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[Taux de spoil : 30 %] C'est marrant. On n'aurait pas forcément parié que le départ du cabotin Robert Sheehan, aussi talentueux qu'insupportable (oui, bon, cabotin, quoi...) allait entraîner le déclin brutal de Misfits. L'intérêt de la série semblait résider ailleurs que dans ses pitreries. La qualité du reste du casting, tout comme l'excellente seconde saison, semblaient même promettre un désistement relativement indolore (du moins passés les inévitables tâtonnements inhérents au départ brutal d'un acteur à l'inter-saison). On ne voyait vraiment pas Misfits dévenir moins bien. En tout cas pas comme ça et pas maintenant.
Or c'est pourtant ce qui vient de se passer. Il serait sans doute excessif de mettre cela sur le compte de la seule absence de Sheehan, mais la concomitance des deux évènements ne peut qu'être constatée. En fait, c'est comme si un équilibre s'était bizarrement trouvé bouleversé, que les scénaristes n'ont jamais paru en mesure de rétablir. Dès le départ, d'ailleurs, remplacer le pitre vulgaire et obsédé par un autre (Joseph Gilgun, qui incarne Rudy) résonnait comme un aveu d'impuissance. Et si les trois premiers épisodes (surtout le deuxième et le troisième, pour être honnête), globalement réussis, ont maintenu l'illusion quelques temps, le gouffre de l'inspiration scénaristique de la saison est rapidement apparu tel qu'en lui-même : béant et insondable.
Il y a tellement de choses moins bien dans cette troisième saison qu'en faire une liste serait épuisant. Citons tout de même le changement de pouvoirs des principaux héros, erreur narrative fatale sur toute la ligne (à l'exception notable - mais tout de même pas complètement convaincante - du personnage de Curtis), tant elle chamboule totalement le charme de la série (qui était, rappelons-le car le risque de l'oublier est réel) d'affubler chaque héros d'un pouvoir en lien étroit avec ses problématiques les plus intimes. A cela s'ajoute la love-story entre Kelly et Seth, candidate au titre de storyline la plus pourrave de la saison. Mais on ne citera pas tout, disais-je, et on ne s'attardera même pas sur les multiples incohérences des voyages dans le temps... car c'est bien l'atmosphère générale qui a surtout souffert, en grande partie à cause d'une suite de scenarii allant du peu inspiré au très mal fagoté en passant rarement par la case sympa.
Il n'est pas anodin de préciser qu'au cours de la cérémonie des Who's Got the Crack? Drawas 2011, Misfits s'est offert une sixième place largement méritée dans la catégorie "la série qui était bien - oui : était." Si l'on considère qu'elle était bien calée dans le Top 10 des meilleures séries en activité depuis ses débuts fin 2009, on tient sans doute là l'un des plus beaux gadins de l'année en cours.
[Taux de spoil : 30 %] C'est marrant. On n'aurait pas forcément parié que le départ du cabotin Robert Sheehan, aussi talentueux qu'insupportable (oui, bon, cabotin, quoi...) allait entraîner le déclin brutal de Misfits. L'intérêt de la série semblait résider ailleurs que dans ses pitreries. La qualité du reste du casting, tout comme l'excellente seconde saison, semblaient même promettre un désistement relativement indolore (du moins passés les inévitables tâtonnements inhérents au départ brutal d'un acteur à l'inter-saison). On ne voyait vraiment pas Misfits dévenir moins bien. En tout cas pas comme ça et pas maintenant.
Or c'est pourtant ce qui vient de se passer. Il serait sans doute excessif de mettre cela sur le compte de la seule absence de Sheehan, mais la concomitance des deux évènements ne peut qu'être constatée. En fait, c'est comme si un équilibre s'était bizarrement trouvé bouleversé, que les scénaristes n'ont jamais paru en mesure de rétablir. Dès le départ, d'ailleurs, remplacer le pitre vulgaire et obsédé par un autre (Joseph Gilgun, qui incarne Rudy) résonnait comme un aveu d'impuissance. Et si les trois premiers épisodes (surtout le deuxième et le troisième, pour être honnête), globalement réussis, ont maintenu l'illusion quelques temps, le gouffre de l'inspiration scénaristique de la saison est rapidement apparu tel qu'en lui-même : béant et insondable.
