis le dernier édito - c'eût été à peu près impossible à quiconque. Pendant près d'une demi-heure, François Bayrou n'a strictement rien dit, il a énoncé quelques principes généraux relevant plus du bon sens près de chez vous que de la vision politique forte (ou même simplement moyennement affirmée), et sinon : rien. Il a juste brodé autour de ces vagues principes, se montrant légèrement farfelu au seul instant où il s'est aventuré à donner des chiffres (c'était certes un lapsus, mais qu'il était révélateur de le voir en commettre un très exactement lorsqu'il s'aventurait sur un terrain moins superficiel), et puis voilà. Ah si : il s'est payé le royal culot de conclure sur la promesse d'une présidence (la sienne) toute de parler vrai, qui se refuserait à blablater. Voilà qui promet.

Heureusement pour Bayrou et malheureusement pour nous, il n'est pas le seul. Devant, pour des raisons professionnelles, m'avaler un nombre considérable d'émissions d'info et d'interview politiques, j'ai découvert avec stupeur que le discours du centriste était plus proche de la norme que de l'exception. D'accord : découvrir est sans doute un bien grand verbe. Je ne peux pas dire que je ne le soupçonnais pas. Mais une fois abordé à travers ce prisme, il devient quasiment impossible de poser autrement la question de la représentation médiatique de la parole politique. Si vous avez un peu l'esprit de synthèse, essayez chez vous : prenez une interview politique au pif, et tentez de la résumer en un minimum de lignes. Vous constaterez que c'est en fait d'une facilité déconcertante, et que le ratio est à peu près d'une demi-ligne par tranche de cinq minutes. Soit donc de trois lignes par demi-heure.


On mettra bien sûr cela sur le dos du méchant, de l'odieux... de l'infâme système médiatique, qui a souvent bon dos. Il est vrai qu'il n'entend la pensée politique que lorsque celle-ci s'avère réductible à l'état de slogan publicitaire (Michel Rocard s'en souvient). Encore cette semaine, le traitement dérisoire, superciel et sourd de la proposition - courageuse et remarquable - faite par François Hollande de supprimer/moduler le quotient familial, pour le remplacer par un crédit d'impôts égal pour tous... il suffisait de voir ce traitement 1, donc, ou plutôt pour la plupart des Français de ne pas le voir, pour s'en convaincre. A vrai dire, il suffit même de lire ma propre phrase, un brin tortueuse, pour comprendre à quel point cette idée, éminemment technique pour quiconque n'aurait pas un minimum de connaissances en maths et en fiscalité, est très difficilement réductible - donc peu engageante pour le susnommé système médiatique. Mais il pourrait encore décider de l'expliquer au pauvre spectateur que sa voix demeurerait couverte par le brouhaha des petites phrases de ceux - innombrables, majoritaires - qui n'ont rien à dire 2.

Car l'on aurait tort de laisser croire qu'il n'y a pas, chez une bonne part de la classe politique française, une réelle volonté de ne rien dire. A droite comme à gauche, et comment pourrait-il en être autrement entre un sortant voulant se présenter à la dernière minute et un challenger qui, candidat depuis octobre, semble sagement attendre dans un coin du ring, en disant le moins possible tout en tentant simultanément de couvrir un maximum d'espace médiatique ?

La stratégie de l'évitement, que l'on pourrait aussi appeler celle du pipi dans un violon troué, n'est pas une nouveauté inhérente à cette campagne qui n'en finit pas de commencer. Elle est l'arme absolue de la communication politique (post)moderne et possède même quelques champions régionaux (Morano, Riester, Wauquiez, Rosso-Debord et tous les pitbulls de l'UMP, passés maîtres dans l'art ionesquien de répliquer à toutes les questions sans jamais formuler la moindre réponse). Elle consiste, devant un fait important, à en choisir un d'importance moindre et à le faire enfler, enfler, enfler... non dans l'espoir de faire oublier le premier (ce serait trop facile et tout de même ! Les gens ne sont pas si cons), mais dans le but de lui conférer une importance supérieure ou égale. Ici intervient la réelle responsabilité médiatique du système, qui fait rarement preuve de discernement, notamment au cours de ces robinets à noms propres que l'on nomme, faute de mieux, journaux télévisés.

