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Adventures in Your Own Backyard (Patrick Watson ; avril) On passe suffisamment de temps chaque année à se moquer des formules toutes faites pour avoir le droit, occasionnellement, en périodes de fêtes, d'en utiliser une ou deux. N'y allons pas par quatre chemins : Adventures in Your Own Backyard est l'album de la maturité. Tout le monde l'a dit et, mieux, tout le monde a eu raison de le dire. Un ouvrage tout beau tout doux, tout d'émotion contenue et de fragilité pudique (ou de fragile pudeur, d'ailleurs). Huit mois plus tard, ce n'est probablement pas l'album qui a le plus tourné sur la platine, mais au moment fatidique de la dernière mise à jour annuelle, on n'en a toujours pas perdu une miette.
Lonerism (Tame Impala ; octobre) Au cas où vous auriez dormi ces trois derniers mois, Tame Impala a sorti un putain de bon second album en 2012, succédant à un premier un peu tout aussi putain de bon. Alors certes, on pourra trouver l'emballement exagéré. Les unanimités sont toujours un peu suspectes. On pourra également arguer que c'est un album de, par et pour des fétichistes du rock psyché des seventies, Lonerism ne faisant que très peu d'efforts pour ressembler à un disque de 2012. On pourra trouver plein d'autres arguments pour minorer l'engouement plus ou moins généralisé. A tout cela, on se contentera de répliquer qu'on est en2012 2013, bordel de Dieu. Et que les disques rock aussi admirablement écrits et produits s'y comptent sur les doigts d'une seule main.
Quakers (Quakers ; avril) Quand j'ai vu que cet album était encensé à longueurs de pages sur des blogs parlant principalement, on ne va pas se mentir, de rock (dit-on) indé, j'avoue que le Quakers a filé direct en-dessous de la pile. Ce n'est pas pour être méchant, hein, mais quand je compare les albums hip hop qu'adorent mes potes pointus en hip hop, et les albums hip hop qu'adorent les blogs sur lesquels je traîne, mon choix est généralement assez vite faite. Comme quoi il ne faut jamais jurer de rien, car j'ai adoré ce disque quasiment dès la première note du premier morceau, et n'ai quasiment pas passé une semaine sans l'écouter depuis. Quand juste derrière je me suis aperçu que c'était un projet du pourtant ultra-chiant et surestimé Geoff Barrow, j'avoue que je me suis senti bizarre. 2012, l'année où je serai devenu (un peu) moins mesquin ?
Vengeance (Benjamin Biolay ; novembre) A quel moment sait-on qu'un artiste est arrivé ? Pour Biolay, ça m'a frappé comme ça, sans prévenir, un matin d'automne. J'étais en voiture avec mon grand-père, discutant de tout et de rien, lorsque celui-ci subitement a demandé : « Et sinon, tu as écouté l'album de Benjamin Biolay ? ». Plus dingue encore : non seulement je ne l'avais pas écouté, mais lui en avait déjà entendu plusieurs extraits. Autant vous dire que c'est le genre d'expérience qui vous marque un chroniqueur. J'en rêve même parfois encore. Évidemment, depuis, j'ai écouté l'album. Moins redoutable que La Superbe ou A l'origine. Mais bien moins hétéroclite et inégal, aussi, que ce que laissait supposer le principe d'un ouvrage composé pour moitié de guests. Mieux, certains guests que l'on n'attendait pas nécessairement (Paradis, Bârat...) apportent une réelle valeur ajoutée aux morceaux auxquels ils contribuent. Sacré Biolay, tout de même... même lorsqu'il s'adonne à un exercice que tous les gens sérieux sont à peu près d'accord pour considérer comme foireux, il réussit à rester largement au-dessus de la mêlée...
Dept. of Disappearance (Jason Lytle) Maiiiiiis non : je déconne, évidemment. Personne n'a parlé de Jason Lytle en 2012, à part pour évoquer la reformation de Grandaddy. Au passage si ça, ça ne prouve pas une fois pour toutes que les reformations les plus pieuses ne servent à rien... pour le reste, je ne répèterai pas ce que j'ai déjà écrit dans la chronique de cette pépite de nouvel album solo. Lytle est, a toujours été et sera toujours hors-catégorie. Il pouvait donc, dans le cadre de cette sélection, entrer dans toutes. Aucune n'étant évidemment pas un choix envisageable.
Parce que la presse officielle, heureusement, ne passe pas toute sa vie à louper les bons trucs. Parce que de temps en temps, le bouche à oreilles n'essaie de vous refiler des groupes de chanson-rock à deux balles. Parce que parfois, les engouements bloguiens, le buzz, la hype et les tendances peuvent tomber à bras raccourcis sur des albums de qualité. Oui, ces albums-là méritaient bien qu'on parle d'eux.
