...
Étonnant pari pris que celui développé par Appropriate Adult. Inspirée d'un fait divers sordide qui défraya la chronique au milieu des années quatre-vingt-dix, la mini série (deux fois soixante-dix minutes) d'ITV, très documentée, laisse un peu perplexe dans sa manière d'aborder l'une des affaires les plus glauques de l'histoire criminelle anglaise récente.
1994 : Fred West confesse le meurtre de sa fille Heather, disparue depuis plusieurs jours. Un banal accident que ce type bourru et très limité intellectuellement a tenté de dissimuler en cachant le cadavre dans son jardin. Problème : ce n'est pas un, mais onze corps qu'abrite en tout et pour tout la propriété du couple West - oui car Madame a pris une part active (et particulièrement sauvage) à ces meurtres.
Premier sujet d'étonnement, la série capte l'histoire après que West (incarné par un Dominic... West remarquable) a déjà avoué son premier crime. Il se voit aussitôt attribuer une appropriate adult, c'est-à-dire une tutrice, pour des raisons assez difficiles à comprendre a priori : le West de l'adaptation, pour amoral qu'il soit, s'avère beaucoup moins demeuré que le vrai. Emily Watson, bon an mal an, incarne cette femme ordinaire embarquée dans une histoire qui la dépasse, écarquillant beaucoup les yeux dans le but de souligner ce décalage. C'est le second sujet d'étonnement.
Non pas le jeu d'Emily Watson (elle fait ce qu'elle peut, la pauvre), mais l'idée assez saugrenue de confier l'intégralité de la narration à un personnage tenu à la neutralité - donc par définition passif. Si elle s'investit émotionnellement dans l'affaire (on voit mal comment elle pourrait faire autrement), elle la subit principalement, témoin souvent réduit au silence.
Le choix est discutable, mais il est surtout révélateur d'une démarche brillant par son absence de point de vue. Si l'on est intrigué durant les premières minutes, on n'a pas réellement le sentiment, deux heures plus tard, d'en savoir beaucoup plus qu'au début. La série énumère les faits sans jamais donner l'impression d'avoir quelque chose à dire dessus. On en vient même à se demander pourquoi une telle adaptation, hormis le plaisir d'un frisson un peu macabre et aussi gratuit que rentable. Le fait divers fait vendre. Surtout s'il est aussi glauqe que celui-ci. Mais c'est à peu près la seule morale de l'histoire.
Étonnant pari pris que celui développé par Appropriate Adult. Inspirée d'un fait divers sordide qui défraya la chronique au milieu des années quatre-vingt-dix, la mini série (deux fois soixante-dix minutes) d'ITV, très documentée, laisse un peu perplexe dans sa manière d'aborder l'une des affaires les plus glauques de l'histoire criminelle anglaise récente.
1994 : Fred West confesse le meurtre de sa fille Heather, disparue depuis plusieurs jours. Un banal accident que ce type bourru et très limité intellectuellement a tenté de dissimuler en cachant le cadavre dans son jardin. Problème : ce n'est pas un, mais onze corps qu'abrite en tout et pour tout la propriété du couple West - oui car Madame a pris une part active (et particulièrement sauvage) à ces meurtres.
Premier sujet d'étonnement, la série capte l'histoire après que West (incarné par un Dominic... West remarquable) a déjà avoué son premier crime. Il se voit aussitôt attribuer une appropriate adult, c'est-à-dire une tutrice, pour des raisons assez difficiles à comprendre a priori : le West de l'adaptation, pour amoral qu'il soit, s'avère beaucoup moins demeuré que le vrai. Emily Watson, bon an mal an, incarne cette femme ordinaire embarquée dans une histoire qui la dépasse, écarquillant beaucoup les yeux dans le but de souligner ce décalage. C'est le second sujet d'étonnement.
Non pas le jeu d'Emily Watson (elle fait ce qu'elle peut, la pauvre), mais l'idée assez saugrenue de confier l'intégralité de la narration à un personnage tenu à la neutralité - donc par définition passif. Si elle s'investit émotionnellement dans l'affaire (on voit mal comment elle pourrait faire autrement), elle la subit principalement, témoin souvent réduit au silence.
Le choix est discutable, mais il est surtout révélateur d'une démarche brillant par son absence de point de vue. Si l'on est intrigué durant les premières minutes, on n'a pas réellement le sentiment, deux heures plus tard, d'en savoir beaucoup plus qu'au début. La série énumère les faits sans jamais donner l'impression d'avoir quelque chose à dire dessus. On en vient même à se demander pourquoi une telle adaptation, hormis le plaisir d'un frisson un peu macabre et aussi gratuit que rentable. Le fait divers fait vendre. Surtout s'il est aussi glauqe que celui-ci. Mais c'est à peu près la seule morale de l'histoire.
👎 Appropriate Adult
Julian Jarrold
ITV1, 2011
Rien à voir. Je ne peux plus aller sur le Golb depuis le boulot, ça affiche :
RépondreSupprimerSite filtré - Catégorie Religion
Étrange, d'autant que cela fait bien longtemps qu'il n'a pas été question de religion(s) sur Le Golb.
RépondreSupprimerJ'imagine que les paramètres de filtrage de ta boite ont été modifiés, mais malheureusement je ne peux pas y faire grand-chose...
Oui Oui je sais bien que c'est ces salauds d'informaticiens qui sont derrière ça.
RépondreSupprimerC'est juste que je trouvais cette censure amusante, genre Le golb le grand agitateur, je voulais t'en faire part ...
Si tu savais dans combien de pays Le Golb a été déclaré illégal ;-)
RépondreSupprimerBonne semaine et merci de nous faire un peu rêver... Pascal.
RépondreSupprimerJ'espère que vous n'avez pas lu l'article. S'il vous a vraiment fait rêver c'est assez grave ;-)
RépondreSupprimerEn lisant ta chronique, me suis dit "West' Monsters = pour moi !"
RépondreSupprimerJ'ai une sorte de passion macabre pour les tueurs en série, je peux passer des heures sur Youtup' à mater des reportages, j'ignore totalement pourquoi d'ailleurs...
Et donc j'ai regardé cette mini-série et personnellement je l'ai beaucoup aimé.
Justement parce que si tu veux avoir de plus amples détails sur les descriptions salaces de leurs crimes, y a tout sur Internet... Si tu veux l'histoire complète, y a tout aussi sur Internet.
Ici, ça se penchait sur une mortelle normale on va dire, Janet qui se retrouve malgré elle (même si elle a suivi une formation sociale, ça n'allait probablement pas jusqu'à la préparer à un truc pareil) dans un truc méga-glauque qui, en plus, implique des enfants et la participation ignoble d'une mère...
Ca allait au-delà de tout cela, j'ai trouvé, tout en réserve et en non-montré (le moment où elle ouvre le tiroir avec le gode et les menottes en dit pourtant beaucoup), finalement la meilleure façon d'aborder le sujet.
Quant à l'intelligence de Fred West et l'interprétation de Dominique West, cela ne m'a pas dérangée non plus, Fred West était un grand manipulateur, je ne suis pas certaine qu'il était aussi couillon que son vocabulaire grossier puisse le démontrer...
J'aurai appris deux choses : la possibilité en Angleterre d'être socialement épaulé si tu es mineur ou que tu as de capacités ne te permettant peut-être pas de faire valoir tes droits et puis aussi le jour de Puppies, jour où tous les anglais (même les inculpés, on le voit au procès) portent à leur veste un petit coquelicot en mémoire des soldats tombés lors de la seconde guerre mondiale...
Voilà =)