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Il ne faut pas croire que la retraite soit quelque chose de tout repos. Ainsi depuis la rentrée, j'ai entamé un point séries hebdomadaire sur Facebook, histoire de dire vite et bien ce qu'il en est de la rentrée US (et un peu plus). Soyons lucides : c'est plus souvent pour le plaisir de jouer les langues de putes qu'autre chose. C'est bien ce qui rend l'exercice plaisant. Le Golb réactivé, il serait logique que j'y transpose cette mini-rubrique, mais il m'a semblé que cela se ferait au détriment des running gags – pour ne pas dire que cela casserait purement et simplement l'ambiance. C'est alors que je me suis aperçu, en relisant, que tous ces petits points séries mis bout à bout donnaient un ensemble intéressant, comme le journal en (quasi) temps réel d'une rentrée des séries, un gros article « évolutif », en quelque sorte. Et ainsi donc, voici la (copieuse) première édition de ce qui deviendra probablement une rubrique récurrente. Que tout le monde se rassure : les séries qui le méritent (ou qui ne méritent pas mieux) auront toujours droit à de vrais beaux articles. Le Golb est comme un vieux sportif en phase de reprise – rien moins.
Attention : pour les chanceux qui auraient suivi ces points séries au fil des semaines, il y en a un inédit à la fin
Quatre épisodes sur cinq plus tard, je ne peux pas m'empêcher de me dire que Steven Moffatt a fait exprès de se relâcher parce que je n'ai plus de blog pour l'allumer. Qu'il se méfie quand même, parce que je peux dégainer n'importe où, n'importe quand, en criant "EXTERMINATE". Bref, elle est quand même plus que moyenne, cette saison 7 de Doctor Who. Dire que je me suis frustré délibérément pour voir des choses comme "Dinosaurs on a Spaceship"... Enfin au moins c'est court. Et peut-être que l'épisode 5 sera génial. Même si j'en doute beaucoup. Il est génial l'épisode 5, dites ?
Sinon pendant ce temps-là, aux USA, on continue de lire Le Golb avec attention. Il y a quelques mois, j'avais écrit cette phrase prophétique à propos d'Alcatraz (la série, pas le pénitencier) : "comme souvent avec le nouveau Lost du trimestre, ça commence bien et ça finit en eau de boudin". Mon commentaire blasé a été entendu : Revolution, le nouveau Lost du trimestre, est nul est à chier dès la première minute, et reste nul à chier jusqu'à la fin du pilote. Et si dans le fond, le seul intérêt de Revolution, Alcatraz, FlashForward, The Event, Terra Nova, Falling Skies, Jericho... c'était de démontrer, en creux et par l'absurde, à quel point Lost était une super série ?
👎 REVOLUTION Après le pilote d'une nullité quasi intersidérale, je dois reconnaître que les épisodes suivants m'ont paru nettement plus digestes, à défaut d'être d'un intérêt extraordinaire. Mais plus que le côté invraisemblable du tout (l'électricité qui disparaît ? euh... genre, il n'y a plus jamais de foudre ?), ce qui me dérange le plus au bout de trois épisodes c'est que ce "black out" est censé s'être déroulé quinze plus tôt. Why not ? C'est une idée qui se défend et qui a l'avantage indéniable de nous épargner dix épisodes de "découverte des conséquences" qui auraient de quoi endormir le spectateur le plus motivé. Sauf que. Les personnages n'ont pas l'air d'être au courant. La plupart du temps, ils se comportent comme si le black out avait eu lieu il y a juste deux mois, et ne semblent avoir eu assez de quinze ans pour accepter l'idée qu'il n'y avait plus d'électricité. C'est assez inepte, et cela ruine complètement le reste. Moi, on me proposerait de reconfigurer le monde tel qu'il était quand j'avais quinze ans, je serais surpris, et même assez sceptique. Alors que non, tout le monde trouve l'idée trop cool et marche, voire court. Absurde. C'est évidemment encore plus vrai des enfants : l'héroïne avait quatre ans au moment du fameux black out, l'électricité, elle devrait à peine savoir ce que c'est, son mode de pensée devrait être très différent vu qu'elle a vécu presque toute sa vie dans ce "nouveau" monde... et en fait non, c'est juste une ado qu'on pourrait croiser dans n'importe quel teen-show. Absurde (bis). Conclusion : plus je regarde Revolution, plus je trouve qu'on a été bien injuste avec FlashForward.
Maintenant que j'y pense, un autre truc qui fait l'étonnante (quoique logique) supériorité du vrai Lost sur les sous-Lost qui pullulent depuis quelques années, c'est le sens de l'épure. Toutes ces séries font quand même dans l'emphase la plus tétanisante dès le synopsis : invasions extra-terrestre (The Event, V, Falling Skies), black out mondiaux (FlashForward, et donc Revolution), déplacement spatio-tempo-trucs (Alcatraz), menace nucléaire (Jericho), plus ou moins tout ça à la fois (Terra Nova)... rappelons-le, Lost commence par un banal crash aérien, le truc qui se produit une fois par an (ou à peu près). Et surtout, ses intrigues et ses mystères sont des modèles de minimalisme qui pourraient se résumer à la question "qu'est-ce qu'il y a dans la boiboite ?". "C'est quoi cette trappe", "Qu'est-ce qui se passe si on arrête d'appuyer sur ce bouton ?", "Mais bon Dieu, qui sont vraiment les voisins ?", "A quoi sert la cabane au fond des bois ?", "Pourquoi est-il si méchant ?", "C'est quoi cette fumée dans la forêt ?", "Putain mais c'est qui ce Jacob dont tout le monde me cause ?"... de même qu'on fait les meilleures soupes dans les vieux pots, ce sont souvent les questions les plus basiques qui amènent aux interrogations les plus existentielles, les mystères les plus simples qui provoquent les quêtes les plus angoissantes... etc. Dans Lost, il n'y avait pas besoin de mobiliser le destin de l'humanité toute entière, et de dépenser des sommes folles pour que les mégalopoles aient l'air de ruines... cinq arbres, douze grains de sables, autant de personnages suffisaient amplement à tenir en haleine. Que n'a-t-on d'ailleurs critiqué une série dont, certes, le pilote était à l'époque le plus cher de tous les temps, mais qui a par la suite fait franchement rire par la pauvreté de ses effets visuels ? Et pour cause : dans Lost, on ne montrait rien la plupart du temps, et c'est précisément quand les choses ont commencé à être montrées que la série a commencé à perdre de son intérêt. Cas d"école qui devrait enseigné dans les écoles de scénaristes : la trappe de la première saison, dont la seule existence suffit à intriguer, tout en étant évoquée au compte-goutte. Pas besoin de cent scénaristes et d'un budget de la taille du PIB du Luxembourg pour arriver à ce genre d'effet. Juste d'un minimum de technique narrative. Bilan : Lost 50 - 0 Revolution.
👍 666 PARK AVENUE Plutôt chouette. Moins déviante, épileptique et puritaine qu'American Horror Story (ABC oblige). Pas d'une originalité folle non plus (ABC oblige). Mais indéniablement plaisante, quoiqu'à ce stade il soit difficile de dire si cela donnera quelques chose de captivant ou bien un bon gros plaisir coupable. Et puis bon, ça fait plaisir de voir un ex de Lost qui ne donne pas l'impression de courir de long en large tel un poulet décapité (Michael, Elizabeth, Jorge... si vous nous lisez...)
👍 666 PARK AVENUE : bonne impression confirmée ; sympathique, bien fichu, couple O'Quinn/Williams délicieux... rien de plus, mais rien de moins. Lu parfois des critiques tellement élogieuses que j'ai failli tomber de ma chaise, mais je crois qu'un peu comme pour Last Resort, on a là une série tout au plus sympa dont l'effet joue beaucoup en creux, par rapport à la médiocrité des autres. C'est sûr que quand on a enchaîné dans la même semaine Revolution, Vegas, Caïn et la dernière saison d'Engrenages (voir par ailleurs)... oui, c'est sûr que c'est plus facile d'être "agréablement", voire "très agréablement" surpris par une série qui n'aurait peut-être focalisé l'attention à d'autres époques.
✋ AINSI SOIENT-ILS Premier épisode assez cliché et quelconque, mais le second en revanche m'a paru assez réussi. Reviendra en deuxième semaine, même si... je suis désolé, il faut que ça sorte : Jean-Luc Bideau est décidément un EFFROYABLE acteur, déclamant son texte comme certains amis de ma mère dans leur troupe de théâtre amateur et pontifiant à n'en plus finir. J'ai des envie de meurtre chaque fois qu'il ouvre la bouche. Heureusement que Duchaussoy, que ce soit au niveau de son personnage ou de son talent (voire au niveau de sa carrière, ajouterait une mauvaise langue), en constitue un très beau double inversé.