Il y a tellement de choses moins bien dans cette troisième saison qu'en faire une liste serait épuisant. Citons tout de même le changement de pouvoirs des principaux héros, erreur narrative fatale sur toute la ligne (à l'exception notable - mais tout de même pas complètement convaincante - du personnage de Curtis), tant elle chamboule totalement le charme de la série (qui était, rappelons-le car le risque de l'oublier est réel) d'affubler chaque héros d'un pouvoir en lien étroit avec ses problématiques les plus intimes. A cela s'ajoute la love-story entre Kelly et Seth, candidate au titre de storyline la plus pourrave de la saison. Mais on ne citera pas tout, disais-je, et on ne s'attardera même pas sur les multiples incohérences des voyages dans le temps... car c'est bien l'atmosphère générale qui a surtout souffert, en grande partie à cause d'une suite de scenarii allant du peu inspiré au très mal fagoté en passant rarement par la case sympa.
Il n'est pas anodin de préciser qu'au cours de la cérémonie des Who's Got the Crack? Drawas 2011, Misfits s'est offert une sixième place largement méritée dans la catégorie "la série qui était bien - oui : était." Si l'on considère qu'elle était bien calée dans le Top 10 des meilleures séries en activité depuis ses débuts fin 2009, on tient sans doute là l'un des plus beaux gadins de l'année en cours.
👎 Misfits (saison 3)
créée par Howard Overman
E4, 2011
Globalement je suis d'accord avec toi, sauf sur Rudy, qui je trouve est très intéressant. Au départ vulgaire copie de Nathan, il se révèle finalement être un personnage qui approfondit les enjeux du personnage qu'il remplace... même si cela est vite avorté.
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé la saison désagréable (quoique...), mais c'est vrai que je l'ai trouvée régulièrement peu inspirée (la palme revenant au très mauvais épisode sur les nazis, ainsi qu'à la fin qui ne parvient pas à être prenante plus de 10 minutes -vu la longueur des épisodes, c'est dommage), et assez peu cohérente.
Les changements de pouvoirs ne sont intéressants que pour Curtis (d'où le très bon deuxième épisode), pour les autres, c'est bâclé avec une désinvolture presque révoltante. Je sens que la saison prochaine va être une grosse bouse.
Ah ! l'épisode sur les nazis ! Probablement un des plus mauvais que j'ai vus cette année (même en comptant 2 Broke Girls ^^). A se demander si les scénaristes ne sont pas plus jeunes que les personnages tant l'idée est à peine digne d'une rédaction de 3e.
RépondreSupprimerNe me lance pas sur les pouvoirs, je ne m'arrête plus. Ils sont tout simplement pourris, je crois que je préfèrerais encore avoir le pouvoir de Captain Shampoing plutôt que ceux d'Alisha ou de Kelly. Et même quand les pouvoirs sont bons, c'est n'importe quoi : Simon a un pouvoir tout à fait utile dont il ne se sert quasiment JAMAIS, c'est grotesque. J'en suis venu à demander s'il n'y avait pas eu des restrictions budgétaires, le point commun entre tous ces "nouveaux" pouvoirs étant qu'ils sont si peu spectaculaires et couteux qu'on pourrait quasiment réaliser les mêmes chez soi avec une caméra et un PC...
Difficile de ne pas être d'accord, notamment sur les pouvoirs (quand on pense que les X-Men existent depuis presque 50 ans, et qu'ils arrivent encore à surprendre !). Le manque d'inspiration est général, il s'étend aussi aux seconds rôles, rares, et très fades, cette année, ainsi qu'aux scripts qui ne retrouvent jamais le côté "déjanté" des saisons précédentes. Il n'y a qu'à comparer, pour s'en apercevoir, l'excellent épisode "uchronie" de la saison dernière, à celui de cette année. Et on évitera de penser à l'épisode "shoot'em up de zombies", qu'on a l'impression d'avoir vu vingt fois, depuis deux ans (je pense bien sûr, et surtout, à celui de Community, bien plus drôle et "jouissif").