Ainsi par le biais d'une altercation savamment mise en scène, Accrochage brutal entre Nadine Morano et Sophia Aram deviendra un titre aussi important, et même signifiant, que la réflexion susmentionnée sur le quotient familial (ce n'est qu'un exemple, ces deux infos n'étaient pas concomitantes). Le buzz enfle dans les heures qui suivent (merci le Web et merci Twitter), au point que quelqu'un suivant un minimum l'actu via le Net ne peut pas ne pas en avoir entendu parler. Morano en remet une couche avec l'affaire des vraies fausses 3 excuses de Philippe Val, elle se torche incontestablement avec Inter mais, là où l'on aurait pu (dû !) s'attendre à voir le soufflé retomber aussi sec (un soufflé sec, ah ah, quel blagueur je fais).... on en parle pendant CINQ jours et tout cela s'achève, le lundi suivant, par une tribune de la principale intéressante dans Libé, certes teintée d'une ironie délectable - mais tribune quand même. Cela en valait-il réellement la peine ? Assurément non. Le jour même de la déjà gonflante (et gonflée) affaire du "sale mec", ce qui restait d'espace médiatique se voyait consumé par une histoire toute aussi secondaire.

On me répondra qu'une humoriste prise pour cible par une ministre n'est pas quelque chose d'anodin. Que cela dit quelque chose, au minimum de Nadine Morano, si ce n'est de notre époque en général. C'est entendu. Mais c'est précisément là la subtile perversité de la stratégie de l'évitement : transformer le pas anodin en important. Le secondaire en prioritaire. Or l'espace médiatique, contrairement à l'illusion corollaire de l'immensité du Web, n'est pas illimité. Il est borné par l'attention du récepteur, son temps d'écoute, sa mémoire. Perdre des heures de ce temps réduit à évoquer la prise de bec entre une humoriste et une ministre (ou une journaliste et un ministre), ou les talents d'imitateur d'un candidat... c'est faire le jeu du néant idéologique et propositionnel que les mêmes personnalités politiques sont les premières à reprocher à leur voisin. A cent jours tout pile de l’Élection des élections, on n'a toujours pas vu le moindre commencement de début de programme chez les uns comme chez les autres, mais il faut quand même en parler, et plutôt deux fois qu'une. Magie d'une vie politique où la polémique sert de supplétif au débat et où le Net, qui n'aime rien tant qu'à s’autoproclamer contre-pouvoir, joue les catalyseurs épileptiques.


1. Bien heureux celui qui, au-delà d'un sujet semblant faire polémique en tant que lui-même, aura pu entenre - au cas où il l'aurait ignoré - que cet outil remontant à Mathusalem est peut-être un symbole d'une certaine politique familiale à la française, mais un symbole assurément injuste et profondément inégalitaire dans son fonctionnement.
2. Entendu ce matin sur i-télé : "Les dernières semaines ont malheureusement été riches en "petites phrases" venues écarter le vrai débat. Tout de suite, une compilation des phrases chocs des dernières semaines." On ignore s'il s'agit de bêtise intersidérale, ou tout simplement de cynisme.
3. Ou fausses vraies, on finit par ne plus savoir et pour tout dire on s'en fout compètement.

21 commentaires:

  1. ENORME EDITO!!

    On sent que les élections approchent, Le Golb aussi passe à la vitesse supérieure ;)

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  2. Et encore, là on n'en est pas aux choses sérieuses...

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  3. J'ai vu le même truc sur I-télé ce matin et j'avoue, je me suis esclaffé :-)

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  4. C'est vrai que les candidats ne disent pas grand chose d'intéressant, mais pour ma part ils ont TOUS déjà dit au moins une connerie aussi grosse qu'eux qui m'a découragé de leur donner mon vote. 100 jours avant le début de l'élection, je suis déjà quasi sur que celui ci sera blanc...

    concernant la position de Hollande sur le quotien familial, elle est courageuse, c'est indéniable. Est ce vraiment une bonne chose, ou une chose prioritaire, j'en suis moins sur (mais bon, difficile de se faire un avis sur quelque chose, tu le soulignes, qui n'a pas été expliqué). Il me semble qu'une fiscalité juste serait plutot de revoir les baremes d'impots sur les revenus, qu'ils soient de salaire, immobilier ou autres investissements...