👎 LOUIE (saison 3) J'avais adoré le début de la saison, jusqu'à l'épisode avec le rencart ("Daddy's Girlfriend, part II"), tellement poignant que... j'avais arrêté la série, je la trouvais trop dure émotionnellement. Bref, je crois que je n'ai pas vu grand-chose de mieux que ces cinq, six épisodes en 2012. Hélas, mille fois hélas, la saison ne fait que décliner par la suite. La storyline avec Letterman tombe comme un cheveu sur la soupe, on n'y croit pas trois secondes, ça n'en finit plus de s'éterniser (!), c'est ultra-pathos (avec musique tire-larmes à l'appui), et surtout, cette poignée d'épisodes n'est quasiment jamais ni drôle, ni émouvante, ce qui est tout de même un peu emmerdant. Simple maladresse ou syndrome du comique qui veut absolument qu'on le prenne au sérieux, on verra en saison quatre, mais dans tous les cas, c'est clairement foiré - limite pénible par instants.
👍👍 THE GOOD WIFE (saison 4) J'ai l'impression que cette série s'est "normalisée". Qu'on en parle beaucoup moins qu'avant (même s'il est certain qu'elle a été à ce point couverte d'éloges - parfois de manière un brin exagérée - qu'il fallait bien que ça s'arrête un jour). C'est con, parce qu'elle a rarement enchaîné des épisodes aussi parfaits de A à Z depuis ses débuts (ce qui rattrape au passage le début laborieux de la saison précédente). Au point d'être en haut du top (pour ce que ça vaut après seulement trois semaines).
👎👎 NASHVILLE On se doutait bien que si ABC produisait une série se déroulant dans l'univers de la country, on serait plus proche de Sheryl Crow que de Johnny Cash. Le pilote confirme, c'est à chier, même s'il faut reconnaître que Soap + Chapeaux de cowboys + Connie Britton donne un cocktail auquel je ne peux pas être complètement insensible.
👎 HUNTED SiMelissa Sinaeve Melissa George ne jouait pas dans cette série, tout le monde s'en foutrait. Ah, excusez-moi : on me souffle dans l'oreillette que tout le monde s'en fout déjà, en fait.
Sinon, Homeland ressemble chaque semaine un peu plus à sa grande sœur 24. Si mes calculs sont bons, d'ici approximativement trois semaines, tous les internautes rageux français devraient rivaliser de commentaires pour expliquer à quel point c'est à chier (je ne me fatigue pas trop, notez : certains avaient commencé dès le 2x01). Ce n'est évidemment pas le cas, mais toute personne de bon sens l'avait déjà deviné.
👍 666 PARK AVENUE Décidément, je ne m'en lasse pas. Le suspens a quasiment disparu, les rebondissements sont complètement ridicules, l'acteur principal a le charisme d'un joueur du FC Rouen... mais ça marche à tous les coups et je me jette sur le nouvel épisode chaque semaine. Jouissif. Et je déclare officiellement Vanessa Williams GMILF suprême.
👍👍 AMERICAN HORROR STORY (saison 2) Du fanatisme, de la SF, des sixties, un asile, des personnages plus chtarbés les uns que les autres, une mise en scène épileptique, une image incroyablement léchée, des lourdeurs, des coups de génie... la série la plus inconstante, cinglée, culottée de l'an dernier conserve facilement tous ses titres cette année. Comme à la grande époque de Nip/Tuck, on se demande trois fois par épisode si c'est génial ou si c'est bidon, profond ou fumiste, grotesque ou sublime... etc. Ce qui est sûr – outre que tout cela aura viré au n'importe quoi d'ici cinq semaines – c'est que cette série a un vrai style, ce qui est rarissime.
👎👎 DEXTER (saison 7) C'est l'histoire d'un feuilleton déjà bien réac au départ qui réussit sept années durant à obtenir chaque saison une morale un peu plus rance et réactionnaire que la saison d'avant. Il paraît que la série se termine. Il est temps, parce qu'au train où vont les choses, dans cinq ans, seuls les fafs auraient encore réussi à trouver des qualités à cet espèce de gloubiboulga droitier, vulgaire et moralisateur. Si encore c'était bien fichu.
👎 LAST RESORT J'avais un truc très intéressant à écrire après avoir vu le dernier épisode, malheureusement, j'ai oublié. Ce que j'avais à écrire. Et l'épisode aussi. Bref, la bonne surprise du pilote a fait long feu, la tension est retombée, l'attention avec. Pas exclu que je plante cette série-là avant la pourtant archi-nulle Revolution. Mieux vaut une série nulle qu'une série médiocre, non ? Pourquoi Dieu serait-il le seul à avoir le droit de vomir les tièdes ?
Bonus : trucs en retard
👍 EPISODES (saison 2) Je ne sais pas pourquoi j'avais planté en route ce qui est sûrement l'une des comédies les plus sympathiques actuellement. C'est même un cas d'école plutôt intéressant : pas très originale, pas très subtile, on voit souvent venir voir les gags à des kilomètres... et pourtant on en ressort toujours content, et même plutôt charmé. Comme quoi pour faire une bonne série, il n'y a pas que l'écriture qui compte.
👍 CHUCK (saison 5) J'ai beaucoup tardé à regarder l'ultime saison de la série, mais il faut dire que ça faisait quelques temps que le charme des débuts s'était dissipé. Les trois premiers épisodes du dernier chapitres sont plaisants, rigolos et toujours impeccablement joués. Bon, tout est prévisible, et je suis d'ailleurs déjà en mesure d'annoncer au bout de trois épisodes que a) l'Intersect va changer de mains (enfin, de tête) trois fois, b) Chuck ne l'aura plus (la morale DOIT être qu'il aura réussi dans la vie sans aide autre que ses talent premiers et ses amis), c) Sarah sera enceinte avant la fin de la saison. Mais c'est pas grave, c'est charmant comme tout et les mines renfrognées d'Adam Baldwin me manqueront quoiqu'il arrive.
👍👍 DON'T TRUST THE B**** IN APARTMENT 23 (saison 2) J'avais dit le bien que j'en pensais il y a quelques mois ; le début de la saison 2 est tout simplement excellent. Drôle, enlevé, bien joué. Rien à dire de plus, en bien soit, mais en mal non plus. ♥ "Dawson Leary is talking to Zack Morris" ♥
👍 HOMELAND (saison 2) Étant bien incapable - pour d'évidentes raisons - de maintenir la nuance et les ambiguïtés de la saison un, la série semble avoir décidé de tout miser sur la tension dramatique. Ça marche (même très bien dans le 2x05). Sauf qu'à présent que le climax annoncé, espéré, attendu est passé, il est très probable que la suite soit beaucoup plus plan plan. Dans la saison un, Carrie se démenait dans un labyrinthe. Dans la deux, ce sont les scénaristes qui cherchent la sortie et filent tambour battant dans un couloir dont le spectateur impuissant a deviné puis longtemps que c'était un cul-de-sac. Et si elle était là, la vraie tension dramatique ?
👎 LAST RESORT Promis, je saurai de quoi cette série parle vraiment avant qu'elle soit annulée. Vous aurez donc mon rapport complet d'ici Noël.
Sinon, je m'aperçois que je n'ai pas encore dit que Parks & Recreations était toujours aussi chouette, et que je n'ai plus dit de méchancetés sur Revolution depuis au moins deux semaines. A ma décharge, les scénaristes de cette dernière sont en mort cérébrale depuis à peu près aussi longtemps, du coup, on rigole moins. Allez les gars. Restez avec nous, quoi.
Bonus : les trucs en retard de la semaine.
👍 HAPPY ENDINGS (saison 2) Ok, j'avoue. J'ai ri. Franchement. Cependant l'honneur est sauf, car j'ai depuis totalement oublié pourquoi.
👍 FALLING SKIES (saison 2) J'avais lu ici ou là que la saison deux était nettement meilleure que la première, ce qui n'était de toute évidence pas d'une difficulté insurmontable. Cela dit, je dois reconnaître que c'était vrai et que j'ai avalé ces dix nouveaux épisodes rapidement et sans déplaisir. Moins que de véritables progrès, on note surtout la correction de certains défauts qui la rendaient jusqu'alors impossible à regarder sans rire toutes les deux scènes : plus de scènes religieuses à gerber, plus de béances narratives et d'incohérences à se taper la tête contre les murs, plus ces effroyables ellipses qui donnaient l'impression qu'il se passait parfois trois jours entre chaque scène. Oh et puis mine de rien, les personnages avancent désormais vers un but alors que, rappelons-le, ils passaient l'essentiel de la première saison à courir d'un bout à l'autre des USA comme autant de poulets décapités. Du coup, même si certains acteurs jouent toujours très mal (ce Capitaine Weaver mériterait un Drawa spécial de la plus mauvaise performance de redneck...), même si certains dialogues sont très mauvais et/ou très prévisibles, la pilule passe tout de même nettement mieux. Sinon presque bien.
