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S'il n'avait pas été écrivain, R.J. Ellory aurait sans doute fait un excellent tueur à gages. Froid. Implacable. Déterminé. Précis. Méthodique. Minutieux. Livre après livre, on décèle peu à peu en lui le chroniqueur d'une forme de banale anormalité, qu'il renforce lui-même en systématisant dans certains de ses titres l'utilisation d'articles indéfinis (détail troublant hélas totalement absent des traductions françaises) et qui culmine avec l'intitulé programmatique de ce roman-ci : A Simple Act of Violence (expression d'ailleurs extraite du récit lui-même). Voici un livre à la fois puissant et banal, sordide tout en abordant jamais le sordide que par son versant le plus commun, presque bureaucratique.
Deux flics enquêtent sur ce qui ressemble fort à une affaire de serial killer. Ils ne sont pas spécialement brillants, et les meurtres ne sont pas particulièrement spectaculaires. Il a d'ailleurs fallu des mois pour que l'administration policière prenne conscience qu'il ne s'agissait pas de crimes isolés, de "banals faits de violence".
On suit leur enquête et elle est fastidieuse, consistant principalement à faire demi-tour face à des culs-de-sac. Revenir en arrière. Tout reprendre à zéro. Vérifier qu'aucun détail n'a été oublié. Encore et encore. C'est lent. Il ne se passe pas grand-chose la plupart du temps, car la vérité est trop énorme et les héros pas assez cyniques pour pouvoir seulement l'envisager.
Les traits semblent raccord avec certaines obsessions d'Ellory. Tant cette forme de candeur - miraculeusement préservée - des personnages, que cette manière de faire se dérouler la véritable histoire en hors-champ, tandis que le lecteur suit les protagonistes à la périphérie - simples personnages secondaires d'un drame quasi-shakespearien qui les dépasse de beaucoup. Par instants, cela fait un peu procédé. A d'autres moments, le lecteur finit par avoir trop de cartes en main pour ne pas pas prendre de l'avance sur l'intrigue. La plupart du temps cependant, c'est bluffant.
S'il n'avait pas été écrivain, R.J. Ellory aurait sans doute fait un excellent tueur à gages. Froid. Implacable. Déterminé. Précis. Méthodique. Minutieux. Livre après livre, on décèle peu à peu en lui le chroniqueur d'une forme de banale anormalité, qu'il renforce lui-même en systématisant dans certains de ses titres l'utilisation d'articles indéfinis (détail troublant hélas totalement absent des traductions françaises) et qui culmine avec l'intitulé programmatique de ce roman-ci : A Simple Act of Violence (expression d'ailleurs extraite du récit lui-même). Voici un livre à la fois puissant et banal, sordide tout en abordant jamais le sordide que par son versant le plus commun, presque bureaucratique.
Deux flics enquêtent sur ce qui ressemble fort à une affaire de serial killer. Ils ne sont pas spécialement brillants, et les meurtres ne sont pas particulièrement spectaculaires. Il a d'ailleurs fallu des mois pour que l'administration policière prenne conscience qu'il ne s'agissait pas de crimes isolés, de "banals faits de violence".
On suit leur enquête et elle est fastidieuse, consistant principalement à faire demi-tour face à des culs-de-sac. Revenir en arrière. Tout reprendre à zéro. Vérifier qu'aucun détail n'a été oublié. Encore et encore. C'est lent. Il ne se passe pas grand-chose la plupart du temps, car la vérité est trop énorme et les héros pas assez cyniques pour pouvoir seulement l'envisager.
Les traits semblent raccord avec certaines obsessions d'Ellory. Tant cette forme de candeur - miraculeusement préservée - des personnages, que cette manière de faire se dérouler la véritable histoire en hors-champ, tandis que le lecteur suit les protagonistes à la périphérie - simples personnages secondaires d'un drame quasi-shakespearien qui les dépasse de beaucoup. Par instants, cela fait un peu procédé. A d'autres moments, le lecteur finit par avoir trop de cartes en main pour ne pas pas prendre de l'avance sur l'intrigue. La plupart du temps cependant, c'est bluffant.
👍 A Simple Act of Violence [Les Anonymes]
Roger Jon Ellory | Orion, 2008
Petite déception pour moi à cette lecture. On m'en avait dit tant de bien, et c'est un peu ennuyeux.
RépondreSupprimerle nom de l'auteur ferait un excellent pseudo pour ellroy,j'ai d'ailleurs cru à premier abord que tu parlais de lui^^
RépondreSupprimer@Melina : je peux comprendre que ce livre puisse ennuyer.
RépondreSupprimer@gmc : j'avoue que pendant des années en voyant son nom j'avais un peu la même réflexion. Doit pas être facile de faire carrière dans le polar avec un nom pareil :-)
@Melina : je peux comprendre que ce livre puisse ennuyer.
RépondreSupprimer@gmc : j'avoue que pendant des années en voyant son nom j'avais un peu la même réflexion. Doit pas être facile de faire carrière dans le polar avec un nom pareil :-)