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Il y a les trublions et les foufous, ceux qui aiment jouer les bouffons et ceux qui ont un léger grain. Il y a aussi bien sûr les grands malades (que l'on aime bien), les psychopathes (qui peuvent être excitants), et les gens sains d'esprit aimant à faire croire le contraire. Et puis il y a Bobby Conn. Qui flotte quelque part au milieu de tout cela, comme un mélange (évidemment) bien secoué de ces différents pôles, touche-à-tout survolté aux airs d'Arlequin sonique.
Macaroni (ce titre ! cette pochette !), sixième album après un silence de cinq années, n'est sans doute pas le meilleur disque du Chicagoan, difficilement comparable à un King for a Day (prog épileptique, 2007) ou un Live Classics! (enregistrement public et supersonique). Mais c'est probablement un très bon résumé de ce qui rend Bobby Conn si unique en son genre, habile condensé d'une oeuvre que l'on jurerait signée par un Jarvis Cocker débraillé et sous amphet'. Avec ces dix nouveaux titres comme avec le personnage de Conn lui-même, on ne sait jamais sur quel pied danser (mais on danse, ça oui !), où se situe la limite entre premier et cinquantième degré, intensité et grotesque. On ne sait jamais trop si c'est kitsch ou génial, puissant ou soûlant, ravissant ou irritant.
Quoique moins abouti que d'autres (au nombre desquels, donc, King for a Day, mais également le vibrillonnant The Golden Age), pas très étonnant non plus pour quiconque connaît l'univers bariolé de Conn, Macaroni reste scotché aux fondamentaux de ce genre excessif et exotique dont son auteur demeure à ce jour le seul représentant. Le glam le plus excentrique y cotoie un prog décomplexé ("GREED", "Walker's Game"), la pop y est luxuriante et/ou remuante ("More than You Need"), les mélodies sont assemblée sous forme de mille-feuilles aux mille saveurs ("Underground Vktm")... et le groove, surtout, est omniprésent (si "The Truth" ne vous fait pas remuer un peu votre popotin c'est que vous avez un sévère problème d'articulations). A peu près chaque ingrédient est en trop, l'ensemble menace tous les deux titres de virer au disco le plus erratique ("Govt")... mais c'est quand même un régal (sauf si vous êtes au régime sec ou n'aimez que l'indie-folk-rock-lo-fi dépressive, ce qui revient de toute façon plus ou moins au même). Il a surtout cette dimension classique, cette manière de rappeler une époque où la musique n'était pas divisée en une multitude de chapelles mais était juste... eh bien, de la musique, ma foi. Si vous ne rougissez pas à l'idée d'une partouze réunissant Roxy Music, Michael Jackson, Gong, Genesis, les Beatles et Prince... ce disque est pour vous - et ses prédécesseurs plus encore.
Il y a les trublions et les foufous, ceux qui aiment jouer les bouffons et ceux qui ont un léger grain. Il y a aussi bien sûr les grands malades (que l'on aime bien), les psychopathes (qui peuvent être excitants), et les gens sains d'esprit aimant à faire croire le contraire. Et puis il y a Bobby Conn. Qui flotte quelque part au milieu de tout cela, comme un mélange (évidemment) bien secoué de ces différents pôles, touche-à-tout survolté aux airs d'Arlequin sonique.
Macaroni (ce titre ! cette pochette !), sixième album après un silence de cinq années, n'est sans doute pas le meilleur disque du Chicagoan, difficilement comparable à un King for a Day (prog épileptique, 2007) ou un Live Classics! (enregistrement public et supersonique). Mais c'est probablement un très bon résumé de ce qui rend Bobby Conn si unique en son genre, habile condensé d'une oeuvre que l'on jurerait signée par un Jarvis Cocker débraillé et sous amphet'. Avec ces dix nouveaux titres comme avec le personnage de Conn lui-même, on ne sait jamais sur quel pied danser (mais on danse, ça oui !), où se situe la limite entre premier et cinquantième degré, intensité et grotesque. On ne sait jamais trop si c'est kitsch ou génial, puissant ou soûlant, ravissant ou irritant.
Quoique moins abouti que d'autres (au nombre desquels, donc, King for a Day, mais également le vibrillonnant The Golden Age), pas très étonnant non plus pour quiconque connaît l'univers bariolé de Conn, Macaroni reste scotché aux fondamentaux de ce genre excessif et exotique dont son auteur demeure à ce jour le seul représentant. Le glam le plus excentrique y cotoie un prog décomplexé ("GREED", "Walker's Game"), la pop y est luxuriante et/ou remuante ("More than You Need"), les mélodies sont assemblée sous forme de mille-feuilles aux mille saveurs ("Underground Vktm")... et le groove, surtout, est omniprésent (si "The Truth" ne vous fait pas remuer un peu votre popotin c'est que vous avez un sévère problème d'articulations). A peu près chaque ingrédient est en trop, l'ensemble menace tous les deux titres de virer au disco le plus erratique ("Govt")... mais c'est quand même un régal (sauf si vous êtes au régime sec ou n'aimez que l'indie-folk-rock-lo-fi dépressive, ce qui revient de toute façon plus ou moins au même). Il a surtout cette dimension classique, cette manière de rappeler une époque où la musique n'était pas divisée en une multitude de chapelles mais était juste... eh bien, de la musique, ma foi. Si vous ne rougissez pas à l'idée d'une partouze réunissant Roxy Music, Michael Jackson, Gong, Genesis, les Beatles et Prince... ce disque est pour vous - et ses prédécesseurs plus encore.
👍👍 Macaroni
Bobby Conn | Fire Records, 2012
Je ne sais pas si c'est moins bien, j'ai découvert il y a une semaine dans ton jukebox par un morceau live et j'ai totalement tripé. Du coup j'ai acheté ce nouvel album et, bah j'ai totalement tripé aussi :-) Pourtant pas trop mon style sur le papier mais comme quoi !
RépondreSupprimerAlors je vais peut être dire une très très grosse connerie, d'autant que l'artiste que je vais citer, ça fait un sacré moment que je ne l'ai pas écouté mais:
RépondreSupprimerLe côté sautillant/ complètement déconnant me fait fortement penser à Ron Thal alias Bumblefoot du coup je pense que je vais y jeter une oreille.
(bazar ça date ce billet en plus, jdébarque ^^).