✋ CHUCK (saison 5) Je m'étais amusé au bout de trois épisodes à prédire ce qui allait se passer durant toute la saison à venir. Eh bien j'avais raison à 99 %, score ma foi plutôt honorable. Je ne pouvais évidemment pas prévoir la chute, mais il faut dire qu'elle est si invraisemblable et risible que les scénaristes eux-mêmes semblent ne pas l'avoir vue venir.
👍👍 THE SECRET CIRCLE Un jour, l'idée de mater un teen show ne me fera ni chaud ni froid. C'est sans doute ce jour-là que je saurai avec certitude que je suis devenu vieux. Heureusement, ce jour n'est pas encore arrivé et The Secret Circle est déjà devenue ma friandise préférée du moment. Du surnaturel, un péché originel, une petite communauté rurale qui semble n'avoir découvert Internet et la démocratie que la semaine dernière, des garçons mignons aux regards si mélancoliques, des filles (enfin, surtout une) qui vous font dire "ah, si j'avais dix ans de moins", des parents qui font peser leurs lourds péchés sur les frêles épaules de cette jeunesse si forte et fragile à la fois, des personnages qui ne peuvent pas passer plus de trois scènes sans déballer tout ce qu'ils ont sur le cœur... sans oublier de la Romance-avec-un-grand-R... bref, du grand Williamson, à la hauteur de ses classiques (non, pas Scream bandes d'incultes. Je pense évidemment à Dawson et The Vampire Diaries). Mention spécial à l'accessoiriste, qui a manifestement bénéficié d'une promo chez Wonderbra et a décidé d'en faire profiter tout le monde - spectateur inclus.
👎👎 LAST RESORT S'il fallait résumer la série à un seul épisode, ce serait sans doute celui de la semaine dernière (1x06). Des idées, des qualités, des ambitions, et tout qui fonctionne de travers. Last Resort, c'est avant-centre qui a tout ce qu'il faut pour devenir meilleur buteur du championnat, mais qui systématiquement balance le ballon trois mètres au-dessus du but. Au début, on a envie de l'encourager (il est jeune, il faut qu'il trouve sa place dans l'équipe). Au bout d'un moment pourtant, sans même s'en rendre compte, on commence à se moquer gentiment. Puis un peu moins gentiment. Puis on commence à le comparer à Stéphane Guivarc'h. Et après, c'est trop tard.
👍👍 HAPPY ENDINGS Cette saison trois commence sous les meilleures... oui bon, ok ok... je sais.
👍👍👍 THE GOOD WIFE (saison 4) Excellent épisode cette semaine... comme toutes les semaines depuis la rentrée. C'est drôle, c'est intelligent, joué à la perfection, écrit avec finesse (ces dialogues !)... rien à dire. Marrant de voir comme cette série, qui était tout de même assez loin de l'élite à ses débuts, a réussi à évoluer sans rien changer, en renforçant ses qualités de départ, en installant un rythme, tranquillement, sans faire de bruit. Résultat, c'est sans doute, à l'heure actuelle, l'une des séries les plus complètes et abouties qu'on puisse trouver sur le marché. D'un savoir-faire redoutable, efficace dans quasiment tous les registres, classique tout en sachant surprendre... alors quand en plus, elle se met à inviter à Christina Ricci et nous offre (deux fois) le rire (fascinant, comme tout ce qui est rare) de son héroïne dans le même épisode... comment voulez-vous que j'en dise du mal ?
👎 TRUE BLOOD (saison 5) Au début, c'était bien. Après, ç'a été trop. Depuis la saison trois, c'est devenu n'importe quoi. Et le n'importe quoi, lorsqu'il est décomplexé, c'est plutôt jouissif. Problème : à force de faire tout et n'importe quoi, de multiplier les personnages ne servant à rien, d'empiler chaque année quatre ou cinq intrigues n'allant jamais nulle part, de courir dans tous les sens en s'époumonant... on finit par s'essouffler. La saison cinq de True Blood n'est pas du n'importe quoi jouissif - c'est juste du n'importe quoi ennuyeux, et même un brin fatigué. Probablement la plus mauvaise de toutes, en cela que les précédentes, si elles avaient des défauts à n'en plus finir, provoquaient au moins une émotion chez le spectateur (l'affliction ou l'irritation, ce sont aussi des émotions), quand celle-ci ne suscite qu'indifférence et bâillements, tant tout y est d'une platitude sans nom (même les scènes de cul ne sont plus ni élégiaques, ni provoc', ni chelou... juste convenues et fades, comme tout le reste). Pour vous dire, Sookie semble presque sympa par instants tant elle est la seule - aussi horripilante soit-elle - à paraître encore un peu vivante dans un show qui n'a jamais semblé aussi peu sexy. Bien sûr, c'est toujours n'importe quoi, mais c'est désormais un n'importe quoi qui n'a rien à dire (mais le dit quand même, c'est que ça rapporte, True Blood). Cinq ans à vouloir être trop plus tout too much tout le temps au maximum, c'est long. Les scénaristes, qui feraient parfois passer ceux de feu Nip/Tuck pour des ascètes, n'ont désormais plus aucun jus. Et même en déshabillant à longueur d'épisodes des bombasses et des bombassots, ça commence à se voir.
En vrac et dans le désordre : The Secret Circle fut courte mais bonne, 666 continue à faire semblant d'être nulle alors que sa mécanique est impeccablement huilée, Revolution continue à faire semblant d'avoir quelque chose à dire alors que sa mécanique tourne à vide, Hunted continue à faire semblant d'avoir d'autres arguments que Melissa George, Dexter continue à faire semblant d'avoir existé au-delà de la saison deux, et Blood & Chrome commence en grande pompe à faire semblant d'être la websérie de l'année alors que c'est un pauvre pilote mal découpé en épisodes et que franchement, ça se voit beaucoup.
La télé va beaucoup en parler, les réseaux sociaux vont faire plein de bonnes vannes... et qui va se dévouer pour rappeler que Larry Hagman, en plus d'être un vrai type bien, était un des rares comédiens de télé à pouvoir se vanter d'en avoir profondément et durablement changé le visage ? J.R., c'est pas n'importe quel personnage de n'importe quelle série. J.R. c'est le méchant absolu, quintessentiel, le premier méchant de télé à éclipser - écraser, atomiser - les gentils dans le cœur du public, l'un des tout premiers seconds rôles à voler la vedette aux premiers, l'un des - sinon le - tout premiers "personnages locomotives", le personnage central du plus fameux cliffhanger de tous les temps... et tout simplement le personnage de bad guy qui a rendu possibles tous les personnages de bad guys que l'on connaît aujourd'hui. Alors c'est vrai que Larry Hagman n'était pas un grand acteur ; ce n'était pas Falk ou McGoohan. Ce n'était pas non plus un créateur, il n'a pour ainsi dire pas eu de carrière en dehors de John Ross Ewing Jr et en plus, il jouait dans une série généralement considérée comme nulle (ce qu'elle n'était en fait pas vraiment à ses débuts, les premières saisons sont plutôt plaisantes). Mais putain, c'était quand même cet enfoiré de J.R., le mec qui est revenu d'entre les morts tellement de fois que tout de même, en apprenant la nouvelle ce matin, j'ai eu un doute. Et je me suis évidemment immédiatement demandé qui lui avait tiré dessus.
👍👍👍 THE BOOTH AT THE END (saisons 1 & 2) Parfois, le Web est magique. Personne ou quasiment n'a vu la première saison de cette série il y a deux ans. Désormais, c'est devenu le petit truc qu'on se refile sous le manteau, un peu n'importe comment d'ailleurs : j'ai ainsi trouvé, je vous jure que c'est vrai, des billets sur la première saison ignorant qu'il y en avait une seconde, ignorant que la première n'était pas une "nouveauté de 2012" mais bien un show de 2010, et ignorant même (c'est fort) qu'il s'agissait d'une websérie. Et quelle websérie, soit dit en passant. J'adore écrire que le moins peut le plus, que les contraintes budgétaires et les limites techniques peuvent devenir des atouts. Désormais, je n'aurai plus besoin de l'écrire : je me contenterai d'envoyer les gens regarder ces deux fois cinq épisodes fascinants, soit donc environ deux cents minutes à se laisser scotcher par Xander Berkeley discutant en tête à tête avec plein de gens pas très bien dans leurs peaux. Certes, la regretté In Treatment avait déjà démontré par le passé qu'une série se limitant à un dialogue pouvait être brillante et inventive. Mais en ajoutant à la psychologie et à l'empathie d'autres ressorts narratifs (suspens, mystère, second degré), The Booth at the End pousse la démonstration jusqu'à son paroxysme. On en sort comme d'un rêve un peu moite, en se disant qu'il faudrait en imposer le visionnage aux scénaristes de tous les Revolution du monde.
