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Après une deuxième saison remarquable dont la dernière droite s'était montrée particulièrement haletante, il était difficile, malgré les moqueries de mon entourage et les tomates reçues chaque fois que je sortais dans la rue, de ne pas attendre avec impatience la troisième saison de The Vampire Diaries - et encore de le clamer haut et fort. Trop d'éléments promettaient trop de bonnes (enfin, de mauvaises) choses pour 2011/12, et même s'il faut bien reconnaître qu'en quelques mois une part de la complexité du scénario a fini par être oubliée, le plaisir avec lequel on retrouve Stefan sillonnant les routes avec le psychopathe (Nic)Klaus est intact.
Et pourtant, force est de reconnaître que ce n'est plus tout à fait pareil. La série évolue en suivant le rythme qu'elle a même installé dès les premiers épisodes - épileptique, donc. Il est amusant de voir à quel point des scénaristes obsédés par l'histoire secrète et le passé parviennent ne jamais respirer pour se retourner sur leur intrigue, au risque de flanquer un peu le vertige par moments - qui eût cru qu'un jour on en viendrait à justifier l'existence des épisodes fillers ? D'une certaine manière, The Vampire Diaries s'est prise à son propre piège : ayant imposé un rythme narratif insoutenable sur une longue durée, elle finit par multiplier les effets afin de ne pas se trahir, tout en se trahissant en finissant par laisser beaucoup de ce qui faisait son charme sur le carreau : c'en est fini de la prédominance des personnages féminins sur les masculins, tout comme des intrigues kaélidoscopiques, de même que le second degré et l'aspect meta développés jusqu'alors sont largement absents de la plupart des épisodes. Cette troisième saison, tout aussi sombre mais presque dépourvue de respirations, ne fait qu'entretenir une tension permanence, empile les dangers, les potentielles apocalypses et les faces à faces à couteaux tirés. Les personnages s'en ressentent : Elena, Jeremy, Bonnie et Rick, notamment, concourent désormais tous quatre pour le titre de personnage le plus dépressif de la saison régulière, tandis qu'on se demande comment font ceux qui parviennent à garder le sourire.
Est-ce bien, est-ce mal ?... sans doute ni l'un ni l'autre. The Vampire Diaries est de toute évidence entrée dans une phase de transition, quand son succès aurait pu lui permettre de camper sagement sur ses acquis et de se contenter de rajouter une nouvelle bestiole et un nouveau mystère chaque année. Elle a préféré prendre le chemin plus risqué de se recentrer sur la psyché de ses personnages et sur une action omniprésente qui n'est jamais - c'est limpide - que le reflet de leurs luttes intérieures. Telle est la véritable trame invisible de cette saison, et l'on pourrait même être tenté de dire qu'à travers l'affrontement avec les Originaux, ce sont à leurs propres blessures originelles que les héros se heurtent (Jeremy et sa phobie de l'abandon, Stefan et son addiction, Caroline et son obsession pour les apparences, qui n'a fait que s'accentuer avec sa métamorphose... etc.). La transformation des premiers vampires étant d'ailleurs elle-même un traumatisme originel en soi, que porte comme une croix le personnage de Klaus (Joseph Morgan, nouvelle excellente trouvaille de casting).
Et derrière, bien sûr, il y a toujours Mystic Falls, ville de plus en plus abstraite et métaphorique, qui conserve une impressionnante propension à l'auto-célibration d'un passé qu'elle a largement réécrit. La manière dont les héros de la série refusent de se voiler la face et passent leur temps à déballer leurs sentiments ressemble de plus en plus à une résistance inconsciente à cette religion de l'oubli collectif travestie en obsession commémorative. Plus les habitants célèbrent et se souviennent, plus ils semblent oublier et se couper de la réalité. Il y aurait beaucoup de choses à développer de ce côté, beaucoup de métaphores à filer et beaucoup de beaux épisodes à écrire sur ce sujet. A présent qu'elle a soldé pas mal de comptes et résolu pas mal d'intrigues jusqu'ici en suspens, on ne peut qu'espérer que The Vampire Diaries s'oriente dans cette direction.
Après une deuxième saison remarquable dont la dernière droite s'était montrée particulièrement haletante, il était difficile, malgré les moqueries de mon entourage et les tomates reçues chaque fois que je sortais dans la rue, de ne pas attendre avec impatience la troisième saison de The Vampire Diaries - et encore de le clamer haut et fort. Trop d'éléments promettaient trop de bonnes (enfin, de mauvaises) choses pour 2011/12, et même s'il faut bien reconnaître qu'en quelques mois une part de la complexité du scénario a fini par être oubliée, le plaisir avec lequel on retrouve Stefan sillonnant les routes avec le psychopathe (Nic)Klaus est intact.
