jeudi 24 mai 2012

Cucumber - Space-opera gustatif

...
Au terme d’une longue enquête qui nous entraîna aux quatre coins du globe pour finir par nous envoyer consulter le grand (?) Cyril Lignac (lequel en sortit pour le moins troublé), la rédaction du Golb est en mesure d’afficher ce constat net et sans appel : il n’existe aucune recette à base de concombre qui soit en quoi que ce soit à l’image du premier album de Cucumber.

Ce fut finalement un autre consultant, Jean-Luc Grosroger1, qui parvint à éclairer notre lanterne. Fan de Blaxploitation, de Zappa et des mauvais James Bond avec Roger Moore2, le célèbre gastronome, réputé pour ses provocations musico-culinaires3, se montra catégorique : « Votre disque, là, c’est une ratatouille mayonnaise. » Euh… oui, mais encore ? Interview.


Jean-Luc bonjour. Vous qui êtes connu pour être un fin spécialiste de rock psychédélique américain et de cuisine franchouillarde, quel est votre sentiment sur The French Job, premier album de Cucumber que l’on serait tenté de situer à la jonction de vos deux domaines d’expertise ?
J-L. G. : Je dirais que c’est un bel effort, malgré un net déficit en sucre. L’absence de chant, sans doute.

A la première écoute, on n’est pas sûr de tout à fait comprendre le rapport avec le concombre…
Non, il est certain que le groupe a cherché à se montrer elliptique. Ou peut-être à doper la popularité du cucumis sativus, cucurbitacée assez négligé par les Français, le plus souvent cantonné aux entrées ou aux périodes de régime.

De ce point de vue, ne peut-on pas dire que la mission est accomplie ? Après cet album, l’image du concombre ne sera jamais plus la même…
Si telle était la mission, elle est en effet grandement remplie. Bien sûr, il n’est pas à exclure que le groupe ait poursuivi d’autres buts, disons… moins nobles…

Que voulez-vous dire ?
Je le soupçonne – mais ce n’est qu’une hypothèse – d’avoir surtout voulu publier un disque fun et coloré, plein d’énergie et de second degré. Sans se poser de questions.

C’est plutôt réussi aussi, de ce point de vue… non ?
Sans le moindre doute. Était-ce souhaitable ?, c’est un autre débat.

Ça ne fait pas de mal, en tout cas. Ça change, même. Pour ne pas dire que le résultat est assez jouissif…

Pas de mal, c’est vite dit. Ce qui est jouissif… c’est de cela, justement, que nous devons nous méfier. Imaginez que tous les groupes se mettent à faire ce genre de disques qui conquièrent l’auditeur en trois notes et s’écoutent avec le ventre et les fesses… nous serions au chômage, vous et moi. Le Rock et la Pop sont tout de même une affaire sérieuse. Le Funk aussi, au demeurant. Et je ne vous parle pas du concombre.

Ah ? C’est une affaire sérieuse, le concombre ?
Moins que l’aubergine, mais plus que la courgette.

Merci Jean-Luc pour cet éclairage.


👍👍 The French Job 
Cucumber | Cosmic Groove, 2012


1. Sans déconner ? Tu as vraiment cliqué, lecteur ?
2. QUI A DIT PLÉONASME ?!
3. On lui doit notamment – faut-il le rappeler ? – la tartiflette aux noix de cajou et tabasco, « réponse savoyarde au nu-metal ».