👎 HOMELAND (saison 2) Claire doit avoir dans les treize ans. Elle couche avec un photographe de mode qui a promis de faire d'elle une star. La situation est un peu cliché, mais Law & Order ne rechigne jamais devant un bon gros cliché. C'est l'ouverture de la saison trois. On est avant Romeo + Juliette, avant My So-Called Life, avant tout le reste. Claire Danes a l'air d'un bébé, avec ses petites joues enfantines (déjà, Claire Danes a des joues, autant vous dire qu'il y a de quoi être sous le choc), on la reconnaît instantanément et en même temps, il y a quelque chose chez elle de méconnaissable. Ce qu'on reconnaît immédiatement, en revanche, c'est son jeu. Lorsque son personnage pète subitement les plombs, elle est là. Carrie Mathison en personne. Mêmes crispations du visage. Mêmes mimiques. Même voix. C'est à peine croyable, c'est même un tout petit peu flippant. Une part du spectateur de 2012 est impressionnée, en se disant que... quoi ? Vingt ans avant ? Tout est déjà là. Une autre ne peut s'empêcher de se dire, cela dit, que mince alors : elle joue exactement pareil à treize ans qu'à trente-cinq. Sinon, Homeland ? Je crois qu'on s'en fout.
P.S. : de toute façon il n'y a rien dire, j'ai promis il y a trois épisodes que le meilleur de la saison était passé, et les scénaristes, dans leur immense générosité, ont accepté de tenir cette promesse pour moi.
✋ HUNTED Ces huit semaines avec Melissa George m'ont bizarrement rappelé notre voyage de noce. Sauf que c'était aux Bahamas, pas dans une Angleterre toute pourrie où il fait tout le temps moche et où la moitié des gens ont l'accent américain. Et qu'il n'y avait pas de méchants (ce qui était chouette) ni de scénario tout tortueux qui cherche à faire l'intelligent (ce qui était... chouette aussi, en fait). Sinon, la série ? Disons qu'elle aurait été mieux sans les autres comédiens. Et sans l'intrigue. Et sans la mise en scène. Et sans la bande-son. Bon, elle sort quand, la sex tape de Melissa ?
P.S. : j'exagère, c'était plutôt sympa. Dommage qu'il faille attendre la seconde moitié pour que l'intrigue se mette réellement en branle.
👎 LAST RESORT La scène se déroule par un samedi de novembre, aux alentours de 17h30. Je suis seul (comme la plupart du temps), dans la pénombre (comme la plupart du temps) et j'ouvre VLC Media Player. Un instant ordinaire, en somme. Cliquer sur ce petit plot est peut-être bien le geste que j'aie le plus souvent accompli, maintenant que j'y pense. Machinalement, instinctivement. Au point que jusqu'à cette seconde je ne me sois jamais, pas une fois demandé pourquoi - mais POURQUOI - cette icône représente un plot. Le genre de question vertigineuse qu'il faudrait toujours éviter de se poser. Car alors que le résumé des semaines précédentes démarre, je ne pense déjà plus qu'à cela. J'ai envie de faire une recherche Google. De découvrir pourquoi l'emblème, que dis-je ? Le blazon de VLC Media Player est un plot. Sans surprise, mes pensées dérivent petit à petit sur la vie, la mort, leur sens ou leur absence de sens. Et pourquoi le ciel est-il bleu, et pourquoi la terre est-elle ronde. Et, au fait : pourquoi Last Resort ? Je n'aurai malheureusement pas la chance de découvrir la réponse : alors qu'André Braugher (que j'aime d'amour, pourtant) apparaît à l'écran, je maugrée un vague "putain mais pourquoi je regarde ça alors que je n'en ai même pas envie ?" A quoi tient l'abandon d'une série, parfois ? Un détail ? Un silence ? Un plot ? Comment savoir ? Toujours est-il qu'à la minute où je ferme VLC, ma boite mail indique un message : mon ami Pierre Benoit m'annonce l'annulation de Last Resort. Au fond de moi, j'ai du mal à ne pas me sentir un tout petit peu responsable.
P.S. : si j'étais du genre à me confesser, j'avouerais que je sautais déjà des scènes depuis plusieurs semaines.
👎👎 REVOLUTION Une série, c'est long. Des semaines, des mois. Parfois des années. Et avec le temps, on finit par s'habituer à tout - même à la médiocrité. On voit moins les ficelles, ou bien on a moins envie de les voir. On oublie à quel point une situation de départ est grotesque. On en arrive même à se dire que la série progresse, alors que ce n'est que notre œil qui s'habitue petit à petit à sa nullité. Et cet acteur qu'on trouvait mauvais, à force de le voir jouer chaque semaine le même rôle, on finit par se dire qu'il incarne plutôt bien son personnage. Et l'autre, là, qu'on trouvait moche, qui est moche... à force de le voir chaque semaine, on se dit qu'il a un certain charme. Il n'est pas si moche que ça, finalement. Il y a quelque chose. Oui : avec le temps, on s'habitue à tout - et une série ce n'est que cela, du temps. Sauf Revolution. Avec Revolution, les semaines ont beau passer, on ne s'habitue pas. Rien à faire. Revolution porte en cela bien son nom : pas question de s'endormir sur ses lauriers, pas question de faire comme les autres. Chaque semaine, Revolution rappelle ses fondamentaux : invraisemblances au rythme de deux par scènes, comédiens erratiques, narration lourdingue et intrigues profondément stupides. J'aurais pu arrêter de regarder. Ça fait tout de même presque deux mois que ça dure. Et chaque semaine je crois que je vais arrêter, et chaque semaine je me surprends à regarder. Revolution plus qu'aucune autre série me rassure sur la bonne santé de mes facultés intellectuelles. D'une certaine manière, Revolution vous fait vous sentir en vie.
P.S. : C'est donc pour ça, qu'il y a toujours des gens pour regarder NCIS ?
Il ne faut pas croire que la retraite soit quelque chose de tout repos. Ainsi depuis la rentrée, j'ai entamé un point séries hebdomadaire sur Facebook, histoire de dire vite et bien ce qu'il en est de la rentrée US (et un peu plus). Soyons lucides : c'est plus souvent pour le plaisir de jouer les langues de putes qu'autre chose. C'est bien ce qui rend l'exercice plaisant. Le Golb réactivé, il serait logique que j'y transpose cette mini-rubrique, mais il m'a semblé que cela se ferait au détriment des running gags – pour ne pas dire que cela casserait purement et simplement l'ambiance. C'est alors que je me suis aperçu, en relisant, que tous ces petits points séries mis bout à bout donnaient un ensemble intéressant, comme le journal en (quasi) temps réel d'une rentrée des séries, un gros article « évolutif », en quelque sorte. Et ainsi donc, voici la (copieuse) première édition de ce qui deviendra probablement une rubrique récurrente. Que tout le monde se rassure : les séries qui le méritent (ou qui ne méritent pas mieux) auront toujours droit à de vrais beaux articles. Le Golb est comme un vieux sportif en phase de reprise – rien moins.
Attention : pour les chanceux qui auraient suivi ces points séries au fil des semaines, il y en a un inédit à la fin
Semaine 1
Quatre épisodes sur cinq plus tard, je ne peux pas m'empêcher de me dire que Steven Moffatt a fait exprès de se relâcher parce que je n'ai plus de blog pour l'allumer. Qu'il se méfie quand même, parce que je peux dégainer n'importe où, n'importe quand, en criant "EXTERMINATE". Bref, elle est quand même plus que moyenne, cette saison 7 de Doctor Who. Dire que je me suis frustré délibérément pour voir des choses comme "Dinosaurs on a Spaceship"... Enfin au moins c'est court. Et peut-être que l'épisode 5 sera génial. Même si j'en doute beaucoup. Il est génial l'épisode 5, dites ?
Sinon pendant ce temps-là, aux USA, on continue de lire Le Golb avec attention. Il y a quelques mois, j'avais écrit cette phrase prophétique à propos d'Alcatraz (la série, pas le pénitencier) : "comme souvent avec le nouveau Lost du trimestre, ça commence bien et ça finit en eau de boudin". Mon commentaire blasé a été entendu : Revolution, le nouveau Lost du trimestre, est nul est à chier dès la première minute, et reste nul à chier jusqu'à la fin du pilote. Et si dans le fond, le seul intérêt de Revolution, Alcatraz, FlashForward, The Event, Terra Nova, Falling Skies, Jericho... c'était de démontrer, en creux et par l'absurde, à quel point Lost était une super série ?