RépondreSupprimerDéjà que j'avais pas aimer la 1.....
RépondreSupprimerAh Cap'tain Shampoing! Ca c'était la classe. Mais mon préféré était l'asiatique qui lançait des ballons de handball.
RépondreSupprimerSinon très bon article et titre excellent, toujours.
Concernant Robert Sheehan, je t'avais déjà trouvé dur sur la deuxième saison ... Il me semble que le scénario péchait plus que l'acteur, en mettant complètement de côté l'évolution de Nathan(bien amorcée dans la première saison, quoiqu'on en dise) au profit de pitreries lourdingues et incohérentes (si bien que Nathan contractait une IST dans un épisode et se retrouvait à vouloir jouer les pères de famille pour l'épisode suivant ...). Sans parler du décalage avec les autres personnages, qui parvenaient à acquérir une certaine maturité plus rapidement.
RépondreSupprimerOh ben moi je ne suis pas du tout d'accord : je pensais justement que la série allait perdre beaucoup avec le départ de Nathan, mais finalement cette saison m'a agréablement surprise (peut-être parce que j'en attendais peu ? ).
RépondreSupprimerToujours est-il que j'ai justement aimé ce changement de pouvoirs : les nouveaux étant particulièrement grotesques aux vues des caractères des personnage, ça apporte un certain humour décalé à mon sens.
Definitivement abandonne au deuxième épisode. Sans le moindre regret. Quelle purge !
RépondreSupprimerJe n'ai même pas achevé cette saison... trop médiocre. Je pensais que le départ de Nathan allait entraîner une montée en puissance de Simon, au contraire, il n'a jamais été aussi falot.
RépondreSupprimerPareil,
RépondreSupprimerj'ai du suivre 2 ou 3 épisodes de cette nouvelle saison pour finalement l'abandonner sans que ça me manque.
C'est fou à quel vitesse elle s'est essouflée.
C'est vrai que c'est mauvais. Alors que ce fut tellement cool, jadis. Je suis même incapable de critiquer leurs pouvoirs parce que je ne m'en souviens plus. Personnellement je crois que je trouve le dernier épisode plus pourri encore que celui avec les nazis (ou du moins encore plus énervant), en partie à cause d'un bon nombre d'incohérences scénaristiques absolument pas assumées.
RépondreSupprimerComment cela se fait qu'ils semblent tous avoir oublié qu'ils n'ont PAS tué la petite catho?! Puis la fin, n’importe quoi.
Très bon article en revanche.
Dany >>> pour l'anecdote (qui n'a aucun intérêt, je te l'accorde par avance), Captain Shampoing habite le même patelin que moi, je le croise toutes les semaines dans la rue - non sans une certaine émotion.
RépondreSupprimerSuzanne >>> tu as sans doute raison concernant Sheehan, enfin cela dit le ressenti est le même au final, chez le spectateur. Et c'est tout à fait exact ce que tu relèves de la maturité des personnages, c'est d'ailleurs encore plus vrai dans la saison 3, dont on peut dire que les héros - à part Rudy... et encore - sont des adultes. C'est peut-être aussi cela qui casse en partie le charme de la série...
Coline >>> oui d'accord... c'est rigolo une fois de changer Kelly en "grosse tête" (même si ça sous-entend un peu que le personnage était con avant, ce que Kelly n'a jmais été), m'enfin je n'ai pas trouvé ça très drôle longtemps. Et je n'ai pas trouvé drôles du tout les pouvoir d'Alysha et Simon, là faut m'expliquer en quoi ils sont "drôles et décalés par rapport à leurs caractères".
Amarante >>> ah ! merci, ça fait plaisir à lire :-)