[Mes Disques à moi (et rien qu'à moi) - N°101]
Mini Mansions - Mini Mansions (2010-11)
J'ai certes une bone excuse : Mini Mansion, de Mini Mansions, est assurément et de très loin le meilleur album que j'aie oublié de chroniquer l'année passée. Ecouté trop tard, apprécié vite mais au mauvais moment, Mini Mansions est passé entre les gouttes d'un Golb il est vrai peu réactif à cette période, mais il a illuminé mon début d'hiver. Il est vrai qu'il n'est presque que cela, lumière. Et mélodies graciles ("Seven Sons"). Et harmonies luxueuses malgré des moyens que l'on devine plutôt rudimentaires.
En faire si rapidement l'un des mes disques à moi (et rien qu'à moi) pourra pour autant sembler excessif, a fortiori parce que c'est surtout un disque de Ska. Mais il arrive - c'est assez rare - que l'on sache immédiatement, à l'instant du premier contact, qu'une oeuvre est faite pour nous. Qu'elle nous accompagnera quoiqu'il arrive, quels que puissent être ses imperfections ou ses défauts apparents. Celle-ci en a un évident : elle évoque beaucoup de monde. Dans les grandes lignes, Elliott Smith (à s'y méprendre au moins sur trois titres, dont le magnifique "Vignette, N°2", dont même le titre rappelle l'auteur de Either/Or) et John Lennon, avec lequel les similitudes vocales sont parfois troublantes. Plus ponctuellement, on songera aux Beatles tous ensemble ("Thriller Escapade"), à Big Star, à Grandaddy ou bien à Syd Barrett, le temps de l'inaugurale "Vignette, N°1", qui partage avec l'ex-leader du Floyd un goût évident pour les comptines perverties. Il n'est pas un titre qui ne rappelle quelque chose mais, magie du songwriting lorsque celui-ci est de qualité... on s'en fout. Complètement.
On aimerait pouvoir le justifier, tenter d'expliquer ce phénomène, mais il n'y a dans le fond aucune autre réponse que : une bonne chanson est une bonne chanson, et une grande... etc. Parfois, cela ne va pas chercher plus loin. Les morceaux de ce premier album qui ne paie pas de mine ont a dimension de grands classiques pop, immédiatement vitaux pour quiconque met le doigt dans ce pot de configure tour à tour sucrée et acide. Il y a chez Mini Mansions cette capacité rare à transcender une composition, à l'irriguer de mille choses indicibles ; c'est guilleret et tourmenté à la fois, gavé d'émotions contradictoires se culbutant joyeusement les unes les autres. Alors c'est vrai, je pourrais vous raconter des choses un poil plus nourrissantes, vous expliquer par exemple que leader du groupe joue dans un autre groupe très connu, approndir sa démarche... mais outre que j'ai la conviction que ces détails auraient considérablement modifié mon appréhension si je les avais connus avant, j'avoue que ça aussi : je m'en fous. A la minute où j'ai entendu "Majik Marker" ou "The Room Outside", ça n'a plus eu la moindre importance. Elles étaient à moi.
Oui oui tout à fait oui.
RépondreSupprimerTrès étonnamment, je m'étais habitué à l'ordre du miniLP (ou du maxi ep, je ne saurais dire), aux versions un peu différente, ainsi qu'aux quelques morceaux différents et paf ! j'ai du mal avec l'album. Donc je les écoute l'un puis l'autre d'affilée, le lp 2011 puis le ep 2010, comme une sorte de double album à résonance, clôturant sur des versions plus douces et intimistes.
En tout cas, c'est beau, très très beau.
Je n'ai pas écouté. C'est vraiment différent ?
SupprimerTrès sympa!
RépondreSupprimer"Très sympa et au fait j'ai de nouveau un blog, super non ?"
SupprimerTu voulais dire ça ? Non ? Bon bah tant pis, je l'ai dit ;-)
je l'avais acquis suite à la chronique (dythirmabique ;) de Ska, mais j'ai trouvé le style des voix un peu "systématique" sur ts les morceaux et donc il est resté coincé ds la pile "on verra plus tard"... ta piqure de rappel est l'occasion d'y retourner tendre l'oreille
RépondreSupprimerJe suis un peu jaloux, je dois dire. Je te fais acheter des disques aussi, j'espère ?
Supprimerhum... oui oui ;-)
SupprimerJe l'ai découvert suite à son excellent classement dans le CDG (difficile à manquer puisqu'il a fait un hold up à la dernière minute ;-), et c'est vrai que c'est un album magnifique dont je ne me suis toujours pas lassée depuis.
RépondreSupprimerAh ! Enfin !
RépondreSupprimer;-)
Et merci encore.
SupprimerVraiment je ne comprends pas du tout l'engouement que semble susciter ce disque. C'est de la bonne pop indé, mais y en a plien des disques comme ça, non ? Je ne vois pas trop ce que lui a d'exceptionnel, surtout quand je lis les références citées à son sujet... ou alors je n'ai jamais écouté attentivement Lennon ou Grandaddy :)
RépondreSupprimerJe n'ai pas été aussi loin non plus. Mais j'aime presque autant cet album que certains Grandaddy, ça, c'est certains. Pour Lennon, sachons raison garder je te l'accorde. Mais une fois de plus, je n'ai pas non plus dit que c'était le meilleur album qu'on ait entendu dans le genre depuis Plastic Ono Band...
SupprimerMoi je suis arrivé à ce disque dans l'autre sens, parce qu'il sortait sur Rekords Rekords, le label de la nébuleuse QOTSA, et donc je l'ai immédiatement et faussement associé à ces derniers ... mes souvenirs sont vagues aujourd'hui, mais je rappelle d'une belle harmonie vocale à la Beach Boys sur une pop viceuse à la Era Vulgaris. Très sympa, mais pas à en faire un disque à moi comme Ska ou toi.
RépondreSupprimerLes QOTSA ? C'est quoi ? ^^
SupprimerLe groupe d'une décennie lointaine ...
SupprimerHéhé, je savais que tu ne pourrais pas rester indéfiniment bloqué à 100 ;-p
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