Semaine 2
👎 REVOLUTION Après le pilote d'une nullité quasi intersidérale, je dois reconnaître que les épisodes suivants m'ont paru nettement plus digestes, à défaut d'être d'un intérêt extraordinaire. Mais plus que le côté invraisemblable du tout (l'électricité qui disparaît ? euh... genre, il n'y a plus jamais de foudre ?), ce qui me dérange le plus au bout de trois épisodes c'est que ce "black out" est censé s'être déroulé quinze plus tôt. Why not ? C'est une idée qui se défend et qui a l'avantage indéniable de nous épargner dix épisodes de "découverte des conséquences" qui auraient de quoi endormir le spectateur le plus motivé. Sauf que. Les personnages n'ont pas l'air d'être au courant. La plupart du temps, ils se comportent comme si le black out avait eu lieu il y a juste deux mois, et ne semblent avoir eu assez de quinze ans pour accepter l'idée qu'il n'y avait plus d'électricité. C'est assez inepte, et cela ruine complètement le reste. Moi, on me proposerait de reconfigurer le monde tel qu'il était quand j'avais quinze ans, je serais surpris, et même assez sceptique. Alors que non, tout le monde trouve l'idée trop cool et marche, voire court. Absurde. C'est évidemment encore plus vrai des enfants : l'héroïne avait quatre ans au moment du fameux black out, l'électricité, elle devrait à peine savoir ce que c'est, son mode de pensée devrait être très différent vu qu'elle a vécu presque toute sa vie dans ce "nouveau" monde... et en fait non, c'est juste une ado qu'on pourrait croiser dans n'importe quel teen-show. Absurde (bis). Conclusion : plus je regarde Revolution, plus je trouve qu'on a été bien injuste avec FlashForward.
Le plus grand mystère distillé par les scénaristes tout au long de Revolution ? L'étrange corrélation entre la disparition de l'électricité et celle des jardiniers.
Maintenant que j'y pense, un autre truc qui fait l'étonnante (quoique logique) supériorité du vrai Lost sur les sous-Lost qui pullulent depuis quelques années, c'est le sens de l'épure. Toutes ces séries font quand même dans l'emphase la plus tétanisante dès le synopsis : invasions extra-terrestre (The Event, V, Falling Skies), black out mondiaux (FlashForward, et donc Revolution), déplacement spatio-tempo-trucs (Alcatraz), menace nucléaire (Jericho), plus ou moins tout ça à la fois (Terra Nova)... rappelons-le, Lost commence par un banal crash aérien, le truc qui se produit une fois par an (ou à peu près). Et surtout, ses intrigues et ses mystères sont des modèles de minimalisme qui pourraient se résumer à la question "qu'est-ce qu'il y a dans la boiboite ?". "C'est quoi cette trappe", "Qu'est-ce qui se passe si on arrête d'appuyer sur ce bouton ?", "Mais bon Dieu, qui sont vraiment les voisins ?", "A quoi sert la cabane au fond des bois ?", "Pourquoi est-il si méchant ?", "C'est quoi cette fumée dans la forêt ?", "Putain mais c'est qui ce Jacob dont tout le monde me cause ?"... de même qu'on fait les meilleures soupes dans les vieux pots, ce sont souvent les questions les plus basiques qui amènent aux interrogations les plus existentielles, les mystères les plus simples qui provoquent les quêtes les plus angoissantes... etc. Dans Lost, il n'y avait pas besoin de mobiliser le destin de l'humanité toute entière, et de dépenser des sommes folles pour que les mégalopoles aient l'air de ruines... cinq arbres, douze grains de sables, autant de personnages suffisaient amplement à tenir en haleine. Que n'a-t-on d'ailleurs critiqué une série dont, certes, le pilote était à l'époque le plus cher de tous les temps, mais qui a par la suite fait franchement rire par la pauvreté de ses effets visuels ? Et pour cause : dans Lost, on ne montrait rien la plupart du temps, et c'est précisément quand les choses ont commencé à être montrées que la série a commencé à perdre de son intérêt. Cas d"école qui devrait enseigné dans les écoles de scénaristes : la trappe de la première saison, dont la seule existence suffit à intriguer, tout en étant évoquée au compte-goutte. Pas besoin de cent scénaristes et d'un budget de la taille du PIB du Luxembourg pour arriver à ce genre d'effet. Juste d'un minimum de technique narrative. Bilan : Lost 50 - 0 Revolution.
Semaine 3
👍 666 PARK AVENUE Plutôt chouette. Moins déviante, épileptique et puritaine qu'American Horror Story (ABC oblige). Pas d'une originalité folle non plus (ABC oblige). Mais indéniablement plaisante, quoiqu'à ce stade il soit difficile de dire si cela donnera quelques chose de captivant ou bien un bon gros plaisir coupable. Et puis bon, ça fait plaisir de voir un ex de Lost qui ne donne pas l'impression de courir de long en large tel un poulet décapité (Michael, Elizabeth, Jorge... si vous nous lisez...)
Semaine 4
👍 666 PARK AVENUE : bonne impression confirmée ; sympathique, bien fichu, couple O'Quinn/Williams délicieux... rien de plus, mais rien de moins. Lu parfois des critiques tellement élogieuses que j'ai failli tomber de ma chaise, mais je crois qu'un peu comme pour Last Resort, on a là une série tout au plus sympa dont l'effet joue beaucoup en creux, par rapport à la médiocrité des autres. C'est sûr que quand on a enchaîné dans la même semaine Revolution, Vegas, Caïn et la dernière saison d'Engrenages (voir par ailleurs)... oui, c'est sûr que c'est plus facile d'être "agréablement", voire "très agréablement" surpris par une série qui n'aurait peut-être focalisé l'attention à d'autres époques.
✋ AINSI SOIENT-ILS Premier épisode assez cliché et quelconque, mais le second en revanche m'a paru assez réussi. Reviendra en deuxième semaine, même si... je suis désolé, il faut que ça sorte : Jean-Luc Bideau est décidément un EFFROYABLE acteur, déclamant son texte comme certains amis de ma mère dans leur troupe de théâtre amateur et pontifiant à n'en plus finir. J'ai des envie de meurtre chaque fois qu'il ouvre la bouche. Heureusement que Duchaussoy, que ce soit au niveau de son personnage ou de son talent (voire au niveau de sa carrière, ajouterait une mauvaise langue), en constitue un très beau double inversé.
👎 LOUIE (saison 3) J'avais adoré le début de la saison, jusqu'à l'épisode avec le rencart ("Daddy's Girlfriend, part II"), tellement poignant que... j'avais arrêté la série, je la trouvais trop dure émotionnellement. Bref, je crois que je n'ai pas vu grand-chose de mieux que ces cinq, six épisodes en 2012. Hélas, mille fois hélas, la saison ne fait que décliner par la suite. La storyline avec Letterman tombe comme un cheveu sur la soupe, on n'y croit pas trois secondes, ça n'en finit plus de s'éterniser (!), c'est ultra-pathos (avec musique tire-larmes à l'appui), et surtout, cette poignée d'épisodes n'est quasiment jamais ni drôle, ni émouvante, ce qui est tout de même un peu emmerdant. Simple maladresse ou syndrome du comique qui veut absolument qu'on le prenne au sérieux, on verra en saison quatre, mais dans tous les cas, c'est clairement foiré - limite pénible par instants.
👍👍 THE GOOD WIFE (saison 4) J'ai l'impression que cette série s'est "normalisée". Qu'on en parle beaucoup moins qu'avant (même s'il est certain qu'elle a été à ce point couverte d'éloges - parfois de manière un brin exagérée - qu'il fallait bien que ça s'arrête un jour). C'est con, parce qu'elle a rarement enchaîné des épisodes aussi parfaits de A à Z depuis ses débuts (ce qui rattrape au passage le début laborieux de la saison précédente). Au point d'être en haut du top (pour ce que ça vaut après seulement trois semaines).
👎👎 NASHVILLE On se doutait bien que si ABC produisait une série se déroulant dans l'univers de la country, on serait plus proche de Sheryl Crow que de Johnny Cash. Le pilote confirme, c'est à chier, même s'il faut reconnaître que Soap + Chapeaux de cowboys + Connie Britton donne un cocktail auquel je ne peux pas être complètement insensible.
👎 HUNTED Si
Sinon, Homeland ressemble chaque semaine un peu plus à sa grande sœur 24. Si mes calculs sont bons, d'ici approximativement trois semaines, tous les internautes rageux français devraient rivaliser de commentaires pour expliquer à quel point c'est à chier (je ne me fatigue pas trop, notez : certains avaient commencé dès le 2x01). Ce n'est évidemment pas le cas, mais toute personne de bon sens l'avait déjà deviné.