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  5. Comme Xavier, un peu dans l'expectative vis-à-vis de ces propositions. Hollande nous dit depuis des mois que la première chose qu'il va faire, ce sera de réformer la fiscalité. Soit, il y en a besoin. Mais c'est, tout de même, un sujet assez technique, il est plus que temps de nous expliquer comment. Supprimer le quotient familial, pourquoi pas, ce pourrait être à la fois source d'économie et de justice sociale, mais, là encore, il faudrait expliquer comment...

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  6. pour le coup, l'explication sur le quotient familial, je l'ai vue à la télé (bien surpris je dois dire d'en voir une assez claire et précise, lue dans libé et le monde,
    bref pas besoin d'attendre la presse économique ou une émission spéciale,
    l'info est là,

    mais ça rejoint ce que dit thom, dans cette avalanche d'info il est assez facile de passer à côté de ces explications, quitte, par conséquent, à croire de bonne foi qu'elles n'ont pas été données.

    c'est la stratégie de "dénigrez, il en restera toujours quelque chose", dont la déclinaison plus large est : attention à la première info, car même si vous démentez personne ne se souviendra du démenti.

    on a aussi 2 problèmes relativement structurels :

    - l'inversion du calendrier, la plus grosse connerie jamais faite par Jospin qui n'en a pas fait tant que ça (peu, mais énormes) : elle met l'accent sur la présidentielle donc sur les personnes, et non pas sur les législatives, les programmes passent alors au second plan, et le jeu revient alors plus à faire passer l'autre pour un nul, plus qu'à dévoiler ses propres cartes

    - la candidature non-officielle de sarkozy (mitterrand s'était aussi déclaré très tard, pour compliquer la tâche de chirac, et ça fonctionne très bien) :
    si hollande dévoile trop précisément son programme, il se fait démonter mais sans que l'ump soit contrainte de dévoiler ses propres cartes, donc même si hollande aurait l'impression d'avoir la maîtrise de l'agenda ce serait au bénéfice de sarkozy, en lançant des ballons d'essai il est contraint de rester flou mais oblige un poil l'ump à se dévoiler tout en se gardant une possibilité d'ajuster le tir pour les propositions "officielles".
    C'est un peu "le premier qui parle a perdu", vu que pendant ce temps le président (si c'était un président de gauche, il ferait pareil) surjoue le côté "j'ai plus important à faire, je gère la crise moi madame"

    en 2007 la situation était différente,
    mais avec un avantage stratégique dont la gauche a été INCAPABLE de profiter : renvoyer un ministre en exercice depuis 10ans à son bilan (ses bilans, d'ailleurs).
    en 2012 les stratéges des deux camps ont l'air plus affutés, mais orientent leurs efforts sur les faux-pas de l'adversaire plus que sur la campagne "positive" (le contenu, à chaque élection un peu plus perdant, et nous avec)

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  7. Le coup de bambou du quotient familial, je crois que c'est aussi de rappeler d'un coup, d'un seul, que la droite et la gauche, ce n'est pas pareil. Au moment où Sarkozy s'apprêterait à inscrire le mariage gay dans son programme, c'est intéressant de voir qu'il reste des sujets très clivants. Et que celui-ci soit économique et non social, inversant le vieux rapport de force qui veut, inconsciemment, qu'on voit la gauche plus à la pointe sur les questions sociales, et "incapable" sur les questions économiques. La réponse unanime et sans nuance de l'UMP, à cette question du quotient familial, est en cela révélatrice. H.

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  8. Contrairement à Arbobo, je n'ai pas entendu l'explication sur le quotient familial, mais alors les autres conneries dont parle l'édito j'en ai soupé. Je me sens vengée par cet article.

    Et je salue au passage un retour en très grande forme du Golb. Après un petit passage à vide on sent que tu as retrouvé une certaine morgue qui moi me manquait.

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  9. Le seul à débattre de son programme et à être compatible avec une vision progressiste de la gauche est Mélenchon. Ironniquement il n'est pas questionné sur son programme mais sur son "style" à rebrousse-poil et sur des faits divers médiatiques sans aucun intérêt.