Et pourtant, force est de reconnaître que ce n'est plus tout à fait pareil. La série évolue en suivant le rythme qu'elle a même installé dès les premiers épisodes - épileptique, donc. Il est amusant de voir à quel point des scénaristes obsédés par l'histoire secrète et le passé parviennent ne jamais respirer pour se retourner sur leur intrigue, au risque de flanquer un peu le vertige par moments - qui eût cru qu'un jour on en viendrait à justifier l'existence des épisodes fillers ? D'une certaine manière, The Vampire Diaries s'est prise à son propre piège : ayant imposé un rythme narratif insoutenable sur une longue durée, elle finit par multiplier les effets afin de ne pas se trahir, tout en se trahissant en finissant par laisser beaucoup de ce qui faisait son charme sur le carreau : c'en est fini de la prédominance des personnages féminins sur les masculins, tout comme des intrigues kaélidoscopiques, de même que le second degré et l'aspect meta développés jusqu'alors sont largement absents de la plupart des épisodes. Cette troisième saison, tout aussi sombre mais presque dépourvue de respirations, ne fait qu'entretenir une tension permanence, empile les dangers, les potentielles apocalypses et les faces à faces à couteaux tirés. Les personnages s'en ressentent : Elena, Jeremy, Bonnie et Rick, notamment, concourent désormais tous quatre pour le titre de personnage le plus dépressif de la saison régulière, tandis qu'on se demande comment font ceux qui parviennent à garder le sourire.
Est-ce bien, est-ce mal ?... sans doute ni l'un ni l'autre. The Vampire Diaries est de toute évidence entrée dans une phase de transition, quand son succès aurait pu lui permettre de camper sagement sur ses acquis et de se contenter de rajouter une nouvelle bestiole et un nouveau mystère chaque année. Elle a préféré prendre le chemin plus risqué de se recentrer sur la psyché de ses personnages et sur une action omniprésente qui n'est jamais - c'est limpide - que le reflet de leurs luttes intérieures. Telle est la véritable trame invisible de cette saison, et l'on pourrait même être tenté de dire qu'à travers l'affrontement avec les Originaux, ce sont à leurs propres blessures originelles que les héros se heurtent (Jeremy et sa phobie de l'abandon, Stefan et son addiction, Caroline et son obsession pour les apparences, qui n'a fait que s'accentuer avec sa métamorphose... etc.). La transformation des premiers vampires étant d'ailleurs elle-même un traumatisme originel en soi, que porte comme une croix le personnage de Klaus (Joseph Morgan, nouvelle excellente trouvaille de casting).
Et derrière, bien sûr, il y a toujours Mystic Falls, ville de plus en plus abstraite et métaphorique, qui conserve une impressionnante propension à l'auto-célibration d'un passé qu'elle a largement réécrit. La manière dont les héros de la série refusent de se voiler la face et passent leur temps à déballer leurs sentiments ressemble de plus en plus à une résistance inconsciente à cette religion de l'oubli collectif travestie en obsession commémorative. Plus les habitants célèbrent et se souviennent, plus ils semblent oublier et se couper de la réalité. Il y aurait beaucoup de choses à développer de ce côté, beaucoup de métaphores à filer et beaucoup de beaux épisodes à écrire sur ce sujet. A présent qu'elle a soldé pas mal de comptes et résolu pas mal d'intrigues jusqu'ici en suspens, on ne peut qu'espérer que The Vampire Diaries s'oriente dans cette direction.
👍 The Vampire Diaries (saison 3)
créée par Kevin Williamson et Julie Pec, d'après les romans de L.J. Smith
The CW, 2011-12
J'ai trouvé que cette saison avait quand même tendance à abuser des retournements improbables, alors c'est vrai qu'on ne les voyait pas toujours venir mais à mon avis, ça commençait à faire un peu gros.
RépondreSupprimerJe pense au retournement final notamment (pas celui avec Lna hein)
SupprimerC'est même un peu lourd, je pense qu'on peut le dire ;)
SupprimerNon mais ce n'est pas une série d'une grande finesse, là-dessus je pense qu'on est tous d'accord.
SupprimerFais gaffe, tu t'exposes à des représailles de la part de Thomas ou d'une lectrice de 14 ans...
SupprimerExcellente vanne, Lil' ;-)
SupprimerSinon Marion moi le retournement final m'a laissé un peu perplexe, c'est vrai. Je n'ai pas trop compris pourquoi Bonnie avait fait ça. Mais ça fait longtemps que plus personne ne comprends le sens des agissements de Bonnie.
Alors j'avais regardé suite à tes conseils et hum, comment dire ? Alors c'est vrai que les deux premières saisons sont plutôt sympa à suivre (pas de quoi non plus attendre le prochain épisode avec impatience). Par contre la 3 excuse-moi mais non, quoi, c'est vraiment n'importe quoi, entre les gentils qui deviennent méchants et les méchants gentils mais en fait non mais oui, et puis les morts qui le sont pas ou plus ou qui re-meurent... enfin c'est un peu indigeste niveau scénario. A mon avis.
RépondreSupprimerC'est ça le monde cruel des vampires, tu sais...
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