Semaine 5
👍 666 PARK AVENUE Décidément, je ne m'en lasse pas. Le suspens a quasiment disparu, les rebondissements sont complètement ridicules, l'acteur principal a le charisme d'un joueur du FC Rouen... mais ça marche à tous les coups et je me jette sur le nouvel épisode chaque semaine. Jouissif. Et je déclare officiellement Vanessa Williams GMILF suprême.
👍👍 AMERICAN HORROR STORY (saison 2) Du fanatisme, de la SF, des sixties, un asile, des personnages plus chtarbés les uns que les autres, une mise en scène épileptique, une image incroyablement léchée, des lourdeurs, des coups de génie... la série la plus inconstante, cinglée, culottée de l'an dernier conserve facilement tous ses titres cette année. Comme à la grande époque de Nip/Tuck, on se demande trois fois par épisode si c'est génial ou si c'est bidon, profond ou fumiste, grotesque ou sublime... etc. Ce qui est sûr – outre que tout cela aura viré au n'importe quoi d'ici cinq semaines – c'est que cette série a un vrai style, ce qui est rarissime.
👎👎 DEXTER (saison 7) C'est l'histoire d'un feuilleton déjà bien réac au départ qui réussit sept années durant à obtenir chaque saison une morale un peu plus rance et réactionnaire que la saison d'avant. Il paraît que la série se termine. Il est temps, parce qu'au train où vont les choses, dans cinq ans, seuls les fafs auraient encore réussi à trouver des qualités à cet espèce de gloubiboulga droitier, vulgaire et moralisateur. Si encore c'était bien fichu.
👎 LAST RESORT J'avais un truc très intéressant à écrire après avoir vu le dernier épisode, malheureusement, j'ai oublié. Ce que j'avais à écrire. Et l'épisode aussi. Bref, la bonne surprise du pilote a fait long feu, la tension est retombée, l'attention avec. Pas exclu que je plante cette série-là avant la pourtant archi-nulle Revolution. Mieux vaut une série nulle qu'une série médiocre, non ? Pourquoi Dieu serait-il le seul à avoir le droit de vomir les tièdes ?
Dans Last Resort, Robert Patrick joue un militaire qui fait tout le temps la gueule. C'est vous dire comme cette série est originale.
Bonus : trucs en retard
👍 EPISODES (saison 2) Je ne sais pas pourquoi j'avais planté en route ce qui est sûrement l'une des comédies les plus sympathiques actuellement. C'est même un cas d'école plutôt intéressant : pas très originale, pas très subtile, on voit souvent venir voir les gags à des kilomètres... et pourtant on en ressort toujours content, et même plutôt charmé. Comme quoi pour faire une bonne série, il n'y a pas que l'écriture qui compte.
👍 CHUCK (saison 5) J'ai beaucoup tardé à regarder l'ultime saison de la série, mais il faut dire que ça faisait quelques temps que le charme des débuts s'était dissipé. Les trois premiers épisodes du dernier chapitres sont plaisants, rigolos et toujours impeccablement joués. Bon, tout est prévisible, et je suis d'ailleurs déjà en mesure d'annoncer au bout de trois épisodes que a) l'Intersect va changer de mains (enfin, de tête) trois fois, b) Chuck ne l'aura plus (la morale DOIT être qu'il aura réussi dans la vie sans aide autre que ses talent premiers et ses amis), c) Sarah sera enceinte avant la fin de la saison. Mais c'est pas grave, c'est charmant comme tout et les mines renfrognées d'Adam Baldwin me manqueront quoiqu'il arrive.
Semaine 6
👍👍 DON'T TRUST THE B**** IN APARTMENT 23 (saison 2) J'avais dit le bien que j'en pensais il y a quelques mois ; le début de la saison 2 est tout simplement excellent. Drôle, enlevé, bien joué. Rien à dire de plus, en bien soit, mais en mal non plus. ♥ "Dawson Leary is talking to Zack Morris" ♥
👍 HOMELAND (saison 2) Étant bien incapable - pour d'évidentes raisons - de maintenir la nuance et les ambiguïtés de la saison un, la série semble avoir décidé de tout miser sur la tension dramatique. Ça marche (même très bien dans le 2x05). Sauf qu'à présent que le climax annoncé, espéré, attendu est passé, il est très probable que la suite soit beaucoup plus plan plan. Dans la saison un, Carrie se démenait dans un labyrinthe. Dans la deux, ce sont les scénaristes qui cherchent la sortie et filent tambour battant dans un couloir dont le spectateur impuissant a deviné puis longtemps que c'était un cul-de-sac. Et si elle était là, la vraie tension dramatique ?
👎 LAST RESORT Promis, je saurai de quoi cette série parle vraiment avant qu'elle soit annulée. Vous aurez donc mon rapport complet d'ici Noël.
Sinon, je m'aperçois que je n'ai pas encore dit que Parks & Recreations était toujours aussi chouette, et que je n'ai plus dit de méchancetés sur Revolution depuis au moins deux semaines. A ma décharge, les scénaristes de cette dernière sont en mort cérébrale depuis à peu près aussi longtemps, du coup, on rigole moins. Allez les gars. Restez avec nous, quoi.
Bonus : les trucs en retard de la semaine.
👍 HAPPY ENDINGS (saison 2) Ok, j'avoue. J'ai ri. Franchement. Cependant l'honneur est sauf, car j'ai depuis totalement oublié pourquoi.
👍 FALLING SKIES (saison 2) J'avais lu ici ou là que la saison deux était nettement meilleure que la première, ce qui n'était de toute évidence pas d'une difficulté insurmontable. Cela dit, je dois reconnaître que c'était vrai et que j'ai avalé ces dix nouveaux épisodes rapidement et sans déplaisir. Moins que de véritables progrès, on note surtout la correction de certains défauts qui la rendaient jusqu'alors impossible à regarder sans rire toutes les deux scènes : plus de scènes religieuses à gerber, plus de béances narratives et d'incohérences à se taper la tête contre les murs, plus ces effroyables ellipses qui donnaient l'impression qu'il se passait parfois trois jours entre chaque scène. Oh et puis mine de rien, les personnages avancent désormais vers un but alors que, rappelons-le, ils passaient l'essentiel de la première saison à courir d'un bout à l'autre des USA comme autant de poulets décapités. Du coup, même si certains acteurs jouent toujours très mal (ce Capitaine Weaver mériterait un Drawa spécial de la plus mauvaise performance de redneck...), même si certains dialogues sont très mauvais et/ou très prévisibles, la pilule passe tout de même nettement mieux. Sinon presque bien.
✋ CHUCK (saison 5) Je m'étais amusé au bout de trois épisodes à prédire ce qui allait se passer durant toute la saison à venir. Eh bien j'avais raison à 99 %, score ma foi plutôt honorable. Je ne pouvais évidemment pas prévoir la chute, mais il faut dire qu'elle est si invraisemblable et risible que les scénaristes eux-mêmes semblent ne pas l'avoir vue venir.
👍👍 THE SECRET CIRCLE Un jour, l'idée de mater un teen show ne me fera ni chaud ni froid. C'est sans doute ce jour-là que je saurai avec certitude que je suis devenu vieux. Heureusement, ce jour n'est pas encore arrivé et The Secret Circle est déjà devenue ma friandise préférée du moment. Du surnaturel, un péché originel, une petite communauté rurale qui semble n'avoir découvert Internet et la démocratie que la semaine dernière, des garçons mignons aux regards si mélancoliques, des filles (enfin, surtout une) qui vous font dire "ah, si j'avais dix ans de moins", des parents qui font peser leurs lourds péchés sur les frêles épaules de cette jeunesse si forte et fragile à la fois, des personnages qui ne peuvent pas passer plus de trois scènes sans déballer tout ce qu'ils ont sur le cœur... sans oublier de la Romance-avec-un-grand-R... bref, du grand Williamson, à la hauteur de ses classiques (non, pas Scream bandes d'incultes. Je pense évidemment à Dawson et The Vampire Diaries). Mention spécial à l'accessoiriste, qui a manifestement bénéficié d'une promo chez Wonderbra et a décidé d'en faire profiter tout le monde - spectateur inclus.
Dans The Secret Circle, les ados baisent et boivent de l'alcool. Les temps ont changé, sur The CW...
Semaines 7 & 8
👎👎 LAST RESORT S'il fallait résumer la série à un seul épisode, ce serait sans doute celui de la semaine dernière (1x06). Des idées, des qualités, des ambitions, et tout qui fonctionne de travers. Last Resort, c'est avant-centre qui a tout ce qu'il faut pour devenir meilleur buteur du championnat, mais qui systématiquement balance le ballon trois mètres au-dessus du but. Au début, on a envie de l'encourager (il est jeune, il faut qu'il trouve sa place dans l'équipe). Au bout d'un moment pourtant, sans même s'en rendre compte, on commence à se moquer gentiment. Puis un peu moins gentiment. Puis on commence à le comparer à Stéphane Guivarc'h. Et après, c'est trop tard.