    Eva Joly est elle honteusement bouffée par l'espace médiatique et lachée aux entournures par son parti.
    Le Pen est sans la plus intelligente médiatiquement, en grappillant opportunément ici et là des mesures propres à cristaliser la rage, les peurs de nos concitoyens, qui sont majoritairement sans esprit critique et culture politique, pas aidés en cela par l'absence de debats de fond sur la téloche.

    Après avoir suivi intensivement pendant 1an1/2 l'espace politico-écono-médiatique (interviews des politiques, des spécialistes ect...) Je suis finalement arrivé à comprendre comment un Nicolas Sarkozy a pu être élu en 2007, et pourquoi dans la situation actuelle aucun candidat viable ne pourra vraisemblablement être en mesure de changer les choses.

    La seule solution que je peux apercevoir est de changer de République (entre autre : encadrement du 4e pouvoir : les médias, en enpéchant toute promiscuité avec les pouvoirs économiques et politiques), de mode de gouvernance (croire qu'un homme seul tout en haut peut veiller à l'intérêt général et au bien commun est de la folie), et assurer l'implication réelle des citoyens dans la vie de la cité (pas juste une parodie triste de démocratie).

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  10. Xavier >>> une chose prioritaire... dans l'absolu non, mais j'imagine que cela s'inscrit dans la réforme générale de la fiscalité prévue par Hollande depuis une bonne année, maintenant. Et ça, oui, c'est prioritaire, surtout dans une époque où le moindre centime compte pour l'état.

    Bloom >>> je suis parfaitement d'accord.

    Arbobo >>> ah oui ? Moi je n'ai rien vu ni entendu de vraiment intéressant sur le sujet, même en comptant BFM Business ou Radio Classique, où j'ai principalement entendu des gens "donner leur avis" sur l'idée (je n'ai entendu que Colombani s'exprimer pour, mais il n'est sans doute heureusement pas le seul - je n'entends pas tout non plus ^^), et peu l'expliquer dans les détails. Mais tant mieux s'il y a eu, au contraire, ça nique mon édito mais je ne vais pas m'en plaindre - c'est pour la bonne cause.

    Tu as évidemment raison concernant la nécessité pour Hollande de rester à l'abri. Reste que comme nous sommes en année présidentielle, les médias ne parlent que de ça... donc, en l'occurrence, brassent beaucoup de vent. Pas étonnant que cette élection ne lève pas le même enthousiasme qu'en 2007 (mais il est vrai aussi que la situation est quasiment incomparable). Dans un article, je ne sais plus lequel, un journaliste comparait Hollande à Mariano Rajoy, qui s'est aperçu qu'à chaque fois qu'il proposait quelque chose, il perdait deux points, et a donc décidé au bout d'un moment de ne plus rien dire et de laisser les autres perdre. C'est drôle... et tellement vrai. On aurait d'ailleurs pu filer pendant deux pages l'image du boxer dans un coin du ring :-)

    H.V. >>> ça, c'est vrai. C'est tellement de gauche, comme idée, que les gens de gauche ne savent pas trop sur quel pied danser. Faut dire qu'ils ne sont plus de gauche depuis très longtemps, forcément d'un coup, ça fait bizarre :-D

    (je dis "les gens", je parle des "élites de gauche", car on sait bien que les électeurs traditionnels du PS sont bien plus à gauche que le PS lui-même, ce qui n'est certes pas d'une difficulté insurmontable)

    Lil' >>> faut dire que je me suis gavé de produits dopants, ces quinze derniers jours ;-)

    Marc >>> oui, en dehors des deux grands partis il y a tout de même quelques débats qui émergent ; malheureusement ils sont inaudibles, puisque Sarkozy et Hollande réussissent à avaler la quasi totalité de l'espace médiatique en ne faisant rien (nous vivons décidément dans une curieuse époque).

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  11. Sinon, juste par curiosité : vous préférez les commentaires comme ça, ou bien avec la pop-up ? Vu que je ne peux plus les avoir comme ils étaient avant...

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  12. Excellente question.

    C'est marrant de répondre mais en même temps ça sert pas à grand chose et en cas de débat ça peut même devenir chiant à lire. Et c'est écrit tout petit.

    En même temps la pop up ça fait fait mega ringard :D

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    1. Méga ringard, c'est mon avis aussi...

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    2. c'est rigolo par contre de pouvoir répondre à un com.

