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Tandis que la France se déchire pour ne pas savoir comment réduire la dette, le Prince Consort de Freaksville continue de tenir solidement le gouvernail de l’Etat, capitaine dans une tempête de pop qui, si elle n’est pas de tout repos (nous l’allons voir plus loin), ne lui fait jamais que l’effet d’une légère bise. Crise économique ? Rigueur ? La principauté freaksvilloise n’a pas exactement les mêmes problèmes que les territoires voisins (France, Belgique, Saturne), et le luxe d’arrangements, et les mélodies soyeuses, et les textes raffinés de la nouvelle production nationale… de le rappeler plus d’une fois.
Que l’on n’aille point imaginer toutefois que le Prince Benjamin Miam Monster Miam Ier de Schoos serait un de ces souverains déconnectés des vraies difficultés des vrais gens. Le concept n’existe de toute façon pas à Freaksville, pays qui a eu la curieuse idée de mettre le mot fraternité dans son slogan. Mais quand bien même existerait-il que le Prince continuerait d’aller sur le terrain voire, le cas échéant, au combat. Ainsi lors de sa précédente sortie n’avait-il pas hésité à explorer "Charleroi", au mépris du danger et de l’agression visuelle que constitue cette bourgade. Cette fois-ci, sans peur et sans reproche, voici qu’il s’intéresse à la vie des déclassés sportifs, à travers la trajectoire d’un catcheur professionnel à la carrière principalement faite de beignes et de défaites. Freaskville n’étant pas, à l’instar du Kosovo, officiellement reconnu par le C.I.O., on comprendra à demi-mot la portée profondément politique de ce nouvel album préfigurant la domination chinoise sur le monde du sport : China Man vs China Girl. Un ouvrage vannierien en diable, osera-t-on.
Certes, cette pépite pop où se côtoient de manière invraisemblable (mais cohérente) Laetitia Sadier et le fantôme de Gainsbourg, mélodies indolentes et talk-over hanté… cette pépite pop, disais-je, est avant tout une histoire d’amour et de mort affreusement triste – donc totalement burlesque. Présenté l’an passé au détour d’une discussion par le Premier Ministre Duvall, comme un album très Los Angeles seventies, China Man renoue surtout avec cette forme de sophistication qui faisait le sel de L’Homme Libellule, témoignage bouleversant du milieu de la décennie passée. Éclectique et racée, la nouvelle adresse du Prince à la Nation joue sur les contrastes et les ambiances, comme par exemple sur ce "Catch" évadé de Twin Peaks, qui se meurt contre le titre éponyme, sorte d’"Ashes to Ashes" belgo-martien, lui-même enchaîné à un ravissement french pop comme on entend trop peu en… France, intitulé "Le Combat".
Apogée d’un règne ? Nouvel âge d’or pour la Principauté ? Une chose demeure certaine, en ces temps de morosité et de réduction des dépenses, le Prince Schoos ne ménage ni ses efforts ni ses effets, pour livrer ce qui constitue à ce jour sa réforme la plus originale et aboutie. Les demandes d’asile politique risquent encore d’exploser après le 6 mai prochain.
Tandis que la France se déchire pour ne pas savoir comment réduire la dette, le Prince Consort de Freaksville continue de tenir solidement le gouvernail de l’Etat, capitaine dans une tempête de pop qui, si elle n’est pas de tout repos (nous l’allons voir plus loin), ne lui fait jamais que l’effet d’une légère bise. Crise économique ? Rigueur ? La principauté freaksvilloise n’a pas exactement les mêmes problèmes que les territoires voisins (France, Belgique, Saturne), et le luxe d’arrangements, et les mélodies soyeuses, et les textes raffinés de la nouvelle production nationale… de le rappeler plus d’une fois.
Que l’on n’aille point imaginer toutefois que le Prince Benjamin Miam Monster Miam Ier de Schoos serait un de ces souverains déconnectés des vraies difficultés des vrais gens. Le concept n’existe de toute façon pas à Freaksville, pays qui a eu la curieuse idée de mettre le mot fraternité dans son slogan. Mais quand bien même existerait-il que le Prince continuerait d’aller sur le terrain voire, le cas échéant, au combat. Ainsi lors de sa précédente sortie n’avait-il pas hésité à explorer "Charleroi", au mépris du danger et de l’agression visuelle que constitue cette bourgade. Cette fois-ci, sans peur et sans reproche, voici qu’il s’intéresse à la vie des déclassés sportifs, à travers la trajectoire d’un catcheur professionnel à la carrière principalement faite de beignes et de défaites. Freaskville n’étant pas, à l’instar du Kosovo, officiellement reconnu par le C.I.O., on comprendra à demi-mot la portée profondément politique de ce nouvel album préfigurant la domination chinoise sur le monde du sport : China Man vs China Girl. Un ouvrage vannierien en diable, osera-t-on.
Certes, cette pépite pop où se côtoient de manière invraisemblable (mais cohérente) Laetitia Sadier et le fantôme de Gainsbourg, mélodies indolentes et talk-over hanté… cette pépite pop, disais-je, est avant tout une histoire d’amour et de mort affreusement triste – donc totalement burlesque. Présenté l’an passé au détour d’une discussion par le Premier Ministre Duvall, comme un album très Los Angeles seventies, China Man renoue surtout avec cette forme de sophistication qui faisait le sel de L’Homme Libellule, témoignage bouleversant du milieu de la décennie passée. Éclectique et racée, la nouvelle adresse du Prince à la Nation joue sur les contrastes et les ambiances, comme par exemple sur ce "Catch" évadé de Twin Peaks, qui se meurt contre le titre éponyme, sorte d’"Ashes to Ashes" belgo-martien, lui-même enchaîné à un ravissement french pop comme on entend trop peu en… France, intitulé "Le Combat".
Apogée d’un règne ? Nouvel âge d’or pour la Principauté ? Une chose demeure certaine, en ces temps de morosité et de réduction des dépenses, le Prince Schoos ne ménage ni ses efforts ni ses effets, pour livrer ce qui constitue à ce jour sa réforme la plus originale et aboutie. Les demandes d’asile politique risquent encore d’exploser après le 6 mai prochain.
👍👍👍 China Girl vs China Man
Benjamin Schoos | Freaksville, 2012