👍👍 HAPPY ENDINGS Cette saison trois commence sous les meilleures... oui bon, ok ok... je sais.
👍👍👍 THE GOOD WIFE (saison 4) Excellent épisode cette semaine... comme toutes les semaines depuis la rentrée. C'est drôle, c'est intelligent, joué à la perfection, écrit avec finesse (ces dialogues !)... rien à dire. Marrant de voir comme cette série, qui était tout de même assez loin de l'élite à ses débuts, a réussi à évoluer sans rien changer, en renforçant ses qualités de départ, en installant un rythme, tranquillement, sans faire de bruit. Résultat, c'est sans doute, à l'heure actuelle, l'une des séries les plus complètes et abouties qu'on puisse trouver sur le marché. D'un savoir-faire redoutable, efficace dans quasiment tous les registres, classique tout en sachant surprendre... alors quand en plus, elle se met à inviter à Christina Ricci et nous offre (deux fois) le rire (fascinant, comme tout ce qui est rare) de son héroïne dans le même épisode... comment voulez-vous que j'en dise du mal ?
👎 TRUE BLOOD (saison 5) Au début, c'était bien. Après, ç'a été trop. Depuis la saison trois, c'est devenu n'importe quoi. Et le n'importe quoi, lorsqu'il est décomplexé, c'est plutôt jouissif. Problème : à force de faire tout et n'importe quoi, de multiplier les personnages ne servant à rien, d'empiler chaque année quatre ou cinq intrigues n'allant jamais nulle part, de courir dans tous les sens en s'époumonant... on finit par s'essouffler. La saison cinq de True Blood n'est pas du n'importe quoi jouissif - c'est juste du n'importe quoi ennuyeux, et même un brin fatigué. Probablement la plus mauvaise de toutes, en cela que les précédentes, si elles avaient des défauts à n'en plus finir, provoquaient au moins une émotion chez le spectateur (l'affliction ou l'irritation, ce sont aussi des émotions), quand celle-ci ne suscite qu'indifférence et bâillements, tant tout y est d'une platitude sans nom (même les scènes de cul ne sont plus ni élégiaques, ni provoc', ni chelou... juste convenues et fades, comme tout le reste). Pour vous dire, Sookie semble presque sympa par instants tant elle est la seule - aussi horripilante soit-elle - à paraître encore un peu vivante dans un show qui n'a jamais semblé aussi peu sexy. Bien sûr, c'est toujours n'importe quoi, mais c'est désormais un n'importe quoi qui n'a rien à dire (mais le dit quand même, c'est que ça rapporte, True Blood). Cinq ans à vouloir être trop plus tout too much tout le temps au maximum, c'est long. Les scénaristes, qui feraient parfois passer ceux de feu Nip/Tuck pour des ascètes, n'ont désormais plus aucun jus. Et même en déshabillant à longueur d'épisodes des bombasses et des bombassots, ça commence à se voir.
En vrac et dans le désordre : The Secret Circle fut courte mais bonne, 666 continue à faire semblant d'être nulle alors que sa mécanique est impeccablement huilée, Revolution continue à faire semblant d'avoir quelque chose à dire alors que sa mécanique tourne à vide, Hunted continue à faire semblant d'avoir d'autres arguments que Melissa George, Dexter continue à faire semblant d'avoir existé au-delà de la saison deux, et Blood & Chrome commence en grande pompe à faire semblant d'être la websérie de l'année alors que c'est un pauvre pilote mal découpé en épisodes et que franchement, ça se voit beaucoup.
Hors-série(s)
La télé va beaucoup en parler, les réseaux sociaux vont faire plein de bonnes vannes... et qui va se dévouer pour rappeler que Larry Hagman, en plus d'être un vrai type bien, était un des rares comédiens de télé à pouvoir se vanter d'en avoir profondément et durablement changé le visage ? J.R., c'est pas n'importe quel personnage de n'importe quelle série. J.R. c'est le méchant absolu, quintessentiel, le premier méchant de télé à éclipser - écraser, atomiser - les gentils dans le cœur du public, l'un des tout premiers seconds rôles à voler la vedette aux premiers, l'un des - sinon le - tout premiers "personnages locomotives", le personnage central du plus fameux cliffhanger de tous les temps... et tout simplement le personnage de bad guy qui a rendu possibles tous les personnages de bad guys que l'on connaît aujourd'hui. Alors c'est vrai que Larry Hagman n'était pas un grand acteur ; ce n'était pas Falk ou McGoohan. Ce n'était pas non plus un créateur, il n'a pour ainsi dire pas eu de carrière en dehors de John Ross Ewing Jr et en plus, il jouait dans une série généralement considérée comme nulle (ce qu'elle n'était en fait pas vraiment à ses débuts, les premières saisons sont plutôt plaisantes). Mais putain, c'était quand même cet enfoiré de J.R., le mec qui est revenu d'entre les morts tellement de fois que tout de même, en apprenant la nouvelle ce matin, j'ai eu un doute. Et je me suis évidemment immédiatement demandé qui lui avait tiré dessus.
Semaines 9 & 10
👍👍👍 THE BOOTH AT THE END (saisons 1 & 2) Parfois, le Web est magique. Personne ou quasiment n'a vu la première saison de cette série il y a deux ans. Désormais, c'est devenu le petit truc qu'on se refile sous le manteau, un peu n'importe comment d'ailleurs : j'ai ainsi trouvé, je vous jure que c'est vrai, des billets sur la première saison ignorant qu'il y en avait une seconde, ignorant que la première n'était pas une "nouveauté de 2012" mais bien un show de 2010, et ignorant même (c'est fort) qu'il s'agissait d'une websérie. Et quelle websérie, soit dit en passant. J'adore écrire que le moins peut le plus, que les contraintes budgétaires et les limites techniques peuvent devenir des atouts. Désormais, je n'aurai plus besoin de l'écrire : je me contenterai d'envoyer les gens regarder ces deux fois cinq épisodes fascinants, soit donc environ deux cents minutes à se laisser scotcher par Xander Berkeley discutant en tête à tête avec plein de gens pas très bien dans leurs peaux. Certes, la regretté In Treatment avait déjà démontré par le passé qu'une série se limitant à un dialogue pouvait être brillante et inventive. Mais en ajoutant à la psychologie et à l'empathie d'autres ressorts narratifs (suspens, mystère, second degré), The Booth at the End pousse la démonstration jusqu'à son paroxysme. On en sort comme d'un rêve un peu moite, en se disant qu'il faudrait en imposer le visionnage aux scénaristes de tous les Revolution du monde.
👎 HOMELAND (saison 2) Claire doit avoir dans les treize ans. Elle couche avec un photographe de mode qui a promis de faire d'elle une star. La situation est un peu cliché, mais Law & Order ne rechigne jamais devant un bon gros cliché. C'est l'ouverture de la saison trois. On est avant Romeo + Juliette, avant My So-Called Life, avant tout le reste. Claire Danes a l'air d'un bébé, avec ses petites joues enfantines (déjà, Claire Danes a des joues, autant vous dire qu'il y a de quoi être sous le choc), on la reconnaît instantanément et en même temps, il y a quelque chose chez elle de méconnaissable. Ce qu'on reconnaît immédiatement, en revanche, c'est son jeu. Lorsque son personnage pète subitement les plombs, elle est là. Carrie Mathison en personne. Mêmes crispations du visage. Mêmes mimiques. Même voix. C'est à peine croyable, c'est même un tout petit peu flippant. Une part du spectateur de 2012 est impressionnée, en se disant que... quoi ? Vingt ans avant ? Tout est déjà là. Une autre ne peut s'empêcher de se dire, cela dit, que mince alors : elle joue exactement pareil à treize ans qu'à trente-cinq. Sinon, Homeland ? Je crois qu'on s'en fout.
P.S. : de toute façon il n'y a rien dire, j'ai promis il y a trois épisodes que le meilleur de la saison était passé, et les scénaristes, dans leur immense générosité, ont accepté de tenir cette promesse pour moi.
✋ HUNTED Ces huit semaines avec Melissa George m'ont bizarrement rappelé notre voyage de noce. Sauf que c'était aux Bahamas, pas dans une Angleterre toute pourrie où il fait tout le temps moche et où la moitié des gens ont l'accent américain. Et qu'il n'y avait pas de méchants (ce qui était chouette) ni de scénario tout tortueux qui cherche à faire l'intelligent (ce qui était... chouette aussi, en fait). Sinon, la série ? Disons qu'elle aurait été mieux sans les autres comédiens. Et sans l'intrigue. Et sans la mise en scène. Et sans la bande-son. Bon, elle sort quand, la sex tape de Melissa ?