      :-)

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    3. C'est vrai, ça :-)

      Cela dit, j'ai peur que cela puisse être un peu "bordélique", parfois..

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    4. Disons que si tout le monde se met à utiliser la fonction répondre ça va. Dans le cas contraire, c'est vrai qu'un long débat peut s'avérer difficile à suivre.

      Mais je m'inquiétais surtout de la taille des caractères, que je peux pas - pas encore - régler.

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  13. J'ai peur que ce soit assez illisible sur les longs commentaires, notamment pour ceux qui sont sur un téléphone (car oui Monsieur, oui Madame, on lit Le Golb sur smartphone, certains sont tellement accros qu'ils ne peuvent attendre de rentrer à la maison ^^)

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  14. En meme temps sur un smartphone tu peux facilement zoomer.

    A quand l'app ? :D

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  15. Tiens,
    Cet article décrit bien la chose et du coup je n'ai pas pu m'empêcher d'y penser, pour 2 raisons toutes fraîches:
    L'accrochage dont une copine m'a parlé pas plus tard que ce soir (parce que j'avoue, ces derniers temps, j'ai été un peu à la traîne niveau actu politique) entre Lapix et MLP.
    Et l'autre, que je découvre à l'instant entre mélenchon et le petit journal.
    Et j'ai l'impression qu'en politique désormais, il est devenu de bon ton de faire dans le calembour ou dans le "clash".


    Je ne sais vraiment pas si le petit journal se prétend journalisme ou émission d'humour (vraiment hein, en même temps je peux pas me carrer cette émission donc après avoir regardé ça un peu au début, ça m'a foutrement lassé et j'arrive pas à saisir l'attrait qu'on peut trouver à cette émission, j'ai juste l'impression que c'est de la fausse impertinence, de la blague au détriment d'autrui... bon je vais arrêter là, vous l'aurez compris j'aime pas :) ), peut être qu'on me répondra ici à ce sujet, mais j'ai l'impression que c'est devenu "à la mode" que de s'y prendre comme ça, que les politiques se DOIVENT de jouer le jeu, qu'ils plairont non pas tant pour leurs idées que par leur sens de la répartie (youhou "jt'ai trop cassé, votez pour moi").

    Quant à la Lapix, bon c'est mignon tout ça, j'ai vu la vidéo, seule chose qui m'a vraiment surpris c'est de voir MLP ne pas botter en touche comme elle sait pas trop mal le faire... limite jl'ai trouvé en petite forme, elle a du être surprise du ton. La vraie question en revanche que je me suis posé c'est à t'elle ou sera t'elle aussi impertinente/ tenace/ acerbe avec des candidats moins "marginaux" si on me passe l'expression, ou plus consensuels.

    Enfin voilà tout ça pour dire fort à propos cet article!
    Je mélange peut être certains trucs, c'est un mini coup de gueule un peu réac j'avoue.

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  16. oups quand je dis "a t'elle ou aura t'elle", je parle de Lapix, pas de MLP, j'aurai du mieux me relire.

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  17. Je suis évidemment d'accord.

    En fait, tu pointes deux problèmes - à mon avis - différents mais complémentaires.

    Le premier, c'est que les intellectuels étant devenus ce qu'ils sont, leur rôle traditionnel de "confrontation du pouvoir" est désormais dévolu à des humoristes, qui n'en ont pas nécessairement la compétence.

    Le second, c'est d'une manière générale une forme de mépris plus ou moins dissimulé pour les candidats n'appartenant pas aux deux grands partis. On va recevoir Le Pen ou Mélenchon dans le but implicite de "se les faire". Il y a quelques jours, une interview de Morin par Bruce Toussaint m'a carrément ulcéré tant on avait le sentiment que Toussaint se foutait de la gueule de son invité, ne s'intéressait absolument pas au fond et voulait juste entendre Morin dire que sa candidature ne servait à rien et que tout le monde tapait. Même si je suis le premier à me taper de la candidature de Morin, j'ai trouvé la scène extrêmement violente et déplacée vis-à-vis d'un type qui, après tout, a tout à fait le droit de se présenter aux élections si ça lui chante. D'autant plus déplacée, à vrai dire, qu'il est inacceptable à mon sens qu'un type ayant déjà peu de temps d'antenne ne puisse même pas utiliser ces bouts de ficelles pour évoquer son programme.

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