Adventures in Your Own Backyard (Patrick Watson ; avril) On passe suffisamment de temps chaque année à se moquer des formules toutes faites pour avoir le droit, occasionnellement, en périodes de fêtes, d'en utiliser une ou deux. N'y allons pas par quatre chemins : Adventures in Your Own Backyard est l'album de la maturité. Tout le monde l'a dit et, mieux, tout le monde a eu raison de le dire. Un ouvrage tout beau tout doux, tout d'émotion contenue et de fragilité pudique (ou de fragile pudeur, d'ailleurs). Huit mois plus tard, ce n'est probablement pas l'album qui a le plus tourné sur la platine, mais au moment fatidique de la dernière mise à jour annuelle, on n'en a toujours pas perdu une miette.
Lonerism (Tame Impala ; octobre) Au cas où vous auriez dormi ces trois derniers mois, Tame Impala a sorti un putain de bon second album en 2012, succédant à un premier un peu tout aussi putain de bon. Alors certes, on pourra trouver l'emballement exagéré. Les unanimités sont toujours un peu suspectes. On pourra également arguer que c'est un album de, par et pour des fétichistes du rock psyché des seventies, Lonerism ne faisant que très peu d'efforts pour ressembler à un disque de 2012. On pourra trouver plein d'autres arguments pour minorer l'engouement plus ou moins généralisé. A tout cela, on se contentera de répliquer qu'on est en
Quakers (Quakers ; avril) Quand j'ai vu que cet album était encensé à longueurs de pages sur des blogs parlant principalement, on ne va pas se mentir, de rock (dit-on) indé, j'avoue que le Quakers a filé direct en-dessous de la pile. Ce n'est pas pour être méchant, hein, mais quand je compare les albums hip hop qu'adorent mes potes pointus en hip hop, et les albums hip hop qu'adorent les blogs sur lesquels je traîne, mon choix est généralement assez vite faite. Comme quoi il ne faut jamais jurer de rien, car j'ai adoré ce disque quasiment dès la première note du premier morceau, et n'ai quasiment pas passé une semaine sans l'écouter depuis. Quand juste derrière je me suis aperçu que c'était un projet du pourtant ultra-chiant et surestimé Geoff Barrow, j'avoue que je me suis senti bizarre. 2012, l'année où je serai devenu (un peu) moins mesquin ?
Vengeance (Benjamin Biolay ; novembre) A quel moment sait-on qu'un artiste est arrivé ? Pour Biolay, ça m'a frappé comme ça, sans prévenir, un matin d'automne. J'étais en voiture avec mon grand-père, discutant de tout et de rien, lorsque celui-ci subitement a demandé : « Et sinon, tu as écouté l'album de Benjamin Biolay ? ». Plus dingue encore : non seulement je ne l'avais pas écouté, mais lui en avait déjà entendu plusieurs extraits. Autant vous dire que c'est le genre d'expérience qui vous marque un chroniqueur. J'en rêve même parfois encore. Évidemment, depuis, j'ai écouté l'album. Moins redoutable que La Superbe ou A l'origine. Mais bien moins hétéroclite et inégal, aussi, que ce que laissait supposer le principe d'un ouvrage composé pour moitié de guests. Mieux, certains guests que l'on n'attendait pas nécessairement (Paradis, Bârat...) apportent une réelle valeur ajoutée aux morceaux auxquels ils contribuent. Sacré Biolay, tout de même... même lorsqu'il s'adonne à un exercice que tous les gens sérieux sont à peu près d'accord pour considérer comme foireux, il réussit à rester largement au-dessus de la mêlée...
Dept. of Disappearance (Jason Lytle) Maiiiiiis non : je déconne, évidemment. Personne n'a parlé de Jason Lytle en 2012, à part pour évoquer la reformation de Grandaddy. Au passage si ça, ça ne prouve pas une fois pour toutes que les reformations les plus pieuses ne servent à rien... pour le reste, je ne répèterai pas ce que j'ai déjà écrit dans la chronique de cette pépite de nouvel album solo. Lytle est, a toujours été et sera toujours hors-catégorie. Il pouvait donc, dans le cadre de cette sélection, entrer dans toutes. Aucune n'étant évidemment pas un choix envisageable.
Un peu inégal Quakers quand même. Sinon Tame Impala excellent, longtemps qu'un aussi bon skeud avait eu une aussi bonne presse.
RépondreSupprimerCa dépend ce qu'on entend par "bon skeud". Le Biolay - pas le dernier, mais La Superbe - avait eu une excellente presse il y a trois ans, et c'était là aussi parfaitement mérité.
SupprimerTame Impala très au-dessus des autres de sélection. Un album de haute volée!!
RépondreSupprimerTu veux dire Jason Lytle hein? ;)
SupprimerOui, je pense qu'Emily a commis un regrettable lapsus. Ce qui n'empêche pas le Tame Impala d'être un très bon disque.
Supprimer:-)
SupprimerTient, on se fait pas buzzer par la meme chose à Paris et en Province?
RépondreSupprimerje passe mon tour cette fois. J'écouterai le Jason avant sa visite lyonnaise.
Pourquoi, on a fait buzzer quoi chez vous ? Et déjà, depuis quand des trucs buzzent en dehors de Paris ? C'est pas contraire au principe même de buzz ? ;-)
Supprimerha ha oui, bien vu !
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