P.S. : j'exagère, c'était plutôt sympa. Dommage qu'il faille attendre la seconde moitié pour que l'intrigue se mette réellement en branle.
👎 LAST RESORT La scène se déroule par un samedi de novembre, aux alentours de 17h30. Je suis seul (comme la plupart du temps), dans la pénombre (comme la plupart du temps) et j'ouvre VLC Media Player. Un instant ordinaire, en somme. Cliquer sur ce petit plot est peut-être bien le geste que j'aie le plus souvent accompli, maintenant que j'y pense. Machinalement, instinctivement. Au point que jusqu'à cette seconde je ne me sois jamais, pas une fois demandé pourquoi - mais POURQUOI - cette icône représente un plot. Le genre de question vertigineuse qu'il faudrait toujours éviter de se poser. Car alors que le résumé des semaines précédentes démarre, je ne pense déjà plus qu'à cela. J'ai envie de faire une recherche Google. De découvrir pourquoi l'emblème, que dis-je ? Le blazon de VLC Media Player est un plot. Sans surprise, mes pensées dérivent petit à petit sur la vie, la mort, leur sens ou leur absence de sens. Et pourquoi le ciel est-il bleu, et pourquoi la terre est-elle ronde. Et, au fait : pourquoi Last Resort ? Je n'aurai malheureusement pas la chance de découvrir la réponse : alors qu'André Braugher (que j'aime d'amour, pourtant) apparaît à l'écran, je maugrée un vague "putain mais pourquoi je regarde ça alors que je n'en ai même pas envie ?" A quoi tient l'abandon d'une série, parfois ? Un détail ? Un silence ? Un plot ? Comment savoir ? Toujours est-il qu'à la minute où je ferme VLC, ma boite mail indique un message : mon ami Pierre Benoit m'annonce l'annulation de Last Resort. Au fond de moi, j'ai du mal à ne pas me sentir un tout petit peu responsable.
P.S. : si j'étais du genre à me confesser, j'avouerais que je sautais déjà des scènes depuis plusieurs semaines.
👎👎 REVOLUTION Une série, c'est long. Des semaines, des mois. Parfois des années. Et avec le temps, on finit par s'habituer à tout - même à la médiocrité. On voit moins les ficelles, ou bien on a moins envie de les voir. On oublie à quel point une situation de départ est grotesque. On en arrive même à se dire que la série progresse, alors que ce n'est que notre œil qui s'habitue petit à petit à sa nullité. Et cet acteur qu'on trouvait mauvais, à force de le voir jouer chaque semaine le même rôle, on finit par se dire qu'il incarne plutôt bien son personnage. Et l'autre, là, qu'on trouvait moche, qui est moche... à force de le voir chaque semaine, on se dit qu'il a un certain charme. Il n'est pas si moche que ça, finalement. Il y a quelque chose. Oui : avec le temps, on s'habitue à tout - et une série ce n'est que cela, du temps. Sauf Revolution. Avec Revolution, les semaines ont beau passer, on ne s'habitue pas. Rien à faire. Revolution porte en cela bien son nom : pas question de s'endormir sur ses lauriers, pas question de faire comme les autres. Chaque semaine, Revolution rappelle ses fondamentaux : invraisemblances au rythme de deux par scènes, comédiens erratiques, narration lourdingue et intrigues profondément stupides. J'aurais pu arrêter de regarder. Ça fait tout de même presque deux mois que ça dure. Et chaque semaine je crois que je vais arrêter, et chaque semaine je me surprends à regarder. Revolution plus qu'aucune autre série me rassure sur la bonne santé de mes facultés intellectuelles. D'une certaine manière, Revolution vous fait vous sentir en vie.
P.S. : C'est donc pour ça, qu'il y a toujours des gens pour regarder NCIS ?
Giancarlo "Gus Fring" Esposito, ou l'art de ruiner des années de capital sympathie en moins de dix semaines
je dois dire que american horror strory releve le niveau par rapport à son titre et ce qu'il promet (la saison un etant penible) apres ça enquille les poncifs, asile de fous, medecin nazi experimentateur, catho foueutteur et psychiatre saqique encore plus chtarbe que ses patients. bref ça s'appelle the house on the haunted hill meets ilsa meets the devils meets one flight over a cuckoo nest mais ça tient la route and it delivers on flavours, bang on (désolée je regarde trop michel roux jr. dans le masterchef de la bbc).
RépondreSupprimerQuid de Walking Dead ? La saison 3 est bien reprise en main, il se passe enfin des choses, un peu plus de gore et je serais contente, parce que merde quoi c'est une série avec des zomblards quand même.
pour homeland ben heuuu tu as eu mon commentaire sur weshbouc ...http://www.dailymotion.com/video/xv1eos_la-parodie-de-homeland-dans-saturday-night-live-vost_tv pour les autres ça resume bien
indeed Louie decline
pour les autres Downton abbey ça va, the bletchley circles et bomb girls bonne surprise
Je n'ai pas commencé la nouvelle saison de Walking Dead, mais j'ai confiance. Il faut dire que j'avais aimé la première saison et que je suis le seul à ne pas avoir trouvé que la suivante était la pire bouse du siècle. Donc.
SupprimerPas le seul, non (désolée hein :)) J'ai cru comprendre en effet qu'il était de bon ton de ne pas aimer The walking dead, mais moi je l'aime bien, avec ses qualités et malgré ses quelques (gros) défauts...
SupprimerSinon, j'ai une question, au Golb et à la cantonnade : suis-je la seule au monde à avoir vu la première et unique saison de Luck, et à avoir trouvé que c'était tout simplement un chef-d'oeuvre ?? Le Golb a-t-il un avis sur cette (sublime) série ?
BTW, heureuse de vous voir "de retour" !
Valentine
La seule à avoir vu Luck, je sais de source sûre que non.
SupprimerLa seule à trouver que c'est un chef-d’œuvre, cela me semble déjà nettement plus plausible.
En fait, lire ça ne me donne même pas envie de m'élever contre, je suis juste tout étonné, même si j'ai tout de même lu quelques bonnes critiques ici ou là (que je ne partageais pour la plupart qu'en partie).
Ca méritait bien d'être compilé, il y a quelques barres de rire là-dedans :-)
RépondreSupprimerC'est Revolution et Last Resort, qu'il faut applaudir. Je ne suis que le messager ;-)
SupprimerAh mais oui oui oui oui ! Moi aussi je voudrais comprendre le truc avec les jardiniers dans Revolution ! Pourquoi la fin de l'électricité renvoie t'elle tout le monde à l'âge de pierre ? Mais pourquoi!!
RépondreSupprimerGénial ! La rumeur était vraie ! ^_^
RépondreSupprimerSympa de te retrouver avec des articles aussi fournis ! Par contre, je crois que Booth At The End aurait mérité un article en solo, tu ne crois pas ?
Tu n'as pas tout à fait tort. Ce n'est d'ailleurs pas exclu.
SupprimerBon ça en fait une ou deux à tenter quoi :-)))
RépondreSupprimerLa moyenne d'une rentrée, en somme.
Supprimer"dieu vomit les tièdes", attention, c'est à la fois polysémique et paradoxal^^
RépondreSupprimer^^
Supprimersinon, tu n'as pas vu "the newsroom"?
RépondreSupprimerAlors non, pas encore, figure-toi. En fait j'ai eu une période de ras-le-bol des séries durant laquelle je ne regardais plus rien. Ça n'a pas duré longtemps, mais c'est tombé pile au moment où passait The Newsroom, donc c'est sur la liste des trucs en retard.
SupprimerAaaaah, Melissa George....
RépondreSupprimer(désolé, mais le retour du Golb + Melissa George, c'est trop d'émotions d'un coup, je reviendrai plus tard pour écrire quelque chose de plus argumenté...)
Quoi ? Toi aussi, avec Melissa ?... Dans mes bras !
Supprimer(note que c'est la première fois que je donne l’accolade à un mec qui s'est tapé mon ex)
SupprimerOui mais bon, c'est Melissa, aussi... je suis d'ordinaire plutôt jaloux, mais avec elle, c'est pas pareil, c'est pas une femme, mais un fantasme ambulant (d'ailleurs, c'est bien son rôle dans Mulholland Drive)... (enfin, dans quelques-unes des 1438 interprétations possibles du film^^)
RépondreSupprimerSinon, tu dis ici que tu trouvais la 2° saison de The Walking Dead pas si mal, et puisque tu avais plutôt apprécié la première, je me dis que le 3 que tu lui as collé dans le "CDB séries" doit être une erreur... si c'est bien le cas, merci de rectifier - j'y tiens particulièrement, j'adore cette série, cf. mon commentaire à la fin du CDB séries...
Tu noteras comme je me suis immédiatement exécuté. Il faut dire que me brandir Melissa pour me séduire, c'est bien vu de ta part ;-)
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